Ses yeux se posent sur cette robe sortie d'un autre temps, d'une époque d'opulence et qu'elle n'a pas remise, depuis une nuit de débauche réussie. Une nuit ou une journée, les détails se font flous dans son esprit trop vieux pour survivre entièrement. Lacée sur le devant, dans une couleur vermeille, le tissu cuivré moule le corps, dévoile la peau de la poitrine et serre les jambes, dans un ensemble fait d'un pantalon et d'une jupe ouverte à l'avant, que l'on enfile par-dessus le pantalon. Épaule dénudé sous la dentelle, le masque d'une délicatesse que l'époque à créer, Sigyn est une relique vivante d'un autre temps en cette soirée. La tête haute, elle accompagne la belle à son bras, la laisse gérer la sécurité, alors qu'un sourire ironique n'a de cesse de les taquiner sur son propre visage. Elle lèche même ses propres lèvres, subtilement alors qu'ils hésitent sur la marche à suivre. L'un d'entre eux, recule. Réponse instinctive à la chasseresse qui se tient devant lui. « Je ne veux rien entendre de plus. Laissez-la passer, ou je serai dans l'obligation de vous faire connaître ma déception. » Elle offre de nouveau son attention à Orphédia, la suit comme l'ombre qu'elle est en cette soirée. Ses envies de vengeance et de meurtre, temporairement remise au placard. Pour son bien à elle, la rareté à son bras. Le rire de la dame, lui fait penser à un oiseau, l'un de ceux qu'elle aime contempler et écouter chanter son amour au soleil, le matin. « Je crains de lui avoir cloué le bec. » La draugr acquiesce, son petit sourire en coin s'étirant pour elle. « Dommage, qu'ils n'aient pas insisté davantage. Cela aurait pu faire une superbe entrée, d'être précédé par un garde de sécurité. »

Elle sent le regard de la foule sur leur duo, sans y prêter attention. Ses yeux se posant sur le décor de cette salle qui n'a pas changé en un demi-siècle. Un endroit somptueux, qui appelle la richesse, pour la faire vivre sur ses murs. Combien d'œuvres ont disparu d'ici, sous ses talents au travers des décennies? Un petit rire lui échappe, l'ironie d'être ouvertement invité à fréquenter l'endroit. « Quel bâtiment magnifique... ! » Comment dire le contraire? L'affamée d'art, doit se mordre la langue pour ne pas haleter devant les défis qui s'offrent à ses yeux. « Pouchkine n'a pas pris une ride, le musée est toujours aussi somptueux. » Ses yeux tombent sur les pierres qui ornent les bijoux des dames et la charogne inspire profondément, avant de se tourner vers sa cavalière… Qui cherche quelqu'un ou quelque chose des yeux. « Devons-nous allez discuter avec des personnes importantes? Ou devons-nous donner l'exemple et rappeler qu'à un bal, il y a de la danse en jeu? »

Ses cheveux nattés à la perfection, descendant en double le long de son crâne pour atteindre la moitié de son dos. Masque blanc éclatant sur sa peau bronzée et robe aussi rose que pâle pour flotter autour de son corps. Nulle trace de sous-vêtements. Atalia n'en porte jamais et encore moins sous une robe. Silhouette mise en valeur, souliers oublier depuis longtemps, elle vagabonde nu pieds. Attend la personne qui lui offrira son bras. L'homme, qui pour une fois n'a pas goûté son corps, ni toucher ce qui ne devrait l'être que par un époux… Selon sa mère. Quelques couples entrent, alors qu'elle profite de l'air frais de la soirée. Elle sautille, s'imagine une marelle pour passer le temps. Jusqu'à un raclement de gorge, qui l'oblige à se retourner. Son sourire de fée se dessine aussitôt. Nikolai, plus beau que jamais dans ses vêtements de soirée. Une petite question effleure le succube. Pourquoi ne se sont-ils pas déjà vus nue?

