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 Passaggio pour fin de nuit (Daeho)


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Passaggio pour fin de nuitEvgenya & Daeho
 « It must be that old evil spirit so deep down in your ground. You may bury my body down by the highway side so my old evil spirit can Greyhound bus that ride. » ( Me and the devil )

Zamoskvoretchiye. C'est un peu comme si Moscou avait accouché de tous les vices possibles et les avait enfermés là, pour être bien certaine de les cacher aux yeux de la plèbe. D'aucun aurait pensé qu'il s'agissait plutôt d'un avertissement plus qu'éloquent sur les dangers et dérives d'une population laissée à l'abandon. De l'autre côté de la Moskova, on jetait des coup d'oeil circonspects à la silhouette incertaine des murs du quartier de haute sécurité. Evgenia se souvient elle-même être passée du côté de Kitai-Gorod, une pensée condescendante pour ceux que l'infortune avait relégués au delà du fleuve. La Russie tournait le dos à sa fille la plus indisciplinée qui étalait ses travers sous le ciel Moscovite, comme une fille de joie prête à vous alpaguer. Le garde en faction avait jeté un œil stupéfait à ses papiers lorsqu'elle s'y était présentée et une oeillade incendiaire de sa part lui avait fait baisser les yeux sans le moindre commentaire de sa part. Ce qu'elle allait y faire, il s'en fichait bien à vrai dire. Si on retrouvait son corps en charpie le lendemain, ça ne ferait qu'un cadavre de plus dans les frigo de la morgue la plus proche. Le seul inconvénient était qu'on allait encore lui demander un rapport parce qu'une petite oiselle sans cervelle s'était mise en tête d'aller frayer avec plus fort qu'elle. Il était moins difficile d'entrer ici que d'en sortir et partout où vous alliez, le mur de la honte était là pour vous rappeler que vous n'étiez rien d'autre qu'un prisonnier enchaîné à une geôle à ciel ouvert. Moscou avait gardé un goût certains pour la torture à long terme. La berline d'un autre âge l'avait déposée à l'angle d'une grande artère et Evgenia s'en était extraite sans un regard pour la carcasse de métal cabossé par le temps. Aucun chauffeur digne de ce nom n'aurait accepté de l'amener jusque là et tout plutôt que de passer pour une riche héritière venue traîner dans le quartier à bord d'un bolide hors de prix. Le club lui avait ouvert les bras comme à une amante qu'on aurait pas vue depuis trop longtemps. Le cerbère de l'entrée s'était effacé sur un murmure de sa part à une oreille trop distraite.

Accoudée au comptoir collant d'alcool et de désespoir, la jeune femme pose un regard indifférent sur les silhouettes se tordant sous la lumière épileptiques des éclairages. Drôle de représentation, offrande de chair à des regardes avides d'en voir plus et des doigts tremblants de l'envie d'agripper et de faire mal. Le dégoût un poing serré dans sa poitrine, elle laisse son doigt errer sur le rebord d'un verre à whisky abandonné là par un ivrogne allé se saisir de sa proie en tenue affriolante. Une main sur son épaule, un souffle écœurant contre sa joue.

«  Qu'est ce qu'une petite poupée dans ton genre fabrique ici ? Paraît que tu cherches du Raskovnik ? Tu devrais être sur scène ma douce, t'as pas besoin de tour de magie pour ça. »

Et Evgenia se raidit d’écœurement, les doigts crispés sur les parois poisseuses du verre. Puis une inspiration profonde, comme pour faire fuir la répulsion et se revêtir de son masque avant de se retourner. Il est aussi repoussant qu'elle l'a imaginé. L'haleine fétide de celui qui a trop bu et la transpiration lui collant au corps comme une seconde peau. Mais elle ignore son haut le coeur avec un pincement de lèvres avant de s'approcher de son oreille, lascive.

«  Tu ne le sais pas encore mais tu as peur. Comme jamais dans ta vie. Je suis ton plus horrible cauchemar. Maintenant va-t-en. »

L'effet est instantané. Avant même que son souffle chaud ne soit plus qu'un fantôme contre son coup. La main sur sa nuque disparaît. Il se recule haletant, la transpiration perlant sur son front et les yeux hagards. Quelqu'un tombe alors qu'il s'arrache à son étreinte et elle sent l'odeur poisseuse de la peur suinter par tous ses pores.

