épisode #3 - façonner moscou.

Impétuosité : 324

ÉPISODE #3 - FAÇONNER MOSCOU.

J'étais assez curieux et enthousiaste face à l'événement hautement officiel, et dans une certaine mesure, prompt à des débordements en tous genres. Pourtant, je me sentais comme un enfant la veille de Noël. Les grands événements liés à la royauté avaient le don de me remplir d'une énergie nouvelle.

Alors que j'adressais la parole à Néhémie, celle-ci se tourna à vive allure vers moi. Néhémie semblait plus que ravie de me voir, et elle répondit directement à mon semblant de question. Tout en parlant, elle m'indiqua le siège vide à côté d'elle, et je m'y assis sans attendre. J'étais bien content d'avoir une place assise, m'évitant ainsi de piétiner durant près d'une heure.

- "Fashionably late ? Je vois. Il est vrai qu'attendre est ennuyeux, mais attendre devant un événement de ce genre me remplis d'une énergie particulière. Je me sens comme un enfant la veille de Noël, pas toi ?"

Je pus voir le regard de la fashioniste sur moi tandis qu'elle analysait ma tenue. De mon côté, je ne m'attardais pas sur ses vêtements à par la couleur de ses chaussures. Néhémie avait un style bien trop différent du mien pour que je veuille prendre le temps de faire la moindre remarque. Alors que je vis la bouche de la biche électrique s'ouvrir pour me balancer très certainement une taquinerie, la cloche retentit sur la place. Une sorte de frisson me parcourut de haut en bas, tandis qu'une atmosphère nouvelle s'installait.

- "Que penses-tu qu'il va dire ? J'ai entendu pas mal de gens en bas parler de fusillades, alors j'espère juste qu'il ne dira rien qui n'engendre ce genre de chose."

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Spoiler:

Impétuosité : 114

Façonner Moscou

Zorya s'approche de la foule, Styx à ses côtés, sans y voir à moitié. Elle se sait à la dernière minute, ne cherche pas à s'enfoncer dans un groupe de gens aussi nombreux. Pas en pleine journée, quand ses yeux la trahisse et qu'elle passe pour une douce fleur fragile. En périphérie, l'araignée écoute, plus qu'elle n'observe. Elle s'est faufilée hors du manoir, lorsque son époux se douchait. Il n'a pas été difficile pour elle de le pousser vers cette cachette, un pouce de peau et les bons sous-vêtements et déjà il filait sous l'eau… Sûrement glaciale. À se souvenir, elle sourit en coin, serre sa poigne sur le harnais de son chien et attend. Le Tsar ne doit plus tarder. Ni Slave, si son ouïe ne la trompe pas dans la cacophonie de cette foule de brebis offerte. Elle l'entend presque qui la cherche. Toujours à sa suite, ce charmant époux. Parfois un peu trop. Parfois, pas assez... Surtout si son crétin de frère est aussi dans les parages. L'idée de lui passer un collier avec une clochette lui tire un second sourire, alors que Styx s'arrête et s'assoit. Habituer à ce qu'il connaisse les limites franchissables pour sa maîtresse, elle l'écoute et s'immobilise. Tend l'oreille. Espérant que la suite soit distrayante.

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Spoiler:

Impétuosité : 47

Façonner Moscou

Un juron sur les lèvres et des perles liquides roulant sur ton cou, tu presses le pas. Avant que le rassemblement ne se referme, comme un immense piège, autour de ton épouse. Zorya, incapable de t'attendre - alors qu'elle t'a envoyé elle-même à la douche, traitresse adorée. Zorya, qui c'est empressé de fuir - un autre de ses jeux cruels ou bien a-t-elle réellement cru que tu n'avais pas envie de l'accompagner ? Non, elle espérait probablement te laisser derrière. Malheureusement, elle ne t'a pas semé, parce que tu joues des coudes - tout en soufflant des excuses à toutes les secondes - pour la rejoindre. Tu reconnaitrais sa tête doré entre mille - Styx n'y étant, presque, pour rien. Tu ne tente même pas de dissimuler ta présence alors que tu glisse près d'elle, le bout de tes doigts glissant contre le creux de ses reins - elle reconnait certainement déjà ton parfum ou ta respiration. « Il y a pas mal de monde... » que tu souffles contre sa nuque, penchant ton - trop - grand corps, sur elle. Un reproche qui n'en est pas un - pas vraiment. Ce qui ne t'empêche évidemment pas de sourciller, signe clair de ton agacement. « Parfois, je me dis que tu préfères le chien... » et franchement, ça ne t'étonnerait pas. Et en attendant que le Tsar prenne la parole, tu scrutes les environs - que personne n'approche trop. Comme si Zorya avait besoin d'un garde du corps, pfeuh.

