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 La nuit de renaissance (Viggo)


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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la nuit de renaissance

viggo gorski x rosier raïnar



La désolation à son comble, l'errance commence, sans fin, sans fond. Comme un animal blessé, Rosier se tient aux murs en essayant d'avancer à tâtons dans la semi-pénombre des rues, grognant à chaque fois que les ombres atteignent son être, recherchant la lumière en essayant de disparaître. Ses grognements emplissent la rue vide, tandis qu'il sent le tourbillon d'émotion dans son esprit bouillir, lui faire mal au crâne tout en le suppliant d'y trouver un remède. Mais en existe-t-il? La haine qu'il ressent n'est pas tournée que vers sa mère, qui, horrifiée de le voir revenir, avait hurlé à la mort des mots qu'il n'a pas compris. Son père, lui, avait réglé le soucis par la violence, battant son fils comme s'il en avait toujours rêvé, et la seule chose qui avait retenu Rosier de se jeter à sa gorge avant de la lui trancher d'un coup d'ongle, c'était cette part d'affection pour lui qui ne disparaissait pas. Et finalement, la sentence, ce fut Acace qui l'avait jetée, le poussant faiblement, de ce regard de marbre, hautain, comme pour lui dire qu'au final, et malgré tous ses efforts, elle resterait celle qui saurait faire tenir les piliers de la famille, avec ou sans lui.

Alors l'errance avait commencé. Rosier n'avait plus d'appui, plus de repère, la notion du temps avait comme disparu et la bile lui venait au ventre aussi aisément que la colère sourde qui grondait en lui. Ses poings étaient en sang à force d'avoir frappé les briques des murs voisins, son visage empli de larmes, et, finalement, il se laissa couler au sol en sanglotant comme un enfant. Perdu. Sans famille. Affreusement seul et sans toit aucun. Il ne s'était jamais senti plus abandonné que ce soir-là, tirant sur ses cheveux à se les arracher et serrant les dents en espérant oublier, espérant changer, ne soudainement plus exister. Mourir était finalement peut-être mieux et plus acceptable.

Le cri qu'il était prêt à pousser se coinça dans sa gorge alors que ses poumons se remplissaient soudainement d'un air nouveau, ses larmes se tarissant et ses maux semblant plus légers. Les soubresauts qui prenaient ses épaules prirent fin quand enfin l'apaisement qu'il attendait depuis sa résurrection l'enlaça. Il était presque prêt à s'endormir à même le sol crasseux, sans se soucier de son état pathétique. Au lieu de cela, il leva le regard pour croiser celui d'un homme qu'il ne connaissait pas. Comme anesthésié, il ne chercha pas à comprendre la situation tout de suite, ses yeux analysant l'homme face à lui, un peu plus fidèle à lui-même. Et il comprit que Viggo devait être d'une manière ou d'une autre la raison de son apaisement. Il avait envie de le remercier et de se blottir contre lui pour lui signifier combien il lui était reconnaissant d'avoir fait ça, collant l'arrière se son crâne contre un mur en soufflant, les yeux mi-clos. "Où vis-tu? Tu ne peux rester seul au milieu de la rue." Un petit rire perça la barrière de ses lèvres alors qu'il secouait lentement la tête de gauche à droite, désespéré. Il ne vivait plus nulle part. N'avait plus d'endroit où loger. Il était tellement seul. "Je crois au contraire que c'est ma seule option..." Et il se passa une main sur le visage, fatigué, étalant le sang sur ses joues et ses lèvres sans vraiment s'en soucier, cherchant du réconfort dans son être calme, la nuit vide berçant doucement son être et la lumière du lampadaire calmant ses nerfs à vif. Peut-être que ses vêtements, dans un bien piteux état, donnent un certain aperçu de la soirée à l'inconnu, peut-être comprend-t-il, ou peut-être pas. Mais quand Rosier plonge son regard dans le sien, ce n'est pas de désespoir ou de haine. Il est plus calme qu'il ne l'a été depuis longtemps.



