Une lettre laissée à même l'appartement, le studio, la maison. Peu importe l'endroit, nul n'y échappe. Seule une légère odeur nauséabonde et des coins de feuilles grignotés laissent une idée sur la méthode d'expédition et d'infraction. À des kilomètres de là, bien au chaud et en sécurité dans les égouts, Sigyn est étendu. Ses cadavres de rats parcourant la ville, entre leurs pattes la note du patron, qu'ils laissent à l'abandon. Une heure, un lieu dans cette ville, sous l'augure du quartier dit ‘'dangereux''. Pour éviter les soupçons, pour rassembler les gens. Malgré la traque qu'ils subissent. Le temps, depuis les perquisitions, a laissé sa marque et il est temps pour la Bolshoy de s'activer. L'appel lancé, Sigyn reprend possession de son corps, un joli humain assommer à ses côtés pour lui servir de dîner.

À l'heure et à l'endroit demander, elle se glisse dans l'ombre. Visage officiellement recherché depuis quelques jours, elle se fait discrète. S'enfonce dans la pénombre du bar pourrit, dont la soirée a été réservée par les soins d'un complice. Elle attend les autres. Muette dans cette ambiance peu recommandable.  

Styx sur les talons, Nyx entre dans le lieu choisi. Cet endroit peu recommandable qui ne l’attire en rien. Sa mère l’a envoyé à sa place, représenter la véritable branche Domachev. Des consignes claires pour la guider. La pénombre du lieu lui rend sa vue, en grande partie, mais la femme n’en montre rien, Faible petite chose, utile toutefois. C’est l’image qu’elle donne et qu’elle conserve, du moins jusqu’à ce qu’on lui implante de force cette puce, avant de la marquer au fer. Créature et non plus, humaine. Un morceau de ses secrets dévoilés, bien qu’elle n’ait nullement l’intention d’éclairer les autres sur qui elle est. Cette conscience, cette gorgone n’est qu’une ombre qu’elle enferme au loin. Elle nie, refuse d’accepter. Son regard croise celui d’une femme, une menace et surtout, quelqu’un qu’elle connait depuis l’enfance. Sigyn se contente d’un signe de tête, par politesse pour l’ancêtre, Zorya le lui rend. Avant de s’installer un peu plus loin, près de la porte, caressant son Kuvasz pour passer le temps. Le silence se réinstallant dans la place. Les choses ont besoin d’avancer… « Pourquoi sont-ils toujours en retard? » Question qui ne s’adresse à personne, la pièce encore bien trop vide pour que la réunion commence. Ce qui fait résonner ses ‘’s’’ sans fin, presque reptilien.

Le regard de Zorya tique sur la main qui vient caresser Styx. Bien qu'elle ne soit pas, officiellement, en mesure de la voir à la perfection. Son oncle à ses côtés, Gorgonia glousse à l'idée du moment où le chien d'assistance, arrachera la main de l'homme. Ce n'est pas que l'idée déplaise à la femme, seulement… Anastass reste de la famille et en public, elle ne fait jamais de mal à sa famille. Autre ironie, puisque le souvenir d'une sœur cadette reste encore frais dans sa mémoire. Victime de sa sœur aînée, la pauvre petite. Elle ouvre la bouche pour le saluer, mais se fait interrompre par l'arriver de Schneider, qu'elle n'a pas bien vu arriver. Elle se renfrogne un peu, face à cette faiblesse qui même dans cette pénombre, ne disparaît qu'au cœur de la nuit. « Bonsoir… » De nouveau, sa phrase n'arrive pas à son terme, alors que Malphas se joint à l'événement. Malphas et… Ce qui semble être un enfant. Elle ne tourne pas la tête vers eux, se contentant de se redresser aux bruits qu'ils font. Petite aveugle, sans l'être. Malédiction de jour, bénédiction la nuit. « Désolé du retard, les baby-sitter deviennent difficiles. »

Elle fronce les sourcils, glisse sa main vers les oreilles de son chien, presse doucement au travers de ses poils. Ordre muet. Alors que l'enfant ne respecte pas son intimité. Ne demande pas, prend. Autant qu'Anastass qui n'a pas eu l'idée de s'interroger sur ce qui est acceptable ou non, avec un chien d'assistance. Elle note les oreilles qui se tendent vers l'arrière, la patience de Styx, alors que ses signaux son ignorée, diminuant rapidement. Il montre les dents, dans un léger, très léger grondement. Zorya en profite pour glisser une main et tâter jusqu'à pouvoir tapoter le bras d'Anastass. « Je ne veux pas vous manquer de respect, mon oncle, mais Styx n'est pas le genre de chien que l'on cajole. Jamais, quand il travaille. » Regardant, plus ou moins Malphas, s'efforçant de ne pas le fixer directement, elle pointe du doigt son animal et son fils, manquant un peu de précision. « Si vous ne l'enlevez pas de là, ce sont ses doigts qu'il perdra. D'ailleurs, gardienne ou non, ce n'est pas la place d'un enfant. Ils parlent trop. » Sa conscience profonde, celle de qui elle refuse d'accepter la présence, murmure au creux de son oreille… Qu'un simple petit regard et l'enfant ne dirait plus rien.

