and is there a moment where it all makes sense ? | régrea
BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?
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Régulus Jones
MONSTER UNDER YOUR BED
Impétuosité : 219
and is there a moment where it all makes sense ?ft. Astrea Thompson •••Les sourcils froncés, Régulus venait de raccrocher violemment le téléphone, balançant le stylo dans le pot où d'autres s'y trouvaient. Il venait d'encrer sur le papier qu'une commande avait été oubliée par leur fournisseur, et après avoir passé un savon à l'homme qu'il avait eu à l'autre bout du fil, le Warg se pencha sur le comptoir, la paume de ses mains soutenant le poids du haut de son corps. Un soupire d'exaspération s'extirpa de la gorge de Régulus qui tentait de se calmer. Le sang-chaud qu'il possédait de base ne se trouvait que plus bouillonnant encore maintenant qu'il était un être plus sauvage, plus bestial. Ses yeux clairs étaient fixés sur ce post-it sur lequel il venait d'écrire, et finalement, le fond sonore de la librairie lui revint peu à peu. Il entendait la voix d'une vieille dame venue demander conseils auprès d'Astrea, et qui, finalement, la remerciait. Son regard suivit les mouvements de la femme marquée par le temps, avant qu'il n'égare ses prunelles sur la demoiselle aux yeux dorés dont il croisa le regard. Un frisson lui parcourut l'échine.
Froide. Hostile. Piquante. Le warg n'avait pas oublié l'accueil que lui avait offert la jeune femme en guise de salutation lors de son premier jour de travail. En fait, il n'oubliait pas non plus les autres accueils étant donné qu'elle se comportait toujours de la même façon envers lui, à croire qu'elle le haïssait et cela avait tendance à agacer Régulus, qui ne perdait pas de temps pour lui lancer des regards aussi froids que les siens, sans manquer de lui envoyer quelques phrases qui démontraient le fait qu'il n'appréciait pas comment elle s'adressait à lui. La tension était palpable entre eux deux et pourtant, le vieux propriétaire de la librairie n'avait jamais renvoyé l'un d'eux chez lui. Il avait été là pour calmer l'un et l'autre lorsque le ton avait grimpé, encore et encore, mais il avait toujours accueilli Régulus et Astrea avec un sourire aux lèvres. Aujourd'hui cependant, il n'était pas là et les choses risquaient d'être plus compliquées.
Son regard plongé dans ces iris sublimes et dorées dans lesquelles il pourrait se perdre, le jeune homme ne baissait pas le regard, confrontant la belle qui n'était qu'à quelques mètres de lui. A plusieurs reprises il avait tenté de comprendre pourquoi la jeune femme se montrait détestable. Après tout, ils ne s'étaient jamais spécialement parlés, et s'il ne se souvenait que d'elle à travers les fois où il l'avait vu en compagnie de cet homme que son cousin avait assassiné sous ses propres yeux, il ne la connaissait pas davantage. Mais toutes ses tentatives avaient été vaines. Son cœur se serra dans sa poitrine. Il ne méritait pas un tel traitement, et la colère pulsait dans ses veines. Au moins, il était certain de ne pas s'attacher à cette demoiselle au regard d'or et cela lui facilitait la tâche quelque part. Un grognement s'échappa de sa gorge, et dès lors que la plupart des clients furent partis, sa voix résonna, dévoilant son agacement. « Hey ! What's your fucking problem, Thompson ? Stop looking at me like this everyday. » dit-il la mine froncée, ses doigts se crispant légèrement. Ne pouvait-elle pas l'ignorer, au final ? Ou lui expliquer clairement ce qu'il avait fait ? Régulus n'avait pas encore connaissance du fait que Astrea avait vu toute la scène le jour de la mort de Jake. Il voguait en eaux troubles, incapable de mettre en lumière ce que la belle gardait cachée.
And is there a moment where it all makes sense ? the firefly and the wolf.
Insolence. Le visage fermé, les prunelles fauves, les lèvres plissées. C’était plus fort qu’elle – Astrea sentait son sang se glacer dans ses veines à chaque fois que son regard croisait celui du surnaturel que le vieillard avait embauché. Elle ne comprenait pas véritablement la raison de cet ajout, le commerce n’étant clairement pas florissant. Ils avaient leurs habitués, majoritairement des clients solitaires, exigeants quant à la qualité de leurs achats, ou des personnes de passage. Les après-midis étaient donc assez longues, rythmées uniquement par le tintement caractéristique de la clochette à l’entrée. Avant l’arrivée de l’anglais, la mimi profitait de ces moments pour dévorer les livres qui l’intéressaient, enrichissant sa culture personnelle et son carnet de croquis avec les descriptions. Depuis qu’il était là, néanmoins, sa concentration était sans cesse perturbée par sa présence. Même lorsqu’il s’efforçait de se faire oublier, quelque chose finissait par le trahir. Un raclement de gorge, le bruit d’un tabouret qu’on tire, un soupir empli d’une lassitude presque palpable. Malheureusement pour lui, le fait qu’elle soit à fleur de peau quand il était dans la même pièce n’aidait en rien. La moindre manifestation du warg lui faisait sortir griffes et crocs, ses pépites dorées s’emplissant soudainement d’éclairs silencieux. Par respect pour le vieux, surnom affectueux qu’elle lui donnait et dont il avait connaissance, elle évitait de s’en prendre verbalement à Régulus quand il était dans les parages. Mais la donne était toute autre dès que le propriétaire s’absentait. Sans aller jusqu’à lui sauter à la gorge, elle ne dissimulait plus son venin. Petite garce égocentrique, persuadée d’être dans son bon droit. Qui a dit qu’il faisait bon fréquenter une fée dans son genre ?
