McDonald, c'est un peu la seule place que tu as trouvé pour te nourrir qui ne te soit pas complètement étrangère. Avec les quelques dollars restant dans tes poches, tu as même pu te procurer un repas complet, voire rassasiant. Ton petit paquet à emporter sous le bras, tu arpentes les rues, de retour vers l'appartement miteux qui te sert d'habitation. Ça a l'air de rien, mais tu as quand même dû marcher un quart d'heure pour arriver devant le grand M doré. Entre temps, le soleil s'est couché et tu n'es pas certain de reconnaître les rues sous la lumière seule des lampadaires. Tu tournes à droite alors que tu devais tourner à gauche et ton pas se fait plus rapide, plus inquiet. Le chemin débouche sur une partie du quartier que tu es certain de ne pas avoir traversé. Complètement éloigné de la rue principale, tu contemples le silence pesant avec perplexité. Tu es perdu.
Ton regard passe de gauche à droite, tes pas suivent, au nombre de cent. Tu n'oses pas aller dans une direction plus que dans une autre. Tu perds la tête et c'est peut-être la première fois que la réalité te rattrape. Depuis qu'Ana est partie, tu ne sembles pas réaliser l'ampleur de ce qui t'arrive. Tu ne sembles pas comprendre que tu es dans le pétrin, que tu es littéralement foutu. C'est là que ça t'assaille, toutes les émotions, toutes les angoisses et les peurs. Les yeux un peu fous, tu regardes autour de toi sans vraiment rien voir et tu fonds et tu t'écrases sur toi-même et tu t'écroules. Il n'y a pas d'issue ou de porte de secours. Tu t'es laissé aller dans le déni et la réalité alternative que tu as minutieusement fabriqué disparaît, comme si elle n'avait jamais existé.
Pour toi, c'est la crise et c'est la panique. Une panique qu'on est capable de sentir à des kilomètres. Une panique qui attire les plus gros requins et, malheureusement pour toi Thomas, tu es sans défense. On commence par attraper ton repas qu'on écrase sur le sol. Des mains solides se glissent sous tes bras et te tiennent en étau. On te demande ton argent, mais tu n'es qu'un pauvre étranger, tu comprends rien de la langue. On s'énerve face à ton silence et si on va pour casser ta jolie figure, on est soudainement interrompu par quelque chose d'autre. Quelqu'un. Les yeux fermés, tu ne le réalises pas tout de suite et c'est ton corps tout crispé qui se prépare à l'impact.
(c) oxymort
Mer 31 Juil - 16:22
Régulus Jones
MONSTER UNDER YOUR BED
Impétuosité : 219
feeling like a drum without a beatft. Thomas Dyer •••Le besoin de prendre l'air ressemblant presque à un besoin vital, Régulus était sorti de chez lui. Le travail n'avait rien de désagréable, mais les journées avec Astrea pouvaient se montrer épuisantes quand elle s'y mettait, à l'assassiner du regard chaque fois que leurs prunelles se croisaient. Et puis il y avait aussi ses inquiétudes par rapport à sa famille. Les événements lui semblaient si récents qu'il craignait encore de les voir débarquer d'un moment à l'autre avec une violence aussi féroce que celle dont ils avaient fait preuve lorsqu'il s'était fait battre avant d'être mis à la porte. A plusieurs reprises durant la semaine, le sommeil lui avait manqué. Il avait pensé aux siens envers qui il éprouvait autant d'amour que de haine. Il avait pensé à Skadi, qu'il avait laissé derrière lui en espérant qu'elle ne soit ainsi pas prise en chasse par les Jones pour avoir des informations sur lui.
La jeune femme avait toujours été là pour lui, et la culpabilité le rongeait pour l'avoir abandonné du jour au lendemain. Elle lui manquait, et Régulus prit une profonde inspiration en pensant à tout ce qu'il avait laissé derrière lui. Les mains dans les poches, il prit son téléphone dans l'une et attrapa ses écouteurs de l'autre, avant de brancher l’embout dans la fente et d'activer la musique. Le son était fort dans ses oreilles, assez pour masquer les bruits alentours. Le klaxon des voitures, le brouhaha que les gens faisaient en discutant. La sonnette qui se déclenchait dès lors que des clients passaient le pas de la porte de certaines boutiques. Tout cela était masqué par la musique qui l'emportait, le détendait. Mais sa promenade fut de courte durée.
Passant dans une rue moins peuplée qu'il avait l'habitude de prendre, ses yeux clairs finirent par se poser sur un homme, bien moins costaud que la petite bande qui venait de s'approcher de lui, lui retirant son repas, se moquant de lui. C'était ces même voyous qui avaient tenté de l'intimider à son arrivée. Ridicule. Le warg avait montré les dents, et les avaient fait fuir. Ils semblaient vouloir s'en prendre à plus faibles qu'eux désormais et pourtant, le loup n'allait pas passer son chemin sans rien faire. Son rythme cardiaque s'accélérant dans sa poitrine, la mâchoire de Régulus se serra et sans attendre, il vint en aide à ce pauvre garçon qui semblait plus que désemparé. Usant de son don unique, il arriva en vitesse près du groupe et asséna un violent coup de poing dans la mâchoire de celui qui allait, à quelques secondes près, frappé le mortel en pleine figure. Un autre tenta de le pousser violemment vers le sol mais Régulus attrapa son bras et lui donna un coup de pied dans le genou. Le loup grogna. « Dégagez ! » dit-il d'une voix forte, ses yeux clairs défiant les prunelles adverses chacun leur tour. Finalement, la bande s'en alla sans demander plus et le garçon se tourna vers l'inconnu, le détaillant avec attention. Chevelure que beaucoup jalouserait, et un visage marqué par la crainte. « Hey. Ca va ? Vous parlez anglais ? » demanda t-il dans sa langue natale, la mine froncée, remarquant que Thomas avait eu l'air intrigué en l'entendant le saluer. L'adrénaline parcourait encore ses veines.
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