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 Si doux est le concert de tes doigts chantant l'espérance. || Orphédia


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Cornelius Thompson
RULE THE MONSTERS WORLD
Cornelius Thompson
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Si surveiller Anselme lorsqu’il est à tes côtés est une source d’anxiété supplémentaire, tu dois avouer que son absence se fait ressentir également. Elle laisse derrière elle un froid qui transit tes doigts formés à la tenue parfois crispée de sa menotte dans le but de ne pas le perdre dans ces rues étrangères. Autour de toi courent les murmures des passants qui font leur vie, qui parfois te regardent avec insistance, jusqu’à ce que ton sang se glace dans tes veines, avant de se détourner et de regagner les ombres opaques. Leurs paroles encore incompréhensibles pour toi tournoient comme des incantations de malheur. Peut-être te maudissent-ils en silence, va savoir.

Il fait jour mais la rue est aussi sombre qu’au crépuscule. Recroquevillée dans ta pelisse comme une petite chose fragile que tu es, tu décolles de ta poitrine rachitique une main veinée de bleue dans laquelle se froisse un petit papier sur lequel tu as griffonné l’adresse du lieu. Pourtant c’est bien ici.
Mais en relevant les yeux, tu ne remarques qu’une vieille bicoque qui semble en ruines, et dont pourtant s’exhale de la lumière, ici ou là. Il doit bien y avoir quelqu’un…

Tout à coup, l’ouverture de la porte te fait sursauter. Une silhouette se glisse dans l’entrebâillement et sort, tête baissée et apparemment très affairée. Le temps que tu formules dans ta tête une phrase en russe à peu près correct pour l’aborder, elle a déjà disparu au coin de la rue avec tes espoirs de trouver ton chemin.
Flûte alors !
Cornelia reprends-toi, c’est ridicule.

La lèvre mordue jusqu’à l’étreinte violacée, tu finis par relever la tête une bonne fois pour toutes et te glisser de tes jambes flageolantes jusqu’à la porte à ton tour. Tu hésites à frapper...et finalement appuie impudiquement sur la poignée pour attirer le panneau branlant vers toi.
Bientôt il se rabat derrière ta silhouette, ouvrant devant toi le boyau d’un couloir étroit que traverse une petite tête blonde.

« Bonjour. » oses-tu. « La patronne est là ? »

Le russe vacille sur tes lippes, fait plisser les yeux du gamin comme si cela lui permettait de traduire. Visiblement toutefois, son âge est assez avancé pour qu’il aille chercher la maîtresse des lieux afin de lui informer de l’intrusion.
  Ven 3 Mai - 9:12
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Orphédia Bellavance
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behind blue
eyes


Aux premiers émois de l'après-midi, alors que printemps étreint la carne des trottoirs, où petites pousses tentent péniblement de germer malgré les putrides particules de pisse, de fiente et de gerbe éparpillées, l'orphelinat, doucement s'endort. Les plus jeunes marmots, confortablement installés dans leurs berceaux, ont fermé les yeux quelques minutes plus tôt, entrant doucement dans une latence quotidienne, enfouis dans des rêves qui ne se réaliseront probablement jamais. D'un geste des plus maternels, Orphédia passe le bout des doigts sur le front du plus jeune, Rael, clairsemé de cheveux blonds à peine germés. Dans la pénombre, une fois assurée du sommeil des enfants, la mère s'éclipse par la porte coulissante donnant directement dans les jardins extérieurs.
Jardins qui, certes, fleurissent, mais qui n'ont pourtant pas l'allure de parc botanique. Les ronciers se pavanent contre les murs, et le lierre étouffe toutes les autres plantes près des vieilles briques. Pourtant, l'arbre qui chahute au coeur des lieux, un vieux sapin que les enfants ne manquent pas de décorer quelques jours avant Noël, trônant miraculeusement à travers le jardin, offre un peu d'ombre, et un peu de douceur, au paysage presque toujours noir qui règne ici. S'affublant d'un châle, Orphédia entrevoit Titos, un garçon au visage toujours sombre, charbonneux comme le corbeau, et les joues couvertes de poussière, qui accourt jusqu'à elle.
« Une dame veut te voir, Mama. » qu'il lui murmure. Alors, elle lui demande de la mener à elle.
Orphédia a toujours été prudente. Mais elle sait de source sûre qu'aucun vilain ne viendrait chercher un marmot ici. Ou un imbécile, peut-être. Par chance, aucune agression n'a eu lieu depuis son arrivée, deux ans auparavant. Elle aurait certainement tué celui qui aurait profité de l'un de ses enfants. Car au-delà de ses propres ouailles, Orphédia n'accorde de l'amour qu'aux petits qui vivent ici.

