Malgré son affolement et sa précipitation, le vent froid qui la giflait de bourrasques glaciales, Liz eut le temps de se faire une réflexion sensée, calme et posée : depuis le début de cette histoire, rien n'allait.

Le groupe de scientifiques un peu déplumés venus frapper aux bureaux de l'entreprise d'armature familiale était mandaté par le Conseil Circumpolaire Inuit ; Liz s'en rappelait très bien parce qu'elle avait dû vérifier que ça existait bien. La mission n'était pas des plus faciles : il s'agissait de cartographier précisément une part de l'Arctique mal connue, sur laquelle louchaient les grandes puissances intéressées par la présence d'hydrocarbures dans le sol gelé.
Oh, pas dans l'immédiat, mais dans quelques années, ces territoires glaciaux vaudraient sans doute très cher. Les inuits ne voulaient pas qu'on détruise leur maison, aussi glaciale et peu accueillante soit-elle, chose que la jeune anglais comprit parfaitement, et mieux : se prit de passion pour leur démarche. Il fallait bien faire quelque chose pour sauver l'Arctique de la gloutonnerie automobile !

Elle avait à l'époque 21 ans, tous les permis bateaux existant, et une solide connaissance de la navigation. L'expédition ne rapportait rien à son commercial de père ; en fait elle peinait même à couvrir les dépenses. Mais Peter avait du mal à résister à la moue charmeuse de sa fille unique, et la laissa donc promettre aux scientifiques qu'on ferait quelque chose, et qu'elle les conduirait là-bas elle-même.

Dès le débarquement, elle se dit qu'elle avait peut-être eu tort de vouloir protéger l'environnement : il fallut abattre deux poneys de l'expédition blessés lors du déchargement, et ce fut à elle de le faire – puis de se charger du dernier, hirsute et affolé, parce qu'aucun des membres de l'équipe scientifique ne voulait s'approcher de cet animal sans doute dangereux.

La première nuit se passa à peu près normalement, malgré une toile de tente envolée et le géographe de l'expédition – un écossais avec un accent affreux et la conviction des crétins d'être plus intelligent que tout le monde – brûlé à cause du réchaud.
A la deuxième, elle sut que cette expédition tournait franchement mal.

Le poney attaché dehors n'avait donné aucun signe d'alerte, tranquille et mâchonnant son fourrage, et pourtant force était de constater que le spécialiste de la flore arctique avait disparu. En fait, il aurait même pu s'envoler pour le peu qu'en savait Liz : la neige qui était tombée toute la nuit avait effacé toute trace et si toutes ses affaires étaient présentes au campement, de lui, pas de trace.
Les mains sur les hanches et franchement ennuyée, Liz déclara qu'il fallait rester sur place au cas où il reviendrait, en ayant l'impression d'attendre un putain de miracle.

La troisième nuit, le poney ne fit pas plus de bruit, mais le géographe écossais avait poussé un hurlement. Le souci avec les températures polaires c'est qu'on met du temps à s'habiller avant d'aller voir ce qu'il se passait ; le temps que Liz arrive, la toile de tente claquait.
Elle vit bien des traces de pas et de lutte dans la neige qui s'éloignaient de leur campement, et qu'un des scientifiques restants, un météorologue croyait-elle savoir, commentait que ça n'était pas un bon signe, mais les suivre en pleine nuit semblait être du suicide.

Le lendemain, l'esprit embrumé par le manque de sommeil et par l'inquiétude, ils tinrent une espèce de conseil de guerre sur le bien-fondé de continuer leur expédition ou bien de rentrer au bateau pour se mettre à l'abri.
Ils n'avaient aucune idée de ce qu'il se passait mais les circonstances étaient largement assez inquiétantes comme ça ; c'est donc parfaitement logiquement qu'ils... continuèrent l'expédition ? …Si le spécialiste de la flore était porté disparu, l'expert de la faune était toujours présent dans les rangs. Il argua que c'était sans doute un ours polaire sans même avoir vu ses traces de pas, qu'ils se serviraient du poney comme appât pour le perdre et porteraient un peu plus dans leurs sacs, ça n'était pas bien grave. Liz, qui était aventurière dans l'âme, était presque convaincue à la fin surtout après avoir écouté le discours de l'inuit qui les accompagnait et qui les suppliait de ne pas laisser tomber son pauvre peuple opprimé par le grand méchant capital.
Ah, Liz se sentait parfaitement vibrer, vivante, voire héroïque alors qu'elle tirait la longe du poney pour l'attacher dans un endroit isolé, en parsemant les indices olfactifs afin de diriger la colère de l'ours polaire ailleurs que sur leur petit groupe.

Il n'était venu à l'esprit de personne de se faire la réflexion que c'était quand même curieux, cet animal qui s'en prenait aux humains alors qu'il avait un poney bien plus facile à manger, mais à vrai dire, c'était comme si ça arrangeait tout le monde. Et Liz comme tout le reste. En y repensant, elle se dirait plus tard qu'elle avait été bien conne dans toute cette histoire, et qu'elle avait creusé sa propre tombe – presque littéralement.

Elle n'eut même pas à retourner au campement pour découvrir le pot-aux-roses, c'est un grondement dans son dos qui la fit se retourner, avec la fable de l'ours polaire dans la tête. Elle pensait avoir peur devant un ours polaire affamé, mais elle eut encore plus peur de l'homme vêtu d'une parka technique avec un prix à trois chiffres, couvert de sang, souriant. Ce putain d'inuit. Liz se demanda pourquoi elle n'avait entendu personne crier, imagina la mine de Pikachu surpris du spécialiste de la faune en se rendant compte que c'était pas du tout un ours. L'inuit s'approcha avec un objet manifestement très tranchant dans la main, et Liz eut un réflexe qu'elle n'aurait pas eu en temps normal ; elle monta sur le dos du double poney, piqua des deux dans un réflexe issu d'une très lointaine séance de poney quand elle était petite, et il partit au galop dans la neige. Il était suffisamment rapide pour distancer l'inuit psychopathe, c'était tout ce que demandait la jeune femme.

Félicitations ! Tu viens d'être officiellement validé, voilà qui nous mets en joie !

Liz is back et nous ne sommes pas prêts

Maintenant que tu as obtenu ta charmante couleur, te voilà fin prêt pour entrer dans l'aventure ! Avant toute chose, n'oublie pas d'aller te recenser dans ce sujet. Tu peux ensuite vagabonder sur le forum à ta guise, en commençant par la création d'une fiche de liens. Si tu recherches un personnage particulier, tu peux te rendre du côté des scénarii, ou même aller créer ton propre arbre généalogique pour trouver toute ta petite famille ! Tu peux également aller demander ta récompense pour avoir terminé ta fiche dans le système de points ! N'oublie pas que tu pourras aller en demander, ou en dépenser, tout au long de ton aventure.

Tu peux désormais entamer ton voyage ! Si tu as la moindre question, n'hésite pas à contacter le staff directement. Nous te souhaitons un jeu mémorable au sein de Cult of Hel, et nous te remercions encore pour nous avoir choisis !