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Résumé:

Impétuosité : 67

Façonner Moscou

Une cigarette au coin des lèvres, tu hésites - à te mêler à la foule, à respirer leur parfum. Devant toi, certaines de tes filles - tes favorites, sauf Mak, mais Mak est parfois trop chiante donc bon - s'enfoncent joyeusement dans la masse. Toi, tu traines, t'empoisonne un peu plus les poumons, au cas où Ninel ce serait décidé à te rejoindre. Sauf que non. Alors, tel le bon papa que tu es, tu suis tes jolies poupées et t'infiltre dans l'océan humain. Tu bouscules quelques corps, parce que tu te bouches les oreilles, les bras redressés - ils n'ont qu'à s'écarter, bande de gueux. Et à travers ta belle épopée, tu ne remarques pas qu'on t'a déjà fait les poches - vide de toute manière, tu es trop futé pour trainer du liquide sur toi alors que tu prend un bain de foule. Tu connais trop les vices de ta douce Moscou, oui. Tu cherches plutôt une tête connue, celle de Mak - pour l'embêter - mais sans succès. C'est finalement un feu follet qui t'attire, un feu de joie qui couve près de quelques hommes - rien d'étonnant là pour une ancienne catin, hein. Esfir, petite coquine.

Tu la rejoins sans grand effort - ce sont les autres qui prennent alors que la cloche te force à garder les bras soulever, la cigarette au bec. Tant pis. Tant. Pis. Tu termines derrière elle, remarquant Yulian, à qui tu souris en retirant l'un de tes doigts de tes oreilles. Celui là même que tu glisses devant ta bouche, dans un signe universel : ne dit rien. Un clin d'oeil et tu glisses plutôt la main plus bas, alors que les deux autres hommes près d'Esfir, semble se chamailler - ah les couples, c'est à la fois attachant et agaçant. Un peu comme toi, avec la rousse, à qui tu pinces une fesses. Oh elle doit rêver d'arracher la tête de celui qui à osé, mais ce sera pire en t'apercevant. Parce que tu lui souris aussitôt, relâchant un filet de fumé vers le ciel. « Bien le bonjour lapushka, belle journée hein. » Et voilà, tu vas écouter le discours gentiment tout près d'elle, parce que tu te glisses entre elle et Yulian, à qui tu tapote gentiment le bras. « Salut Yulian, tu vas bien ? » T'espères que oui, mais l'autre gars devant, est foutrement grand et tu fronces les sourcils. « Hey les bouclettes, penche à droite, on voit foutrement rien derrière ! » que tu grognes, sans te départir de ton sourire. Quant à son copain, il se mérite un clin d'oeil - on peut dire ce qu'on veut, t'es un type bien Lyov. Prêt à aider son prochain, parce qu'en réalité, t'as rien à foutre de la gueule de ce couillon de tsar - sauf quand il visite les abysses, les poches pleines de trésor.

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Résumé:

façonner moscou

épisode trois

Dressé, pilier du monde russe, devant la gigantesque entrée du Grand Palais, Igor Romanov jette un coup d'oeil à ses enfants, un instant, pour contrôler chaque détail qui suinte de leur visage. Tout doit être parfait. A leurs côtés, les gardes royaux se tiennent fièrement immobiles, près à toute éventualité. Finalement, la cloche sonne. Quatre fois.

C'est l'heure.

Le Tsar avance, se dévoile à la foule qui se met à hurler. Des acclamations ou des insultes, peu lui importe. Ils sont tous son peuple et ils le resteront. Les enfants sont délaissés à l'arrière. Tête haute, c'est seulement accompagné de @Niilo Dahl et @Claus Bauer que le couronné s'isole à l'avant, près du micro, tout près des premiers visiteurs. Entre la scène et la foule, une rangée de gardes qui essuie déjà les premiers perturbateurs, repoussant les idiots tentant de se frayer un passage.

Et finalement, il lève la main en demande de silence.

