1. Who i am
- Sigyn, de la femme de Loki. Épouse aimante qui allège ses souffrances. Que de ridicule d'avoir offert un prénom si incompatible avec la personne qui le porte. Pourtant, elle le subit bel et bien, ironie des choix de sa mère, qui par la même occasion, lui cède son propre prénom. Adaline, fille d'Adaline. Ozouf est un nom d'emprunt, sa mémoire ne lui permettant pas de remettre la main sur son origine véritable.

- D'une autre époque, d'une autre génération d'humains. Avant la religion de la science, avant les murmures orageux des femmes opprimés. Bien avant et avant encore. Lorsque… Être de son sexe se résume à une vie, selon les bons vouloirs des hommes dans la sienne. Père, frères et pour finir, époux. Aujourd'hui, les ravages du temps en a effacé les traces, jusqu'au creux de sa mémoire. Le tout n'est que fragment d'images, de sensations et d'impressions. Une seule certitude. Elle naquit sur une île sauvage et merveilleuse, l'Islande. Voilà près de trois siècles. Du moins, c'est ce qu'elle se dit. Ce qu'elle sait, peut-être bien. Son île est loin désormais, troquant la nature pour une ville plus sombre, plus crasse, plus bruyante. Moscou, la Russie. Fille adoptive de cette patrie. Même si, Sigyn n'est pas officiellement dans cette ville.

- Aimé et être aimé, elle l'a été. Autrefois, quand cet état de fait n'est qu'une cage pour un être qui aspire à voler loin, très loin de ce fardeau. Dire ‘'oui, je le veux'' aura précipité sa fin, plonger son être dans la tourmente d'une vie de femme. Hantant la maison, pondant quelques téteurs de mamelons. Élevant la marmaille, selon le point de vue de son propriétaire et par le même fait, celui qui l'a séduite, jeune et pucelle. Mariée à quinze ans et mère la même année, Sigyn connait l'amour, le bonheur et la joie qu'il apporte. Ainsi que sa réalité, sa souffrance et la malédiction qu'il représente. Elle s'aigrie au contact de cette misère d'aimer un homme, qui ne sait comment vous offrir le sien sans vous étouffer sous son contrôle. Son cœur est déchiré, arracher, piétiné. Ses fils lui rendant bien, devenant l'image de son bourreau et amour de vie. Elle est prisonnière de cet amour de jeunesse et maudit le jour qui la vue dire oui. Libéré par la mort, elle poursuit sa route avec la chaire et seulement la chaire, sans émotions, le besoin physique et l'instinct primitif remplaçant la prison de son amour. Sigyn se change en catin volontaire, en affamée de contrôle et de pouvoir. Son amour n'est plus, ses os prenant la poussière, pendant qu'elle écarte les cuisses pour le plaisir et uniquement le plaisir. Malheureusement, son destin la prive de la beauté faite femme, la laissant accroc à la force masculine. Une rancœur envers sa propre libido ou sa propre éducation. Elle ne saurait dire. Hétérosexuelle, Flexible.

- Sa richesse n’est plus à faire, les siècles l’ayant assuré d’une certaine continuité. Sans être connu comme tel, Sigyn se conduit comme une classe moyenne. Une femme du peuple, cumulant ses richesses en secret. Chérissant ses trésors, qu’elle se fait un devoir de dénicher. Décider à ne jamais faiblir et abandonner ce qu’elle a gagné, elle se forme à la défense. Use de ses atouts pour y parvenir et naturellement, le temps lui permet de devenir experte dans ce domaine. Ses talents lui servent autant pour protéger un employeur, que pour cambrioler celui-ci, si jamais ses yeux se posent sur ce qu’elle désire ardemment. Garde de sécurité et voleuse professionnelle, un masque qui lui va à ravir.

2. Species in me
1805 - C'est la terre qui les fécondent, les reçoit à la mort et transforme leurs corps en amas de chaire décomposé. Ce qui rejoint chacun d'entre eux, c'est ce moment où on les arrache à leur repos et renvois nu dans cette non-vie, faites de sang et de vieillesse qui n'en est pas une. Ils marchent et respire, mais la mort les guettes pour lui avoir échappé. Immortel, endeuillé de la véritable mort, estropier de la vie. Sigyn fait partie de ce peuple qui n'en est pas un. Cadavre ambulant, Draugrs jusqu'au tréfonds de ses entrailles.


3. powers
Milles yeux : Morte, étroitement lié à cette énergie qui ravale tout ce qui fut et réduit au silence la vie, Sigyn a une affinité particulière avec la nécromancie. À l'image de ses comparses, elle peut ramener à la vie les morts sur une courte durée de temps. Rien d'unique à cela. Seulement, son talent s'étend jusqu'à la véritable racaille des bas fonds. Cadavres de rats, sont ses amis. Ils l'entendent et battent en rythme avec son appel. Ils se dispersent dans la ville et leurs yeux lui renvoi les images de ce qu'elle guette. Ils sont partout et d'un certain nombre à la fois. Rien ne lui échappe. Elle retient tout. Seule la nuit lui offre une telle possibilité, la lumière affaiblissant un tel lien. Bien entendu, pour qu'une telle chose arrive, il lui est demandé de sombrer dans l'inconscience, immobile, yeux clos, fragile. Sans parler de la soif qui lui tord les entrailles à son éveille. Une soif excessive et obsessive, qui la pousse au pire.