Sans Nadeshda je ne sais pas comment j'aurais tenu le choc ; il n'y avait que ma cousine pour pouvoir rebondir malgré les... je dirais malheureux événements mais quand je suis honnête avec moi-même, c'est juste que j'ai claqué et que j'ai pas eu le bon goût de rester mort. J'ai encore dans les oreilles le cri de l'Oiseau Brasier et celui de ma mère quand elle a compris qu'elle n'avait plus son héritier certes pas franchement parfait mais au moins humain.
Devenu créature de feu, je l'intéresse bien moins, ce qui n'est pas étonnant puisque je suis persuadé que c'est une vieille peau de vache.
Malgré le danger, je me planque dans les écuries de mes chevaux, qui ont une toute autre attitude envers moi et qu'il n'est plus question de monter, mais j'atteins au moins un semblant de normalité. La normalité se casse la gueule cul par dessus tête dans un manque de classe évident, alors que j'émets un criaillement qui a tout à voir avec ma nouvelle nature.
Je ne mets que quelques secondes – j'ai toujours été rapide à la détente – à me défendre alors que le feu intérieur qui me sert d'essence sanguine se met à frémir dans mes veines. La silhouette s'écarte et mon cœur prend un coup étrange en reconnaissant sa voix.

« T'en as beaucoup des questions stupides comme ça ? Le plus longtemps possible, tu crois quoi ? »

Le feu se concentre dans mon regard, à peu près comme il le faisait de mon vivant, mais là en bien plus concentré, et en carrément plus réel. Je suis en colère d'être mort c'est même pas quantifiable, et je suis encore plus vexé de ne pas avoir eu de ses nouvelles avant.
Comment, c'est lui qui m'a trouvé ?
Encore heureux, tiens ! Je consens toutefois à me calmer un peu, comme si une pluie de cendres tombait sur mes émotions invariablement violentes, mais d'autant plus depuis ce malheureux « accident » comme dit Nad, lors de la soirée théâtre. Je déteste les théâtres maintenant, c'est tout neuf, ça vient de sortir.
Je le fixe d'un regard de braise, avise son allure débraillée qui était jamais la sienne même juste après avoir baisé, parce qu'il avait toujours l'air impeccable, et j'arrive pas à passer sur le fait que je le trouve beau même comme ça.

« T'es au courant que je suis en droit de t'en vouloir, au moins ? »

Si tu m'écoutes, le monde entier devrait être au courant.

Je ne veux même pas repenser aux circonstances de pose de la puce, qui ont été franchement pénibles – j'ai ce qu'on désigne sous couvert de licence poétique un « esprit libre », ce qui signifie que je suis un grand emmerdeur, et ça ne s'est pas tout à fait passé sereinement. Je sens que j'émets une chaleur de forge que je ne ressens d'ailleurs moi-même pas du tout – si vous vous demandez oui le climat de septembre de Russie commence déjà à m'attaquer les nerfs et j'ai froid –, tente de me calmer.

« Ne commence pas », je râle, « je sais. »

Je sais que de prime abord Olga semblait avoir raison avec sa connerie d'Intolérante, et que maintenant, eh bien elle n'a plus du tout raison. Je n'ai d'ailleurs pas tranché parce que je suis encore franchement paumé dans toutes ces nouveautés à la con, et j'ai manqué de foutre trois fois le feu à l'écurie aujourd'hui juste en m'agaçant et …
Putain j'étais pas prêt pour toute cette merde.

« Techniquement j'me suis fait buter par un putain de membre de ton putain de culte à la con », j'aime toujours autant blasphémer, ça me fait un bien fou, « alors oui en vouloir aux gens, ça me délivre un peu. Et je t'ai pas demandé d'être … du côté de l'Intolérante. »

Il n'y a personne dans les abords de l'écurie, je le sais, je la fréquente depuis que je suis gosse et que je montais les poneys, d'où le fait que je sois relativement libre de mes paroles.

