Je sais très bien nager mais pas dans l'eau. || Lena
BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?
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Alasaïas Schneider
YOU WILL HEAR MY LEGEND
Impétuosité : 224
pas dans l'eau ! w/ Lena
Le tigre lève vers moi de grands yeux tristes du bas de son arène jonchée d’immenses galets de pierre. Je ne serais pas surpris qu’il attende, comme moi, la neige, l’hiver, la froideur qui opérera sa sempiternelle sélection naturelle sur ce merdier, cet amas d’idiots. Mon état vivement recherché m’empêche de rentrer aux heures habituelles mais je connais suffisamment de sympathisants rencontrés du temps où j’étais en stage ici pour passer par les portes de derrière une fois le parc fermé. J’ai donné tellement de thunes pour ce parc que criminel ou pas je crois que ça n’a plus trop d’importance jusqu’à ce que je me fasse réellement attraper. Accoudé à la barrière, les yeux baissés sur les tigres de Sibérie que j’étais parti étudier il y a quelques années pour manquer d’y mourir, je perds mon regard sur leur robe ternie par la captivité, leurs griffes, leurs crocs. Je me dis qu’il faudrait les lâcher sur Moscou pour régler le problème. Ils sont tout ce qu’il me reste, putain, tu y crois, ça ?
« Je vous ai vue. » je lance, soudain.
Ca fait quelques dizaines de secondes que je la vois m’observer, qu’est-ce qu’elle me veut celle-là.
FRIMELDA
Sam 14 Sep - 12:13
Lena Korolenko
MONSTER UNDER YOUR BED
Impétuosité : 88
« Je ne me cachais pas vraiment, en fait... »
Sourcilla-t-elle en quittant l’ombre d’un bosquet de bouleaux, les bras pris de sacs plastiques. Que cet homme ait des yeux derrière la tête ou qu’elle soit vraiment nulle pour passer inaperçue là n’était pas la question. Rester plantée comme un piquet n’aurait pas suffit à percer le secret de l’identité autour du visiteur mystère. Léna savait que l’on pouvait compter sur la sécurité. S’il pouvait observer les tigres sans se cacher, c’est qu’on lui avait ouvert la porte avec un sourire. Vu que les horaires d’ouverture étaient dépassés, elle était curieuse de savoir qui il était et ce qu’il avait promis pour obtenir une visite privée. D’autant que ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait se balader en toute liberté dans le zoo. Le voir seul aujourd’hui lui soufflait que son argent devait jouer un rôle primordial dans cette affaire. Il devait financer beaucoup pour avoir ses entrées ici.
À cette heure, la plupart des personnels étaient rentrés chez eux. Même Léna n’aurait pas dû être là. Elle avait appelé à la maison pour prévenir qu’elle avait un rapport à terminer et finirait tard avant de sortir s’acheter à manger au traiteur du coin – les sacs qui se balançaient maintenant au bout de ses bras. La curiosité l’emportant sur la faim, elle fit quelques pas hésitants vers l’homme. Elle s’appuya sur la balustrade pour se donner un certain flegme.
« Ce n’est pas la première fois que je vous vois par ici... mais – et je ne veux pas que vous le preniez mal – qu’est-ce que vous faites là ? Le zoo a fermé ses portes il y a quarante-cinq minutes. Vous vous êtes enfermé dans les toilettes ? »
Sam 14 Sep - 22:35
Alasaïas Schneider
YOU WILL HEAR MY LEGEND
Impétuosité : 224
pas dans l'eau ! w/ Lena
« C’est donc que vous êtes fort discrète, pour une femme. »
Si mon sexisme n’avait pas l’air suffisamment assumé, je me retourne totalement pour m’accouder à la barrière, le dos contre cette dernière, afin de pouvoir mieux contempler la jeune personne qui m’a adressé la parole. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle observe un physique quelconque, bien au contraire ; en tout cas elle ne m’évoque clairement pas quelqu’un qui travaille dans un zoo. Et dans mon milieu, les apparence comptent autant qu’elles renseignent sur les gens.
Je secoue la tête lorsqu’elle commence à me faire passer un interrogatoire, ferme et décidé, mais sans réelle intention de me jeter dehors tout de suite.