Atalia s'approche et s'accroche au bras tendu et invité pour des raisons de sécurité. Après tout, la noblesse se rejoint en ce lieu et quelques personnes ne l'apprécient plus… Avec quelques bonnes raisons, si elle se montre honnête. Autant se montrer prévenante et éviter quelques gifles ou pire. « Prêt à se jeter dans la fosse aux lions, Monsieur Kozlov? » Elle l'entraîne, laisse les portes s'ouvrir devant eux, à la seule vue de son visage, connu pour représenter sa famille adoptive. Le musée s'offre à la vue du couple, alors qu'elle reconnaît plusieurs visages de sa connaissance. Quelques noms lui montent aux lèvres, elle offre même un sourire resplendissant à Arsenia, qu'elle aperçoit un peu plus loin. Du moins, avec le masque, elle pense l'offrir à la reine. Toutefois, c'est vers la crinière rouge de Maksim que ses pas la mènent. Son ombre toujours accrochée à son bras. « De l'alcool, Monsieur Kozlov, je crois que nous en aurons besoin pour survivre à cette soirée. Qu'en dites-vous? » Qu'elle susurre, l'entraînant à sa suite, jusqu'à rejoindre la silhouette voulue. « Eh, j'vous parle ! Connard. » Un sourire s'étire sur ses lèvres, alors qu'Atalia s'arrête avec Nikolai près de la femme. « Même dans cette foule, impossible de ne pas te reconnaître Mak. » Sa voix est tendre, heureuse de voir la femme et sa crinière rouge. Alors, qu'elle tourne les yeux vers la silhouette inconnue. Tend la main en habitude de politesse. « Bonsoir, je suis Atalia et voici Nikolai Kozlov. »

« Tu m'aides mon cœur? » Que l'épouse susurre à son époux, relevant sa jupe pour dévoiler l'attache de son talon haut. Jarretelle et dentelles, se perdent sur sa peau, embellissant ce qui déjà est désirée. Aucune gêne à lui montrer ce qui se cache sous cette longue jupe de soie noire, qui épouse son corps en une invitation envoutante. La robe est choisie uniquement pour les yeux de Slave, un peu pour celle qui l'a fait inviter, mais elle ne lui dira pas. La jalousie lorgnant le coin de cette tension. Elle lui sourit sous la lumière artificielle, le laisse se glisse à ses pieds, frétille de cette aide si soumise. Elle tend sa main, caresse sa barbe naissante. « Merci, Slave. » Elle n'y voit rien pour l'instant, seul l'habitude et la connaissance des lieux lui évitant de s'attraper les meubles à tous les mouvements.

Ils quittent le confort de leurs quartiers, sa vue s’améliorant avec la pénombre. Styx resté à la maison, elle veille sur son époux, autant qu’il se doit de jouer son chien d’aveugle pour une soirée. La route se fait presque sans soucis, malgré les puces nouvellement implanté et l’indignation qui couve. Autant pour Gorgonia, qui salive à l’idée de voir de la chair fraîche, que pour Zorya qui appréhende la violence couvant dans les rues. Le musée Pouchkine se dessine et les portes, s’ouvrent suite à la présentation de l’invitation. Nyx découvre le décor pour la première fois, serre son bras contre celui de son… Malheureusement, non amant. Sans s’attarder sur les détails. Aveugle, c’est ce qu’elle doit être. Ce que l’on s’attend d’elle. Affichant son visage d’ange et d’innocence. Rayonnant de sa chaleur qu’elle ne ressent absolument pas. Masque sous le masque exigé par la soirée. Le personnage de façade prend les devants. Elle fouille la foule de ses yeux, rapidement sans attirer l’attention. Remarque son oncle, retient un soupir, avant de continuer. Ne remarquant aucun signe de Dahlia. Elle se tourne soudainement, tend ses bras pour serrer la nuque de Desislav dans son étreinte et lui adresse se sourire charmeur, collant son corps contre le sien. « Une préférence pour cette soirée mon époux? »  

Au milieu de ce concours de bon goût et de représentations, les uniformes de police et de la sécurité paraissaient particulièrement ternes. Après les récents événements et surtout en raison de la présence de tout le gratin moscovite, la police se devait de s’assurer que tout se passait pour le mieux. Les entrées étaient surveillées, les identités relevées et … tout cela était difficile. Rassembler autant de beau monde au même endroit, tous masqués, c’était un appel à l’incident.