C'est sur les cendres de l'invitation que tu quittes ton simple appartement, un détour marquant ta route avant de te rendre à l'endroit indiqué. C'est une appréhension qui accompagne tes pas, s'immisce dans ta posture pour la rendre trop droite. Un fait que Lyov ne manque pas de remarquer lorsque tu viens récupérer ce dernier, va même à te proposer de rester un peu au retour, histoire de te détendre avec l'une de ses filles. Et quand bien même tu essaies de jouer la carte de la légèreté, le ton est faux. Parce que suite aux perquisitions, à la puce implantée de force, perçant ta peau après maintes essais, tu es sur tes gardes. Trop, selon Lyov. Selon toi aussi. Ce n'est jamais bon de paraître nerveux, surtout en ce qui vous concerne, mais tu sens la pointe de celle-ci couler au fond de ton estomac. Cherche à la transformer en quelque chose de plus sage, de l'excuser faute d'expérience, mais les faits restent les mêmes. Tu espères simplement que le quartier sera un nuage assez obscur pour vous camoufler. Tu n'as jamais été vraiment fan des grandes réunions.

Celle-ci semble également teintée d'un certain malaise lorsque vous pénétrez enfin dans l'établissement. Si tu notes ce dernier, tu n'as pas le loisir de l'interrompre plus que d'une simple salutation, puisqu'une présence te fait l'effet d'un temps d'arrêt. Un gamin ? Vraiment ? Étiez-vous tombés si bas? Tu te renfrognes, fixe ce dernier, désapprobateur. « Ils ne sont pas censés être dérangés, petit. » que tu finis par grogner, les lèvres pincées avant de prendre place. Que tu parles de vous ou du canidé, le tout est laissé à l'interprétation. Quoique si on porte attention à ton expression, il était facile de deviner que les deux se prêtaient bien au conseil.

L'incompréhension monte lentement, mais sûrement. La draugr ne dit rien, laisse quelques têtes plus ou moins familières s'ajouter au décor. Sans qu'enclenche les festivités. Elle se retient de gronder, agite ses doigts sur la table et fixe le bambin d'un regard peu accueillant, limite menaçant. Une pression sur sa mâchoire, elle finit par expirer pour ne pas claquer la porte. Son regard se vrille sur Anastass, alors qu'elle ouvre la bouche pour la première fois. « Il y a une serveuse dans la pièce arrière, l'enfant y sera plus en sécurité. S'il reste, il sera un danger pour la Bolshoy. » Elle hausse des épaules, s'installe plus confortable dans sa chaise. « Meister, je le conseille fortement. La conversation n'est pas pour des oreilles aussi innocentes. »

Elle laisse les choses s'installer, à voir si le père s'incline ou s'acharne à imposer l'enfant au rassemblement. Sigyn s'en désintéresse déjà, immortel sans réel intérêt pour les autres. « Il est temps de commencer Domachev, les autres rattraperont une fois arrivée. Avec l'implantation des puces, j'éviterais qu'on se regroupe trop longtemps au même endroit. » Elle hoche la tête en direction de la salle, de ses membres et reprend. « On ignore encore les conséquences complètes de l'implantation de la puce pour nos activités. Vous nous avez réunis, vous avez quelque chose à nous dire? »

Assis presque sagement près de Nikolaï, tu te contentes de sourire. Un masque que tu retires très rarement, une armure comme une autre. Parce que les gens qui sourient, sont rarement les plus dangereux, hein. Évidemment. Ne parlons pas des requins, ahem. Et pour une fois, tu ne jacasse pas. Non, tu écoutes tranquillement tout le monde parler. Déconner. Y'a un môme - c'est la collation ? - mais il est rapidement écarter du groupe. Parfois tu te dis que tu bosses pour des cons. De base, toi t'as accepté la protection et le soutient de la Bolshoy à l'époque du père de Zorya. Lui, il n'aurait pas accepté qu'un gamin traine dans le coin. Il n'aurait pas non plus caresser le chien de sa fille - mais ça, ça a le bon sens de te faire rire. C'est doublement vrai quand Nik râle. Puis, votre chef - même si toi, tu préfères considérer Anasstass comme un collègue, au contraire de son frère, qui est quand même assez con pour croupir en prison - lance une remarque sur ton absence.