« Mes Amis. Ce sont des heures sombres que nous arpentons. Les événements de la Cérémonie de la Paix resteront à jamais gravés dans nos coeurs. Et jamais nous n'oublierons ceux qui nous ont été enlevés ce jour-là. Nous souhaitions la paix, et nous avons trouvé la guerre et la mort.
Il me tient à coeur de vous annoncer que la coupable de ces crimes, Aspasia Savina, a mis fin à ses jours depuis peu. Mais d'autres, dans l'ombre, se tiennent prêts à réitérer son fléau ! L'Intolérante et le Culte de Hel, sectes que nous tentons de percer à jour, perpétuent de faux idéaux contre notre patrie, et ce, par la violence. Soyez désormais assurés que les forces russes font tout leur possible pour les démasquer, les arrêter, et les punir pour leurs actes. Membres de l'Intolérante, Membres du Culte, je m'adresse à vous... Votre imposture est vivace depuis trop longtemps. Vos organisations seront démantelées et oubliées. »

Un moment, il écoute le peuple qui s'exclame. Applaudissements et encouragements se succèdent. Bien sûr, le peuple ne veut plus de menace. Bien sûr, ils ont tous peur. Et la Royauté fera en sorte de répondre à cela.

« Et puisque nos nouveaux ennemis sont invisibles, et qu'ils ne connaissent que la force, nous sommes dans l'obligation de prendre de grandes décisions, pour nous-mêmes, pour les autres. La sécurité doit être renforcée, et elle le sera. Et la Royauté se doit d'avoir des yeux sur chaque Quartier. Sur chacun d'entre vous.
Pour se faire... Chaque Quartier sera désormais sous la tutelle d'une Famille Régisseuse. Une Famille choisie par la Royauté, une Famille présente pour le peuple. Une Famille qui prendra en charge chaque quartier comme elle adopterait un enfant. Une Famille qui représentera la Royauté, et qui sera en lien étroit avec elle. Une Famille que vous pourrez suivre sans crainte, et qui assurera votre sécurité. »

Cette fois-ci, Igor se détourne, n'attend guère les réactions diverses du petit peuple qui s'agite en contrebas. Il regarde seulement l'entrée du Kremlin, où quatre silhouettes se découpent.

« Permettez-moi de vous introduire les Emissaires des Familles Régisseuses, des âmes de talent, de pouvoir et de force, qui marcheront désormais à nos côtés. @Dahlia Cohen, Mère d'Arbatskaya. @Orphédia Bellavance, Mère de Zamoskvoretchiye. @Oda Solberg, Mère de Kitaï-Gorod. Et @Cornelius Thompson, Père de Tverskaya. »

Les quatre silhouettes éclipsent soudain toute l'attention. Et c'est à ce moment précis que tous se questionnent : qui ? De quelle contrée ? Peut-on leur faire confiance ?

« Mesdames, Monsieur, si vous avez quelques mots à partager avec vos nouveaux enfants, je vous en prie. »

Et il leur adresse un sourire.
Tandis que le monde semble doucement s'arrêter de tourner.

▼ ▼ ▼ ▼ ▼

2.en détails
❃ L'action se déroule sur la place du Kremlin, devant le Grand Palais, le 30 mai 2019, à 2 heures.
❃ Le Tsar a appelé la population à se rassembler ce jour afin de faire une annonce.
❃ La sécurité est extrêmement renforcée : patrouilles, snipers et caméras sont installés.
❃ La population est debout, devant l'estrade. Plusieurs milliers de personnes sont rassemblés. Un écran géant rediffusera en temps réel le discours d'Igor Romanov.

3. le fonctionnement
❃ Cette intrigue est ouverte à tous les joueurs.
❃ Vous pouvez poster comme vous le désirez jusqu'à la prochaine intervention. Cependant, nous vous demandons de veiller à laisser le temps aux autres joueurs de répondre.
❃ Essayez d'interagir avec plusieurs personnages, de façon à prendre en compte tout le monde et qu'aucun personnage ne se retrouve seul.
❃ Vos actions influenceront le déroulement de l'intrigue.
❃ Nous vous demandons d'utiliser un SPOILER à la fin de chaque post afin de résumer vos actions.
❃ Votre objectif actuel est d'attendre le discours d'Igor Romanov.

Impétuosité : 207

Trémolos extatiques. Une inspiration délétère. C'est l'attente, silence sépulcrale qui précède l'euphorie. Une œillade aux comparses autour d'elle. Sûr qu'ils marcheront d'un même pas. A voir si leurs mains s'épouseront d'une même harmonie lorsque le rideau se lèvera enfin.

Le Tsar se dresse de toute sa splendeur. Quelques lueurs impétueuses vacillent dans le regard du volatile dont les muscles se tendent d'une fièvre à peine contenue. L'heure est venue d'entrer en scène. Le temps n'est désormais plus aux masques.

Levé de rideau.

Les quatre souverains s'élancent alors. Dahlia s'autorise quelques minutes d'accalmie où elle balaye l'assemblée d'un œil critique. L'attention, ils l'ont enfin. Les mirettes détaillent les traits, scindent la moindre inconstance. Mais la charogne ne s'en trouve pas perturbée pour autant. Au contraire, voilà qu'elle s'avance d'un pas tranquille.

