Tu te crispes légèrement au rire de Maksim, sans qu'elle n'en soit réellement la raison. Tu as toujours été un peu gauche dans ces grands banquets, où tout le monde semblait cracher un jargon aux limites de leur vocabulaire pour tenter de s'intégrer. Quant aux masques, tu t'abstiens de tout commentaire, n'étant pas très friand de toute cette mascarade, pour être honnête. « Vous faites quoi dans la vie? » Si la question est lancée dans ta direction, tu comprends rapidement que tu n'es pas la cible de cette dernière. Loin d'être offusqué, tu laisses ta partenaire faire la conversation, en profite plutôt pour enfin attraper ta verrine de vodka lorsqu'un plateau passe suffisant prêt. Tu y trempes tes lippes sans plus tarder, déjà un peu plu détendu lorsque l'alcool te réchauffe la gorge. Si tu ne rates rien des remarques faites à l'égard du Domachev – ce qui semble bien être le bu de ta chère compagne – tu lances tout de même un regard vers ce dernier, jaugeant sa réaction avant que la belle ne t'attrape de nouveau le bras pour t'attirer plus loin. Vous délaissez le groupe, le souhait qu'ils passent une bonne soirée ne réussissant pas à franchir tes lèvres. Tu observes plutôt ta cliente, celle qui se tourne maintenant vers toi pour te faire une offre. « Vous connaissez quelqu'un ici, Monsieur Kozlov? Peut-être, l'un de ceux-ci? » Tu hésites un instant, incertain. Toi qui t'étais convaincu de subir caprices et envies de la part de la brune, la voilà qui te demandait maintenant de prendre les devants. Qui t'offrait la possibilité de profiter un peu de la soirée à ton tour. Tu regardes autour de toi, incapable d'ignorer la sensation d'être également observé. « Mr. Iejov est un vieil ami. » que tu offres simplement comme information, montrant la direction générale où ce dernier se trouvait. Si ce dernier semble en service, ça ne t'empêche pas d'aller simplement le saluer malgré tout. Tu jettes une oeillade en direction d'Atalia, une demande silencieuse si le coeur lui en dit vraiment, avant de t'approcher du petit groupe. « Pas trop d'action, j'espère ? » que tu lances à Artiom en guise de salutation, avant de te tourner vers Miromir, un éclat bienveillant dans le regard. « Lyov, Esfir. » que tu salues respectivement. « Vous passez une belle soirée ? » Question plus lancée à la blague qu'autre chose, bien conscient du rôle que ces deux officiers doivent jouer, le réalisme de la chose se jouant au léger sourire que tu leur portes. Tu termines ta verrine, cherche un plateau sur lequel la déposer et c'est là que tu l'aperçois enfin. Toute de noire vêtue, faisant la conversation plus loin. Et si tu la fixes ouvertement cette fois, peu gêné à l'idée qu'on te prenne au jeu – ou qu'elle croise ton regard – tu pourras toujours dire que c'est la curiosité des nouvelles familles qui l'emporte.

Ils sont plusieurs à vous rejoindre et si leur silhouette se mélange parmi les autres, la voix de Nikolai te revient rapidement. Tu offres un sourire à sa compagne avant de tourner la tête vers lui. « Tout se passe pour le mieux, monsieur. » Pour l’instant, que tu aimerais rajouter mais l’oiseau de mauvaise augure n’a pas sa place ici ce soir. Miromir est resté silencieux pour l’instant mais tu mets ça sur la présence de l’émissaire warg. Leur hiérarchie est compliquée et rédhibitoire et tu préfères ne pas mettre ton collègue plus dans l’embarras. Les yeux coulent sur les deux autres vous ayant rapproché et tu inclines légèrement la tête à leur intention, poliment, toujours un sourire trop large sur les lèvres qui ne transparait pas ton malaise.