Les mains croisées dans le dos, te voilà à te surprendre à admirer la préciosité de certaines œuvres d’arts qu’étaient les parures qu’arboraient fièrement l’élite du pays. Un sourire aux lèvres destiné à un regard tourné vers toi, tu penches la tête sur le côté pour faire signe à Miromir. Difficile au milieu de tout ce monde et cette envie de paraître autre chose de certains invités de faire la différence entre ceux qui auraient dû être là et ceux qui s’étaient glissés dans les mailles d’un filet beaucoup trop lâche.

A croire qu’on cherchait à jouer avec le feu.

Tu te glisses aux côtés de ton collègue en longeant les murs, louvoyant pour éviter les grands hommes, de t’imposer et de gêner par ton attitude terne les festivités. Tout était sur le paraître et tu n’étais censé être qu’un fond, un décor invisible et si tout se passait bien tu devrais le rester, ne pas semer le trouble, ne pas te faire remarquer, ne pas inquiéter.

Les mains toujours croisées dans le dos, tu glisses ton épaule contre celle de ton collègue, ton sourire toujours présent, faible et sans sincérité et tu laisses ton regard se perdre dans l’océan aux gros poissons dorés.

Tu ne t'étais toi même jamais rendu au musée de ton plein gré. Les collections te laissaient au mieux de marbre ou tu ne comprenais pas l'intérêt de les exposer ainsi. Le décor était pour toi aussi fastueux que les personnes présentes et tu peinais à te concentrer sur une chose à la fois. La fatigue perlait au bout de tes cils. Pour t'occuper l'esprit autant que le corps, tu en étais venu à compter le nombre de fois où tu voyais repasser certaines personnes, à battre en rythme le long de ton aine et à siffloter doucement.

Les hommes sous tes ordres étaient dispersés de manière aléatoire dans la salle et le silence sur les lignes qui joignaient ton équipe était presque lourd. De temps en temps un raclement de gorge rappelait aux autres que leur liaison fonctionnait toujours mais au milieu de tous ces gens, vous étiez presque isolés. « Comment ça se passe ? »

Il fait chaud ce soir - une raison comme une autre d'expliquer que tu réajuste encore le nœud papillon resserrant sa prise sur ta gorge. La faute, principale, au petit jeu de séduction de ton épouse - cruelle tortionnaire que tu accompagnerais en enfer, même s'il était moins joli que celui où elle t'entraine actuellement. Tu ne vois pas réellement les œuvres, pas pour l'instant. Parce que Zorya est attaché à ton bras et que tu remplaces Styx - que pour une fois, c'est peut-être toi son favoris. Mais rien n'est moins certain, pas quand Dahlia est attendu. Voilà qui suffit à te gâcher la mine, alors que tu réajustes ton masque. Un accessoire relativement simple - couleur d'encre et mat - sinon pour les cornes qui pousse aux coins supérieurs. Ce soir tu te fais presque démon, le souvenir des jambes délicieuses de ton tendre interdit, imprimé dans ton esprit. Et tu ne sais plus très bien lequel d'entre vous, ton épouse ou toi, sers de guide à l'autre. L'obscurité t'arrachant tes repères, avant de te les rendre pour la dépouiller, elle. C'est que l'endroit profite d'un éclairage tamisé qui n'a rien de pratique. « L'éclairage laisse à désirer... » que tu souffles doucement, grincheux.

Malgré ta remarque, tu n'hésite pas un seul instant à entrainer ta tendre - ahem - moitié dans les coins les plus sombres, lui léguant ainsi le pouvoir et la vue. Dire que tu n'as aucune envie d'être là est un doux euphémisme. Pas depuis la descente dans votre intimité, les mains trop baladeuses - celles que tu prévois arracher très bientôt - et la puce qu'on vous a imposé. Tu ne ris plus depuis, Desislav. Tu souris à peine. Toi qu'on trouvait si sympathique, si serviable, tu te surprend à mal endosser ton rôle de créature. La légende sous ta peau, se ris de toi. De ta crainte d'être différent - tu l'es, il faut assumer. Et si tu ne l'étais pas, tu serais mort depuis longtemps, Desislav. Mais encore. Non, tu peines toujours à accepter la situation. Toi qui se voulait si discret, tu refuses d'être observé de trop près ou trop longtemps.

