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 Drowning all kind of sins | ft. Mak


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Drowning all kind of sins
Mak ft. Dante



☾☾ Les dents se serrent et les paupières se ferment. Elles s’entrouvrent pour dévoiler des iris ternes, d’autant plus assombries par les ombres les recouvrant, affreuses et violacées cernes. Le liquide doré est secoué dans tous les sens. Vagues pressées qui s’écrasent sur les parois glacées. Des gouttelettes giclent sur le comptoir et s’attachent à la joue mal rasée de l’homme au visage froncé. Son sang est chaud et la surchauffe est témoignée par des pressions exagérées. Les mains se retiennent de fissurer le verre qui n’appartient pas à son locataire. Les lèvres s’ourlent et un soupir émane d’entre les dents grinçantes. Le son est bien trop subtil pour être repéré par l’éminent brouhaha du moment. Cela arrange certainement le flicard qui prétend noyer sa solitude par l’intermédiaire de son sens de la boisson facilité. Pourtant, la dernière heure écoulée n’aura, en aucun cas, rassasier son bien trop sec gosier. La salive ressassée est ainsi avalée avec difficultés. Les iris accrochent la cible loin d’être apprivoisée. Le surveillant observe sans véritablement attraper ce qu’il cherche à capturer, et ce depuis une bien trop longue durée. La proie est bien trop sage et pourtant, le volatile n’abandonne pas. Il n’est pas temps de s’envoler, auquel cas l’homme vrillerait immédiatement en torpille déchirée. De toute manière, son heure n’est pas venue. Mais celle-ci est fortement attendue.

Muñoz baisse les yeux et grimace. Le reflet renvoyé par le comptoir lisse déforme son effrayante face. L’homme ne reconnait plus son humanité depuis longtemps reniée. L’inconscience lui joue de sale tour alors que l’image d’un coup de poignard agrippe ses iris. Sa pression augmente et ses battements de cœur s’accélèrent. Le verre manque de tomber lui-même à terre. L’être se reprend néanmoins, ne pouvant s’apitoyer bien longtemps sur son existence. Pas plus qu’il ne doit gâcher sa deuxième et imposée chance. Un éclair de colère voile ses prunelles noires. L’idée de s’enfuir et de tabasser la racaille qu’il observe le pousse presque à cacher son venin. Gargouillis noyé par obligation, par le biais de sa dégueulasse boisson. La loi le rappelle à l’ordre, ainsi que la perte creusant un fossé dans sa poitrine faussement inerte. Sa respiration saccadée trahie toutefois le mélange de ses émotions et ses doigts griffent le comptoir de l’immonde bar. Un goût amer reste en arrière de sa bouche. La boisson, s’il le pouvait, serait bien crachée à la gueule du premier venu. Mais Dante se retient car c’est ce qu’il doit faire. Vaine promesse qui ne cesse de tourmenter un peu plus l’être désabusé. L’humain est mort le jour où il a cédé à ses pulsions meurtrières. Il aura tout détruit sur son passage, remerciant ainsi sa perfide colère. Le poulet regrette bien en l’instant de ne pouvoir enflammer le poussin vantard. Il est là, à peine à quelques mètres de lui, à s’égosiller dans ce putain de bar. Et les limites contraignent le lieutenant à laisser parler le temps. Ne pouvant passer les menottes autour de son poignet, ou la corde autour de son cou. La proie sourit et éclate de rire avec ses compagnons invités. Perte de temps à l’observer s’amuser, couverture esquintée par de mentales blessures. Ce n’est pas ce soir qu’il l’aura. Pourtant, ce n’est pas non plus ce soir qu’il abandonnera.

Troisième semaine que le jeu est entamé. Tout autant de semaines à accumuler les bars et les fausses rencontres d’un soir. Les points cachés de son poignet ne pouvant trahir la nature véritable du poulet. Ses iris jaugent le connard qu’il coincera. Ce parfait snobard qui aime afficher ses richesses. Immonde être humain aux vices les plus inhumains. Les femmes égorgées ne pouvant témoigner de son impureté au grand jour et à haute voix. Dante se retient donc, encore et toujours. Trois semaines que le salopard ne craque pas mais trois semaines qu’il est au bord de l’éclat. Ce jour-là, il n’y a pas à douter que Dante l’aura. Alors la patience, bien que compliquée, se doit d’être acceptée. Qui sait, une erreur est si vite arrivée, peut-être que la détente sera alors pressée. Les poings du flicard tapent sur le comptoir. Un nouveau souffle franchit ses lèvres gercées. Les humidifiant d’un coup de langue agacée. Une ombre se dévoile au derrière de son épaule gauche. Un sentiment malaisant déchire les entrailles de l’espagnol perdu en de froides contrées. Il ne tient pas à être dérangé. Ne tient pas à faire ami-ami avec la populace, parasite de ses nuits passées à chasser le mal incarné. « La place est prise. » L’instinct de flic qui cherche à prévenir. Grognement de chien bourru qui repousse l’inconvenant inconnu. Ne daigne même pas se retourner pour reconnaître le visage dérangé. Dégage. Dégage. Pensée mortifère qui tourne en boucle. Prière qui n’a pas à être exaucée. Athéisme flagrant d’un raté opportuniste. Tout sens de la raison à jamais éperdu suite à ses multiples trahisons.