« Mes chers Amis, qu'elle entame d'une voix claire, nous ne sommes pas ici pour endosser le rôle de votre Tsar, nous ne sommes pas ici pour revêtir l'habit de votre police. Nous sommes ici pour être au plus près de vous, pour faciliter le travail de tous. Nous sommes ici pour veiller sur vous, pour taire la menace qui palpite dans l'obscurité avant qu'elle ne frappe. Nous sommes le peuple, nous sommes dans chacun de vous.

Pèle-mêle de jais. Bruissement d'ailes dans le ciel et voilà que Dahlia déleste son enveloppe charnelle pour revêtir l'habit du freux. Un croassement détonne dès lors au dessus de l'auditoire ahuri. L'animal fuse parmi les silhouettes puis se recompose finalement au bas de la scène, tandis que les deux égides se rétractent dans quelques craquements d'os.

– Nous sommes partout. »

Spoiler:

Impétuosité : 122

Pendant quelques instants, Orphédia se murmure des choses. Un instant de calme, de torpeur acide où nul n'a encore compris leur secret. Oppressée par la présence d'@Oda Solberg dans l'ombre des rideaux de pierre, l'âme s'agite, les ventricules s'effritent. Jusqu'à l'accès au promontoire où ils vont se loger.

Sauf...
Que personne ne la voit.
Elle est aussi translucide qu'une fine couche de verre.

Auprès du Tsar, Orphédia inspire, respire, observe l'écho de l'angelot démoniaque, tout de noir vêtue. Madame beugle ses serments comme preuve de sa bonne volonté. Croasse pour terrasser les potentielles menaces provenant d'une âme ou d'une autre. Service sur un plateau pour mieux estomper les idéaux de les tuer dans l'oeuf.
Lorsqu'à son tour, elle parvient à ouvrir la bouche, elle tente par tous les moyens d'oublier les squelettes qui l'entourent.

« Nous ne sommes pas nés ici. Vous ignorez nos noms, nos origines, nos natures. Nous ignorons tout de vous, en retour. Mais si nous sommes venus jusqu'à vous, c'est pour vous venir en aide. Nous répondons à l'appel d'un pays qui tremble. Et sachez que nous ne tremblerons pas. »

C'est à cet instant précis qu'elle apparaît, enfin, visible aux yeux de tous, qui peuvent désormais l'admirer.

Spoiler:

Impétuosité : 119

Les madones se prononcent et Cornélius, comme souvent, écoute et jauge. Leur éloquence n’a d’égale que le pouvoir que sa Majesté vient de mentionner. Cette foule vorace, mouvante et qui déjà semble se tendre, l’incommode en même temps qu’elle lui rappelle les ombres funestes des jungles froufroutantes de son enfance. Celles desquelles le plus primitif des monstres peut jaillir pour vous dévorer. Sous son haut chapeau des temps surannés, comme une unique parade, il se contente d’observer. Le craquement d’os de la superbe Dahlia le fait tressaillir ; le brusque avènement dans le monde tangible de la merveilleuse Orphédia manque de lui faire rater un battement de cœur. Pour l’instant, seule la belle Oda demeure silencieuse, et les regards semblent se tourner vers elle, puis vers lui.

Le Père de Tverskaya, puisque c’est ainsi qu’on l’appelle, s’avance à son tour, avec la simplicité de ceux que l’on a jamais vraiment mis sur le devant de la scène, et dont le corps et l’aura parlent davantage que ses cordes vocales, car le discours ne fait pas partie des cordes de son arc. Son regard clair pianote sur les visages, avant qu’il ne tende la main vers son chapeau.

« Belle Moscou ; prenons soin de nous. » échappe-t-il alors.

Sa main alourdie de bagues relève alors le chapeau pour découvrir son visage, en signe de salut respectueux, et ses paupières cessent de faire grâce de l’opacité.
Au fond des orbites, il n’y a que l’or liquide d’une lumière incandescente, qui s’échappe sur les joues en larmes de lumière, dessinant l’aura nébuleuse et féérique dans l’atmosphère.

Spoiler:

Impétuosité : 165

▬ Bien le bonjour lapushka, belle journée hein, lance-t-il. Je me tourne vers le nouveau venu, que je ne connais pas. Gorgé d'assurance, il apparaît, salue la jeune femme puis Letov, avec une certaine familiarité. Hey les bouclettes, penche à droite, on voit foutrement rien derrière !

Je l'observe silencieusement, arque un sourcil face à... sa familiarité persistante, à mon égard en plus. Bien évidemment, je ne me décale pas, et me retiens d'un commentaire désobligeant quand il offre un clin d’œil arrogant à Dorreh.