Et pourtant. Elle le haïssait, sans nul doute, néanmoins, quand elle l’avait revu dans cette boutique, sa première pensée n’avait pas été pour la mort brutale de Jake. Astrea avait surprit une conversation entre le vieillard et lui, elle avait observé dans un mutisme presque respectueux leur échange. La haute silhouette courbée vers l’avant, le regard bleuté – grand, perdu. Elle avait vacillé devant sa détresse. La seconde d’après, quand il s’était retourné, elle avait serré les mâchoires. Un meurtrier ne méritait pas de compassion. Cette minute particulière, partagée entre empathie et froideur, résumait à elle seule leur relation actuelle. Si ces interactions pouvaient réellement faire office de relation. Pour le moment distraite par une cliente, elle en avait pratiquement oublié l’aura brûlante du surnaturel. Son désarroi était un phare dont elle ne pouvait se détourner. Quand l’antique bonne femme laissa la porte se refermer derrière elle, le tintement annonça la reprise de l’ignorance froide. Et des regards perçants. Pensait-il qu’elle ignorait ce qu’il avait fait ? Croyait-il qu’elle n’oserait pas le divulguer dès qu’elle aurait les preuves suffisantes ? Elle avait entendu parler d’un groupe de bras à louer, versés dans divers domaines, dont une certaine efficacité pour les enquêtes et les filatures. De ce qu’elle en savait, ils n’étaient pas donnés, mais les Dementors valaient leur prix. Astrea avait détourné les yeux, songeant à son entrevue prochaine avec Malphas Meister, quand une ombre vint obscurcir les pages de son carnet – vierges, crayon posé à côté.
Le grondement aurait pu la faire sursauter si elle s’était sentie en danger. Mais curieusement, en dépit de toute l’aversion qu’elle désirait vouer à Régulus, elle ne craignait jamais pour sa vie. Elle le savait, pourtant, qu’il avait du sang sur les mains. Elle l’avait vu. Le rubis ne mentait jamais. L’aboiement eut le mérite de la tirer de ses pensées, et l’inconvénient de lui rappeler qu’elle se trouvait dans la même pièce que lui. Un instant, sa respiration resta bloquée dans ses poumons : la mettait-il autant mal à l’aise que ça ? Le poussait-elle si proche du gouffre ? Elle se rabroua, croisa les bras sous sa poitrine. Bien. « No need to yell, I’m right here. » L’or était inquisiteur, il frémit à peine quand il entra en contact avec l’étincelle furieuse du warg. « Language, » qu’elle claqua de la langue contre son palais, jouant les moralisatrices. L’ironie était divine, parce qu’elle-même possédait un parler fleuri quand l’envie lui prenait. « I don’t do it every day ; mostly because I have a life beyond work, and because I try to avoid looking at you when I can. » Sourire pincé. Elle se redressa sur sa chaise, décroisant au passage les bras pour s’emparer d’une petite pile de bouquins qu’elle avait feuilleté sans grand intérêt, incapable de se focaliser sur sa lecture et de laisser son imagination s’exprimer. Son mouvement généra un bref coup de vent qui fit tourner à son insu la page blanche, dévoilant un assemblage chaotique de croquis lupins en tous genres. Rien à voir avec son collègue, dont elle ignorait encore l’ascendance surnaturelle, mais de quoi éveiller l’intérêt. Si tant est que les yeux s’y aventurent.
« Don’t you have something to do ? Those puppy eyes are never going to work on me. It may have on the old man, but not on me. » Elle força sur les deux derniers mots, comme si cela pouvait l’aider à y croire. Encombrée, Astrea s’enfonça dans l’allée à gauche de là où était encore le warg, glissant au passage ses prunelles sur le tatouage à son poignet. Trois onyx. Le vieux n’en avait pas, mais elle soupçonnait qu’il s’agissait d’une façade soigneusement maintenue. Ou alors, il avait la possibilité de dissimuler le marquage des surnaturels. La possibilité qu’il ne soit qu’un propriétaire âgé ne l’effleurait même pas. Impossible. Il était bien trop doué pour apaiser les tensions entre eux deux. Et il n’aurait jamais pris le risque d’embaucher deux jeunes gens surnaturels qui n’arrivaient visiblement pas à se supporter s’il ne pensait pas pouvoir arriver à s’en sortir. Elle rangea rapidement les premiers ouvrages, puis buta sur l’un des titres lui restant en main. Lentement, l’australienne leva les yeux. Plus haut encore. Tout en haut. L’étagère la narguait maintenant, et elle serra les dents. « Fuck, » chuchota la jeune femme. Pourquoi la soupe n’avait pas marché sur elle ?