BY. MANOBLACK



  Mar 24 Sep - 21:18
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Viggo Gorski
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Viggo Gorski
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La nuit de Renaissance
Rosier & Viggo

Renaître à la mort. C'est être chassé du monde des vivants.
Il y a un mois.

Thème musical

Qui était-il pour ne plus craindre la nuit? Celle dont ton âme semble être affligée? Qui était-il pour venir soulever tes mouvances disparates et retirer de toi cette douleur qui voulait grandir en ton cœur? Cela faisait trop d'années qu'il ne savait plus vraiment qui il était. Son être partagé avec un chaman qui n'avait de cesse de prendre le dessus. Comme maintenant. Plus fort que lui, il avait sentit ta rage mêlé de torpeur. Il avait vu tes mains assassiner tes cheveux tandis que le son de ta peine voulait se frayer un chemin dans ta gorge. Il t'avait pris tout cela. Sans demander. Parce-que c'est ce qu'il fallait faire. Viggo ne parvenait pas à voir la bonté dans les actes de Koldun. Ce dernier agissait bien souvent par égoïsme, sauf qu'il ne savait jamais d'avance ce qu'il attendait. Ce qu'il attendrait de toi. Il y avait toujours un prix à payer, même s'il ne le disait pas. En te voyant recroquevillé sur toi, en ressentant cette souffrance qu'il avait connu à une époque, il se douta en filigrane du drame que tu devais vivre. Incertain. Tout l'était encore quand il s'arrêta près de toi et que vos regards purent se contempler pour la première fois. Le calme avait pris possession de toi. Efficace. Tes épaules ne tambourinaient plus impuissantes, mais il savait que l'apparence ne pourrait rien à la réalité. À cette vérité qu'il voulait obtenir de ta bouche. D'où sa question. Jeune. tu l'étais. Désœuvré. Encore plus. Il s'accroupit, tandis qu'un rire s'échappait d'entre tes lèvres.

Plaies. Il les perçut à la lueur du lampadaire. Violence. C'était ce que tu venais de vivre. Arraché sans doute à ta vie. Depuis peu. Compréhension. Viggo était ancien flic. Il analysait, il scrutait. Il n'avait pas toujours besoin de mot. Voir. Vraiment voir était bien souvent suffisant. Doucement, il leva une main vers ton visage, la posant sur ton menton et amenant ta tête à bouger de droite et de gauche pour vérifier l'étendue des dégâts. Soupir. «Celui qui t'a fait ça t'a bien amoché.» Il ne réfléchit pas vraiment quand il enchaîna. «Je ne peux pas te laisser dans la rue comme ça...Si t'acceptes de me raconter ce qu'il t'est arrivé...et que tu ne crains pas les créatures...je peux t'amener chez moi. Pour cette nuit au moins.» Le vide. Il cherchait sans doute une façon de le combler. Une façon de donner du sens à sa vie. Avant il était utile. Il bouclait des dossiers. Il rendait justice. Voudrais-tu qu'il le fasse pour toi? Qu'il aille trouver qui t'a fait cela? Des questions qui ne traverseront pas sa gorge. Des questions qu'il garde pour lui depuis qu'il est mort. Qui ça regarde de toutes façons? La société a décidé de les traiter comme des bêtes qu'on met de côté. Il était une de ces bêtes. Pourtant, il tentait de se comporter le plus humainement possible. Il avait ça en lui. Rien ne pouvait changer sa nature profonde. Il voulait y croire. Parfois le doute s'emparait tout de même de lui.

Il lâcha ton menton. Observa la traînée de sang que ton geste avait créé. Il te tendit une main, afin que vous vous releviez de concert. «Tu t'appelles comment?» Il jeta des regards aux alentours. Il ne devrait pas traîner par ici. Il ne devrait pas même te parler. Il était venu dans ce quartier uniquement pour raccompagner une cliente qui ne se sentait pas assez en sécurité avec tous ces gardiens. Il avait que c'était pour lier connaissance avec lui. Il n'était pas sûr qu'elle ait été satisfaite. Il n'avait rien voulu dire sur Koldun. Il n'avait pas envie de l'amener dans son lit. Il tentait de garder l'ensemble très professionnel.

