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 le coeur barbelé | oda


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Orphédia Bellavance
RULE THE MONSTERS WORLD
Orphédia Bellavance
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le coeur
barbelé


Bohème.
Froid grignote les artères, tandis que la foule se presse. Matin de fièvre glacée où les angelots chantent aux passants, s'ébrouent plumage pour attirer l'oeil des vieillards qui lanceront quelques miettes de pain. Sur la place gravée de blanc, les âmes entrent et sortent de scène, théâtre éphémère de rencontres anonymes, de regards inféconds qui ne laisseront que l'émotion terne. Seulement l'audace d'un couple, lové sur un banc, qui s'émancipe des actes mornes, contemple la cacophonie silencieuse sans y attacher quelconque importance. Bal où ils sont seuls à danser.

Sur le tableau abstrait, une Dame toute de Noir vient arpenter les sillages blafards. S'extirpant à la cohue désépaissie, le trench s'ébroue sous l'effet du vent du Nord, si bien que les doigts se serrent, prêchant chaleur entre eux. Elle pénètre, quelques minutes plus tard, dans la gigantesque Bibliothèque d'Etat, qui l'accueille d'une chaleureuse vague de brûlant mêlé d'odeur de bouquins imprimés la veille. Tsunami qui lui caresse la carne. « Orphédia Delacroix. Je voudrais accéder à votre salon privé. » l'entend-t-on demander au réceptionniste. Une carte lui est confiée, permettant de déverrouiller les quelques salles réservées à une élite de la société.

Salons privatisés où elle va souvent séjourner. L'âme jonchée de phrases lues dans milles pages, Orphédia a toujours trouvé refuge entre les lignes des grands auteurs d'autrefois. Là où elle est née, la littérature a toujours été un art auquel on prend goût, comme grand cru, qui se savoure. Et c'est en tant qu'effigie du raffinement qu'on la guide jusqu'au petit salon. Tel caveau loin des regards, elle a l'habitude d'y être seule. Rares sont les âmes ayant opportunité de venir séjourner par ici. Plus rare encore de se croiser même jour, même heure.

Le plus petit salon se veut gratifié de pages ancestrales. L'odeur change immédiatement, fait crépiter les particules d'une encre imprégnée jadis, noir dégarni, plus semblable à des cendres. Elle a caressé nombreuses couvertures, ici, des après-midi entier, à conquérir les esprits d'auteurs enterrés. « Je vous remercie. » Le voyageur rebrousse chemin, laisse la Colombe atterrir dans ses quartiers d'un soir. En déposant ses affaires sur l'un des sofas tout de cuir vêtu, elle remarque le bruit d'une page qui se tourne. N'est-elle donc pas seule ?

Avec le plus respectueux des calmes - car nul ne doit importuner une âme plongée dans un livre, Orphédia s'émancipe de ses biens et se dirige vers l'étagère dont elle dévore les versets. Poésie française, sa luxure, son péché. C'est à cet instant, cependant, qu'elle entrevoit l'âme voisine, doucettement nichée à sa gauche, entre deux bibliothèques, lieu qu'elle apprécie entraver d'habitude.

Mais ce n'est point l'idée de devoir partager l'intimité étrange de deux lecteurs, ni même la pensée de devoir délaisser sa précieuse place qui entache soudainement son coeur.
Tambour sous les côtes.
Djembé sous la chair.
Impossible !
Trônant à quelques pas d'elle, c'est toute la Norvège qui coule la France. Sans un regard, sans un égard, Orphédia est touchée d'un trait sec et droit, en plein endocarde. Le monde... s'arrête et se tait. Quelques secondes à peine où elle ne peut détacher le regard de la beauté funeste, celle qui a dévasté l'âme blanche, greffons d'une idylle ancienne qui tourmentent autant qu'elles enchantent.