(c) AMIANTE
Dim 28 Juil - 19:34
Régulus Jones
MONSTER UNDER YOUR BED
Impétuosité : 219
and is there a moment where it all makes sense ?ft. Astrea Thompson •••Régulus n'avait pas de contrôle sur les émotions négatives qui pouvaient le traverser, et Astrea n'arrangeait jamais les choses, ni même sa condition de warg qui multipliait sa colère. Pourtant, il avait mis tellement de temps à trouver ce travail qu'il ne voulait pas démissionner et plus encore, il savait quelque part qu'il s'était attaché à cet endroit rempli d'étagères comblées de livres et à ce vieil homme qui semblait bien plus malin qu'il ne le laissait penser. La seule personne qui venait assombrir ses journées de travail n'était autre que la demoiselle qui ne ratait jamais un moment pour lui faire part de ce qu'elle pensait de lui. Aujourd'hui, les choses se répétaient et si le jeune homme avait été le premier à s'exprimer, c'était parce qu'il était à la recherche de réponses. Loin de lui l'idée d'engager la conversation avec Astrea, qui n'avait cessé de le piquer à chacune de ses tentatives.
Régulus avait plusieurs fois essayé de se montrer plus avenant, mais la froideur de la belle l'avait finalement tenu à l'écart, retiré toute envie de comprendre les choses avec plus de sympathie, et sa mâchoire se serra en l'entendant répliquer à sa manière. « Language ? Are you kidding me ? » souffla t-il en pouffant de consternation. Au fur et à mesure des mois passés aux côtés de la luciole, il avait bien retenu qu'elle n'était pas celle dont sortait des mots doux et soutenus de la bouche, et ses yeux clairs continuèrent à l'observer, son regard confrontant le sien sans ciller. Il tentait de lire en elle mais il ne faisait face qu'à une hostilité sévère, et le fait qu'elle lui dise clairement qu'elle évitait de le regarder renforçait son besoin d'en connaître les raisons. Grognant, il allait répliquer une fois de plus, comme s'il ne pouvait s'empêcher de ne pas lui laisser le dernier mot, mais son regard fut attiré par le mouvement de la brune qui avait fait bougé les pages de l'un des ouvrages, dévoilant des croquis d'une créature qu'il connaissait bien. Lui-même. Intrigué, il resta silencieux, restant quelques instants à contempler ces dessins dont certains n'étaient pas encore aboutis. Pourquoi dessinait-elle cela ? Devait-il faire un rapprochement avec lui et comprendre quelque chose par l'intermédiaire de ces croquis ?
Ses yeux clairs se relevèrent instantanément lorsque la voix de la mimi résonna une nouvelle fois jusqu'à ses tympans, et l'agacement qui s'était immiscé dans son cœur se fit plus présent encore. Il quitta doucement le comptoir et sa carrure imposante s'approcha un peu de celle d'Astrea, restant tout de même à une distance respectable. « My job is done for now. Sorry, there is no client for me. » dit-il en haussant les épaules, d'un ton ferme, scrutant Astrea avec attention. Elle abaissa le regard un instant vers son bras ballant le long de son corps, avant de commencer à ranger les livres qu'elle avait tenu plus tôt dans les bras. En silence, il la regardait faire, puis ses prunelles s'égarèrent de nouveau vers ce livre de dessin. Il l'intriguait, le perturbait, et peut-être faisait-il partie des réponses qu'il pouvait avoir pour savoir pourquoi elle le détestait tant. La chance de s'approcher d'elle lui sourit finalement lorsque la demoiselle se rendit compte qu'elle était trop petite pour remettre l'un des bouquins à sa place. Pourtant, il hésita quelques secondes, ne sachant trop quelle réaction elle pourrait avoir s'il venait à pénétrer dans son espace personnel, privé, et dans lequel jamais elle ne l'avait laissé entrer, même lorsqu'ils s'étaient aperçus en Angleterre à plusieurs reprises.
Elle ne fera rien. pensa t-il ensuite, prêt à faire face à ses épines malgré tout. Alors, il finit par s'approcher, le parfum d'Astrea l'enivrant quelques secondes. Il tendit la main. « Do you need some help, little girl ? » demanda t-il plus calmement, en plantant de nouveau ses yeux dans les siens. Et désormais assez proche, il faufila ses doigts sur la pile sans qu'elle ne puisse s'y attendre et vint confisquer le carnet de dessin de la luciole, l'emprisonnant dans son autre main avec fermeté. Il avait envie de voir ce qui se cachait d'autre dans cet assemblage de croquis, et un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres, avant qu'il ne disparaisse. « Are you gonna explain me why are you so cold towards me ? » demanda Régulus sans s'éloigner d'un pas de la jeune femme. Jusqu'ici, elle avait toujours mis fin à ses tentatives de discussion, l'avait empêché de l'approcher. Aujourd'hui, il cherchait des réponses et il voulait qu'elle les lui donne.