Tu ne peux pas travailler lorsqu’autant de monde se rassemble autour de toi et si tu apprécies leur présence tu espères surtout que rien de dramatique n’arrivera lors de ce court intervalle. « J’espère que vous profitez de votre soirée, enchanté mesdames. » Et monsieur que tu ne rajoutes pas à l’intention de ce que tu penses être Lyov sans être réellement certain derrière tous ces masques, tes yeux courent partout, sautent par-dessus les épaules de ceux qui sont arrivés, se jettent sur les danseurs pour repartir sur les gens plus loin qui dansent. Tu joins tes mains dans le dos et coule un regard en coin vers Miromir.

Son regard virevoltait dans le musée, s’appesantissant sur le moindre détail. Une flûte de champagne scintillante, une verrine de vodka claire comme du cristal, un masque d'argent mat, un masque de dentelle, une main effleurant celle d’un compagnon ou d’une compagne d’un soir… Les sens en exergue, Miromir avalait la moindre information, quitte à encourager la migraine qui menaçait de scier son crâne. Il ne s’attardait pas sur les oeuvres d’art ; dans le monde sans couleur qui était désormais le sien, les tableaux et les sculptures affichaient grise mine. En revanche, son coeur rata un battement lorsqu’il crut déceler, tantôt nimbés d’ombre, tantôt nimbés de lumière, les silhouettes de Desislav et de son démon de femme - bien que c’était le masque de son frère qui était décoré de cornes. Un léger grondement vibra dans la gorge du warg, mais il reprit vite contenance. Ce soir, ce n’était pas son sang qui devait accaparer son attention, mais tous les autres invités qui gravitaient autour de lui, autant de potentiels danger que de potentielles victimes.

Ses yeux revinrent finalement sur Artiom, dont la simplicité contrastait avec tout le reste - ce reste trop éclatant, trop tapageur, trop odorant. Une oasis dans un désert de débauche.  « Rien à signaler… pour l’instant. » Un mince sourire s’invita sur son visage.  « Tu pourrais pimenter les choses… Une soirée n’est pas réussie sans au moins quelques verres cassés. Et quelques os. » Ceux de Zorya par exemple

Plaisanterie mise à part, les choses allaient comme sur des roulettes, et il était presque tenté de se laisser bercer par le ronron de la fête et le vague crépitement de son oreillette. Ce fut une odeur qui ranima subitement ses sens, une odeur familière qui lui fit lever les yeux et rencontrer ceux du propriétaire de l’Abyssal, l’une de ses adresses fétiches. A ses côtés, une jeune femme masquée. Miromir les observa attentivement, le visage impassible, curieux du lien pouvant unir le tenancier du vice à cette inconnue à la peau encrée.

Avant d'avoir pu les saluer, son attention fut attirée par deux nouveaux venus. Il sourit à Atalia, mais se figea devant Nikolai. Le profond respect qu’il lui inspirait depuis sa renaissance était déconcertant pour le jeune homme, qui ne sut que faire - hormis jeter un regard en coin à Artiom, sa seule donnée stable dans ce tourbillon humain. Il regretta vaguement de ne pas pouvoir boire pendant son service puis finit par répondre, à l’instar de de son collègue :  « Tout va bien M’sieur. » Puis il tourna de nouveau les yeux vers l’étrange couple que formaient Lyov et Esfir.  « Si vous avez besoin de quoi que ce soit, on est là pour ça. » Il leur adressa un clin d’oeil.

Au volant de son Vespa rose, Morgan évoluait dans les rues de la ville en direction du musée où se déroulait le bal organisé en l’honneur des nouveaux manitous des quartiers. Il chantonnait doucement dans sa barbe inexistante, parfaitement à l’aise avec son casque à fleur orange et son smoking Tom Ford. Derrière lui, accroché à sa taille, se tenait un de ses plus récents serveur, le petit Thomas (@Thomas Dyer). Morgan lui avait « proposé » de l’accompagner, histoire de s’amuser un peu. Il était hors de question qu’il rate un tel évènement et c’était tellement mieux quand il avait quelqu’un à qui parler sur le chemin. Même si là, c’était un peu dur vu qu’ils roulaient à toute vitesse vers leur destination. Enfin, aussi vite que pouvait aller un Vespa évidemment. C’est qu’ils étaient en retard et même si Morgan s’en temponnait le coquillard, il avait un certain standing à respecter. Peut-être …