« Quarante-cinq minutes déjà ? Que le temps passe vite. »
J’émets un soupir exagéré, me tords un peu le cou pour contempler les fauves qui ont repris leur routine, malheureusement habitués à être observés en permanence de telle sorte que leurs contemplateurs n’ont même plus le statut de spectacle pour eux.
« Non rassurez-vous. J’ai été employé ici il y a de cela quelques longues années maintenant. »
Plus d’une vingtaine, en fait.
« Je suis vaguement recherché pour meurtre, en fait, ou quelque chose comme ça. Je ne pouvais décemment pas me rendre sur les lieux alors qu’ils étaient indubitablement fréquentés, comprenez-vous. »
FRIMELDA
Jeu 10 Oct - 20:45
Lena Korolenko
MONSTER UNDER YOUR BED
Impétuosité : 88
Oh… Elle n’appréciait pas son petit ton. Ce qui n’était à la base que de la curiosité se mua en un besoin farouche de défendre son lieu de travail contre les intrusions intempestives des particuliers. Parce que même pour une femme, elle était tout à fait capable de rabattre le caquet des intrus squattant le parc quarante-cinq minutes après la fermeture des portes et toute sa posture accusa de ce changement de pensée. Son attitude flegmatique se fit plus dure. Lena se redressa et croisa les bras sous sa poitrine, laissant les sacs de nourriture réchauffer ses flancs. Ses paroles indolentes lui firent plisser les yeux. Ouiiii, que le temps passe vite quand on s’amuse à observer les tigres en VIP après les heures de visite. Et que je te lâche un soupir à la Eole, et que je fais comme si je n’avais pas compris qu’il était temps de partir… Léna allait devoir mener sa petite enquête pour savoir qui houspiller d’avoir laissé un tel énergumène rentrer dans le zoo pour lui imposer sa présence. Elle n’avait pas crié depuis longtemps, elle allait s’en donner à cœur joie.
« C’est censé me rassurer ? Je ne me souvenais pas que les anciens employés bénéficiaient toujours d’avantage quant aux horaires de visite... »
Ni aucun privilège tout court. C’était tout l’intérêt de quitter un travail. Normalement on n’avait pas à retourner sur les lieux du crime. Mais l’homme en face d’elle devait avoir ses accès de nostalgie car comme elle lui avait confessé, ce n’était pas la première fois qu’elle le voyait rôder dans les parages. C’est juste que d’ordinaire, il ne flânait pas seul comme une âme en peine.
Cependant sa hargne se retrouva figée dans la glace en entendant le reste de sa phrase. Meurtre. Rien que ça. Elle taillait la bavette avec un meurtrier. Dans le doute, elle préférait ne pas remettre en cause ses paroles. Au mieux ce n’était qu’un tordu à l’humour douteux qui s’amusait à terrifier les autres, au pire c’était un tordu homicide qui disait toute la vérité rien que la vérité. Lena enfonça ses ongles dans ses bras pour ne pas flancher et continua de le regarder avec tout le calme à sa disposition.
« Je comprends. »
Cette partie-là seulement. Car elle ne comprenait ni qu’on puisse ôter une vie humaine ni qu’on vienne chercher refuge dans un tel endroit. Les zoos étaient pensés pour les humains mais seulement les humains de passage. Ce qu’elle se devait de lui faire remarquer.
« Se cacher dans un zoo n’est peut-être pas l’idée du siècle. Ce n’est pas un lieu pensé pour le confort d’un séjour humain, voyez-vous. Sans compter qu’il y a des caméras de sécurité pour surveiller tous les recoins. »
Petit rappel au cas où il aurait eu des idées. Peu rassurée pour autant, elle défia l’angoisse en plantant son regard dans le sien, essayant de voir à travers la fenêtre de son âme ce qu’il venait faire ici et si elle risquait quoi que ce soit.
« Alors qu’est-ce que vous êtes venu chercher par ici ? »
Ven 11 Oct - 11:54
Alasaïas Schneider
YOU WILL HEAR MY LEGEND
Impétuosité : 224
pas dans l'eau ! w/ Lena
« Non. » Je lui offre un sourire espiègle. « On bénéficie toujours d’avantages quand on a la langue bien pendue. »
Je n’ai jamais eu la volonté de nourrir la réputation d’être avenant. Il se trouve que je le suis, et que j’ai disons, toujours eu un talent relatif pour entraîner les gens dans mon sillage et m’attirer leur sympathie. Ou alors c’est de la crainte, c’est possible aussi. En tout cas, quelque chose d’aussi utile que la possibilité de pénétrer dans un zoo en quasi pleine nuit, bien après les heures de fermeture.