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La frustration la poussa à se mâchonner l’intérieur de la joue. Une vilaine habitude dont elle tentait de se débarrasser depuis longtemps et qui semblait avoir la vie dure. Ajustant les quatre livres sur son avant-bras droit, elle regroupa des mèches noires derrière son oreille en évaluant la situation. Distraitement, ses doigts tapotèrent sur la couverture de son carnet, situé juste au-dessus de la pile. Elle aurait préféré se mordre la langue plutôt que de demander de l’aide à son collègue – et juste à l’instant où Astrea se faisait cette réflexion, une voix basse résonna tout près d’elle. Si près, en vérité, qu’elle en sursauta presque et tourna immédiatement son faciès vers lui. Ses prunelles soudainement survoltées l’observèrent avec défiance. « I ain’t little. And I’m no damsel in distress. Go away. » Elle persifla, resserrant son fardeau contre sa poitrine comme s’il pouvait lui servir de bouclier contre l’aura écrasante du warg. Si elle voulait affronter son regard, l’australienne était obligée de se dévisser la tête… et évidemment, c’est ce qu’elle fit, bouffie de sa fierté mal placée qui lui interdisait d’admettre sa faiblesse devant ce qu’elle considérait être un ennemi. Parfois, son propre comportement l’effrayait par sa venimosité. Avait-elle toujours porté cette noirceur en elle, ou s’était-elle installée dans un recoin de son âme à la mort de Jake ? Elle savait sa race plus sensible à ce genre de tragédies, notamment à cause des émotions fortement négatives qu’elles engendraient, néanmoins elle n’aurait jamais pensé qu’elle en subirait les affres. N’était-elle pas bien trop jeune pour expérimenter tout ça ? La silhouette du surnaturel se pencha légèrement vers elle, véhiculant sa chaleur et son parfum musqué, la faisant exécuter machinalement un pas en arrière. Sauf que ses pépites n’étaient pas attachées aux bons détails.
La dextre du loup jaillit, s’emparant du trophée qu’il remua immédiatement sous son nez, apparemment satisfait de son larcin. Elle grinça des dents, réprimant le besoin puéril de taper du pied ou de tendre vainement son bras libre vers lui. Il était trop grand, trop vif, et elle bien trop encombrée – il aurait fallu un comportement hostile pour qu’elle en vienne à lâcher les livres qu’elle tenait, et pour le moment il se comportait simplement comme un enfant agaçant. Ou plutôt, comme une personne qui aurait longtemps été ignorée et qui usait à présent de n’importe quel moyen à sa disposition pour obtenir des réponses. Luttant contre l’envie de lui japper au visage, Astrea pinça férocement les lèvres et fronça des sourcils en entendant sa demande. « Really ? That’s your big move ? Steal my stuff and hoping that I’ll spill all my thoughts just for you to give it back to me ? » Derrière un ton faussement ironique, elle bouillonnait. Voir les grandes paluches de l’anglais sur son carnet la rendait… furieuse ? inquiète ? Difficile d’identifier ce sentiment. Concrètement, il n’y avait rien d’exceptionnel à l’intérieur de ces pages, seulement cet objet lui appartenait de manière nettement plus intime qu’un stylo ou qu’un vêtement. Et si Régulus avait été humain, sans doute aurait-elle évité qu’il ne tombe sur certains croquis, entièrement inspirés des races dont elle avait connaissance. Mais à Moscou, leur secret n’en était plus vraiment un.
« You’re acting like a child, » bougonna la luciole en soupirant, se forçant à détourner les yeux du carnet et de son ravisseur. Cela lui demanda une grande volonté, tant ce vol la dérangeait. Elle s’efforçait de prétendre le contraire, mais un œil exercé n’aurait aucun mal à voir les indices sur son visage. Sa mâchoire contractée. Le pli soucieux à son front. Ses lèvres pincées, mâchonnées. Et sans cesse, l’or qui venait chercher le saphir, qui fuyait, qui guettait l’instant propice. « Why bother ? » Sa demande était étrangement sincère, exprimée d’un ton un peu plus las. Ne pouvait-il pas simplement l’ignorer jusqu’à ce qu’elle soit parvenue à trouver les preuves de son crime ? Cela lui aurait rendu la tâche plus facile. Mais non, Régulus voulait comprendre. Régulus voulait parler. Elle se débarrassa de son fardeau sur un coin d’une étagère et pivota vers lui, quelques mèches noires dansant dans l’air. « Fine. Let’s talk. » Et sans prévenir, Astrea tendit la main, paume en avant, libérant un flash lumineux aussi désagréable que celui d’un appareil photo. Elle ne savait pas si la lumière ou le geste suffirait à déstabiliser son interlocuteur, alors elle n’hésita pas une seconde supplémentaire et s’empara du carnet toutes griffes sorties. Elle sentit la résistance du warg, la forçant à y mettre davantage du sien et elle se faufila de l’autre côté du surnaturel, se cognant contre l’étagère. « First of all : that’s mine. Do that again and I’ll burn you this time. » Menace en l’air ou réel avertissement ? Son ton disait que la seconde option était la bonne, mais elle ignorait si elle aurait les tripes d’user ainsi de ses pouvoirs.
