« Je peux la comprendre, la pauvre », je réponds quand il parle de sa Centaurée, et du fait qu'elle n'apprécie plus tellement mon contact, ce qui se comprend vu que je suis brûlant, et d'autant plus quand je suis énervé.

Et à vrai dire depuis ma renaissance, je suis toujours énervé, donc ça ne doit pas aider du tout. Je sens Niilo s'approcher plus que je ne l'entends faire alors que je passe les mains sur mon visage, franchement pour me cacher plus que pour me calmer.
Ah mais quand je dis que j'suis pudique niveau sentiments, je déconne pas ! C'est difficile pour moi d'admettre ce genre de trucs, surtout à voix haute, et surtout si la personne concernée écoute. Je sens la présence mentale de Niilo qui glisse, bouge, et finit par disparaître, et si je ne panique c'est bien parce qu'il s'est rapproché.
J'ai un rire tout doux à l'oreille quand il déclare que c'est une bonne solution pour éviter d'abîmer la Centaurée, lève le nez pour réceptionner son baiser, dans un grondement qui tient franchement de la faim.

« Je t'aime », je souffle une fois détaché de lui, et je décide de remettre la main sur mes attitudes chiantes de prince en lui taillant une pipe – bien sûr qu'on peut le faire princièrement !

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Dans une danse aussi souvent répétée que celle de ma langue sur un corps masculin, et notamment celui de Niilo que j'ai eu le temps d'apprendre par cœur à St Petersbourg, j'oublie un peu ma nouvelle nature.
Bien sûr il y a des différences, je suis particulièrement sensible aux différences de température et je ne ressens pas exactement les choses comme avant, mais je suis en terrain connu.
Je gratifie Niilo d'un baiser mouillé et provocateur avant de lui faire démonstration de mes talents, baissant les cils sur les yeux pour me concentrer.
Aussi pour favoriser les souvenirs, parce que je ne sais pas s'il va rester avec moi après ça et que j'aimerais garder ça en tête jusqu'à …

Jusqu'à j'en sais rien.

L'avenir disparaît dans le mouvement de mes lèvres autour de Niilo, et je finis par lever le regard vers lui, dans une attitude qui certes n'a pas grand-chose à voir avec la noblesse dont je me réclame si souvent...
Aucune importance.

Etrangement, j'obéis, me relevant sans savoir vraiment quoi faire de moi ; je vous rassure je trouve vite quand il me tourne le dos, me collant à son dos, les mains prises entre ses fringues et sur sa peau, essayant de choper la moindre parcelle d'épiderme. J'ai envie de lui comme j'ai rarement eu envie de quelque chose, et comme la vie des Kourakine se résume plus ou moins à vouloir des choses ça donne un niveau d'idée. Je tremble dans son dos, renâcle contre les fringues qui le couvrent encore.

« Enlève ça », je commande en aidant beaucoup à la manœuvre, attrapant l'ourlet de ses vêtements raides de crasse pour les enlever, les virer dans le fin fond de l'écurie.

Je me calme quelque part dans le vallon de son dos, creusant mon chemin tranquille à coups de langue, cherchant ce qui lui plaît, les mains dérivant sans toucher à la précieuse Centaurée qui ne m'aime plus trop – je réfléchirais plus tard au fait que ça me heurte au-delà de ce que j'aurais cru. Une de mes mains s'arrête sur sa hanche, l'autre plonge plus loin, entre ses jambes, le caressant avec ce qui semble être de la paresse mais qui est bien plus que ça.
Je me guide en lui, les dents non loin de sa nuque, l'odorat saturé de son odeur bien à lui. Mes dents se plantent délicatement dans sa nuque alors que je le pénètre, ma nouvelle nature brûlante collée à son dos.

Je sais ce que je fais et à la fois je n'en ai aucune foutue idée, me contentant d'appliquer ce qui était bon quand j'étais mortel, ce qui est un peu changé aujourd'hui. Je m'accroche toutefois à lui comme s'il était ma bouée de sauvetage, les doigts se verrouillant sur sa hanche, et j'ai une confirmation quand il parle.
Ok donc ça doit être bien.
J'ai un grondement contre sa nuque en me disant que c'est une énorme connerie et qu'on va claquer pour ce qu'on fait – l'éducation Kourakine – mais je serre les dents et passe au delà : dans son dos je prends feu et me révèle. Il m'attrape la jambe comme il le faisait parfois dans une situation différente et derrière mes paupières fermées je vois rouge, poussant et prenant tout ce qui présente devant moi.
Mes dents le maintiennent en place du peu de puissance que j'ai rapport à lui, ma langue s'y ajoute pour adoucir les morsures, et je me mets à danser contre lui sur un rythme que je connais par cœur, les hanches battant les basses.
Je ne fais ça que parce qu'il est important pour moi, une main agrippée à sa hanche, mon corps cherchant le sien, et les yeux roulant parce que c'est trop bon, trop grand, trop tout.
Mes hanches battent le rythme, inlassablement, et un grondement joyeux de possession retentit, sans déranger personne dans l'écurie.