BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?
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Yulian Letov
MY MIND IS POWER
Impétuosité : 227
to get rid of a temptation
you have to yield to it
Lassitude. Complète, singulière, répétitive. Lassitude d'un monde dans lequel il vit, où les démons chassent les vivants à toutes heures du jour ou de la nuit. Lassitude quotidienne de voir des visages éteints plus expressifs que ceux de la famille qui se penche dessus. Vie dénuée de sens pour des familles complètes, visage qui se doit impassible, offre un réconfort lorsque les ombres sont au plus bas. Certains attendent la fortune silencieuse, gracieuse qui offrira un grand soulagement. D’autres encore offrent le visage même de la fatigue, que se tenir face à un visage familier mort n’apporte aucune émotions. Les émotions, Yulian les connaient, il ne ment pas, ne prétend pas n’avoir rien ressenti, que ce soit sur cette haine sans faille ou cette étrange liberté qui enserrait sa gorge. Ce mensonge il ne va pas le dire tout haut, va le renfoncer au fond de lui-même, histoire de pouvoir simuler, encore une fois.
Doigts froids à force d’enserrer le verre devant lui. Regard amer, rappelle la couleur ambrée qui remplissait le godet quelques instants plus tôt. Descende de plus en plus rapide, trouble ses pensées d’une manière presque agréable. Le visage déraille, quitte le lointain verre vide pour se perdre sur les trognes des gens autour de lui. Qu’est-ce qu’il fout là? A cette heure déjà bien avancée? Alors qu’il n’est supposément qu’un simple mortel, de ceux qui ont encore une vie saine à vivre. L’idée amène un rire presque ironique, si certains ici pouvaient lire dans son esprit ils seraient victimes de fuites rapides et efficaces.
Soupir simple, fend le cœur, presque ridicule lorsqu’il fait simplement face à une situation si courante. Une fuite des pensées qui semble inutile puisqu’il ne cesse de revenir encore et encore dans ces dernières. Regard qui se recentre, aucune envie de tomber sur un visage qu’il n’a pas envie de voir. Yeux qui se posent sur le barman, le sourire sur son visage est doux. Yul sourit. Première fois depuis une longue journée, répétitive et fatiguante. La présence d’un visage agréable possède un petit quelque chose, offre de l’attention et peut-être plus de baume au coeur que ce qu’il aimerait reconnaître.
Main qui se lève, geste qu’il déteste, trouve ridicule, comme l’on appelle un chien, siffle presque pour avoir l’attention d’une personne qui est déjà bien trop occupée. Main qui attend, peut attendre, de toute manière il ne compte mourir dans la minute, ni dans les dix prochaines. Mort qui pourrait se faire d’ailleurs, entouré de créatures, monstres qu’on voit si peu dans la vie, imagine, crache dans le dos. Petit sourire sur les lèvres lorsque finalement l’autre homme le voit. La tête se penche, reconnaissance pour une amitié qui se trouve incomprise. «Daeho.» Le sourire existe sur des lèvres ridées pour ne s’être étirées depuis de longues semaines. Besoin de reconnaissance bien trop violent, poussé dans un extrême qu’on ne pourrait comprendre.
Fait glisser le verre pour lui, affiche ce faciès bête en attendant une quelconque réaction.