Certains mimis l’avaient fait. Elle en entendait parler, malgré le fait que leur race soit majoritairement pacifiste et bienveillante. Mais leur lumière pouvait blesser, que ce soit dans un but offensif ou défensif. Plutôt que de retourner à son bureau, l’australienne s’arrêta à la sortie de l’allée dans laquelle ils se trouvaient, son bien fermement coincé contre sa poitrine. Pas question de se le faire chaparder une seconde fois. « I don’t like you. I don’t have to like you. You don’t have to like me. This is just a job. And I am sorry if you thought otherwise, but I don’t owe you a goddam explanation. » Menton fièrement dressé, elle appuya ses derniers mots d’un froncement de sourcils défiant. L’air de dire et maintenant, tu vas faire quoi ? Si elle avait eu plus de preuves, elle n’aurait pas hésité à lui dévoiler ce qu’elle savait de lui, mais si elle voulait réellement venger Jake, elle aurait besoin de plus que ses soupçons. Son corps n’avait jamais été retrouvé, les autorités avaient refusé de prendre en compte son témoignage de l’époque, supposant qu’il s’agissait simplement d’un problème de couple. Le petit-ami qui abandonne sans mot dire sa copine hyper collante. Ou le duo d’amis qui se perd de vue en vacances parce que le gars a rencontré une fille du coin. Elle était passée pour la touriste hystérique, dont le discours à propos d’un deal de drogue qui aurait mal tourné était digne des pires feuilletons télévisés. Il n’y avait aucune preuve de ce qu’elle avançait. Pas de sang, pas de signe de lutte. Pas de corps à identifier. Cela ne voulait pas dire qu’elle mentait, mais c’était suffisant pour qu’ils classent l’affaire sans suite. Après ça, Astrea était rentrée chez elle seule, gardant pour elle ce secret. Elle n’avait pas pu annoncer à la famille de Jake qu’elle savait qu’il était mort. Officiellement, il avait décidé de rester. Non, je ne sais pas pourquoi. Non, je n’ai pas de numéro de téléphone où le joindre. Oui, on s’était disputés. Oui, je l’ai abandonné. La culpabilité l’avait rendue agressive, malade et dépressive tour-à-tour. Ce n’était que lorsqu’elle avait comprit qu’elle ne se sortirait pas de cette spirale, que lorsqu’elle avait été prête à s’y résigner, que le Soleil lui avait donné une échappatoire. Régulus. Le parfait coupable.
La salvation.
« Are you satisfied ? »
(c) AMIANTE
Mar 30 Juil - 18:22
Régulus Jones
MONSTER UNDER YOUR BED
Impétuosité : 219
and is there a moment where it all makes sense ?ft. Astrea Thompson •••Astrea refusait catégoriquement tout de sa part. De l'aide, un geste, une approche quelconque. Elle était comme un hérisson qui se roulait en boule dès que l'on tendait la main vers elle, et Régulus n'avait remarqué son comportement défensif et piquant qu'avec lui. Haussant les épaules, son regard se fit pourtant plus froid lorsqu'elle repoussa son aide. Dans tous les cas, elle était trop petite pour remettre l'ouvrage à sa place et à un moment ou à un autre, il faudrait bien qu'elle le range. « Pathetic. » souffla t-il d'un air exaspéré, la frustration se mêlant à l'agacement qu'il éprouvait pour elle. Pourquoi ce visage d'ange pour un cœur de diable ? C'était la question que le warg se posait à l'instant, et qui resterait probablement sans réponses si le jeune homme ne forçait pas les choses. Alors il s'était emparé du carnet personnel de la luciole, relevant sa main pour être sûr qu'elle ne tenterait pas de lui reprendre, car cela impliquerait qu'elle vienne à son contact et Astrea semblait le répugner plus qu'autre chose.