« Sorcière. »

L'accusation est morte avant d'avoir été entendue sous la rumeur des conversations et de la mauvaise musique. Mais Evgenia s'est déjà détournée de celui qui est à présent en train de fuir sans demander son reste. Sur son épaule, le fantôme de sa main est une sensation écœurante qui tarde à disparaître.  La brûlure du whisky une diversion bienvenue alors qu'elle vide le verre d'un trait. La potion d'oubli bon marché lui enflamme la gorge dans une parodie d'un souvenir qu'elle a enfoui depuis longtemps. Raskovnik. A la fois son juge, sa sentence et sa propre prison. Des dealer de ce poison il en subsiste peu à Moscou et elle a l'intention de les retrouver. Voilà pourquoi sa venue dans ce royaume de dégénérés et de causes perdues. Pour savoir. Qui, pourquoi, comment. Mais surtout pour faire payer. Elle a un compte vieux de plus de douze ans à régler et il est temps de passer à table.

 
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  Ven 1 Mar - 10:31
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Passaggio pour fin de nuit
Douceur de la nuit. Musique sensuelle et ambiance exquise enivrant la pièce à demi éclairé. Daeho vaque, s’active derrière le comptoir. Un an déjà. Un an déjà qu’il travaille ici et il commence à connaître cet endroit sur le bout des doigts. Se sent-il gêné pour autant? Par ces danses extravagantes, ce désir charnel oppressant chez la plupart de ses clients? Non. Il s’est habitué. Il n’en éprouve aucun dégoût, aucune gêne quelconque. Ses pas foulent rapidement le sol de ses chaussures et un sourire étire son fin visage, désireux de répondre aux attentes de la clientèle.

Oui. Lieu de débauche. Lieu de perversion. Les danseuses prennent un malin plaisir à se trémousser en haut de la piste. Elles sourient, se lèchent parfois leurs lèvres pulpeuses. Leurs gestes sont habiles et leurs regards intenses. Si intenses que les hommes les dévorent littéralement des yeux, tendant un bras pour glisser dans un décolleté plongeant, une liasse de billet fort bien généreuse.

Perversité. Érotisme répondant aux fantasmes des habitués. Pourquoi avoir choisi cet endroit, ce bar au goût dangereux de jouissance et de délectation? Parce que le jeune Oiseau de feu ne se voyait pas travailler ailleurs. Pas depuis l’incendie qui lui avait ôté la vie, le privant de sa nouvelle famille d’accueil. Famille d’accueil qu’il n’a toujours pas retrouvé depuis ce jour. Proches peut-être tué. Foudroyés par ces flammes maudites qui lui transpercent encore la peau, dans une mémoire sournoise et malhabiles. Il ne veut pas y penser. Pas maintenant. Son coeur se serre. Les battements de son coeur s’accélèrent et il passe ses doigts dans sa chevelure soigneuse pour les repousser en arrière. Ses études? Il les a longtemps abandonné, oublié. Facile pour un étudiant comme lui qui ne savait pas trop quoi faire de sa vie. Car il n’a jamais été de ceux qui ont une grande ambition dans la vie. Qu’on se le dise. Il n’est pas un érudit. Encore moins aujourd’hui. Le métier de barman lui correspond bien et c’est ainsi qu’il se livre à ses occupations, laissant ses problèmes, son traumatisme de côté comme se protégeant d’un mal qui le dévore pourtant de l’intérieur. Parmi tant d’autres, certaines oubliées.
“ Hey ! Sert moi de l’hydromel.”

La voix rauque d’un homme tintant à ses oreilles. Un froncement de sourcil devant son si peu de courtoisie.
“Et un s’il te plait, ça t'écorcherait la bouche pauvre con…”

Pensée muette. Remarque faite à voix basse pour ne pas l'offusquer. Seul inconvénient quand le client est roi et le “boy” : un simple serviteur. Prenant sur lui pour ne pas faire de bêtise, Daeho prend une inspiration. Un rictus étire ses traits d’oiseaux et il s’incline, légèrement. Il prépare silencieusement cette boisson spiritueuse, mêlant miel et vodka avant de le tendre vers le dit-homme d’une quarantaine d’année, aussi aimable qu’une pauvre mite.
- Voilà pour vous.

Oui. Secondes qui coulent, défilent. Minutes qui se ressemblent, s’assemblent quand soudain, son regard est attiré par ce qui se passe sur sa gauche. Une jeune femme, prise à partie par un client un peu trop éméché. La situation semble dangereuse, irrévocable et pourtant, elle arrive à le repousser. Facilement. Trop facilement pour paraître normal. Les traits du perturbateur change de ton, de visage aussi. Son expression se tend, se crispe et il recule, halète. Le mot “sorcière” tinte même à ses oreilles et il transpire, s’éloigne tandis que la jeune femme, elle, se détourne comme si de rien n’était.

Étrange.Oui, si étrange. L’asiatique suit la scène de loin. Cela attise sa curiosité. Lui qui ne va pas vers les autres aussi aisément. Quand il n’est pas dans le cadre de son métier bien entendu. Décide alors de s’approcher. Son regard se pose sur elle et sa langue claque doucement contre son palais, penchant légèrement la tête sur le côté. Oui, attiré par une attention toute particulière, il se poste face à la jeune femme, pose ses mains sur le comptoir. Puis il murmure, susurre de sa voix rauque dans une première phrase échangée. Banale au premier abord comme pour se protéger :
- Tout va bien par ici? Un autre verre peut-être?