Compassion. Il en avait à revendre à cet instant où ses yeux se plongèrent à nouveau dans les tiens. Voyais-tu l'auréole mauve, signe de sa différence à lui? Quelle était la tienne. Koldun se posait la question. Il voulait qu'il te la pose maintenant. Viggo n'obtempéra pas. Il sentait encore ton trouble grâce à sa capacité. «Je suis Viggo. Tu peux m'appeler Vig. Cela fait cinq ans que j'ai du changer de vie.» Une façon civilisée de parler de la mort.



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  Mar 24 Sep - 22:10
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la nuit de renaissance

viggo gorski x rosier raïnar



Comme un pantin, une poupée de chiffon, Rosier laissa l'inconnu manipuler son visage pour l'observer comme on le ferait face à un animal pour savoir si on allait l'adopter ou non. Il glissa sa langue entre ses lèvres pour les dessécher, goûtant la saveur de son sang par le même temps et la bile lui monta légèrement à la gorge avant de redescendre quand il inspira profondément, le souffle tremblant. "J'ai pas vraiment le choix..." Il eut une sorte de petit sourire ironique en le regardant avant de se saisir de son poignet, sans violence, pour le lui abaisser et l'éloigner de son visage avec une petite grimace. Suite à l'adrénaline, il ressentait bien mieux la douleur de ses phalanges et de ses poings. "Je pense que je suis assez mal placé pour dire que je crains les créatures, maintenant." Il frissonna un peu, ramenant ses jambes contre lui en soufflant doucement. Quelque part, il commença à se trouver ridicule. Sa logique lui dictait de refuser, de ne pas se laisser embarquer par n'importe qui ainsi dans un endroit qu'il ne connaît pas. Et pourtant, il avait envie de le suivre, ce gars. Il voulait vraiment qu'il l'aide, pour une raison qui lui était bien inconnue.

Et c'est pour ça qu'il se saisit de sa main malgré tout, qu'il s'accrocha à ces doigts comme si sa vie en dépendait, et qu'il se redressa sur ses jambes un peu tremblantes, comme celles d'un poulain fraîchement né. Et c'est en faisant tout ça qu'il se questionna finalement sur ce qui allait bien pouvoir suivre. Allait-il continuer ses études? Devrait-il travailler chaque soir pour survivre? Pourrait-il simplement avoir une vie normale après tout ça? Il ne savait plus. Mais il se doutait bien que ce changement ne serait pas synonyme de solitude, il espérait sincèrement qu'on lui donnerait des points de repère assez vite pour qu'il puisse avancer avec plus d'aisance dans cette nouvelle vie. Il se doutait qu'il y avait des aides pour ce type de cas. "Rosier." Réponse courte, mais il ne savait qu'ajouter d'autre. Avait-il encore le droit de coller son nom de famille à son prénom? Il lui semblait que non, et pourtant c'était la seule identité qui lui allait. En observant à son tour les alentours, il reporta le regard sur l'homme, visiblement plus âgé que lui, pour comprendre sa nature, la raison de sa venue ici peut-être aussi. Le destin avait-il choisi qu'on le sauverait, cette nuit? "Et qu'est-ce que tu... es?" C'était posé de manière maladroite, un peu indiscrète aussi, mais il n'avait pas trouvé de moyen plus clair pour lui demander comment il saurait s'occuper de lui. Car il doutait fortement qu'un humain veuille se charger d'un louveteau en détresse. "Je pense que tu peut deviner que cela fait quelques heures seulement que ma vie a changé. Un peu trop, d'ailleurs." Il eut un rire sans joie en observant les alentours d'un œil neuf. Sans la haine ni la détresse, il savait mieux se repérer dans ces ruelles qu'il arpentait depuis son enfance. "Pourquoi fais-tu le bon samaritain? T'as l'habitude de récupérer les loques sur le bord des routes?" Il n'avait pas honte de dire les faits : il était ridicule sur le sol, sale et plein de sang. Alors il n'allait pas mentir sur son propre état. D'un certain côté, il se disait que si jamais Viggo lui voulait du mal, au moins n'aurait-il plus à s’accommoder à cette nouvelle nature. "D'habitude je t'aurais dit que je suis pas du style à accepter ce genre de proposition trop rapidement, mais je vais le regretter s'il se met à pleuvoir." Le répondant lui était revenu. Peut-être était-ce bon signe? Ou peut-être simplement qu'après que ses mauvais sentiments étaient passés, il redevenait le Rosier que tous connaissaient. Un peu railleur, franc et plus dévastateur qu'une tempête.