PAF.
Baudelaire à terre, aussi renversé qu'elle, réclame toute l'attention dans le bruit final de sa chute.
L'écho attire l'attention. Les paupières dansent un instant. Les oeillades se croisent.
« Oh, excusez-moi, je... » s'exclame-t-elle dans un accent français si reconnaissable.
Que se passe-t-il dans sa tête ?
Le squelette s'abaisse, ramasse la lecture hebdomadaire et offre un sourire.
Douceur calfeutrée sous le portrait d'une âme soudainement endolorie.
« Je ne m'attendais pas à avoir de la compagnie. »
Mensonge erroné, combien lui en servira-t-elle ?
Jusqu'où ira-t-elle cette fois ?
« Chose rare. »
Euphorie du corps qui réclame soudain davantage.
Parle !
« Je pensais être seule à venir ici. »
Maladresse, encore une fois. La manipulation n'est-elle pourtant pas la damnation de son berceau ? Oda aurait-elle fait trépasser l'apprentissage d'un seul revers de pupilles ? Orphédia secoue finalement la tête. L'incompréhension lui broie l'échine. Ressentis s'oppriment dans son petit corps, asphyxient la raison.
« Pardonnez-moi, je vous ai vraisemblablement dérangée. »
Orphédia s'éclipse derrière les bibliothèques, où elle s'immobilise, serre Baudelaire tout contre sa poitrine. Le souffle est contrôlé, une minute. La contenance tente de reprendre sa place originelle. Et c'est finalement la joie qui s'accorde en première émotion derrière désarroi. Joie que de recroiser l'être chéri. Joie que de l'observer. Joie que de lui parler. Joie que de se sentir regardée. Mais joie combien de temps restera ?

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Pando
  Mar 16 Avr - 9:57
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Oda Tolma
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Oda Tolma
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le coeur
barbelé


La sylve.
Épaisse et criminelle.
Pétioles, cambium et chlorophylle.
Les odeurs mutilent dans la parade du faune égaré.  De soie et d’or, d’ébène et d’ophite, cristal de chair tourmente le panthéon des lettres. D’un parfum sauvage noué à son galbe, du tonitruant pinacle de ses soyeux arpions sur l’antique granit. Agressif, sémillant. Ô monstre ô démon, papillon noir s’amignote sous la sombre voûte, attire mamelles d’attention. L’orbite des curieux oblique, troublés par Cybèle, grisés par agreste essence, émoustillés par le roulement des hanches. L’impérieuse amazone déchaumée de ses scandinaves forêts, dégueulée dans l’infernale urbaine. Et à ses côtés, l’immuable, la nuit gorge le sillage de Madone. Une truffe humide, des onyx vifs et des chicots récurés des derniers ichors, cyon pleure moricaude toison dans l’houache de Skadi. Ça hogne et s’humecte ratiches au soupirail des tourtereaux.

« Fenrir… »

Possessif. Jaloux.
Au truculent écho, cerbère s’érode contre guiboles, froisse mélanique dentelle. Le mignon... Doux néant, noir carat flanqué dans la symphonie de ses pas. Dyade serpente les couloirs de l’alme sérail jusqu’en son intime giron. Le salon privé, la tanière des chevalières. Poignée de rupins ayant liberté de s’exhumer dans l’ergastule des raretés. Boudoir familier côtoyé par trois fois cette semaine. Alors, c’est d’une axiomatique ardeur qu’elle s’impatronise dans clarté mystique, dans flammes fantastiques. Tungstène boucane entre layons de cuir, mollarde photons. Les angles rayonnent de bruits morts, de poussière éternelle. Seule. Elle et le silence. Couronnée de livres, de vieilles vanités et de moribonds joyaux. Trésors dans parchemin, arme dans foliole. Le Savoir. N’est-il plus redoutable rondache ?

Des heures menottée à cheptel d’Atlas, la gourmandise traînarde, la crampe aux os. Drainée de quelques volitions, elle dévore. Des heures à rouler des mécaniques, gringotter cantiques, flagorner canin, la pupille enchâssée dans l’encre immortelle.

Et pourtant.

Un bruit.
Une présence.
La Solitude s’éventre.
Un soupir passemente la voûte des lèvres. Quelle heure est-il ? Dans la beuverie d’un livre sur folklore et traditions moscovites, les agates miroitent vers silhouette dans un térébrant visum. Bourgeoise de son âge, vétuste beauté. Dame Blanche l'ignore nichée dans les murs, le réalise dans un tonitruant écrin. Un éclair, un sursaut, flambeau vivant. Oda admire la surprise, déguste la maladresse, sourit à l’escapade un peu gauche. Quel étrange bout de muse... Un écrin d’Ouest qui mouchette torpeur sous cage osseuse.

Et Fenrir ?
Un juron, une exclamation croasse dans un angle du quartier.
Cariatide se débouque jusqu’à Penaude, houspille molosse ouatiné sous jupon, damasquiné entre beaux cuissots.