Puisqu’elle vient de vider le sien d’une traite, le laissant vide à présent. Marquant une légère pause, Daeho cherche son regard sans paraître intrusif. Un souffle s’échappe d’entre ses lèvres entrouvertes et il se redresse, se pose quelques questions. Il lui sert une nouvelle boisson et il poursuit, lui laissant un petit temps de répit :
- Je crois de ne vous avoir jamais aperçu dans le coin. C’est la première fois que vous venez ici?
AVENGEDINCHAINS
  Lun 4 Mar - 11:19
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Passaggio pour fin de nuitEvgenya & Daeho
 « It must be that old evil spirit so deep down in your ground. You may bury my body down by the highway side so my old evil spirit can Greyhound bus that ride. » ( Me and the devil )

Une autre voix vient briser le charme. Comme pour rompre l'envoûtement. Evgenia lève les yeux de son verre désormais vide et croise les prunelles sombres du maître du bar. Distillateur de poison, oreille attentive et probable détenteur de petits secrets glanés ça et là à force d'écumer les nuits accroché à ses verres et aux lèvres de clients trop ivres pour savoir ce qu'ils disent. Il y a une lueur d'intérêt dans ses yeux et Evgenia l'observe en silence, leurs regards se jaugeant mutuellement durant de longues secondes.

«  Tout va bien, répond-elle tranquillement, monsieur avait à faire ailleurs. »

L'incident est clôt, tout du moins pour elle. Ce triste personnage ne reviendra pas de sitôt dans les parages et le temps que sa terreur ait totalement disparu, elle sera déjà loin d'ici. Il l'a traitée de sorcière mais n'a-t-il pas raison en un sens ? La jeune femme n'en prend pas véritablement ombrage. C'est un fait. Qu'elle n'a pas vraiment choisit mais dont elle s'accommode. Elle ne se privera pas d'user de ce don que la nature lui a octroyé. Sans remord. Quitte à finir damné, autant le faire avec application. Elle pousse le verre dans sa direction avec un signe de tête affirmatif. En vérité Evgenia n'est pas du genre à enchaîner les bouteilles dans une quête d'oubli sans fin. Mais se fondre dans la masse est un réflexe acquis avec l'âge et il vaut mieux avoir un verre plein pour ne pas dépareiller dans cette endroit. Et durant quelques secondes éphémères, la brûlure de l'alcool dans sa gorge est une diversion bienvenue. Comme une adolescente qui goûterait son premier verre, elle comprend un peu ces ivrognes qui cherchent l'oublie au fond d'une bouteille de liqueur bon marché.

Question, de nouveau. Dans le brouhaha ambiant, d'aucun pourraient la manquer mais il lui semble pourtant que le vacarme s'est tût quelques secondes lorsqu'il s'est adressé à elle. Instant de silence où elle se demande si elle lui répondra sans détour ou pas. Mais viendra bien le moment où elle va devoir mettre cartes sur table. Si elle veut obtenir des réponses, Evgenia va devoir parler. Et elle ne fait rien de particulièrement répréhensible. Pas totalement.

«  Disons que le quartier ne fait pas partie de mon terrain de jeu habituel. » répond-elle évasive

Et quel euphémisme que celui-ci ! Evgenia est plus habituée aux tours de verre et de métal de Kitai-Gorod ou au charme désuet de Tverskaya. Petite poupée de porcelaine, exhibée dans une jolie maison bien propre et bien lisse. Au cœur du chaos de Zamoskvorethchiye, elle détonne comme une mauvaise pièce de puzzle qu'on aurait forcé à prendre sa place en en rognant les coins. Inutile de le nier. Il est quelque chose de propre aux bas fonds de Moscou qu'elle ne pourra jamais feindre, même en y mettant toute son âme.

«  Je suis à la recherche de quelqu'un. Ou plutôt de quelque chose capable de changer les gens ordinaires en personnes vraiment très spéciales. Ca se fait dans le coin ? »

Silence lourd de non-dits. S'il ne veut pas tremper là dedans, il fera semblant de se retourner sans rien dire et affectera l'air de celui qui ne comprend pas. Sinon, il parlera. Consommer du Raskovnik n'est pas officiellement interdit par la loi. Mais il est devenu si difficile de s'en procurer que l'on comprend vite que cette très chère Russie a tout à gagner à faire disparaître le précieux élixir. Et comme tout ce qui est rare et cher, la plante n'a pas tardé à tomber au cœur d'un trafic à la profonde et tenace odeur de souffre.

 
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  Ven 15 Mar - 8:41
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