« J'ai entendu tes appels, je savais juste pas comment y répondre, si tu te demandes. Et j'ai pas oublié ce qu'il s'est passé juste avant que je meurs », je précise, en essayant de passer sur ce moment particulièrement traumatique.

« Franchement je compte pas vraiment sur eux », je crache encore, tout meurtri que je suis parce que oui je suis sans doute stupide mais je m'attendais pas à être victime d'assassinat par ce benêt rejeté d'Alas.

Bien sûr que je suis vexé, je suis noble, ça sert à quoi si on ne peut pas se vexer ! Je hausse des épaules sèchement, faisant quelques pas de côté.

« Je t'emmerde, d'accord ? Je me cache là où j'ai mes intérêts. »

Et j'ai beau avoir été transformé par une nature qui file la frousse à mes chevaux, ça n'a rien changé à l'intérêt que moi je leur porte, donc oui, je continue de m'en occuper, c'est vraiment pas le truc qui viendrait à l'esprit d'Olga ou Aleksandr, qui doivent être en train d'essayer de reconstruire la dynastie en se demandant ce qu'ils ont bien pu faire pour en arriver là. Ils pourraient se poser la question cent mille ans, ils n'arriveraient jamais à la réponse tellement ils sont bornés. Je soupire, agacé, cherche des clopes dans mon manteau coupe-vent d'équitation, l'enflamme d'un claquement de doigt.

« Je ne t'en veux pas à toi, bougre de con. C'est quoi ton plus grave, y a encore plus bas que maintenant, vraiment ? »

-Tu viens de renaître, si tu ne comptes que sur toi même tu ne survivras pas, assures-tu, implacable.

Tu l'imaginais perturbé, mais tu constates en le regardant agir que c'est pire que ce que tu pensais. Lorsqu'il allume sa clope d'un claquement de doigts, ton instinct de survie lié aux plantes et à la terre t'ordonnes de reculer et toi t'executes. Tu n'as pas prévu de mourir tout de suite et compte bien aider l'Infernale à mener ses plans à bien si elle se décide à se manifester un jour, à quelques membres rares de son clans dispersés aux quatre vents comme des cendres d'un règne.

-Une guerre se prépare et elle n'a rien à voir avec le Culte et l'Intolerante. C'est une question de jours avant qu'on ne retrouve ceux qui sont pucés, de semaines ceux qui ne le sont pas. J'ai deux guerres derrière moi, tu veux vraiment que je te donne un avant goût de ce qui est pire que la mort en temps d'affrontements ?

Tu lâches un soupir, regagnes les ombres de la forêt proche dans le but de t'y nourrir.

-Je n'imaginais pas nos retrouvailles comme ça. Tu sais quoi ? Débrouille-toi.

L'obsession se contracte avec une forte contrariété sous ta peau mais elle est pour l'instant suffisamment minime pour que tu passes outre. Tournant le dos à cet oiseau de malheur, tu avales la distance qui te sépare des arbres.

Il a tout dit : je viens de renaître, je suis perdu, et entouré de gens qui ne comprennent pas vraiment. Oh, Nadeshda est parfaite et m'aide, mais le reste de ma famille – je ne parle même pas d'Alas – c'est pas ça, en terme de soutien.
Donc ?
Donc quand il s'éloigne, au lieu de jouer au prince froid qui renifle en disant qu'il s'en fout et qu'après tout les sentiments c'est pour la valetaille, je vois rouge. Parce que moi non plus je ne voyais pas nos retrouvailles comme ça, et que je ne laisserai pas nos natures – très conflictuelles maintenant, j'admets – se mettre en travers de ça.
Par le fait, je lui cours après.

« REVIENS ICI ! »

Empereur dans sa stalle lève le nez dans un hennissement étonné, alors que moi je cours après cet Alfe de malheur dont je m'estime presque aussi trahi que par mon cousin. Il n'en a pas fait le quart – je veux dire il n'a pas tenté de me tuer et je lui en sais gré – mais s'il m'abandonne maintenant, je flanque le feu à la forêt.
Je suis enragé depuis que je suis revenu, aiguillonné par la douleur d'anciennes chairs mortes calcinées, et je ne sais pas quoi faire : ça fait trois bonnes raisons pour être encore plus imbuvable qu'avant, et j'étais champion olympique de ma catégorie. Donc je cavale après l'Alfe, sans mettre le feu à quoi que ce soit je tiens à ce que ça soit noté.