« Fenrir! »

Norvégien sur linguae comme strident oriflamme. Sévère et doux, semonce burine feu sacré du Coquin terré contre Séraphique. Fort heureusement, touffu libère mousmé pour rejoindre l’Orgueilleuse, qui effeuille l’apex du coco d’une caresse libellule.

« Veuillez le pardonnez, c’est un Casanova »

Et il a bon goût... Russe nielle la péninsule chaude de son gosier. Une idyllique intonation, une maîtrise parfaite d’un nouveau patois. Oda et l’aisance des langues.  Et elle chaule cariatide d’une sémillante autopsie, s’auréole d’une lymphatique curiosité. Remarque Baudelaire entre paluches. N’oublie l’accent ébruité plus tôt...

« Nostalgique de votre pays ? »

Une Française à Moscou ?
Pas moins ébouriffant qu’une Norvégienne.
Une idée soudaine minaude dans cortex, saboule neurones.  Ô morneté, ô rêves morts. Pourra-t-elle s’en soustraire ? Se déraciner d’un rumen de fadeurs qui bercent et exacerbent depuis dernières cuvées ?  

« Connaissez-vous bien la ville ? »

Volutes d’allumette, vomitoire de glamour. Léonin octave grignote suçoir. Et elle avance la Dominatrice, comme Ondine sur Léthé, comme Harpie dans Céleste. Livre en main, chien aux basques, Gorgone dégobille empyreume sylvestre dans l’étroite rangée. Délicieuse pestilence, immuable effluve. De Chêne et de Pin, de Lilas et de Coquelicot. Depuis toujours, à s’ouvrager dans les pittoresques boyaux comme fieffé ostrogoth, bucoliques senteurs poulopent le long de l’échine et peinturlurent carogne d'un sauvage baume.

« Je cherche un guide »

Roucoulement.
Malicieuse croquade.
Grimoire rangé parmi d'autres.
L'Audacieuse  s'endocyte au seuil de l'égide d'une indifférence corrompue. Bielles se croisent contre poitrine.

« De chair humaine »

Français empapaoute goulot sans préavis.
Langue ancienne. D’un igné jadis. D’un passé nostalgique.
Et elle ignore Vérité sous le Masque.
Croit en l'inconnue, l'absolu mystère.
Quête distraction.
Jeu grisant.

N'est-ce pas l'ambition à l'exode?
Le caprice à l'exil?
Loin des mornes cantons, loin des montagnes creuses de sa chère patrie?
Ressusciter flamme? Sucer richesses d'ailleurs?

Nymphe musse t'elle pécules sous étoffes?
Quelques opulences brillant comme diamants au soleil? Comme bague à son doigt?


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Pando
  Mer 17 Avr - 22:41
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Orphédia Bellavance
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le coeur
barbelé


Ange diabolique de nuits salées, séjourne dans le salon privé comme déchu d'un ciel étoilé où Orphédia n'aurait pensé la contempler. Longeant les murs de la bibliothèque, l'insidieux passé attend son heure pour reposer chagrin et colère sur la carne, imprégner les veines d'un foutoir infernal, tandis que la sépulcrale statue n'entrevoit encore que l'incommensurable joie de recroiser l'âme-amante. Immobilisée par l'incompréhension d'une tangibilité étrange, elle se demande secrètement si le hasard aura remis Oda sur son chemin pour mieux mettre en évidence l'appel d'une gangrène ventriculaire, berçant les idéaux d'une dualité utopique, fermentant les tendresses enfantines sous la couenne. Compréhension incongrue du destin qui rameute l'une et l'autre encore une fois, mais dont seule elle a conscience. Fils du marionnettiste dans les paumes, crèvera-t-elle l'abcès ou gardera-t-elle secret ?

Secondes s'effritent finalement lorsque l'énorme chiot vient se poudrer les naseaux des parfums français, flirtant avec la robe d'un noir printemps. Surprise, Orphédia se détourne. Aucune offense, bestialité l'emporte, l'animal est innocent, seulement contrit par l'instinct primitif, celui de méticuleusement étiqueter les êtres. Fenrir, du doux nom hérité, perditions norvégiennes entre les papilles d'une Déesse Glacée, tortionnaire de sa vie, Pandore de son esprit. Les émois se distillent dans les veines, font trépasser les synapses, qui ne communiquent désormais que la retenue.