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Lun 4 Mar - 2:12
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thunderstruck
Quotidien. Journée parfois qui se ressemble. Repos le jour, travail la nuit. Daeho essaye toujours de s’intégrer, de se fier, d’accepter l’espèce surnaturelle qui vit à présent en lui. Ce n’est pas toujours évident. En vérité, c’est loin d’être facile. Oui, le jeune asiatique essaye, s’entraine, se fie, s’accroche à ses semblables comme à une bouée mais au fond, il est toujours autant terrifié. Un an. Un an c’est court pour se calmer, voir l’évidence, la réalité. Ses souvenirs l’enchainent parfois dans des cauchemars sans fond et sans visage. Il se revoit sans cesse sombrer, disparaître dans les flammes sans possibilité de s’échapper. Mourir pour mieux renaître de ses cendres mais à quel prix? Tant de sentiment coulent désormais en lui. Cela passe par plusieurs émotions. Toutes aussi destructrices les unes que les autres. Il y la colère, la rage. Le refus pur et simple de croire, d’avaler, d’endosser ce qui lui arrive. Il y a aussi la tristesse, la peur, l’impression funeste d’avoir tout perdu. Lui qui déjà, n’avait pas grand chose depuis sa naissance. Famille d’accueil disparu. Mort ou vivant. Il ne sait pas. Proches qui lui manquent, en particulier sa soeur de coeur dont son âme a été brisé par la brutalité, la violence de son bourreau. Seule famille d’accueil capable de l’adopter et pourtant… Famille d’accueil qui n’est plus à ce jour. Alors oui, journée qui se ressemble, le protège de ses propres pensées, de ses propres questions, de ses propres cris larmoyants et destructeurs. “Un Whisky s’il vous plaît.”
Ses pas se mouvent derrière le comptoir. Les commandes s'enchaînent. Cette nuit, le Black Charm est bondé et il n’a pas vraiment le temps de s’arrêter. Sur la scène, les femmes se trémoussent, aguichent les clients les yeux remplis de luxure. Désir enivrant la pièce aux lumières tamisées. Musique qui coule telle une mélodie hypnotique, rendant plus vicieux celui qui l’écoute. Atmosphère sensuelle. Appétit grandissant au sein des habitués. Aussi étrange que celui puisse paraître, Daeho se sent chez lui ici. Il ne s’offusque pas devant le corps dénudé des danseuses qui offrent un spectacle alléchant à ceux qui les regarde. Il ne les observe pas cependant et il reste concentré, offrant alcool à ceux qui le demande.
Soif rassasié. Verres toujours remplis. Regards embués. Chaleur englobé. Nuit qui s’écoule, s’effrite. Secondes puis minutes passantes. Automatisme, n’offrant aucune place à ce qui le dévore vraiment. C’est appréciable. Comme pour marquer une pause, l’homme s’immobilise et passe une main brève et habile dans ses cheveux quelque peu dépareillés. Il les repousse en arrière. Il prend une légère inspiration et laisse sa langue claquer contre son palais quand soudain une voix familière perce le bruit alentours, le faisant se retourner. Une main qui se lève comme pour l’interpeller. Le visage d’un ami se dessinant à quelques pas seulement de lui. Un sourire traverse alors la barrière de ses lèvres et il échange un regard avec son collègue pour que ce dernier prenne la relève. Repos bien mérité. Pause éphémère, le temps de s’entretenir avec le croque mort. Rare individu qui a su aussi rapidement suscité sa sympathie, sa confiance pourtant si dur à percer. - Yulian !
De ses mouvements habiles, légers telle une plume, Daeho s’approche de lui. Tout en même temps, il fait claquer le torchon contre son épaule, lui libérant les mains. Arrivé à sa hauteur, il pose ses paumes contre le comptoir glacé et il sourit. Oui. Il sourit lui qui ne sourit qu’à de rares occasions, quand il n’est pas obligé de le faire cependant. Il quitte son air tiré pour une expression plus joviale, moins crispé. Ses yeux s’accrochent aux siens et il poursuit, penchant légèrement la tête sur le côté : - Comment ça va par ici? T’es là depuis longtemps?
Un verre glissant en sa direction. Un rictus éclairant ses traits fins. Le jeune barman hoche le menton et le prend, le remplissant bientôt de sa substance favorite. L’alcool l'embrume déjà mais il n’est pas ici pour lui faire la morale. Il est assez grand pour savoir ce qu’il fait. Ce qu’il boit. Daeho en profite même pour s’en servir un personnellement et il regarde à droite, puis à gauche, s’assurant de n’y voir aucun patron avant de lui lancer un clin d’oeil complice, brandissant discrètement son propre verre en sa direction. - Cadeau de la maison. Ne le dis à personne. A la tienne mon ami.