Le carnet était à sa hauteur, et ses yeux clairs se baladaient sur les feuilles grisées par les coups de crayon. Des dessins de wargs, ainsi que d'autres créatures y étaient dessinés. Astrea avait un beau coup de crayon, mais Régulus n'irait certainement pas le lui dire. Le lien qui s'était tissé entre eux n'était basé que sur des conflits interminables, sans que l'un ne comprenne pourquoi tandis que l'autre restait persuadé de ce qu'elle avait vu ou plutôt aperçu, et ses questionnements ne faisaient que grandir en voyant les nombreux croquis de son espèce. Il essayait de faire correspondre la colère d'Astrea envers lui avec les caractéristiques des Wargs qui pouvaient effrayer ou rendre prudents plus que d'ordinaire, mais elle ne savait même pas qui il était, quel rituel avait-il fait ou quel Dieu était venu à son encontre lors de sa mort pour le faire revenir à la vie sous une autre forme. Autre chose. Il y avait autre chose, et Régulus n'avait pas de piste là-dessus, ni d'idées. Astrea le traitait de gamin, la colère du loup se faisant plus grande encore. Il détestait ce ton ironique. Sûrement savait-elle qu'il s'emportait davantage lorsqu'elle lui parlait ainsi, et ses doigts se resserrant autour de ce cahier si cher pour la demoiselle, il se contenta de refermer celui-ci avant de poser de nouveau ses prunelles sur elle, la détaillant avec attention. Elle était perturbée, mais Régulus ne faillirait pas. Il voulait des réponses. « You don't gave me another choice. That's your fault, not mine. » répliqua t-il en essayant de parler avec calme. Une pointe d'agacement tonnait dans sa voix, et son cœur se gonfla de fierté lorsqu'elle plaça ses livres sur le côté. Contemplant un instant cette chevelure sombre, son regard finit par se perdre de nouveau dans ses iris dorés et le bâtard Jones se fit avoir, une fois de plus.
Dès lors qu'elle se retourna vers lui, Astrea ouvrit la main et une lumière éblouissante jaillit de sa paume. Plissant les yeux, Régulus grogna et courba légèrement l'échine en plaçant son avant-bras devant ses prunelles, offrant alors l'opportunité à la belle de lui dérober ce qu'il lui avait volé. Il sentit le parfum caractéristique de la mimi se déplacer, titillant ses narines, avant d'entendre la voix piquante de celle-ci. Les yeux légèrement embués par cette lumière qui avait agressé ses yeux, ses doigts se replièrent avec force sur ses paumes. « You... » grogna t-il en se retournant vers elle, se redressant, le visage fermé par les émotions négatives et fortes. S'il avait été véritablement méchant et mauvais, probablement aurait-il été violent envers elle à cet instant. Mais il ne fit rien, serrant simplement la mâchoire. « That's a joke ? » demanda t-il avec agressivité, passant le revers de sa main sur ses yeux. Son cœur se serra. Il s'y était mal pris et pourtant, jamais il n'aurait réduit son carnet en plusieurs morceaux. Il lui aurait rendu dès lors qu'il aurait eu toutes les réponses, et le garçon se mordit l'intérieur de la lèvre inférieure. « Calm down, Astrea. You're not the only one who can hurt someone. » souffla t-il sans être dans la véritable optique d'agir contre elle. Ce n'était que des mots sans importance. Le loup ne pensait pas une seconde que ses paroles pouvaient porter à confusion, et ses iris scrutèrent Astrea resserrer son carnet près de sa poitrine. Il lui tenait à cœur, c'était certain, et peut-être que Régulus n'avait pas feuilleté assez de pages pour avoir plus d'informations.
Son regard observant la mimi s'éloigner de lui pour se poster à l'entrée de l'allée, le bâtard Jones ne s'attendait pas à ce que Astrea lui balance de tels mots et pourtant, Régulus n'avait bien qu'il ne pouvait pas attendre plus. Elle ne l'aimait pas, et n'avait pas à l'apprécier comme elle le disait si bien. Elle s'excusait, mais releva le menton fièrement à la fin. Le garçon encaissait les paroles, gardant son visage fermé en dépit que cela le blessait au fond de lui. Après tout, n'avait-il pas persévéré malgré tout pour essayer de bien s'entendre avec sa collègue ? Il ne cherchait plus à s'attacher, mais il ne cherchait pas non plus à s'attirer les foudres de quiconque et pourtant, Astrea avait jeté son dévolu électrique sur lui. Cependant, quelque chose ne collait pas avec ce qu'elle lui racontait.
Lorsqu'il l'avait vu plusieurs fois en Angleterre aux côtés de ce garçon dont elle semblait proche et qui avait finalement trouvé la mort par la main de son cousin, Régulus n'avait pas été face à ce même regard, face à cette même hostilité. Elle avait été différente ces jours-là. Attirante (encore aujourd'hui, mais bien plus épineuse) et souriante, et aujourd'hui, le cœur de la demoiselle se noircissait lorsqu'elle rencontrait son regard, lorsqu'elle était amené à lui parler pour les affaires de la librairie. Quelque chose avait changé entre temps. Croisant les bras sur sa poitrine, son esprit blessé, son cœur serré, le warg resta silencieux un instant avant que sa voix ne résonne, ferme. « No, i'm not. You're lying. I didn't forget how you looked at me when we met at Newcastle. Tell me the truth ! » dit-il en appuyant sur sa dernière phrase, faisant un pas vers elle. Son regard ne vacillait pas face au sien. Quand est-ce que les choses allaient s'arranger entre eux deux ? Quand Régulus parviendrait-il à mettre la main sur cette chose qui rendait leur communication chaotique ?
And is there a moment where it all makes sense ? the firefly and the wolf.