« Il ne passe pas un jour sans que je lise l'une de ses oeuvres. »
Emissaire de ses livres, exemplaire datant de décennies auparavant dissimulé dans l'antre, Orphédia clamerait épousailles à l'élu si elle avait vécu dans ses pas. Seuls les échos d'un lointain, pourtant, qui semblent faire chavirer le navire, océan déliquescent emportant l'âme aux quatre vents. Baudelaire, pour toujours, Baudelaire, son Amour.

Question l'oblige à se malmener. Ne point paraître sotte, surtout, et ne point dévoiler trop. Mystique mystère, la Gorgone Blanche se contente d'un léger sourire, tandis que première information vient déverrouiller coffre aux trésors pillés. Moscou, depuis peu, mais pourquoi ? Orphédia, l'appétence indignée, se tourmente de questions indélébiles. Contemplations. La Belle Bête, la Proie Prédatrice. Les arêtes du visage sont dessinées dans l'âtre du coeur. Magnificence miroitant sur la chair, majesté flottant sur les os, Oda adolescente n'est désormais que flamboyante mélopée, Reine couronnée des charmes d'un temps goût mercure.

« Pas aussi bien que je le souhaiterais, mais j'imagine que je la connais davantage que vous, à en juger par votre demande implicite. »
Marionnettiste reprend peu à peu sa contenance et se rattrape aux fils qui érigeront un jour l'automate. Le regard du Requin rappelle un autrefois qui retourne les reins, noie les organes. Intérêt, envie, caprice. L'apogée d'une curiosité maladive, saupoudrée de luxure apprivoisée. Mine d'or des entrailles. Jalousie clamse au loin, fait signe de la main, d'un retour présagé prochain. Elle reviendra. Audace mise en déroute par les parfums enivrants d'une chair goûtée trop longtemps auparavant, et dont elle avait oublié les effluves.
« Seriez-vous nouvelle invitée de cette étrange patrie ? »
Depuis quand ? Et pourquoi ?
Recherche maladive.

Crève le coeur, visage, parfum, cadavre, bouche, oeillade et prestance franchissent les limites de l'espace vital, viennent s'abreuver de l'aura de la Dame, abeilles encerclant la fleur. Gronde les veines, Orphédia fait preuve de toute son obstination pour préserver le portrait droit.
Souviens-toi l'innamoramento.
Souviens-toi l'instantané, le navire échoué.
Souviens-toi l'étreinte immergée.

Idéaux d'accomplir même méfait viennent bercer l'âme. Risible.
Sourire étoffe le minois, enjolive le portrait, alors que venin charcute les tripailles, cherche à faire flancher la carnation. Chair contre chair, c'est la prostitution promise, Oda croque le vice sans prévention aucune. Orphédia ne la connait que trop bien pour ignorer l'appel de la fille de Yarilo.

« J'ignore si ces deux domaines seraient très compatibles. »
La France s'extase contre la Norvège, éviscère le peu d'espace qu'il reste, fait fermenter l'obscène sous la pupille dilatée. A l'ancienne proie, nouvelles facultés, nouveaux pouvoirs, apprentissages de mille ans pour mettre à genoux l'agneau et le loup. Pommette flirte avec la mâchoire, guide la mélodique opalescence jusqu'au tympan voisin. Odeur de la crinière fait péter les reins d'ivresse.
« A moins que vous ne souhaitiez entrevoir que les recoins les plus sombres de Moscou ? »
Images des étreintes potentielles se noient dans le cervelet. Mais Orphédia les chasse, fort, loin, à jamais. La Madone se contente de s'éloigner par la suite, délaisse la réciprocité chaleureuse. Extrême à extrême, appétence et indifférence se succèdent comme un tango rougeoyant, danse frénétique où elle sait l'Impétueuse particulièrement douée.
Courtise-moi comme autrefois.
Et tandis qu'elle dépose ouvrage sur table basse qui orne salon, elle prend soin d'offrir aux yeux inquisiteurs toute la vertigineuse chute des vertèbres.
Objet des malices, muse des frénésies.
Jusqu'où iras-tu, cette fois ?
« Dois-je conclure que votre compagnon a hérité de votre caractère de séductrice ? »
Casanova de mère en fils ? Orphédia termine finalement sa course sur le petit sofa trônant dans la pièce, sans délaisser un seul instant la jumelle.
« Ou est-ce la première fois que vous tentez de séduire une femme dont vous ignorez tout ? »
Tout, jusqu'au prénom.
Tenter, pour faire prôner frustration, pour faire germer l'once de défi.
Appâter la Murène jusqu'aux abysses de clarté.