AVENGEDINCHAINS
Mer 6 Mar - 10:48
Yulian Letov
MY MIND IS POWER
Impétuosité : 227
to get rid of a temptation
you have to yield to it
Un sourire vrai, si rare sur son visage que ça en pourrait en faire pleuvoir les étoiles. Des lèvres qui s’entrouvrent si peu dans une esquisse de sourire, douce expression réservée au privilégiés. Esprit au favorisé, à l’homme en face de lui, qui l’aide dans les périodes longues et compliquées d’une vie déjà étendue. Merci vision d’autrefois, devenue quotidienne, récurrente, comme si le bar était inscrit fans son sang, une deuxième peau, grattée au fond de lui-même. Pas de soupir au bord des lèvres, première fois depuis long moment, durée incertaine, réconfort dans l’idée d’avoir perdu les dates, sans vraiment savoir pourquoi. Si notion du temps envolée l’idée à quelque chose de réassurant, oublier son quotidien c’est se perdre dans l’ailleurs.
L’ailleurs ici le met à son aise sans avoir ce qui le fait vraiment, l’ambiance, la foule, le bruit, l’alcool ou la présence de l’autre qui le maintient tout de même dans cet univers des plus doux. Un havre de paix, en dehors de l’espace où ils vivaient quotidiennement. Cet espace froid qu’est la mère Patrie qu’ils s’efforcent d’oublier, l’un se noyant dans le travail, l’autre dans son verre. Regarde autour de lui, cherche l’heure pour lui répondre, cherche dans ses poches un portable qui a du rester coincé sur une table dans son appartement. «Je vis la moitié du temps ici tu sais.» Petit sourire simple, condition qui se devrait être alarmante mais qui les fait simplement sourire. Tout est alarmant dans ce nouveau monde, depuis qu’ils portent plus d’un point sur le poignet. «Laisse couler la vie. Tout va bien et toi?» Réponse basique, pas besoin d’étaler des doutes et des ardeurs alors que le travail coule pour lui. Intérêt porté sur l’autre, semble plus intéressant que sa propre vie, fait une croix dessus, presque honteux d’y penser.
Yul devrait s’inquiéter que l’autre sache parfaitement de quoi remplir son verre. Haussement d’épaules invisible, comme pour se répondre à lui-même, idée simple que ce n’est pas grave, que de toute manière si l’alcool coule dans sa gorge, se perd au fond d’un estomac vide, alors il en oubliera tous les évènements précédents. Petit sourire amusé, geste qui se doit illégal, se faire taper dessus pour s’être servi un verre à boire avec d’autres. Tends le verre en sa direction, sourire joueur cette fois-ci, complicité abusive d’un alcoolisme dont tout le monde se fout. «Profites en avant que tu ne sois virer par ma faute.» Idée presque ridicule qui pourrait arriver. Entre les coups portés sur les visages innocents, les verres qui s’écoulent dans l’estomac et les billets qui peuvent venir à manquer. Yul qui peut se demander comment on peut encore le permettre de mettre les pieds dans l’établissement.
«Je t’offrirais un cercueil à ta future mort.» Les mots s’échappent d’entre ses lèvres, si à d’autres il auraient pu être offerts d’un ton acerbe, empli de haine à peine effacée, ici il n’est question de blague entre amis, blague douteuse peut-être, comme le reste de leur amitié. Alcool qui délie les langues, laisse parler l’esprit alors qu’il n’y a rien de méchant. Grimace à peine cachée, désolé d’être si ouvert, de dire de la merde sans être capable de s’arrêter. Sourire doux, d’excuse ce dernier. «Pardon, c’était pas fin.» Trois petits points sur son poignet, condition que l’on ne peut cacher, condition qu’il rappelle dans ses paroles sans vraiment le vouloir, sans être méchant elles s’échappent. «T’aurais peut-être pas du me filer le verre. J’ai déjà plus de barrières.» Déjà présentent? Barrières qui n’ont jamais exister dans son esprit semble-t-il.