7. la gangrène sanguinaire.
Dans les entrailles anciennement humaines se dissimule une créature que l'on prénomme Bauk. Le Bauk, dont les descriptions s'avèrent top vagues pour se donner une idée affirmée de son ignoble apparence. Monstre animal qui coasse à la peau d'ébène, aux ongles acérés se frottant contre la pierre et le bois pour annoncer sa venue et aux cornes pointues qui se tapie dans les ombres. Il est dit de lui dans la mythologie serbe qu'il se tapirait dans les trous et les coins sombres des lieux abandonnés ou reculés, fuyant le bruit et la lumière - ses points faibles susceptibles de le détruire - et attendant ses victimes à dévorer. Tel un vampire, la légende rôde dans l'obscurité et terrorise les peuples. Né d'une fable pour effrayer les enfants agités, il est décrit comme étant une bête féroce au regard furtif et brillant, un prédateur qui harcèle ses proies avant d'en faire ses repas, dont on ressent l'angoissante présence mais qu'on aperçoit jamais vraiment. Un courant d'air. Un frisson, fatal.

Spoiler:

8. l'existence secondaire.
Une mission qui tourne au drame le 3 août 2019 lors de la représentation théâtrale, un réveil sans séquelle, de sa renaissance Ivan n'en garde aucun souvenir, pas la moindre trace. Un coéquipier menacé lors des festivités métamorphosées en chaos qui se retrouve dans la ligne de mire, l'instinct protecteur du garde qui le submerge et c'est son bouclier de chair qui sans réfléchir s'interpose, puis cède. Le coup était mortel. L'homme se souvient du peuple qui se déchaîne, de l'anarchie, des hurlements, du feu, de la douleur, du choc, de cette balle qui le transperce, puis le néant. De ses yeux d'un bleu d'acier encore égarés qui se posent avec incompréhension sur sa peau sans dommage quelques heures plus tard. De cette impression étrange de possession, d'avoir changé sans pouvoir l'expliquer. De cette colère qui le submerge quand il prend conscience de ce second souffle qui lui a été offert, sans qu'il ne sache pourquoi cette entité l'avait choisi. Pourquoi lui. Quelle injustice ! Pourquoi lui rendre la vie, quand celle-ci lui procure à chaque instant la sensation de dépérir... Comme une épave à la dérive, qui n'a plus le moindre contrôle sur son destin.

9. le monde délétère.
Fardeau. Malédiction. Putain de condition de merde qu'il n'a pas choisie et qui l'enrage chaque jour d'avantage. Ivan ne supporte pas la légende qui sommeille en lui et tente de s'éveiller contre sa volonté. L'entité entre en conflit avec son esprit, réciproquement d'ailleurs et la bipolarité le ruine. Cette condition, il ne l'accepte pas. Il lui crache à la face et la combat, parce que le monstre qui le hante est son antagoniste. Il est la cause de sa déchéance, l'élément déclencheur du tas de merde dans lequel il patauge depuis lors et de sa fuite. Tous ses projets d'avenir et de quartier visé ont volé en éclats, tout comme sa réputation et ses fondements. Sa vie n'est plus qu'une ombre dans laquelle il se dissimule, tout comme le Bauk qui l'habite. Il n'est plus rien, refuse pourtant de l'être. Il tente de toutes ses forces de rester lui-même, malgré tout conscient que cette lutte acharnée sera vaine, déjà bien différent de l'homme qu'il était encore récemment. Il perd pieds, mais patauge contre vents et marrées. Il tente de maintenir l'illusion, mais le masque est trop fragile et laisse entrevoir les ténèbres qui luttent contre la lumière qui l'a toujours bercé. Pétage de câbles. Haine viscérale. Son futur semble bien sombre, néanmoins l'espoir ne saurait encore s'avouer vaincu. Non, il ne se laissera pas traiter comme du vulgaire bétail que l'on identifie par puce électronique. Non, il ne se soumettra pas sous les regards haineux ou terrifiés qui se posent dorénavant sur lui. Le garde à la loyauté sans faille et droit dans ses chaussettes n'est plus qu'un fantôme d'un passé qui lui parait si lointain... Pour l'heure, il emmerde la couronne et ses chiens de garde, ses chasseurs de prime et ses principes. Balayés toutes ses croyances et son allégeance, "Alice est passée de l'autre côté du miroir" et tout a changé...

10. les ombres-mères.

PHASE NUMERO 1 - Traumatisme. Cette nouvelle condition est toute nouvelle et Ivan ne l'a pas encore totalement appréhendée. Il est en phase de découverte et surtout de rejet, n'acceptant pas l'entité farouche qui s'est invitée contre sa volonté. En colère, dans l'incompréhension, l'ancien garde royal déborde donc de réactions souvent imprévisibles, qui sont à l'opposé de son caractère originel. Il n'est plus qu'une ombre parmi les ombres, qui erre sans but, aux côtés de sa haine et de sa perdition.
PARTICULARITE - Ses yeux d'un bleu intense sont devenus plus clairs et plus perçants; ils brillent dans la nuit, à la fois magnifiques et menaçants.
MALEDICTION - Il ne manquerait plus que ça, comme si devenir une créature surnaturelle n'était pas déjà suffisamment Malédiction en soit.
FACULTE N°1 - Vision nocturne : Capacité de voir distinctement le monde qui l'entoure dans l'obscurité et la pénombre. Il ne discerne pas les couleurs, mais perçoit l'environnement et ses occupants tel un chat dans le noir.
FACULTE N°2 - Résistance glaciaire : Les températures basses, même extrêmes, n'ont plus le moindre impact sur lui. Il serait capable d'endurer l'hiver sibérien vêtu d'un simple tee-shirt.
FACULTE N°3 - Force décuplée : Tirée du Bauk, prédateur animal de bon gabarit, elle ne se manifeste pour le moment que lors des phases de colère. Il lui est arrivé de soulever un homme par le col sans fournir quelconque effort et de briser une mâchoire d'une simple gifle. Force d'un ours dans un corps d'homme, qui se libère sans contrôle.  

FAIBLESSE N°1 - Lumière ennemie : La lumière, particulièrement celle du soleil, lui est insupportable. La légende raconte que cette dernière est synonyme de destruction totale pour le Bauk, la créature qui l'habite. Depuis sa renaissance Ivan se sent mal à l'aise quand l'astre tape fort ou en présence de lumières trop vives. Il n'est pas rare de le voir sortir avec des lunettes noires pour s'en protéger, même par temps gris. Le coup de chaud et la sensation d'un regard qui brûle sont devenus monnaie courante, il préfère donc dormir le jour et vivre la nuit, tel un vampire.
FAIBLESSE N°2 - Bruit ennemi : Le Bauk ne supporte pas le bruit, ce qui ne laisse pas son porteur sans conséquences. Les oreilles bourdonnent et la migraine s'ensuit, par moments si intense qu'il s'en taperait la tête contre un mur pour ne plus subir ces maux. Trop de sonorité le paralyse, contraint de se replier sur lui-même en tentant de protéger ses oreilles comme il le peut pour espérer esquiver la douleur.
FAIBLESSE N°3 - Chaleur ennemie : Habitué à vivre dans les ombres, fuyant le soleil, le Bauk est donc une créature qui se complaît dans le froid. La hausse des températures estivales est un calvaire pour le russe qui a sans cesse l'impression de bouillir de l'intérieur. Le feu, il ne s'en approche plus, presque devenu phobie pour cet homme qui a en plus perdu la vie dans le chaos d'un incendie. L'hiver qui approche est une bénédiction.