La foule se tait. Index contre les lèvres. Silence. Un sifflement, puis silence. Je les regarde avec satisfaction, toujours admiratif de leur obéissance, de la nôtre, envers notre maître à tous.
▬ Mes Amis. Ce sont des heures sombres que nous arpentons. Les événements de la Cérémonie de la Paix resteront à jamais gravés dans nos cœurs. Et jamais nous n'oublierons ceux qui nous ont été enlevés ce jour-là. Nous souhaitions la paix, et nous avons trouvé la guerre et la mort. Je tourne la tête vers Dorreh une seconde puis accorde de nouveau mon attention au Tsar. Il me tient à coeur de vous annoncer que la coupable de ces crimes, Aspasia Savina, a mis fin à ses jours depuis peu. Je secoue la tête, ayant appris il y a peu. Je n'ai d'ailleurs pas encore pris le temps d'en toucher un mot à Claus. Faiblesse entourée par la faiblesse, ce n'est pas sa faute. Mais d'autres, dans l'ombre, se tiennent prêts à réitérer son fléau ! L'Intolérante et le Culte de Hel, sectes que nous tentons de percer à jour, perpétuent de faux idéaux contre notre patrie, et ce, par la violence. Je croise les bras, mal à l'aise. Soyez désormais assurés que les forces russes font tout leur possible pour les démasquer, les arrêter, et les punir pour leurs actes. Membres de l'Intolérante, Membres du Culte, je m'adresse à vous... Votre imposture est vivace depuis trop longtemps. Vos organisations seront démantelées et oubliées. Oui, l'oubli serait le pire. Pour eux, bien sûr. Je regarde tout autour de moi, guettant une réaction, ils sont confus. Certains applaudissent entre chaque annonce, certaines fulminent, d'autres injurient. J'espère simplement que des policiers en civils se trouvent parmi nous pour intervenir sur les éléments les plus remarquables quand tout ça sera terminé.

▬ Et puisque nos nouveaux ennemis sont invisibles, et qu'ils ne connaissent que la force, nous sommes dans l'obligation de prendre de grandes décisions, pour nous-mêmes, pour les autres. La sécurité doit être renforcée, et elle le sera. Et la Royauté se doit d'avoir des yeux sur chaque Quartier. Sur chacun d'entre vous. Je joins à nouveau les mains devant moi, laisse mon pouce dessiner des cercles à l'intérieur de ma main gauche. Je ne souhaite pas que la Royauté ait des yeux partout. Et même si je me doute qu'il y en a déjà certains qui traînent, je ne veux pas que quiconque ait toute légitimité de fouiller dans nos... enfin dans MON existence. Pour se faire... Chaque Quartier sera désormais sous la tutelle d'une Famille Régisseuse. Une Famille choisie par la Royauté, une Famille présente pour le peuple. Une Famille qui prendra en charge chaque quartier comme elle adopterait un enfant. Une Famille qui représentera la Royauté, et qui sera en lien étroit avec elle. Une Famille que vous pourrez suivre sans crainte, et qui assurera votre sécurité. J'ai déjà donné point de vue famille. Alors la Famille se passera de moi, en dehors du minimum professionnel.
▬ En voilà une surprise... laissé-je échapper d'une voix basse, commentant pour moi-même la dernière annonce. Qui ne me réjouit pas, qui laisse tout le monde assez dubitatif. Une fois qu'ils ont peur, les bœufs se laissent manipuler sans crainte. Ils se laissent observer et quiconque refuse d'être dans le rayon de lumière blanche est suspect. C'est vrai, n'est-ce pas ce qu'on dit ? « Si vous n'avez rien à cacher... de quoi auriez-vous peur ? » Ô Majesté, souverain adoré, vous n'êtes pas en train d'utiliser allègrement ces deux groupes terroristes pour ouvrir les yeux sur les moindres recoins de votre Royaume, tout de même ? …

▬ Permettez-moi de vous introduire les Emissaires des Familles Régisseuses, des âmes de talent, de pouvoir et de force, qui marcheront désormais à nos côtés. Dahlia Cohen, Mère d'Arbatskaya. Orphédia Bellavance, Mère de Zamoskvoretchiye. Oda Solberg, Mère de Kitaï-Gorod. Et Cornelius Thompson, Père de Tverskaya.

Oda Solberg. Oda Solberg. Oda Solberg. Je dois regarder, savoir, me renseigner. Je me retourne, pour vérifier que Dorreh soit toujours là. Elles apparaissent, les personnifications du Bruit. La fin du silence, la fin des secrets, la fin des rideaux tirés. Le Bruit vole. Le Bruit disparaît. Le Bruit illumine. Que fait-il d'autre ? L'inquiétude me noue l'estomac. Mon Autre ne peut pas rester seul, perdu parmi les créatures. Je sais bien qu'elles ne sont pas forcément synonymes de danger par leur nature, mais par la mission qu'il leur est confiée.