Quelques minutes plus tard, Cornelia Thompson traverse la grande porte délabrée qui conduit à l'entrée. Orphédia la reconnait sur-le-champ. Entrevue quelques jours plus tôt dans les dédales du Grand Palais du Kremlin, la Dame Blanche avait tout de suite eu un bon pressentiment à son sujet. Elle, sculpture bienveillante, transpirait la bonté et l'altruisme, si bien que la française, malgré sa traditionnelle méfiance, a tout bonnement baissé la garde dès leurs premières discussions. C'est un sourire au coin des lippes qui accueille finalement la visiteuse.
« Bonjour, Mademoiselle Thompson. Bienvenue. »
Elle remercie finalement Titos, dans un élan de chaleur transmis par une caresse légère dans sa tignasse. Après quoi, il s'enfuit de nouveau, ne laissant derrière lui que l'odeur des rues.
« C'est un plaisir de vous recevoir. Asseyez-vous, je vous en prie. »
Elle désigne un banc, dont la peinture se veut désossée par le temps, où elles prennent finalement place. Autour de son cou, ses lunettes se calfeutrent contre son sternum, tendent à comprendre ce qui se déroule, observent à travers les verres.
« Que me vaut l'honneur de cette visite ? J'espère que ceci n'a rien à voir avec nos affaires en cours. »
Pas le temps, pour cela. Jamais vraiment, pour l'instant. D'une oreille, elle écoute attentivement le silence qui émane de la pièce voisine, habitude qu'elle a pris pour mieux entendre si l'un des enfants ne parvient à trouver le sommeil, ou pire encore, est tourmenté par un cauchemar trop violent.
« Je dois avouer que cela attise grandement ma curiosité. »

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Pando
  Dim 5 Mai - 10:29
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Sans marque d’irrespect aucune, la grande dame te paraît soudain plus accessible, moins obscure. L’absence des deux autres femmes dentelées d’étrangeté sombre et du souverain glacial réduit sans nul doute la tension dans l’environnement et le rend moins hostile. Cela ne t’empêche pas de faire preuve de l’originelle politesse de ta dynastie, et de laisser glisser tes mains sur ses cuisses le temps d’incliner la tête, ployer l’échine afin d’indiquer clairement si n’était nécessaire que tu ne viens pas chercher conciliabule.

« Je vous remercie de me recevoir Madame Delacroix. » L’accent vacille inéluctablement, cherchant tantôt le russe, tantôt le français, tantôt le refuge de l’anglais natal des forêts australiennes. « Pardon de vous déranger. »

La Matrone n’a pas l’air de s’éconduire de ta venue, ni d’être particulièrement affairée, mais dans ton éducation respectueuse de la visite de tes hôtes tu apprends à apparaître comme une intruse. Une fois le banc désigné, tu y prends place en amazone, gauche colombe qui repeint de maladresse originelle les mondanités et qui ne se formalise guère de la peinture écaillée sur sa pelisse froissée d’artiste incomprise. Le petit papier indiquant les coordonnées disparaît dans la manche puisque les poches sont trop communes. Toi qui croyait s’immiscer dans un quotidien complexe écoute l’ambiance feutrée du début de l’après-midi avec le réflexe de celle qui a élevé son propre marmot. C’est le silence mouvant des infants hallucinés, le bruit blanc des respirations alourdies, le cri silencieux des cauchemars dissimulés sous les paupières. La sieste, doux rituel qu’on repoussait enfant, et qu’on jalouse adulte.

« Non, assurément. » t’empresses-tu de répondre de ta douce voix veloutée pour le sommeil des petits. « Je viens vous encombrer de ma présence pour une toute autre cause, moins impérieuse mais qui me tient tout autant à cœur. »

Tes longues mains, affinées plus encore par des mitoufles de dentelle, lissent pour trouver contenance ta jupe d’un autre temps sur tes genoux nerveux.