BY. MANOBLACK



  Mer 25 Sep - 13:30
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La nuit de Renaissance
Rosier & Viggo

Renaître à la mort. C'est être chassé du monde des vivants.


Imprévisible. La vie l'était par bien des façons. Il ne devrait pas être dans ces rues. Tu ne devrais pas l'être non plus. Si le monde était plus civilisé. S'il n'y avait pas tant de haine derrière les volets clos. Quelle a été ton erreur? Sans aucun doute mourir. Définitivement. Il le sut suite à tes paroles concernant sa condition. Tu étais mort. Bad luck. D'être né à nouveau. On acclamait les naissances et on crachait sur les élus. Ce sont les paroles de Koldun. Il trouvait qu'il avait raison quelques parts. Est-ce que leurs vies ne comptaient pas tant que cela? Au point de ne plus en vouloir? Il se doutait qu'il y avait beaucoup de peur. C'était toujours elle qui engrangeait la haine. Mais le monde ne pouvait-il pas grandir un temps soit peu? Non. C'était le sorcier en lui qui s'exprimait ici. Il les a vu les hommes au fil des siècles. Ils ne changeaient pas. Ils leur fallait un ennemi à abattre, créer des séparations, ne pas offrir l'amour que chacun hurlait de vouloir. C'était par la peur qu'on régnait le mieux. Mais c'était pourtant par l'amour qu'on allait plus loin. Sagesse. Qu'il garda précieusement en son esprit. Un peu de philosophie sur le monde ne te parlerait probablement pas avec le rythme de ta douleur en arrière fond.

Fraîcheur. De ta nouvelle nature. L'esprit pratique de l'ancien flic se mit en branle. Il fallait penser à tes papiers. C'était l'unique chose qui les empêcheraient de te frapper sans raison. Savais-tu dans quoi tu étais tombé? Non pas un puits de vipères, mais un enfer sur terre. Rosier. Original. Il ne fit pas de commentaire. Ce n'était pas l'endroit. Sans doute ne le sera-t-il plus jamais. Parce-que les prénoms avaient le goût du passé, et ce qui venait de s'ouvrir à toi t'était totalement étranger. Le regard de Viggo s'éloigna du tien suite à ton indiscrétion. Il n'était pourtant plus gêné de ce qu'il était désormais. Le croyait-il en tous les cas. Dans les faits, c'était toujours une épine qu'il aimerait pouvoir arracher un jour. «Koldun m'a ramené. Un sorcier...je ne sais si tu connais les histoires à son sujet.» Plus franc. Ses yeux revinrent dans les tiens. Il avait eu des années pour se familiariser avec le légendaire. Il pouvait en parler aux curieux. C'était la part facile. Parler et ne pas ressentir les élans parfois brutaux que ce dernier lui faisait prendre. Écoute. Observation. Ce regard que tu portais alentours, tandis que ton rire sonnait creux. Au moins avais-tu repris possession de toi. Frisson. Il sentit comme le sorcier était fier de lui. Trop sans doute. Il te voyait comme un agneau qui porte un lourd secret. Quel était-il? «Depuis quand es-tu mort? Seulement quelques heures?» Direct aussi à sa façon. Il n'était pas là pour te dorloter, mais voulais t'aider à avancer. On ne laisse pas quelqu'un échoué sur le trottoir...qu'on le connaisse ou non.