Tout ça m'a donné envie de m'envoyer en l'air. D'oublier tout ça au fond d'un lit. Je passe la main contre mon front. Des personnes s'en vont, d'autres se rejoignent, je me décale, gêné par l'odeur d'une cigarette sans doute pas très loin. Ça me donne envie de m'y remettre, mais si on s'écoutait à chaque fois... Je me retourne vers le centre d'intérêt général.

Spoiler:

Impétuosité : 55

Si la remarque d’Andreï sur comment il se sentait comme à Noël lui aurait fait lever les yeux au ciel de la part de quiconque d’autre, elle se contente de rire et de hausser les épaules. Elle ne voit pas ce qu’il peut y avoir de magique ou de féerique ou qu’importe à attendre comme ça en compagnie d’un milliers de personne mais bon, c’était Andreï. Surement que dans son monde à lui les fleurs chantent des berceuses aux passants, le printemps est préparé par des fées et les licornes crachent des paillettes. C’était ce qui faisait son charme comme qui dirait. Elle hausse les épaules quand il parle de la fusillade.

-J’espère bien que ça sera pas une fusillade. Ca serait terriblement redondant non ? Vu ce qu’il s’est passé la dernière fois. J’espère que les terroristes sont plus créatifs que ça parce que ça sert à quoi sinon d’en être un ?

Mais avant qu’ils n’aillent plus loin, le Big Boss, aka Igor, s’amène enfin et commence son discours. Néhémie écoute à peine, trop occupée à observer sa manucure, jusqu’à ce qu’il se mette à palabrer sur les soi-disant Familles et tout. Putain ! Ca suffisait pas qu’ils soient tous enfermé deans ce pays d’arriérés, incapable d’en sortir, il fallait en plus qu’ils se fassent fliquer. Encore plus ! Jusque chez eux ! Fuck, fuck, fuck, fuck, fuck ! Qu’ils aillent tous se faire foutre dans ce pays de merde. Parce qu’ils avaient beau prononcer de jolis mots et promettre sécurité et d’autres trucs, c’était jamais qu’une police de plus pour les surveiller. Elle a juste envie de se mettre debout sur sa chaise et de lui faire le plus grand doigt de la planète. Connard de vieux sac fripé ! Ugh ! Evidemment, la retenue n’est pas son point fort et elle a une oreille toute trouvée pour se plaindre, même si elle glisse sur le français par mégarde au début.

-PUTAIN ! J’arrive pas à croire cette merde ! Déjà que je peux même pas sortir de ce pays de merde pour aller aux fashions weeks et tu sais, bosser, ou même pour aller voir ma sœur et sa marmaille, mais en plus maintenant on se fait fliquer jusque chez nous. Tout ça parce que le gouvernement c’est pas se sortir les doigts du cul.

Trop agitée pour rester sur place, Néhémie se lève soudain et commence à se diriger vers les barrières qui les séparent de la populace.

-Ca me soule d’être là. Amène toi Andreï, on va aller voir ce qui se dit chez les vraies gens.

Sauf qu’elle a trop la flemme de faire le tour pour se rendre à la sortie. Elle s’en va tout droit vers les barrières avant de grimper dessus et de les enjamber atterrissant gracieusement de l’autre côté sur ses Oscar de la Renta. Un vigile qui la voit lui crie de s’arrêter mais elle se contente de lui offrir son majeur. Elle attend que Andreï la suive avant de s’enfoncer dans la foule, bousculant quelques personnes au passage sans s’excuser. Elle finit par buter contre le dos de quelqu’un.

Spoiler:

Impétuosité : 224

Je n’ai pas besoin d’être mesquin sur la situation puisque que @Sigyn Ozouf et @Jezabela Jovovich le sont suffisamment pour notre petit groupe. Je souffle du nez à la plaisanterie noire de mon ancien amante, vestige des choses qui m’ont toujours plu chez elle, mais bientôt la cloche sonne et l’on voit apparaître les accompagnateurs personnels du Tsar, une femme froide à la blondeur nordique, et son alter-ego masculin qui semble pouvoir fusiller n’importe lequel d’entre nous d’un seul regard.
Puis Sa Majesté.
Un frisson de dégoût descend le long de ma colonne vertébrale et fiche une flèche de malaise au creux de mes reins. J’écoute comme tout le monde, tendant l’oreille alors que des murmures de protestations fusent déjà dans la foule. J’allais lancer une plaisanterie cinglante et me marrer à la fin du discours, mais mon souffle est soudain coupé par les quatre représentants.