C’est avec toute la classe du monde qu’ils arrivèrent devant le musée, le véhicule rose faisant vachement tâche au milieu des limousines et berlines et calèches autour d’eux. Meh, au moins il le retrouverait rapidement à la fin de la soirée. Sans se soucier le moins du monde des regards qui s’étaient tourné vers eux, Morgan descendit de son destrier de fer et retira son casque qu’il rangea dans le topcase après en avoir sorti son masque. Il se recoiffa distraitement d’une main, redressa son nœud papillon et tira sur sa belle veste bleue iridescente puis il enfila le masque sorti tout droit de la comedia dell’arte. Un beau visage de bouffon/Harlequin avec des grelots ! C’était d’ailleurs ce détail qui l’avait fait choisir, c’était tellement marrant. Il secoua la tête et sourit en entendant les clochettes tintinnabuler. Parfait ! Enfin prêt, il saisit le bras du jeune homme dans le sien et l’entraina vers la musique.

-En avant mon Colibri ! La soirée nous attend ! Vivarium titillandis nunquam !

Ca voulait rien dire mais l’idée était là. Il jeta distraitement son invitation au cerbère de l’entrée et pénétra dans la pièce où tout le beau peuple de la ville évoluait comme autant de fleurs dans un étang. C’était vachement joli. Un regard alentour et il aperçu un visage familier (@Anastass Domachev) vers lequel il se dirige sans hésiter. Il contourna un magnifique roseau (@Sacha Erskine) et arrive derrière Anastass juste à temps pour saisir ses paroles au vol.

-Peut-être qu’il a simplement envie d’être plus grand ?

Il s’incrusta tranquillement dans la discussion, toujours derrière son masque dont le bruit ponctuait chacun de ses gestes. Il désigna Thomas d’un signe de la main pour faire les présentations.

-Mon ami, je te présente Laurent, mon nouveau colibri. Il se tourna vers l’inconnu qui voulait qu’on lui fasse une courte-échelle apparemment. Je ne vous connais pas mais je suis assez intrigué par cette histoire de courte échelle et …

La musique change à ce moment-là et Morgan oublia son train de penser. Il aimait cette mélodie !  Ni une, ni deux, il saisit de nouveau Thomas et l’entraina sur la piste où il commença à valser. Enfin, la soirée commençait !

Thomas resserra légèrement son étreinte autour de son patron, alors qu’ils entamaient un tournant assez serré. Peu habitué de voyager sur un scooter, il tressaillait à chaque fois qu’ils s’approchaient un peu trop des autres voitures, ou même lorsque le véhicule redémarrait au feu vert. À son grand soulagement, ils arrivèrent plutôt rapidement à leur destination, soit le Musée de Pouchkine, où était organisé un Gala de Bienvenue pour les Émissaires des Familles Régisseuses. Autant dire que, comme avec le scooter, Thomas n’était pas familier avec ce type d’événement. C’était vraiment grâce à son patron, @Morgan Rosier qu’il était là ce soir. Celui-ci lui avait proposé de l’accompagner et, ne voulant pas tomber dans les mauvaises grâces de l’homme qui avait eu la bonté de lui offrir un emploi, il n’avait pu refuser. Il commença tout de même à regretter sa décision, alors qu’il posait son casque sur la Vespa. Après plusieurs semaines dans la ville, il ne se sentait toujours pas à sa place dans cette étrange communauté et ce n’était pas un Gala qui allait changer ça.

Il suivit tout de même le pas de Morgan et, quand celui-ci enfila son masque à grelot, il sortit le sien de sa poche. Beaucoup plus discret, mais un tantinet flamboyant grâce aux plumes qui l’ornait, son masque d’un bleu marin s'agençait parfaitement à son complet de la même couleur. Normalement, Thomas n’avait pas le meilleur style vestimentaire, mais à force de fréquenter des gens comme Morgan, il n’avait pas vraiment eu le choix. Autrement vêtu du classique t-shirt et jeans, il avait appris à apprécier le port du costume. Tout était nouveau pour l’américain, de la langue jusqu’aux moeurs, des pouvoirs surnaturels jusqu’aux vêtements. Il enfila donc son masque avant que Morgan ne l’attire vers l’entrée, de l’entrain dans la voix.