Les prunelles claires du loup vacillèrent quand elle lui répondit enfin, projetant son venin avec autant de force qu’elle le pouvait. C’était tout ce qu’elle consentirait à lui dire. Pourquoi se perdre avec d’autres mots ? Pourquoi lui avouer qu’elle s’inquiétait pour lui, qu’une partie d’elle voulait savoir pourquoi il persistait à couper court à toutes les discussions qu’elle le voyait avoir avec les clients ? Pourquoi avait-elle l’impression qu’il fuyait chaque occasion d’interagir pleinement, sincèrement, avec les autres ? Elle ne savait pas ce dont le vieillard et lui avaient discuté lors de son arrivée, mais sa détresse lui était apparue clairement à l’époque. Un phare dans la nuit. Un miroir brisé qui reflétait mal la lumière. Un besoin impérieux de lui venir en aide l’avait transcendée, et elle luttait contre cet instinct chaque jour un peu plus. Parce qu’il n’était pas une victime. Il était un meurtrier. Quand bien même l’australienne en était intimement persuadée, elle ne pouvait se résoudre à réclamer vengeance ici et maintenant. Pourtant, elle en crevait d’envie, surtout par moments où la douleur du deuil devenait insupportable. Elle aurait aimé n’avoir aucun sentiment, aucune empathie pour l’arrêter. Et tout à la fois, elle savait que ce n’était pas une solution. Se faire justice soi-même, c’était une pente dangereuse. Toute luciole nocturne qu’elle était, Astrea ne serait pas immunisée à sa chute dans les ténèbres. C’était différent que de flirter avec les ombres. Son ascendance l’y rendait particulièrement sensible, et elle ne connaissait aucune histoire sur un mimi qui aurait survécu à un tel changement.
Elle y songeait quand le warg reprit la parole, assénant des paroles dures qui la firent se figer. Il se souvenait de l’avoir croisée ? C’était impossible. Le jour où elle avait vu Régulus, il lui tournait le dos pendant qu’elle attendait Jake de l’autre côté de la ruelle. Ils étaient en froid à cause de la fréquence de consommation du jeune homme, alors elle avait décidé de protester en se postant ailleurs. Loin de lui. Comme si cela aurait pu l’immuniser de ses choix de vie. Elle avait vu les trois hommes converser : son meilleur ami, son collègue actuel et un inconnu qui avait tendu le sachet en affichant un sourire goguenard. Lui, elle l’avait détesté dès qu’elle l’avait vu. Quelque chose lui paraissait mauvais en lui, pourri jusqu’à la moelle. D’ailleurs, il était aussi présent le soir où Jake était mort, mais ce n’étaient pas ses mains qui étaient recouvertes de sang. Astrea n’avait, au contraire, rien ressenti de néfaste au sujet du Jones, et elle se demandait aujourd’hui si c’était parce qu’elle était trop préoccupée par ce que faisait Jake ou si c’était une affaire bien plus complexe qu’il n’y paraissait. Régulus, elle l’avait trouvé grand, séduisant, mais déplacé dans cette ruelle. Comme un objet qui n’aurait pas été à sa place. Elle était toutefois certaine qu’il ne s’était jamais retourné pour la voir, alors quand ? Quand avait-il bien pu l’apercevoir dans sa veste en cuir noir qu’elle n’avait pas lâché de tout son séjour en Angleterre ? Newcastle. A l’époque, elle portait des lentilles de couleur bleue pour dissimuler sa véritable nature et un maquillage nettement plus conséquent. Charbon autour des yeux, lèvres rougies. Un peu comme une armure.
« What are you talking about ? » Loin de reculer lorsqu’il s’avança, elle tendit même le visage vers lui, cherchant à déceler dans son regard une étincelle de duplicité. C’était la première fois qu’il mentionnait leur passé commun – elle avait même fini par penser qu’il en était totalement ignorant. Son cœur rata quelques battements quand elle réalisa qu’ils n’avaient jamais été aussi près d’en parler. Le meurtre de Jake était un sujet qu’elle évitait à tout prix, que ce soit avec sa famille ou ses proches. C’était à elle d’élucider ce crime. Elle s’en sentait responsable, comme si elle avait planté ce couteau dans l’abdomen de l’homme qu’elle aimait. Davantage, sans doute, à cause de cette dispute qui avait poussé Jake à retourner consommer plus tôt que prévu. C’était en tout cas le scénario qu’elle s’était joué, encore et encore, jusqu’à ce que ses soupçons se muent en vérité. Elle s’y raccrochait furieusement, consciente que si elle lâchait, plus rien ni personne ne pourrait l’arrêter dans sa chute. « You saw me, » reconnu la mimi avec un regard baissé vers son carnet, songeur. Était-ce le moment propice pour en parler, le confronter ? C’était lâche, sans doute, mais elle ne s’en sentait pas encore capable. Elle avait trop peur d’être manipulée par ces grands yeux bleus, si innocents, si perdus qu’elle en avait mal rien qu’à soutenir son regard. Il ne comprenait pas. Il luttait pour obtenir d’elle des fragments de réponse qu’elle lui jetait au visage comme des pierres aiguisées. Et chaque fois qu’elle faisait mouche, elle en ressentait une violente exaltation doublée d’une intense culpabilité. « So, what, just because I looked at you differently back then, it means I’m lying now ? »
Astrea haussa un sourcil, remua l’épaule. « I thought you were handsome. That’s all you saw. Lust. » Demi-vérité. Elle l’avait trouvé – et le trouvait encore – attirant, mais il avait raison. Elle ne lui disait pas tout ; elle mentait par omission. « But I was wrong, you’re not my type. » Elle failli ajouter qu’elle ne ‘faisait pas dans les criminels’, cependant elle se retint. Il avait le don de le faire sortir de ses gonds, sa simple présence la rendant à fleur de peau. Elle se demanda, brièvement, quelle serait son expression si elle lâchait la bombe là, maintenant. Serait-il surpris ? Montrerait-il enfin son véritable visage, celui d’un meurtrier ? L’appréhension lui tordait les tripes. L’australienne rassembla ses pensées, sortant son téléphone pour donner l’impression qu’elle avait mieux à faire que de lui parler. « Now, if you don’t mind, my shift is over. I guess I’ll see you around. » Son carnet, cette fois, elle l’emporterait avec elle. Après l’avoir vu entre les mains du warg, elle ne pouvait pas s’enlever de l’esprit qu’il fouillerait au travers des pages griffonnées pour tenter de mieux la comprendre. Et c’était à tout prix quelque chose qu’elle voulait éviter.