Si ce n'était pas de Zorya - mais tu ne te fais pas d'illusion, l'idée doit venir de Dahlia, une raison de plus pour retrousser les babines et montrer les dents - tu ne serais pas ici. Pas ce soir. Peut-être même jamais. Tu t'accommodes donc - mais pas sans effort, ce qui est inhabituel chez toi - des caprices de ta déesse personnelle, mais lorsqu'elle passe les bras autour de ta nuque, tu manques d'enthousiasme. Pour la fête, jamais pour elle, sur qui tu baisses les yeux. « Survivre. Ne pas tuer qui que ce soit, à la vue de qui que ce soit... ? » D'accord, tu n'es franchement pas en pleine forme - mais tu oses malgré tout glisser le bout des doigts dans le creux de son dos.

Une main dans les cheveux, tu inspires lentement l'air nocturne avant de tourner le visage vers ta compagne. Ta prisonnière, en quelque sorte, pour la soirée. Esfir, à qui tu offres un grand sourire. Celui qui lui donne le change. Qui la rassure : je suis toujours un connard, rien ne peut nous arriver. Sauf que la dernière fois que vous vous êtes retrouver « ensemble » à un rassemblement, ça n'a pas bien tourné. Ce qui explique que tu trouves sa main et l'enroule autour de ton bras. Sa robe, d'un vert profond, parfaitement agencé à ton costume. Son masque lui donnant des allures de nymphe des bois, le tien faisant de toi le roi des faunes. « C'est promis, cette fois, je ne te quitte pas, lapushka. Et je ne cris pas non plus de bêtise, de toute manière, la tête de gland Romanov n'est pas invité. » Ceci expliquant cela. Tu seras sage - probablement, si elle t'occupe suffisamment les mains et tout le reste.

En attendant, tu l'entraines à l'intérieur, souriant à tout le monde. Comme si tu n'étais pas encore irrité par le séjour forcé de ta jolie rousse, en psychiatrie. Comme si tu vivais bien ta situation : forcé de boire le sang de tes filles en douce. Forcé d'en faire disparaitre les plus bavardes - il ne fait pas bon être une rapporteuse, quand on vit dans les abysses du vice. Mais ce soir, tu fais fit de tout ce qui ne va plus et tu souris. Tu es l'heureux paon qu'on a invité à la soirée, vedette désavoué qu'on aime connaitre mais dont on n'assume jamais qu'à moitié une quelconque réelle filiation. Mais peut-être pas ce soir, puisque les snobs ne sont pas de sortis. Pas pour toi. Pas quand tu attrapes à boire et offre une flute à la rouquine, celle contre la tempe de qui tu presses un petit baiser. Sans réfléchir. Rassuré par sa présence. « Bois, belle nymphe, et accompagne moi. On a une tonne d'oeuvre à critiquer, puis il faudra se décider sur laquelle je gaspille un peu d'argent. » Ou pas, puisqu'il s'agit là d'investissement. D'ailleurs, tu glisses déjà en direction du premier tableau, mais plutôt que de l'admirer, c'est en direction d'Artiom et Miromir que ton regard s'égare. L'ainé à qui tu fais un joyeux signe de la main, incertain qu'il sache te reconnaitre - avec lui, tu te questionnes perpétuellement.

« C'est promis, cette fois, je ne te quitte pas, lapushka. Et je ne cris pas non plus de bêtise, de toute manière, la tête de gland Romanov n'est pas invité. » Elle lance un regard de mort sur l'homme qui l'a littéralement kidnappé. Ruiné ses vêtements pour être certain qu'elle soit obligée d'entrer dans la putain de robe verte et qui après, l'a affublé d'un masque contre son opinion. Son bras se serre contre le sien, alors qu'elle marmonne une liste interminable de jurons. Par chance, elle a échappé aux talons hauts. Hors de question qu'elle y passe la soirée, si c'est pour souffrir simplement en marchant. Une concession d'un homme qui mérite une gifle ou deux. Même quatre, si elle compte la douleur à ses cotes et son envie de l'envoyer promener. Elle n'a rien à faire dans ce lieu, ni dans ce style qui la transforme en une nymphe, avec son corps que la robe épouse à la perfection et ses cheveux gonflé, en flamme sous les lumières du musée. Elle le suit parce qu'elle lui doit en quelque sorte, après avoir cogné à sa porte à l'aube pour oublier l'asile. Sans ça, elle serait déjà loin.