CODAGE PAR AMATIS

  Mar 5 Mar - 19:20
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Maksim Milosevic
RULE THE MONSTERS WORLD
Maksim Milosevic
Impétuosité : 209
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Drowning all kind
of sins


ça pourrait être pire. J'aurais pu me réveiller dans le pieu d'un vieillard puant, la barbe mal rasée, la bedaine jusqu'au rez-de-chaussée, les dents en moins et l'odeur de gnôle à huit heures du matin. J'aurais pu avoir un vieux haut-le-coeur dégueulasse, et me demander combien de grammes j'ai pu absorber pour occulter autant de pustules sur un visage. ça m'est déjà arrivé. Aujourd'hui, la première chose que j'ai constaté, c'est que ça sentait la pisse. Pas la pisse de chat, pour sûr, je sais faire la différence après deux décennies à me réveiller dans cette rue moisie. Dieu sait que j'en ai vu des choses.

Vous voulez pas savoir.

Le trottoir de la Ruelle Rouge était, comme d'habitude, particulièrement confortable. Pas que j'apprécie plus qu'un lit douillé de chambre miteuse à dix balles, mais le bitume, c'est un peu mon deuxième chez moi.

« Tu comptes pioncer là toute la journée ? » qu'un mec m'a demandé, enfin, un truc comme ça.
« Et tu comptes laisser ta sale gueule là toute la journée ? » que j'ai du répondre.

En vrai, je ne m'en souviens pas très bien.
Je devais être encore un peu saoule.
Ou défoncée.
Ou les deux.
Bref !

Je me suis levée ce matin dans ma rue préférée, celle où je fais mes petites affaires. En général, les gens paumés ont tendance à venir frétiller dans l'estomac de la Rouge pour trouver un peu n'importe quoi. Et les bonnes adresses, je les ai toutes. Je connais tout le monde, ici. Et toutes leurs magouilles. Et tout le monde me connait. Et toutes mes magouilles.

« Combien ? »
« Cinquante. »
« Tu te fous de ma gueule ? »

C'est ce que j'ai demandé à un merdeux qui se prend pour un dealer, un nouveau taxi, comme je les appelle. Je peux vous dire que quand on essaie de me torcher autant d'argent, on passe un mauvais quart d'heure. J'ai pris une demie pour celui-là.

« Il a un nouveau taxi. »

Je l'ai balancé au flic à peine une heure plus tard. Vous vous demandez certainement pourquoi j'ai fini par faire la balance, pourquoi je suis devenue la pire des putes ? A vrai dire je ne m'en souviens même plus. Peut-être que je voulais changer le monde, que j'ai eu une pulsion soudaine de cryptonite dans les veines, que je me suis prise pour Superman. Et que ça résout certains de mes problèmes. Quand quelqu'un m'emmerde, bizarrement, il finit par aller en taule. Ils doivent être tous vraiment cons pour pas encore avoir fait le lien. Heureusement pour moi, tu me diras. Sinon j'aurais certainement fini dans le caniveau, les quatre fers en l'air, aussi rigide qu'un manche à balai, les yeux plus révulsés que lorsque je fume 10 joints en une heure. Un jour, ça arrivera.

« Je donnerais tout pour voir la gueule de mon cadavre. »
« Putain, t'es dégueulasse. »
« Qui ne rêve pas de voir sa gueule morte ? »
T'es immonde, Mak.

Ce soir, je plante mes sabots dans un bar quelconque de la Rouge. Je veux boire encore, boire beaucoup trop, boire jusqu'à n'être qu'un amas d'alcool digéré. Une gonzesse me tape la bise, puis un mec, puis quatre autres, je reconnais les visages, mais il fait encore trop jour pour que je leur colle des prénoms.

« Oh putain ! »
C'est l'exclamation qui me vient quand j'aperçois un poulet. Oh, je les reconnais. Les jeunes, les vieux, les cons, les sympas, les glauques et les normaux. Lui, il fait partie du gang des paumés, qui ont vu trop de choses et qui veulent s'imbiber la tronche pour oublier. Ils ont une tête bien reconnaissable. Et ils ne viendraient pas dans ce genre d'endroit sinon.
« Tu m'excuses si je déloge ta mauvaise humeur ? »
Place plus vraiment prise, du coup ? Je m'assieds, lève le doigt comme une gamine dans une école, commande trois shooters de vodka pure. Histoire de bien commencer la soirée. Quand je me tourne vers le flic, c'est pour mieux le regarder. Il a l'air bien trop fermé. Et bien peu drôle.
« Dit donc, il fallait m'avertir que la Rouge est le nouveau QG des flics ! J'vais peut-être aller faire mon p'tit commerce ailleurs ! » que je dis au p'tit gars du bar, en levant mon verre, et il se marre comme un con, et je bois comme un coin.
« Tu viens noyer ta dernière affaire, chéri ? J'peux t'aider si tu veux, j'ai une descente d'enfer ! »
Ta gueule. Je devrais, peut-être, avant qu'il ne sorte un flingue pour me dégommer la cervelle.
« Tu veux en parler ? Quand on me paye, je suis une oreille très attentive ! »
Payez-moi. Pour que je la ferme.
« Je te ferai une réduction si on baise pas. Ce serait dommage, tu es plutôt pas mal pour un poulet déglingué par la vie. »

Et si on me faisait sauter la cervelle en même temps que cette clope qui s'allume ?
Ce serait pas de refus.

Je vais te tuer. Et lorsque ceci sera fait, je danserai sur ton cadavre en écoutant du métal, en piétinant tes boyaux et en festoyant sur ta gueule. Et je me défoncerai, si bien que je finirai par faire un petit somme avec ton corps froid. Et ce sera le meilleur souvenir de toute ma putain de vie.
Pando
  Lun 11 Mar - 9:26
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