Il ne devait rien savoir. Rien, jusqu’à ce qu’elle obtienne les preuves de son crime.
Ce jour-là, Régulus aurait toutes les réponses qu’il pouvait désirer. Ce jour-là, elle obtiendrait justice pour Jake.
Et peut-être retrouverait-elle un peu de sa lumière.
(c) AMIANTE
Mer 31 Juil - 10:57
Régulus Jones
MONSTER UNDER YOUR BED
Impétuosité : 219
and is there a moment where it all makes sense ?ft. Astrea Thompson •••Quel événement avait bien pu entacher à ce point le regard que Astrea portait sur lui ? Comment en étaient-ils arrivés là, en dépit du peu de fois qu'ils s'étaient aperçus ? Ils ne s'étaient même pas adressé la parole lorsqu'elle avait été à Newcastle aux côtés de ce garçon qui avait tragiquement perdu la vie à cause de son cousin. Régulus ne parvenait pas à aller du point A au point B. Tout était flou. Astrea ne laissait derrière elle aucun indice, aucune piste sur laquelle il pourrait se pencher. Le carnet n'avait pas été feuilleté assez longtemps pour pouvoir en tirer quelque chose de vraiment concret, et Régulus commençait à perdre patience, davantage lorsqu'elle joua l'ignorante. « Oh, you know what i'm talking about. Stop doing this. » dit-il d'un ton ferme, une fois de plus, ses doigts resserrant leur emprise sur ses bras croisés contre sa poitrine.
Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Il ne voulait pas qu'elle reste muette devant lui une fois de plus et une bonne fois pour toute, le loup espérait régler les choses. Mais tout était bien plus compliqué qu'il ne le pensait. Il n'avait pas conscience de l'ampleur des conséquences de ce jour où il avait été aux côtés de l'un des siens pour un énième trafic qui avait fini par être un meurtre. Il n'avait pas conscience de la colère et de l'hostilité qui dévorait le cœur de Astrea lorsqu'elle pensait à lui ou le croisait du regard. Son esprit visualisait les événements de manière beaucoup plus simple et pourtant, il se rendait bien compte que le puzzle allait être difficile à compléter. Astrea ne se laissait pas faire. La luciole restait secrète et dressait un mur face à lui, mais Régulus n'allait pas baisser les bras, peu importe le temps que cela prendrait.
Puis, finalement, après un silence qui avait paru une éternité aux yeux du garçon, la voix de la mimi résonna à nouveau, prononçant des paroles qui ne le satisfaisaient aucunement. Non pas qu'il se considérait comme étant un homme qui attirait toutes les femmes, mais plutôt que cela ressemblait à de gros mensonges, cachant une vérité qu'elle n'était pas prête à dévoiler. Ils tournaient autour du pot et Régulus en avait assez et son cœur se serra davantage, frustré par cette situation et probablement frustré en un sens qu'elle dise cela de lui alors que de son côté, elle n'avait pas perdu de son charme en dehors de son caractère de cochon. « You change your mind fast, little girl. I don't believe you. You don't tell me the truth but you know what ? I'll find out. » dit-il d'un ton agacé, avant de marmonner des reproches dans sa barbe pendant quelques secondes lorsqu'elle coupa court à leur discussion. Régulus ne pouvait pas faire plus aujourd'hui. Comment faire pour obtenir ce qu'il désirait ? Allait-elle lui ressortir les mêmes raisons à chaque fois ? Décroisant les bras, Régulus vint appuyer le poids de son corps sur ses mains agrippant l'une des étagères. Ses ongles griffèrent le bois lorsqu'il recroquevilla ses doigts. Un échec de plus.