Thomas se laissa conduire dans la salle, intimidé par tout le monde qui s’y trouvait. Il ne reconnaissait aucun visage, surtout derrière ces masques. Il se sentait comme un petit enfant accompagnant ses parents à la fête des adultes. Bien vite, ils s’approchèrent de deux hommes. (@Anastass Domachev, @Alyosha Kourakine) Pendant que Morgan s'immisçait dans leur conversation, Thomas se retourna discrètement vers un serveur pour prendre un verre de boisson qu’il vida d’une traite. Un relâchement d’inhibition ne pouvait pas faire de mal, pas vrai? Il tendit ensuite la main vers l’homme qu’on venait de lui présenter — à moitié — et murmura « C’est Thomas, en vérité ». Il avait l’habitude. Ce n’était pas pour rien que son patron préférait l’appeler « colibri ». Il ne se souvenait jamais de son nom.

Intimidé par la présence des deux hommes, il fut presque ravi lorsque Morgan l’attira à nouveau par le bras, cette fois-ci pour danser. Loin d’être à l’aise sur une piste de danse, encore moins lorsqu’il s’agissait d’une valse, comme c’était le cas à ce moment, il choisit de suivre le pas de son patron, se laissant emporter dans le tourbillon. Se serait-il imaginé, il y a quelques mois, en train de valser avec un autre homme lors d’un bal masqué de grande envergure? Jamais. Était-ce la pire expérience de sa vie? Loin de là.

« Un plaisir partagé. Vous êtes radieuse, me voilà jalouse des gênes que votre famille peut porter! » Un sourire sincère pour la blonde, Arsenia. La flatterie n’est pas dans ses habitudes et par moment, rarement, Imala apprécie d’entendre un compliment. Elle hoche la tête vers le couple, mais déjà son attention s’échappe. Alors, qu’elle sent le regard de Nikolai et se plait à lui rendre. Combat silencieux, affrontement dans cette soirée. Un jeu nouveau, qui l’éveille quelque peu. Une nouvelle silhouette s’invite, elle se contente de sourire à la Romanov, son intérêt toujours porté à l’homme. Sûrement une bonne chose pour l’humaine, qui ignore l’incompréhension d’Imala face à la protection de l’homme.

L’autre femme attire son attention, de cette voix qu’elle remarque. Un Émissaire, tel Dahlia. Oda? Solberg, tout du moins. « Un délice partagé. » Pour toute réponse, Imala cherche à s’éloigner. La foule la mettant au plus mal. Son humeur se renfrognant avec toutes ces personnes qui vont et viennent. En un instant, elle est seule. Tous sur la piste, ou plus loin. Dahlia, la traitresse agrippée par une furie. Imala en profite pour se glisser parmi la foule, une seule intension en tête, venant frôler Nikolai de son bras, le rire près du croassement pour ses seules oreilles avant de disparaître de nouveau dans la salle. Une marque, un rappel de sa présence. Un jeu, très amusant. Malgré cette soirée qui la ronge. C’est au détour, trouvant un coin sombre, qu’elle abandonne son masque. Puis sa robe, se fichant pas mal de qui peut la voir. De ses fausses plumes qui la recouvrent, sa véritable forme prend vie. Abandonnant la femme pour se fondre dans son corps de corbeau. Oiseau en liberté dans cette salle de bal. Elle s’envole au-dessus des têtes, en profite pour tirer les cheveux de la garce qui lui a volé Dahlia, rapidement. Sans s’attarder, question de ne pas froisser la sœur. Avant de finir par atterrir sur l’épaule de Nikolai. Ses serres s’enfonçant assez profondément pour que personne ne puisse la déloger. Un croassement moqueur pour le saluer et Imala se met à profiter de cette soirée.