« Tu as pas le droit de m'abandonner, et aucun droit de me laisser me débrouiller. Je t'ai attendu, j'ai pas bougé de ces putains d'écuries que j'ai manqué de foutre en cendres mille fois parce que je t'attendais alors maintenant, REVIENS. Je ne veux pas me débrouiller tout seul, je suis juste perdu, et je compte sur toi pour m'aider ! »

Je galère dans des sacrées noms du Tsar de branches, manifestement j'y vois moins bien en vision nocturne que lui, et j'ai un juron de dépit.

« MOI AUSSI J'AI DES SENTIMENTS, MERDE ! »

Une chouette s'envole, semblant comprendre que c'est pas le moment de rester là.

L'ordre fuse et ça faisait très longtemps qu'on ne t'en avait pas donné à vrai dire. Pour autant tu ne te retournes ni ne reviens en arrière, fatigué de devoir gérer ces broutilles quand la ville menace plus que jamais de s'écraser sur elle même. Les arbres, dérangés dans leurs mouvements nocturnes, grincent autour de toi comme des créatures de cauchemar tandis que tu t'enfonces plus encore dans la forêt avec la parfaite consciencieux qu'il est capable de la réduire en cendres.
Tu finis par trouver l'arbre qui convient et entreprends de virer tes fringues pour faire corps avec son écorce centenaire.

-Je t'interdis de prétendre que tu te souviens de ce qu'il s'est passé avant ta mort et d'avoir le culot derrière de dire que je t'abandonne. Qui a fui derrière, hm ?

Tu fais passer ton tee shirt et ta veste par dessus ta tête et bientôt le reste de tes vêtements rejoint le sol de feuilles sans que le froid d'automne ne semble s'accrocher à ta peau désormais nue.

-Maintenant tu m'excuseras mais j'ai faim. Prends ton mal en patience et arrête de gueuler. Et si tu oses foutre le feu à une feuille de cet arbre…

Tu cherches une menace qui ne vient pas.

-Eh bien c'est que tu ne vaux pas mieux que ceux qui t'ont tué indirectement.

Sans lui laisser le temps de répondre, tu pénètres le tronc de l'arbre jusqu'à ce que ta silhouette y fusionne.

Il a une telle insolence que ça me coupe le souffle, à vrai dire, et il en profite honteusement pour disparaître au creux d'un arbre stupide. J'en lâche ma cigarette pour tenter de griffer le tronc, parfaitement en colère, en lui ordonnant encore une fois de revenir ici-là-maintenant-de-suite.
Bien sûr ni l'arbre ni Niilo ne répondent, et les feuilles bruissent comme pour se foutre de ma gueule. J'ai bien eu envie de flanquer le feu à cette forêt de malheur, mais je dois avoir des restes d'humanité parce que rien ne vient hormis des larmes de rage et d'impuissance : il faut savoir que je suis très mauvais au jeu de prendre mon mal en patience.
Surtout quand le mal est un feu intérieur dévorant qui ne s'arrêtera jamais jusqu'à ce que je meure de nouveau.
Je commence par faire les cent pas en occupant les minutes avec les clopes fumées et allumées de claquements de doigts. J'ai aucune communication avec ces idiots d'arbres et encore moins au vu de ma toute nouvelle condition, mais il me semble qu'ils se hissent plus haut en manière de peur. C'est vraiment stupide un arbre parce que je ne leur ferais rien, toute mon attention concentrée sur ce fichu Alfe qui a été se planquer au creux de leurs racines ou que sais-je.