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Pando
  Jeu 18 Avr - 11:09
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Oda Tolma
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« En effet »

Trois jours.
Moscou si neuve, si anonyme.
Urbaine des mystères, stroma des arcanes. Une forêt de briques et d’ardoises qu’elle effeuille, chatouille de caresses incertaines.

« A l’ignorance, la pratique s’impose »

Fredon suave.
Adage viscéral.

Pudibonderie ou chatterie ?
Teinte d’une réponse, hardiesse étrangle charade. Or contre Plomb, blonde contre brune. Protéines  s’achancrissent sous l’écorce. Parfum bourgeois, petrichor de bonnes manières. Succulence des épidermes qui patinent. Bajoue contre masséter, buste contre corsage. Les haleines, les remugles se marient dans un pathologique fumet. Mitose d’une fieffée touffeur entre les cuisses. Depuis quand n’a-t-elle courtisé, sans tenue, sans apparats ? Trois cuvées d’anorexie. Mystique oranger. Phagocytose du plaisir, des envies. Lassitude sous poussière fourbue. Des amants balayés, des courtisanes chassées de l’auguste pubis.  Pourtant. Moribonde ressuscite sous carne flambante, attisée, cognée par féline. Est-ce le changement de contrée? Elle pourrait sacrifier torpeur le temps d’un baiser, d’une baise rapide. Mais l’hélianthe s’étiole trop tôt, trop vite. Frimas comble néant et gorgone s’étire tous azimuts avant d’échouer sur trône de cuir. Diablotine fanfaronne, ronronne palabre, mine question.

Un sourire carnassier, un orbe sybarite.
Où croyait-elle filer ainsi ?

« Quelle réponse vous plairait-il d’entendre ? »

Indolente, capiteuse.
Hédoné bourgeonne de cage osseuse.
Délaisse les ombres pour rejoindre carne sous poudreuse artificielle. Une corolle de blancheur sous ampoule. Est-il plus mirifique fresque en cette pièce ? Une étreinte convoitée par chair vorace.  C’est pourquoi elle foisonne jusqu’au seuil de la tentation. C’est pourquoi elle courbe vertèbres, enroule la nuque et concasse volubile labre d’un Baiser d’Or. Sans agrément, sans dispense. Un goût de mandarine mouille, infeste papilles. Péché mignon, fruit chouchou depuis juvénile cueillette. Babines pressent et oppressent un instant fugace, le temps d’un mirage. Dominante. Et elle libère ménade et lèvres rougies, la disette nullement rassasiée, la crampe aux reins.

« Aimeriez-vous être première, unique et illustre ? »

Mensonge, bien sûr.
Buée chaude effleure museau.
Grâce lorgne, dissèque Beauté. L’imagination besogne, laboure calice à ce qui pourrait être. Une peau douce et fruitée, tendre et fragile.  Qu’il doit être délicieux d’y croquer, comme le péché originel, le fruit défendu. Pourra-t-elle ? Voudra-t-elle ? Dans l’horizon noir et décharné, au méli-mélo des semences et des couinements.

« Ou dernière d’une oblong liste ? »

Mensonge, encore.

Invitation.
Proposition.
Promesses vertigineuses, à l’abri des pupilles, des secrets éventés. Sous cieux noirs, sur granit immuable, carogne entre cuisses, penchée, décolletée, lorgne avec appétence Vénus enjôleuse.

« Un mot et je disparais. Un mot et je vous repais »

Prête à s’envoler.
Prête à vérignoler.
Tout dépend de la rupine oiselle.
Peu familière à forcer. Une seule parmi tous, un cœur pris, soumissionné à ses envies. Theresa était unique. Qu'est devenue la Belle, qu'est devenue l'Amoureuse? Passé fossile.


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Pando
  Dim 21 Avr - 18:30
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Insidieuses louanges émoussent les os, lorgnent le squelette pour effriter les restes. Qui Proie, Qui Prédateur ? L'émoi des songes fermentés, ébouillantant les chimères cérébrales, cacophonie de rixes des putains, les rêveries cognent le moteur implosé, créent collapsus d'un jadis avorté. Orphédia, Theresa, Theresa, Orphédia, juxtaposition des vertèbres. Qui est-elle ? Qui veut-elle être ? Un peu l'une, un peu l'autre. Ni l'une, ni l'autre. Seulement monceaux d'apparats qui enterrent le minois. Réponse, quémandée. Un peu oui, un peu non, l'épilogue des étreintes sur la stèle, les cages thoraciques qui éventrent le tombeau.