« Bois, belle nymphe, et accompagne moi. On a une tonne d'œuvre à critiquer, puis il faudra se décider sur laquelle je gaspille un peu d'argent. » Elle attrape la flute de champagne, conscience qu'aucune goutte ne franchira ses lèvres et frisonne sous les lèvres qui lui effleurent la tempe. Elle le suit, pour ne pas se perdre dans cette foule masquée, qui lui donne envie de gerber. Puis, son regard croise une silhouette. Quelqu'un de vaguement connu et elle se renfrogne. D'autres hommes, l'un qui n'est pas un inconnu. Elle se serre contre Lyov par réflexe, joue le jeu de la parfaite petite putain, en allant murmurer quelques mots à son oreille, juste avant d'arriver près d'Artiom et de l'autre inconnu. « Je vais te le faire payer si fort, mon chou, que tu finiras par me supplier d'ici une semaine. »

L’œil était rêveur, songeur. Assise dans son carrosse, la princesse lunaire attendait qu’on veuille bien lui donner l’autorisation de pointer le bout de son museau – ou plutôt, elle attendait le signal, parce que la permission, elle finira par se la prendre si jamais elle tarde trop. La robe délicate, rosée, oscillait entre candeur et indécence. Le maquillage était léger, sauf autour de ses yeux mordorés qu’elle mettait en valeur sous un masque crémeux. Sa mère avait souligné la courbe de sa mâchoire d’un index approbateur, puis la luciole s’était envolée. En tant que Thompson, elle ne pouvait pas se dérober à ce genre d’événements. Et puis une partie d’elle, celle qui était encore innocente, voulait réellement y assister. C’était typiquement le genre de bal qui correspondait au dessin animé d’Anastasia, pas vrai ? On toqua doucement à la fenêtre du véhicule. Les épaules d’Astrea se décrispèrent. Ils avaient demandé à ce qu’elle soit accompagnée d’un garde du corps, mais s’ils voulaient le choisir, elle avait imposé le sien. Elle avait fait la connaissance de Mikhail par le biais de Malphas et ils s’étaient donné rendez-vous une rue avant le musée Pouchkine, de façon à arriver ensemble. Sous son geste, le chauffeur déverrouilla la portière, laissant entrer la silhouette un peu raide de l’ancien militaire, qui se colla à ses côtés avec un sourire de circonstances. Elle appréciait sa compagnie ; il ne cherchait pas à lui soutirer plus d’informations que nécessaire, il était spirituel et instruit… et par-dessus tout, Mikhail ne la faisait pas se sentir comme une étrangère. Rea lui tendit la main lorsqu’ils arrivèrent à destination, s’amusant de la courbette exagérée qu’il lui adressa en sortant. « Princesse. » « Cut the crap, it’s just me, » marmonna-t-elle en glissant près de lui, roulant exagérément des yeux. Il arrivait à la faire sourire, alors que de sombres nuages continuaient à occulter sa lumière. Cosmas devait sans doute déjà être à l’intérieur – ainsi que d’autres membres de leur famille, y compris leur oncle. Ce fut lui qu’elle chercha en premier, slalomant entre les convives, son garde du corps sur ses talons. Discret, et pourtant bien présent. Elle sentait sa chaleur sur ses pas.