Les chevaux ont dû se rendormir depuis pas mal de temps dans leur écurie, et moi je tourne toujours en rond. Mon corps nerveux et son inépuisable énergie-brasier finit par lâcher l'affaire aux petites heures du matin.
Comme un chat abandonné je me suis calé sur les fringues laissées au sol de Niilo, et c'est là que je sommeille d'un œil en attendant qu'il daigne être rassasié, suffisamment calmé pour dormir au moins un peu, sans avoir le temps d'imaginer ce que je vais faire quand il va ressortir de là pour lui montrer – haha ! – de quel bois je me chauffe. Je me réveille parce que j'ai mal absolument partout, forcément, jette un regard noir de colère à l'arbre qui a avalé Niilo il me semble il y a mille ans, et me redresse...
Et prends toutes ses affaires avant de rentrer à l'écurie.
Fait chier, j'vais dormir dans le canapé du club house, ça sera mieux ! Et oui avec ses fringues, ça lui fera les pieds.
Est-ce que je me demande ce qu'on me fera si on me trouve avec un uniforme pas à ma taille du tout d'un garde du palais ? Non, tiens, il s'agit de moi, hé. Il a une telle insolence que ça me coupe le souffle, à vrai dire, et il en profite honteusement pour disparaître au creux d'un arbre stupide. J'en lâche ma cigarette pour tenter de griffer le tronc, parfaitement en colère, en lui ordonnant encore une fois de revenir ici-là-maintenant-de-suite.
Bien sûr ni l'arbre ni Niilo ne répondent, et les feuilles bruissent comme pour se foutre de ma gueule. J'ai bien eu envie de flanquer le feu à cette forêt de malheur, mais je dois avoir des restes d'humanité parce que rien ne vient hormis des larmes de rage et d'impuissance : il faut savoir que je suis très mauvais au jeu de prendre mon mal en patience.
Surtout quand le mal est un feu intérieur dévorant qui ne s'arrêtera jamais jusqu'à ce que je meure de nouveau.
Je commence par faire les cent pas en occupant les minutes avec les clopes fumées et allumées de claquements de doigts. J'ai aucune communication avec ces idiots d'arbres et encore moins au vu de ma toute nouvelle condition, mais il me semble qu'ils se hissent plus haut en manière de peur. C'est vraiment stupide un arbre parce que je ne leur ferais rien, toute mon attention concentrée sur ce fichu Alfe qui a été se planquer au creux de leurs racines ou que sais-je.

Les chevaux ont dû se rendormir depuis pas mal de temps dans leur écurie, et moi je tourne toujours en rond. Mon corps nerveux et son inépuisable énergie-brasier finit par lâcher l'affaire aux petites heures du matin.
Comme un chat abandonné je me suis calé sur les fringues laissées au sol de Niilo, et c'est là que je sommeille d'un œil en attendant qu'il daigne être rassasié, suffisamment calmé pour dormir au moins un peu, sans avoir le temps d'imaginer ce que je vais faire quand il va ressortir de là pour lui montrer – haha ! – de quel bois je me chauffe. Je me réveille parce que j'ai mal absolument partout, forcément, jette un regard noir de colère à l'arbre qui a avalé Niilo il me semble il y a mille ans, et me redresse...
Et prends toutes ses affaires avant de rentrer à l'écurie.
Fait chier, j'vais dormir dans le canapé du club house, ça sera mieux ! Et oui avec ses fringues, ça lui fera les pieds.
Est-ce que je me demande ce qu'on me fera si on me trouve avec un uniforme pas à ma taille du tout d'un garde du palais ? Non, tiens, il s'agit de moi, hé.

Ma jument alezane, qui a le plus joli profil du monde et d'adorables oreilles mobiles qui annoncent un sang chaud et donc, une tonne de conneries dans un concentré d'équidé, sursaute et lève la tête dans son box. J'ai rien entendu, mais le fait qu'Empereur se redresse lui aussi signifie qu'il y a bien eu un truc c'est juste que j'ai des sens peu aiguisés rapport à eux. C'est con ça me servirait parce que j'ai bien l'impression d'être devenu une proie au cours des derniers événements. Je me relève de ma botte de paille – ah on est dans une écurie hein, c'est pas le palais Kourakine de la perspective de la Neva ici – et vais voir prudemment, prêt à cramer la gueule du moindre intrus. Ça serait très, très con. Et ça serait pas la première chose très, très conne que j'aurais fait dans ma vie.