Te souviens-tu le palpitant piétiné ?

Mortelle luxure, la lame brune exhibe ses phéromones au rythme d'une danse dont elle désire domination. Prédatrice réclamant la charogne bouffée par les âges, Oda perpétue le vice à même les pores de son cuir. Lacérations de l'apophyse, les fragrances de baise sauvageonne chatouillent les synapses, la poésie des angelots s'échappe. Interdits écrasés, canonisés par les mains baladeuses, les oeillades merveilleuses. Rappel aux suées d'hier, pétant boyaux sous viscères. Baiser noir, le poison sur le bord de la bouche, creusant lentement les tranchées d'une guerre à renaître. Les chairs exquises sont contemplées au-delà des labres, la gorge sèche goûterait la langue, s'abstient du geste traître, du sursaut instinctif.

Les cellules grises combattent vasopressine, dopamine et ocytocine. Confiture de carmin parasité par l'obscène. La mémoire envoie quelques échos de sort funeste, de sombre peste, venue d'un ailleurs qu'elle aimerait éteindre sur-le-champ. Ignorer l'appel qui brûlera venelles corporelles. Incendie calcifié, mais les braises ne s'épuisent pas.

Sourire sur le portrait, taquineries vengeresses. Le poignard dans la paume, prête à disséquer la voisine d'un coup fatal.
« Voleuse. »
Voler la bouche, voler le corps, voler le coeur.
Que lui prendras-tu de plus ?
« Et menteuse. »
Ni première, ni dernière. Amante éphémère. Ne le sera jamais, même sous les allures de la Muse dans cercueil qu'est son corps. Les bras s'entichent, cependant, étreignent et serrent. Index fermente contre colonne, sculpte des cervicales jusqu'aux lombères. Comme autrefois.
Aimes-tu toujours cela ?
Elle envisage un instant de se laisser baiser là avant de ne plus jamais la revoir. Mais les cryptes, cependant, semblent arpenter le même cimetière. Elles se reverront.
Oda, son Inferno.

Tambour dans la poitrine.
Orchestre dans les artères.
Or sur charbon, Orphédia découpe la silhouette sous la sienne, étale meurtrière des reins sur le cuir. Cadavres se calfeutrent, et le vin bouillonne dans le caveau. Flirts des aimants buccaux, fait crever les chimères de quelques baisers contre les murets du gouffre.
« J'exècre par dessus tout n'être qu'un nom de plus sur une liste d'amantes... »
Les murmures se perdent, aspirés par le néant tortueux de la gorge désirée. L'épicentre cherche une seconde son semblable, fait gravir un échelon sous la pression des hanches, imite l'ébat des viandes tant idolâtré.
« N'être qu'une vague de plaisir éphémère... »
Jamais, Orphédia.
Peu d'amants, peu d'amantes, longtemps courtisés, longtemps désirés. Poésie des attirances, à crever sous les cajoleries pudiques avant de faire péter l'abcès d'orgasmes.
J'étais ton Baudelaire.
Tu étais mon Aglaé.

Que reste-t-il des karmas brisés ?
Les mirages d'une jouissance inavouable, contenue dans le baiser qu'elle offre, apex sur vermillon, papilles aiguisent les jumelles. Gorge saisie de suie exalte un soupir brûlant, témoin de l'Univers qui réclame Big Bang.
« Je n'offre mes faveurs qu'à celles qui les gagnent. »

Colombe s'envole, délaisse, à nouveau, la carne. Reprend contenance, cache le soufflet dans l'oesophage.
Plus vite, avant que le loup ne se relève. Madame saisit finalement ses affaires. Dégaine manteau sur épaules. Lance sourire enjôleur.
« Une réception aura lieue vendredi soir à l'Hôtel Moskva. Si vous souhaitez entamer cette partie... Peut-être m'y trouverez-vous ? »
Sourire et regard intiment le désir.
Viens jouer avec moi...
Elle n'est pas sûre, en sortant. Elle n'est pas sûre, en prenant rapidement l'ascenseur. Elle n'est pas sûre, en passant la porte. Elle n'est pas sûre en gonflant ses poumons d'air. Le cerveau tente de replacer les pièces du puzzle. De trouver un sens au déroulement des dernières dizaines de minutes. Méandres du cortex qui se disloque sous les balles silex.