« J’ai appris avec allégresse votre digne mission quotidienne, et je suis moi-même engagée dans les causes humanitaires depuis mon plus jeune âge. Le quotidien infantile étreint mon cœur plus que tout. »

Les paillettes féériques inondent sans doute ta mirette d’enfant perdue dans la noirceur moscovite tandis que d’un sourire tu t’engages à continuer.

« Mes engagements ont pris récemment fin avec mon déménagement à Moscou, et je me retrouve sans d’autre activité que la rédaction de mes vers. Je me demandais si vous aviez besoin d’autres âmes pour prendre soin de vos protégés, auquel cas je serais heureuse de vous attribuer mes forces et mon cœur. »
  Mar 7 Mai - 20:13
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Orphédia Bellavance
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Durant les secondes qui suivent, Orphédia se perd dans les méandres du visage voisin. Les pommettes se fendent de quelques grains de gêne, les commissures se plissent de maladresse, et le front se consume sous les rivages d'une réflexion poussée à l'extrême – certainement due à la recherche inexorable de mots justes pour se faire comprendre. Cependant, ce sont les iris, têtes-de-nègres crevant les cils, qui attirent comme pistils d'Asarets, miroitent d'une franchise sans borne, crevant de bienveillance et d'altruisme, trio de traits que la Matriarche fait rois. Depuis l'aurore de leur rencontre, elle a remarqué l'étincelle jumelle dans le palpitant plus jeune, mis en valeur par la simplicité des priorités mises en avant : l'enfance, dans sa plus pure représentation. L'interrogation portée au Tsar lors de leur entrevue n'a pas échappé à la Française, qui s'est imprégnée des détails les plus subtils, ceux auxquels personne ne fait attention et qui, pourtant, révèlent tant de secrets sur leurs propriétaires.
Et Orphédia, quelques jours plus tôt, a immédiatement su. Cornelia est mère. Comme elle. Et peut-être est-ce ceci qui les rassemble, qui les unit.
« Cessez de vous pâlir en excuses, vous ne me dérangez pas. »
Elle s'exprime en anglais, dans un accent absolument parfait, langue qu'elle a appris durant son enfance, apprentissage obligatoire pour une famille telle que la sienne, où le savoir vaut tout l'or du monde, en particulier chez la gente féminine. Orphédia, Dame des Pyrénées, s'est intéressée très jeune à la littérature, et de toute sa fratrie, a été emblème endémique de la bibliothèque parisienne, où elle a passé nombreuses journées, étudiant géographie, histoire, littérature, théâtre, astronomie, et domaines voisins. Si bien que du haut de ses escarpins, toujours soigneusement cirés, Orphédia maîtrise avec exactitude les moindres vers et revers des syllabes britanniques.

Elle épie, un sourire aux coins de la bouche, les gambettes qui se replient avec aisance, dans une grâce fragile, telle une ingénue, une nymphe exotique, dont on ne devinerait que trop la candeur. Et Orphédia apprécie, encore davantage, cette simplicité incroyable, si peu répandue désormais chez les gens de leur âge, eux qui, avec le temps, quittent définitivement l'innocence presque enfantine, illuminant finalement les cieux de leurs âmes.
Et lorsque les entraves de la langue se délient finalement, délivrent enfin la véritable raison de sa présence, et malgré les apparences trompeuses, les muscles d'Orphédia se détendent, enfin, pour mieux se tourner vers la comparse éphémère.
« Oh ! Je suis surprise. Agréablement surprise. »
Si rare, désormais, de rencontrer des palpitants dans les paumes, comme aujourd'hui. Les Hommes se soucient malheureusement plus d'eux-mêmes que des autres, au point d'omettre qu'ils pourraient finir avec aussi peu que leurs prochains.
« L'orphelinat manque cruellement de personnel. Ce serait un plaisir de vous accueillir. Nous cherchons une gouvernante. »
Place importante que Orphédia offre sans aucune crainte, car elle sent, en son sein, la véracité de ses dires, de ses envies, de ses besoins. Et les enfants, au-delà d'elle, ont besoin de la présence d'une autre forme de maternité auprès d'eux.
« Que faisiez-vous, autrefois ? »
L'intérêt est présent. Les histoires lui sont précieuses. Et elle aimerait se perdre parmi elles. Se lier à la seule âme qu'elle estime presque semblable.

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Pando
  Mer 8 Mai - 22:28
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