«T'as raison de te méfier.» Sérieux. Trop malgré lui. C'est qu'il craignait les desiderata du sorcier. Pourquoi ce dernier avait voulu t'aider, il n'en a aucune idée. Il ne pouvait que de te parler de lui. «Avant j'étais flic.» Cela devait tout expliquer. Comme le fait que ta question dénotait que tu n'étais pas inconscient. Que tu connaissais les risques. Même si celui de la mort reste le plus définitif. Habituellement. Humour. Il haussa un sourcil, avant que ses lèvres ne viennent enfin dessiner un léger sourire. Cela éclairait son visage qui portait bien trop souvent le poids de ses nouvelles fonctions. De sa nouvelle responsabilité. Koldun était cela à ses yeux. Quelque chose auquel il devait veiller. Qu'il ne puisse avoir tous les pouvoirs. Qu'il ne vienne pas créer du mal à ceux qu'il côtoyait. «Va falloir qu'ils t'enregistrent avant qu'on se rende chez moi. Sinon tu passeras pas les sécurités.» À moins qu'il avait mal compris et que cette étape était déjà actée?

Il commença à marcher. Te faisant confiance pour lui emboîter le pas. «Et toi? Tu sais ce qu'il y a désormais en toi?» Il était loin d'être un expert en mythologie, mais Koldun l'était. C'était sa fonction à lui de connaître tout ce qui pouvait exister, même si les habitants n'y croyaient jamais totalement. «Tu faisais quoi avant? Voir s'il y a moyen que tu poursuives ou pas..enfin t'as déjà du te poser ce genre de question.» Pratique. C'est la facette qu'il te montrait de lui. Pourtant tu avais pu percevoir - effleurer - sa sensibilité. Il pouvait bien se cacher derrière son ancien emploi, mais s'il était venu à toi c'était en raison de sa compassion qui se voyait amplifier à l'aide des pouvoirs du sorcier.

@rosier raïnar

(c) DΛNDELION
  Mer 25 Sep - 19:24
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la nuit de renaissance

viggo gorski x rosier raïnar



Rosier avait toujours été plus ou moins fasciné par ces êtres qu'on lui dictait ne pas approcher. Comme lorsque l'on disait à un enfant de ne pas faire ceci ou cela, cela l'avait irrémédiablement attiré, au contraire de sa très chère sœur qui avait toujours fait tout ce qu'on attendait d'elle. Parfaite petite poupée aux traits doux et à l'âme noircie par le temps et l'âge. Plus elle grandissait, vieillissait, et plus elle était mauvaise, prête à te faire trébucher pour s'élever. Cette nuit en avait été la preuve. Elle agissait sur lui comme un poison, le souvenir de son regard sur sa peau comme une violence physique : "je suis meilleure que toi, jamais tu ne me surpasseras, crève et tout ira mieux pour chacun". Violence méritée, peut-être, pour ne pas être celui qu'on attendait, pour être devenu cet autre, ce lointain interdit, cette répugnante bête, monstrueuse. Et pourtant, sa connaissance exacte de ces créatures, des différentes espèces se réduisait à quelques noms vagues, à de courtes descriptions, à des légendes murmurées et des plaisanteries de gamins ridicules. Alors non, il ne connaissait pas Koldun, et il détourna simplement le regard en murmurant un "Vaguement...", pour ne pas dire pas du tout. Il se passa une main dans ses cheveux salis et essaya de reprendre un air composé, soudainement plus gêné par sa situation. Mais cela n'avait pas lieu d'être. Il avait toutes les raisons d'être bouleversé ce soir. Et pourtant, son éducation lui soufflait au creux de l'oreille qu'il exagérait, comme toujours, qu'il était trop dramatique. Que tout pourrait aller, d'une certaine manière. Il ne demanda pas plus de détails à propos de sa nature, ne cherchant pas à être un gêne dans la situation actuelle. "Ouais... Je sais plus trop. C'est assez flou." Il fronça les sourcils en essayant de se souvenir, de ressasser les dernières heures sans se soucier des événements tragiques qui avaient eu lieu. "Probablement pas plus en tout cas..." Il souffla en reposant son regard sur la silhouette de Viggo. Peut-être avait-il l'air fragile. Un peu moins depuis qu'il l'avait aidé à se calmer, mais il semblait plus frêle que de coutume, moins serein et sûr de lui. Il devrait reprendre du poil de la bête -sans mauvais jeu de mot- et peut-être que cet homme l'y aiderait.