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  Dim 21 Avr - 19:39
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Oda Tolma
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Voleuse.
Menteuse.
Et plus encore…
Biographie incomplète, puzzle troué d’adjectifs. Elle oublie l’assassin, la catin, la cruelle. Les abominations pleuvent tel adénome. Les défauts forment un nœud putride au ventricule dragon. Dans le plexus des immondes chimères, tribade se cambre, mollarde ovation, ferrailles de surprise. Python sur l’échine, phalange sur dorsale. Se creuse le râble, soubresautent néphrons, s'hérissent mamelons sous noiraude soutane. Hasard intime où Sybille s’empanne, où Vipère s’encapucine. Ressac satyre d’empholite qui boucane. Plaisir visible et criard. Oda s’étonne, se renfrogne. Débusquer canton érogène sans assavoir, miracle du néophyte ? Dans l’oxydation de ses airains, férue et cotonneuse, gorgone dépèce cotillon, cherche à débusquer la saloperie dans topazes. Mais cavalière devient jument, croupion contre cuir, fardeau sur cuissots. Et ça s’empale, conflue, s’émule sur Skadi. Comment ose-t-elle ? Ravir l’Impétueuse ! L’inféoder, l’opprimer. Position ectopique, soumission égrillarde. Acidose de baisers, nécrose des ovaires. Volgograd blettit sous fléau, halète sans vertu. Marasme culbute, riffaude la chair. Des paroles et des gestes. Une moiteur, un suaire rubis crayonnent Gorgone en rouchie. Mais viande se gasconne et chaleur avec, lui ôtant le fruition du pubis. Le corps en gibbosité palpite d’un éclair d’hédonisme. Trop fugace pour aboutir à jouissance, trop copieux pour s’en barbifier. Surtout, trop confidentiel, trop particulier pour oublier. Qui est-elle ? Joconde envolée comme labelle au mistral. Jamais jusqu’alors galantes et céladons n’avaient harponné si vite et sans prévenir le nerf de Méduse. Bacchique kief où trémulent les os, où rutile andrinople. Hémorragie de dédain et de fatuité. La crole au cartilage, l’entropie aux dendrites, les pensées se lacent et s’entrelacent. Ventricule pulse, organes convulsent. Depuis quand n’a-t-elle tremblé de Vie ? Gravats de mémoire, d’Aphrodite sienne, aux minauderies jumelles. Confusion, imbroglio martèle la tempe à l'esquisse d'amour passé. D'une artiste qui maîtrisait parfaitement l'art de son corps. La confusion hante sous l'épiderme.

Hôtel Moskva.

Information s’encroûte dans occipital.
Ca pue l’arnaque.
Il ne faut pas.
Cornée orbite jusqu’à totem. Bague au doigt. Rappelle-toi.
Il ne faut pas.
Muse latine vivifie. Sublime étincelle.
Il ne faut pas.
Ondine écartèle le marbre et plonge griffes dans couronne de plaisir. C’est exactement ce qu’elle a fait, sans connaître, sans réaliser les fléchettes vrillées dans le mille. Il ne faut pas. Pourquoi pas ? Une histoire de baise, une lutte de pouvoir. Elle a failli à première manche, elle, l’horrible sultane, déesse aux larges flancs. Une fable à corriger. Un trophée à rafler. Sous muqueuses champignonne Grande Tumulte. Sous ligaments laboure famélique prétention. Elle peut encore sentir... L’or qui ruisselle contre elle comme félon Archipel. Le goût des lèvres, le satin de peau, la chaleur du corps. Dans un cheptel de foutoir viscéral, Oda s’étire, endosse casaque, sifflote au canin, troublée et vaporeuse. Cerbère se débouque de l’ombre et froufroute dans les pas d’une maîtresse hagarde. Qu’allait-elle faire ? Bourrelée d’un opsomane appétit, démaillotée de néphalisme, elle brûle, elle s’émousse d’un feu sacré. Linguae claque, taloche contre palais. Fraisils sous nuelle, les pas volent et s’envolent à la suite de stimulante oréade, l’ambition toute tracée. Hotel Moskva ?     Judo de couennes en perspective.

END

everybody wants to rule the world
Pando
  Lun 22 Avr - 8:41
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