Mon sang se glace à l’arrivée de la première, mon cœur manque un battement à la manifestation de la seconde, un frisson électrique me cisaille la nuque au regard du troisième. La quatrième ne se manifeste pas tout de suite, mais déjà quelqu’un s’énerve, passe les barrières en râlant, et je sais qu’il ne sera pas le seul.

Par réflexe, je glisse ma main dans celle de Jezabela, comme si elle pouvait y faire quelque chose. La puissance de mon don ne m’empêche pas de lever les yeux en direction des multiples miradors de cette place. Le pasteur @Isay Staline prie-t-il pour nos âmes ?
Ca va péter.
Ca va forcément péter.

Spoiler:

Impétuosité : 244

Tes yeux épient, en permanence.
Malgré la droiture et l’immobilité de statue dont tu fais preuve, tout ton cerveau se met en mouvement, analyse les moindres détails de cette situation cauchemardesque. Si l’apparition des émissaires te surprend malgré toutes les horreurs que tu as pu voir en un siècle, tu n’en montres rien, laissant à vos pieds la foule commencer à bourdonner de mécontentement. Un simple soupire filtre entre tes lèvres.
Ils ne sont jamais contents.

Avant que la quatrième âme ne manifeste un tour de force quand la parole lui est donnée, un badaud pète une durite et passe les barrières, un garde hurle comme un clebs bien dressé et à côté de toi, un tireur d’élite retient son souffle, prêt à planter une balle dans la nuque du malotru. Tu fronces les sourcils, perce le cortex de ton don.

▬ Laisse-le, c’est une broutille.

Tant qu’il ne sort pas de sa veste un lourd flingue chargé qu’il braque sur le Tsar, il importe peu et ne fait de mal à personne.
Hors de question de refaire les mêmes erreurs qu’à la Cérémonie.

Spoiler:

Impétuosité : 195

« Quoi ?! »

Au fond de l’encéphale les spirituels se gaussent, se roulent dans les synapses. Ils se foutent de sa gueule, éhontément, joue sur ses tympans, courant dans le pavillon. Les griffes de la Dévorante crissent sur le bord de la fenêtre sans vitre du clocher, ses chicots grincent et elle manque de grimper pour sauter dans le vide et déchirer leurs petites têtes une à une. La rage tambourine dans sa poitrine, distille le millésime insatiable de l’amertume au fond de sa gorge.

« Des HUMAINS ? »

Elle allait se repaître de toutes leurs tripes ; comment osait-il ?
La suite la stupéfie, tout autant que la plupart des autres membres de la plèbe. Suspendue aux paroles des émissaires, Milesia attend, le pouls battant, l’appétit en hargne viscérale au creux des côtes. Cette vision l’insupporte. Mais il manque la dernière, la mama du quartier au centre de toutes les attentions ; elle voudrait se casser, mais pas sans avoir toutes les informations. Son regard sombre glisse vers l'Amante.
Tu le savais, hein, charogne.

Spoiler:

Impétuosité : 94

Tout ceci ne rime à rien.
Le petit tour de passe passe des mômes – car tous étaient des mômes pour le vieillard – ne semble servir pour Yasha qu’à détourner l’attention des conneries du Tsar. Il serre les dents, attend la fin qui ne vient pas, ne rêve qu’à ses enfants.

« J’me casse. » lance-t-il à @Maksim Milosevic en guise de salutation.

Il a vu à quoi ressemblait l’emmerdeuse de son quartier, il sait à quoi s’attendre, il sait que son pouvoir va lui permettre d’épier dans son bordel, et ça ne lui plaît pas, mais alors pas du tout. Car il sait qui c’est, il sait qu’elle s’occupe de l’orphelinat du coin de la rue. Ils sauvent tous les deux des gamins, mais pas exactement de la même manière. Ca ne lui plaît pas, mais alors point du tout.
Yaga plante ses griffes dans la matière grise, court-circuite sa raison.

▬ Atteeeeends, malpoli, je veux voir la dernière !

▬ Va te faire mettre.

Yasha se détourne, claudique, canne et jambe de bois déterminées, dans la foule compacte qui s’agite. Déjà derrière, ça râle, et soudain, une force physique plus énergique que la sienne lui percute le dos.
Soudain, le sol se rapproche. Dangereusement.

Spoiler:

Impétuosité : 324

ÉPISODE #3 - FAÇONNER MOSCOU.