Un éclat d’or capta son attention. Ce n’était pas la fioriture d’un masque. C’était l’un des siens. Et le seul dont elle avait connaissance qui était capable de bouger ainsi. Cornélius. Une comète dans le firmament. Une étoile filante à la trajectoire incertaine. @cornelius thompson. Une météorite qui termina sa course erratique dans un verre ambré. Astrea se figea brusquement – elle sentit le souffle de Mikhail sur sa nuque, surprit. « Oh, non. » Le regard de son compagnon se fit interrogateur, mais elle ne lui offrit pas de réponse et s’avança jusqu’à faire face à l’homme malchanceux (@alyosha kourakine) dont elle attrapa, sans ménagement, le verre. « Désolée, une urgence. J’aime beaucoup votre loup. Je vous dois un verre, je n’oublierai pas. » Sa voix était mélodieuse, un peu trop suave, toutefois elle était surtout sincère et ses prunelles allaient et venaient entre les participants de leur conversation avant qu’elle ne s’éloigne avec son trophée, piochant la petite bestiole imbibée d’alcool entre l’index et le pouce. « Il faut que je le fasse décuver rapidement… Les toilettes ? » Mikhail pointa une direction, qu’elle suivit en vérifiant que Cornelius était encore en train de survivre. Arrivée devant, elle jeta un rapide coup d’œil à la porte des femmes, découvrant avec surprise @malphas meister. « De l’eau. Froide, de préférence. » Elle ne perdit pas de temps à lui expliquer le pourquoi du comment : c’était assez de devoir chaperonner l’émissaire de leur race.

Et voilà qu’un petit bout de femme se pointe dans les toilettes déjà en pleine effervescence, ne prêtant pas la moindre attention aux deux personnes déjà présentes (@néhémie n. paley et @yulian letov), pour jeter une petite boule dorée dans l’évier et la faire se noyer sous un jet glacé. « Wake up, uncle, » qu’elle ordonne, la langue qui claque sur le palais. C’est vrai quoi, ce serait plutôt à elle d’être bourrée, non ?

Tu l'observes, déconcerté. Mélange de confusion et de curiosité éclairant tes billes sombres. Un boulot, c'est ce qui se présentait devant toi. Une opportunité, voilà ce qu'elle t'avait offert, bonne cliente qu'elle était. Et tu ne pouvais tout simplement pas refuser. Pas quand tu avais l'occasion d'observer le changement d'aussi près. De pouvoir prendre tes repères et commencer à comprendre tout juste à quoi tu devais t'en tenir. Un raclement de gorge est la seule chose que tu offres comme salutation et si tu avais remarqué bien la plante de ses pieds nus contre le sol, c'est plutôt ton bras que tu lui offres en silence. Ton complet, bien que chic, te paraît simple soudainement. Tu as une soudaine envie d'ajuster ta cravate à ses paroles, geste que tu retiens. Tu as navigué dans pires situations, Nikolaï et ce n'est pas en compagnie d'une simple humaine que tu te retrouveras démuni, peu importe la situation. De fait, tu hausses une épaule, le geste nonchalant. « Allons-y. » que tu murmures simplement, t'avançant avec ta compagne pour la soirée à l'intérieur.

Plus chaperon que réel cavalier, c'est d'un œil critique que tu observes les environs. Les silhouettes s'entremêlent, mer de masques plus ou moins anonymes. Tu cherches, bien malgré toi, des courbes féminines familières. De celles qui te font montrer les crocs, à la simple pensée de son nom, mais rien. À ton plus grand soulagement – où serait-ce de la déception? - tu ne parviens pas à la trouver. Pas encore. « Le sol n'est pas trop froid ? » que tu offres pour te distraire, te courbant vers la brune pour y lancer la boutade. Tu ne questionnes pas son choix, pas pour l'instant, espère simplement qu'il n'y aura pas causé à se plaindre plus tard. L'offre d'alcool, elle, est plus que bienvenue. « Une excellente idée. » Tu la laisses vous conduire, plus accessoire sécurisant qu'autre chose à son bras menu, attrapant une fiole de champagne pour lui tendre en chemin. C'est une verrine de vodka que tu aimerais bien choper pour ta propre personne, mais faute d'opportunité, tu te tournes plutôt vers les invités. Atalia te présentes et tu tends simplement la main. Si tu reconnais parfaitement l'une des présences, tu n'en montres aucun signe, laissant un : « Enchanté. » s'échapper de tes lippes. Sec, mais courtois. L'un des participants se faisant dérober son verre, tu observes l'échange en silence, arquant un sourcil. Si tu croises le regard d'Astrea, ce n'est pas plus qu'une seconde, cette dernière disparaissant aussitôt, vous laissant replonger dans le semblant de conversation venant d'être créée.