Sacha se repassa les souvenirs de la soirée dont ils parlaient, l'état de nervosité de Salomé qui avait malgré tout réussi à rester calme parce qu'elle était d'une maîtrise d'elle-même surnaturelle. Elle pinça les lèvres ; oui ça avait été compliqué pour tout le monde, même si elle avait trouvé comment, hum, compenser.
La pauvre Valentina avait sans doute pas mal de raisons d'avoir mal vécu cette perquisition, et en trouverait bien d'autres en suivant pour se sentir mal.

« Hm ? Non, c'est elle qui ne m'aimait pas, tu confonds chéri », commenta légèrement Sacha, qui n'avait jamais ressenti d'animosité envers Mimosa, au contraire curieuse des raisons de son désamour. « Je pense qu'elle était entichée de toi. »

Elle leva le regard alors que lui baissait la tête, eut un petit rire d'amusement :

« Je ne ressasse rien, je me renseigne. Non je ne l'ai pas prévu, pourquoi tu veux tester la chevauchée ? »

Coquine, elle glissa les lèvres dans son cou, à moitié pour le faire taire, à moitié pour le provoquer.

Je hausse les sourcils à l'écoute de sa supposition.

-Hein ? Quelle drôle d'idée.

L'attirance humaine est bien l'un des sentiments de la race qui me passe le plus souvent au dessus de la tête et de fort loin. Il n'y a eu, jusqu'à il y a peu de temps, que le Brasier de Jezabela pour réveiller cette force obscure dans mon corps malgré le joug maléfique dans lequel il est incarcéré depuis des années. Et son départ n'a laissé que froideur et désolation, deux ombres profondes dans lesquelles seul quelqu'un comme Sacha pouvait se mouvoir avec autant de facilité.

-Si on parle de ma manière de chevaucher je veux bien. Je crois que la tienne est beaucoup moins agréable.

Je ferme les yeux dans ce réflexe désespéré de ressentir quelque chose qui ne vient pas et il me faut toute mon imagination et ma mémoire pour puiser dans mes souvenirs et dans l'orgasme récent de quoi imaginer la sensation de ses lèvres contre ma peau inéluctablement insensible.

« Oui, vraiment », confirma Sacha dans un rire, « elle était fidèle mais pas vraiment clairvoyante. »

Elle se redressa du cou d'Alas en se rappelant qu'il ne sentait de toute façon rien, se rappelant pourtant que ce genre de caresses était en général efficace sur ses amants. Elle avait très, très envie de soupirer de frustration alors qu'elle n'était même pas la première concernée, balaya ses pensées de côté, et acquiesça :

« Je ne pense pas que tu aimerais beaucoup si c'est moi qui le fais effectivement. »

Dans n'importe quel sens, propre, figuré, sexuel ou inhérent à la Drioma. Ainsi était la malédiction d'Alasaïas qui avait été assez mal inspiré le jour où il avait bu de cette saleté. Sacha se recoucha, étouffant un bâillement, fatiguée par les dernières semaines et par l'espèce de crise que lui avait tapé Alas alors qu'elle était arrivée.