Nul besoin de faire acte d’expérience en psychologie pour comprendre que la demoiselle à côté de moi se met en posture défensive, croisant ses menus bras dans une position qui donne davantage l’impression qu’elle essaie de se réchauffer plutôt qu’autre chose.
« Qui vous dit que je suis un être humain ? »
Il doit me rester une part d’humanité, quelque part, bien sûr, mais je suis persuadé d’en avoir abandonné la quasi totalité lorsque j’ai ingéré cette plante pour survivre il y a de cela deux bonnes décennies. Et faire planer le mystère m’excite, évidemment. Il semblerait que ce ne soit pas cette jeune femme qui m’envoie chier. Je lève toutefois les yeux pour tenter d’apercevoir les caméra de sécurité dont elle parle.
« Aaaaah je vois, peut-être qu’on va bientôt venir me chercher alors. »
Je ne sais pas moi-même si ça me fait plaisir de le dire. Je m’allume une cigarette tandis que l’interrogatoire se poursuit.
« De la tranquillité. » je souffle à travers la fumée. « Et vous alors, qu’est-ce que vous faites là ? Vous trompez l’ennui ? Vous essayez de vous donner contenance en vous disant que vous allez attraper un criminel ? »
FRIMELDA
Sam 19 Oct - 18:44
Lena Korolenko
MONSTER UNDER YOUR BED
Impétuosité : 88
Dubitative, la rousse haussa les sourcils pour toute réponse. A la regarder, elle doutait qu’il ait saoulé les vigiles jusqu’à ce qu’on lui ouvre les portes du zoo dans l’espoir de le faire taire. Son instinct lui soufflait que ses contacts et la générosité de ses dons seuls pourraient expliquer sa présence devant les cages à tigres à une heure aussi indue. Mais comme il s’agissait d’un potentiel meurtrier, Lena n’avait pas particulièrement envie de se placer en antagoniste.
Malgré l’incongruité de la situation qui la mettait mal à l’aise, sa remarquer ne put l’empêcher d’esquisser un sourire. Son choix de mot était délibéré. Après, elle aurait dû se dire que selon les interlocuteurs, untel aurait pu entendre quelque chose de totalement différent d’un autre. D’une manière totalement différente de ce qu’elle entendait dans son jargon de zoologue.
« Je n’ai pas l’impression que vous soyez fait du même bois que ces tigres. Vous communiquez avec un langage complexe, d’organiser votre pensée et de concevoir la notion de temps. J’espère – vous êtes capable d’écrire et de créer des objets à partir de matières de votre environnement transformées ou non selon votre volonté. Vous êtes donc humain à mes yeux. »
A son grand soulagement – mais tout compte fait, c’était sans doute mieux que d’éprouver de la peur – l’homme en face d’elle n’avait pas l’air de vouloir bouger. Ni de vouloir l’empêcher de rameuter les forces de l’ordre, ou de ne serait-ce que s’inquiéter qu’elle le fasse arrêter. Il devait définitivement avoir quelque chose pour lui pour être si certain de sa tranquillité.
« C’est ça. »
Répondit-elle d’un ton pincé face à sa décontraction. Son visage se referma plus encore en réponse à sa pique.
« Non, plutôt à faire l’employée zélée dont on a envahi le lieu de travail. »
Maintenant qu’il était découvert, elle ne voyait pas ce qu’il pourrait trouver au zoo. L’endroit n’était plus un refuge sûr pour lui. Son regard tomba sur les tigres qui continuaient à faire leur vie comme si les deux humains n’étaient pas là.
« Et du coup, qu’est-ce que vous êtes venu faire ici ? »
Demanda-t-elle de nouveau, soupçonnant qu’il soit venu faire une sorte de tournée d’adieux.
Mer 23 Oct - 16:03
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Je sais très bien nager mais pas dans l'eau. || Lena