Bon, ça y est, toi tu ricanes. En fait, tu manques de t'étouffer, tellement tu trouves la situation amusante. Puis tu remues la main, prend même la peine de t'avancer sur ton siège, qu'Anasstass te voit bien. « Ah euh, présent ? Ha ha ha ! Dit donc Anastasie, c'est ta nièce ou toi qui a besoin du chien ? C'pour ça que tu lui files des câlins en douce ? T'as prévu de plus regarder ? Tsk tsk, coquin va. » que tu ricanes joyeusement. Mais la réunion devient sérieuse et tu calmes tes joyeux élans. Parce que leurs idées ne sont pas mauvaises et que tu n'es pas venu que pour les donuts - quoi que, t'en as pas encore vu un seul. L'alcool, c'est bien, mais t'en as max chez toi. Et le sang hein ? Ça y est, tu reluques gentiment un serveur. Puis tu soupires, parce que le gars ne s'approche pas de toi. « Je veux bien mettre mes filles sur l'affaire « trouvons les petits génies », je dois bien en avoir quelques uns qui visitent leur entre-cuisse. Des nerds, ça baise pas si facilement que ça. » C'est le mieux que tu puisses faire dans le domaine, à vrai dire.

En attendant, tu réclames un verre au petit gars. Celui qui te regarde avec un drôle de regard. Il sait que t'aimerais lui mordre la gorge ? Tsk. Puis tu tournes la tête vers Nik et souffle plus bas - parce que Nikolaï, c'est un pote, un vrai. « Mais toi, t'aurais pas quelques spécialistes dans ta compagnie ? » Et si tu le dis tout bas, c'est justement pour ne pas lui forcer la main. Il est pas forcé de prêter son personnel, lui. Le sien, il pourrait être menacé et chahuté, tué même. Toi, tes filles feront jamais que leur boulot : se taper des perdants.

Elle écoute en silence, ses yeux dans le vide pour ne pas s'épuiser à suivre des visages qu'elle ne perçoit qu'à moitié. Un sourire amusé étire ses lèvres lorsque Lyov rappel sa présence à l'oncle. Le prénom Anastasie, l'amusant plus qu'elle ne se permet de montrer. Gorgonia, elle, s'éclate dans sa tête et gargouille des promesses qui appellent Zorya, sans l'inquiéter. Digne femme éduquée par la Bolshoy. Elle entend presque les serpents qui s'agitent sous son crâne. « Et je peux me renseigner à l'université. J'ai quelques petits génies de l'informatique sur ma liste. » Qu'elle a charmé, sans jamais combler. Sans jamais ressentir quoi que soit. Parfaite amie, parfaite innocente. Drôlement indifférente à leur sort, une fois entre les pattes d'Anastass. Elle se relève et siffle pour attirer l'attention de Styx, qui l'emporte vers la porte. « J'ai aussi un nom ou deux, à aller consulter auprès des autorités. J'aurai peut-être plus d'information sur la situation de Tarr dans cette prison, avant qu'il n'attire l'attention sur nous. » Elle quitte, en saluant de la tête. Le son de ses ‘'s'' sinueux s'attardant quelques secondes à sa suite. Déformation, qu'elle doit à la légende qui l'habite et qu'elle cachait autrefois… Plus depuis que sa peau dévoile sa véritable nature.

Elle grince des dents quand Domachev se contente de critiquer Yasha, les questionnements envahissant son esprit. Son intérêt atténué, presque éteint. La lourdeur de sa mort lui pesant, à tous les jours et toutes les heures. Surtout, quand rien ne la stimule et sa colère ne suffit plus. Ses yeux glissent sur le Masilya, puis revient vers Lyov et Nikolai, l'humour d'un lui échappant de par sa nature. Elle termine de nouveau sur Anastass, de marbre comme à son habitude. Elle écoute Zorya partir en l'enviant légèrement. Elle n'a rien à offrir ici. Aucune raison de continuer dans cette réunion. « Domachev, envisager un moyen de sortir Yasha de prison est à considérer. Je ne sais pas pour toi, mais s'il pourrit assez longtemps dans cette cage sans aide aucune, qu'est-ce qui l'empêchera de sauver sa peau en échange de nos têtes? » Elle connait peu le bougre en question, se doute qu'il ne parlera pas facilement. Seulement, la possibilité demeure et vu la fragilité de l'organisation maintenant, elle doute que ce soit prudent de l'ignorer. « Je ne peux rien pour ces puces, ni pour aider à les fausser… Toutefois, tant que ton plan ne sera pas en fonction, tant qu'elles seront toujours en état de me pister, mon secteur d'activité restera éteint. »