Dressé comme une statue de marbre, mon grand-cousin le Tsar s'avance vers la grande scène prévue pour son discours. La cloche avait sonné quatre fois avant qu'il n'apparaisse. Il se dévoilait à la foule, sous les cris et les acclamations de celle-ci.

Deux personnes l'accompagnaient, pour sa sécurité. Le Tsar prit place devant le micro, tout près des premiers spectateurs. La rangée de gardes présents non loin de la scène retenaient les premiers mécontents, avant même que le discours n'est commencé. Finalement, Igor leva la main pour demander le silence, puis il commença son discours.

Le Tsar nous remémorait les événements de la cérémonie de la Paix, événement durant lequel mon propre père avait été durement blessé aux mains. Aujourd'hui encore, les stigmates l'empêchaient de jouer de son violon avec autant de finesse qu'auparavant. N'y avait-t'il rien de pire pour un violoniste que d'être blessé aux mains ?

Le Tsar nous promettait l'arrestation et le démantèlement des deux groupuscules extrémistes responsables des nombreux morts et blessés. J’acquiesçais devant cette idée, et écoutais la suite de son discours, tout de suite moins plaisante. Igor Romanov avait décidé de renforcer la surveillance des quartiers de la ville, renforcer les yeux et les oreilles posés sur nous. L'instauration d'une famille régisseuse ? Plus le tsar parlait plus je sentais mon sang bouillir. Qui de mieux que la Noblesse Russe pour s'occuper du peuple comme un représentant de la Royauté ? Alors que je me demandais qui le Tsar avait-t'il choisi pour ce rôle, quatre silhouettes apparaissaient à l'entrée du Kremlin. Alors que le tsar introduisit un à un des quatre familles régisseuses, je fronçais de plus en plus les sourcils. Ce qu'il nommait des familles n'en était pas, seulement quatre individus n'étant même pas tout à fait Russe. Pourquoi le Tsar n'avait-t'il point désigné des compatriotes Russes ? N'avait-t'il pas confiance en les siens ? Pourquoi donnait-t'il du pouvoir à d'autres familles, d'une noblesse étrangère ? Je savais d'instinct que cette décision allait faire jaser chez la noblesse, Igor prenait des risques.

J'observais les quatres silhouettes qui se découpaient à l'horizon, je reconnus aisément Orphédia Bellavance, puisque je la rencontrais chaque fois que je passais à son orphelinat, pour faire une donation. Je désapprouvais son nouveau rôle, puisque maintenant, les dons faits à l'orphelinat allaient s'imprégner d'un caractère politique. Les quatre Fantastiques s’élançaient vers la scène pour chacun dire quelques mots, plus ou moins rassurants. Je me posais des questions sur le rôle que les quatre allaient bien pouvoir prendre, était-il des guides sociaux ou militaires ? Alors que mes questions m'envahissaient l'esprit, la première des quatre dévoila un don. Elle prit l'apparence d'un corbeau, la seconde apparut soudainement, dévoilant son pouvoir d'invisibilité et le troisième dévoilait un don de lumière. Je n'y voyais définitivement pas des dons à l'usage militaire, mais destinés à surveiller chacun de nos faits et gestes.

La discussion avec Néhémie tourna court, mais celle-ci fit preuve de peu d'éloquence lorsqu'elle dit le fond de sa pensée. D'une certaine façon, elle avait raison. De mon côté, je ne pouvais pas non plus faire des concerts à l'étranger, ou tout du moins, il me faudrait surement l'autorisation du Tsar en personne. Néhémie se leva d'un bond, et commença à se diriger vers les barrières nous séparant de la foule. Je me levais à mon tour d'un bond en entendant l'invitation de mon amie qui grimpait sur les barres métalliques pour les enjamber, pour atterrir de l'autre côté. Je suis le mouvement, j'enjambais agilement les barrières puis je rejoignis la biche électrique sans dire un mot. Mais contrairement à elle, je ne manifestais aucune colère, je restais calme puisque c'était en partie la déception qui me tenait.

Me voilà donc à la suite de Néhémie, qui s'enfonçait dans la foule en bousculant quelques personnes au passage, sans s'excuser. La furie ne s'arrêta dans sa lancée que lorsqu'elle buta contre le dos de quelqu'un. Ce qui me fit stopper le pas également. J'observais les alentours, prêt à agir en cas de nécessiter. C'est au milieu de la foule que mon don pourra protéger le plus de monde si la situation devait dégénérer.

- "Je ne cautionne pas non plus la décision du tsar. Je n'approuve ni sa décision de surveiller le peuple, ni celle d'envoyer de parfaits inconnus. Je ressens de la défiance à leur sujet."

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épisode #3 - façonner moscou.

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