A la base, je ne voulais pas venir ; j'aime bien l'art qu'on ne se méprenne pas, mais là c'était surtout un prétexte pour mon cousin Selivan de voir son « ex » et son gamin.
Franchement un gosse d'un an encore debout à cette heure-ci, ces gens n'ont rien dans la tête, si ce n'est de l'eau de mer ! Forcément, je me suis vengé sur l'alcool, heureusement comme j'ai été occupé à discuter avec un pote d'enfance qui essaie de me convaincre de la supériorité de la mécanique moto sur le cheval, le débat nous a tenus suffisamment longtemps pour une : éloigner toute personne autour de nous, deux : m'empêcher de boire jusqu'à voir franchement flou et ne plus avoir qu'à tituber jusqu'à mon lit pour m'en remettre.
Aaaah, j'ai jamais dit être parfait.
Lâchant mon ami fan de moto qui a manifestement repéré soit une nénette, soit... je sais pas ce qu'il est fichu de repérer hormis un moteur en vrai, je m'éloigne un verre de champagne de qualité médiane à la main.
Le nez levé je considère les tableaux, mis en valeur ce soir-là sans doute pour l'occasion, mais pas le clou du spectacle. J'interpelle une femme non loin de moi avec mon sourire de sale gosse noble :
« C'est dommage qu'ils aient pas vendu ceux-là, ils en auraient écoulé bien plus. Je préfère largement à ce qui est exposé en première ligne. »
Et chacun sait : mon goût est très sûr.