« Niilo ! »

Mais il était dans son arbre lui, qu'est-ce qu'il fout étalé par terre en plein milieu du chemin ? Comme j'ai le cœur vraiment trop sensible pour un noble – c'est ce que dirait ma mère, quoique ces derniers temps elle pense surtout à s'indigner que j'ai eu le mauvais goût de mourir et de pas rester décédé... – je me précipite pour l'aider. Oh putain sa peau est glaciale, et si je sais que j'ai considérablement augmenté en température corporelle depuis que j'ai claqué – j'ai toujours eu l'esprit decontradiction... –, je crois que ça n'est pas la seule explication.

« Niilo, tu m'entends ? »

Il n'a pas trop l'air. Je soulève sa masse de cheveux, presse les doigts contre ses lèvres, ses yeux,dans son cou, tout pour essayer de le réchauffer. Quelle chance que je produise une chaleur de forge.

« Me laisse pas tomber chéri », je marmonne – supplie, concentré, me drapant sur lui.

« Je t’entends. »

Gêné par ton sang qui afflue brutalement à la surface de ta peau après s’être animé dans tes organes, tu repousses Alyosha du bout des doigts qui sont tant et si bien engourdis que tu ne parviens pas à savoir si tu le touches vraiment où si tu brasses de l’air. Ta langue te semble terriblement lourde tandis que tu essaies de parler, et des lumières blanches dansent devant tes yeux.

« T’es lourd... »

La chaleur qui émane de lui est dans un premier temps extrêmement douloureuse ; elle te semble brûler à vif ta chair comme elle a carbonisé la sienne au Théâtre le mois dernier. T’es en train de crever ou pas du coup ? L’incertitude est aussi agaçante que fatiguante.

« Il faut que tu m’emmènes un peu plus loin. »

J'ai une espèce de gloussement de soulagement quand il me répond, ne comprends pas vraiment ce qu'il tente de faire, et finis par capter que je dois le gêner au vu de son commentaire. Moi, lourd. N'importe quoi, vraiment. Je me décale, me redresse en observant la forêt parce qu'il me semble avoir entendu un bruissement étrange qui ne me dit rien qui vaille.

« Oui », je réponds d'une voix serrée par l'angoisse, une manifestation assez habituelle quand on me connaît. « Aide-moi, je peux pas te porter tout seul. »

Il a l'air en sale état et un frisson glacial me mord la nuque quand je passe son bras autour, et je me demande avec un rien de panique s'il va me crever entre les pattes pile au moment où je l'ai retrouvé ; j'ai passé un mois à rager et m'indigner de ma nouvelle condition et il n'y a que maintenant que je me rends compte qu'il m'a manqué.

« Tu veux que je t'approche d'un arbre, qu'on rentre dans l'écurie ? »

Je serre les dents pour supporter son poids, ce qui me fait avantageusement fermer ma gueule.

Tu aimerais franchement qu’il lise dans ta tête mais lui faire parvenir tes pensées te prendrait plus d’énergie que simplement les lui confier à l’oral. Ainsi, tu te colles contre lui, t’abreuvant de sa chaleur qui si elle est infernale est tout juste suffisante compte tenu de ton état.

« Ramène moi dans l’écurie, cette forêt est pourrie, je n’en tirerai rien. Il faut que j’en trouve une autre, mais les plus proches sont... »

Tu soupires : loin et difficilement accessibles à pied dans ton état. Est-ce que tu vas vraiment mourir comme ça, à ne pas pouvoir te nourrir parce que tu es en fuite et que l’hiver vient ?

« C’était pas la meilleure idée du monde de filer avec mes fringues. » finis-tu par souffler, t’affalant sur son épaule alors que l’odeur de la paille et des cheveux t’indique la proximité des lieux.