Il observa un instant ses traits avant qu'il ne lui dise qu'il avait été flic. Ça expliquait peut-être les choses. Était-ce pour autant une excuse pour prendre le temps d'aider un pauvre gars paumé? Il avait parlé au passé, cela voulait donc dire qu'il n'exerçait plus cette profession, et donc qu'il n'avait plus l'obligation de faire cela. Bien au contraire. Mais peut-être que, comme une seconde nature, il ne pouvait s'en empêcher. Assez compréhensible, finalement. "Ah." fut sa seule réponse, comme si cela prouvait qu'il comprenait, alors qu'une part d'incertitude subsistait malgré tout. Et le léger sourire qu'il afficha étira les lèvres de Rosier un peu, se sentant plus léger pendant une fraction de secondes. Avant que le sujet ne redevienne sérieux et qu'il se mette à avancer aux côtés de Viggo, veillant bien à rester exposé aux néons des rues. "Ouais, OK, et... Ça se passe comment? Je veux dire, ils vont faire des tests? Ils font quoi?" Plus que de la curiosité, de l'appréhension pointait le bout de son nez. Il se sentait nerveux à l'idée qu'on le change, qu'on affirme qu'il n'était plus humain, qu'il était devenu tout autre, un nouvel être avec la même forme corporelle et les mêmes ambitions, pourtant entièrement différent et plus véritablement lui-même. Et la question sembla tomber comme un poids dans son estomac. Grand mystère et en même temps certitude, il comprenait ce qu'il était. S'il savait le nommer pour autant? Il n'en était pas sûr. Sa raison lui chuchotait qu'il était un warg, de cette espèce dont les gens parlaient comme assoiffés de sang, semblables à des animaux violents. Mais il ne voulait pas être comme ça, alors il niait. "Plus ou moins, ouais." Il haussa les épaules avec plus ou moins de calme, en essayant de répondre de manière la plus franche possible. C'était probablement ce que Viggo attendait de lui. "Des études. En art. Mais connaissant ma famille, ils vont probablement me retirer tout l'argent que j'ai d'une manière ou d'une autre. Va falloir que je travaille. Je suppose." Il souffla, de manière presque pathétique. Ses rêves d'images et de couleur envolés. Maintenant, il allait devoir changer pour les autres et pour son propre bien. S'il voulait avoir une vie convenable. "C'est dur? De changer tout? Je suppose que t'as plus la même vie qu'avant." Il le regarda, et peut-être était-il semblable à un enfant découvrant la vie. Mais peut-être que s'il n'avait pas été si éloigné de la réalité, il aurait su répondre à cette question par lui-même. "Enfin, t'as le droit de pas répondre. Je devrais probablement me taire et accepter l'aide." Il poussa un soupir en mettant ses mains dans ses poches, comme résigné. Il parlait trop. Il le sentait. Mais toutes les interrogations qu'il avait en tête nécessitaient des réponses.



BY. MANOBLACK



  Ven 27 Sep - 9:45
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