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 DEVIL'S PLAYGROUND | Arsenia


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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DEVIL'S PLAYGROUND
Come, if you're curious to see. Pull the tricks out of my sleeve. All you find is yours to keep. Brave, are you brave enough to meet. The desires that you seek. Hold my hand, I'll set you free. Welcome to the devil's playground. You can tread where demons play. It's your Candyland where dreamers dance.
Arsenia et Desmond


MUSIQUE || La glotte à la bile. Ou la bile à la glotte. Il sait plus. Tout ce qu'il capte, c'est le mal de crâne qui lui scie la caboche en deux et une incontrôlable envie de régurgiter sa tourte à la viande de la veille. Inspirer, expirer. Le germaphobe refuser le reflue gastrique comme le pape refuserait une pute à l'église. Et pourtant, ça vient. Ça gratte au fond du bide pour grattouiller son larynx de haut en bas et il vomit. Il enfonce ses paluches dans l'herbe alluviale, dégobille des petits grumeaux de tarte farineuse et tousse à s'en décrocher la maxillaire. Il est paumé. A tel point qu'il réalise avec un train de regard que ses gants son plus là, laissant ses pognes aux microbes. Alors le scientifique panique à nouveau, essuie frénétiquement ses doigts boueux sur son pantalon et hoquette. Y a un truc qui cloche.

Il le sent par tous ses pores.

Une sensation inédite, acrimonieuse. Le chercheur râle et tente de distinguer le bout de ses pompes dans la nuit sombre. Un bord d'autoroute, son cul sur l'asphalte et l'impression d'avoir picolé un baril entier du plus costaux des tords boyaux. Merde. Il sait plus...  Il en a oublié jusqu'à son nom.

Se lever.
Doucement.
Foutre un talon devant l'autre.


Ses godasses habituellement parfaitement encaustiquées grincent sur l'asphalte et la boue collée à ses semelle laissent des empruntes humides. Il tangue, plie l'échine de sa carcasse trop grande et laisse ses lippes s'ouvrir sur une nouvelle salve de dégueulis  goût acide. Le shlop de la bouffe qui s'écrase contre les bactéries de la route humide lui file à nouveau la nausée. Y a un marteau piqueur dans cette tête. Puis une idée éclatante. Un flash qui lui revient. La meurtrissure de la seringue coincée dans sa nuque. Les spams indolores d'un poison qui aurait dû le faire hurler d'agonie.

Agonie.

Putain. Non. Des années de recherches. Des désillusions. Son myocarde pète les plombs dans sa carcasse avachis et il le sent, ce pique d'adrénaline. Cette pointe de côté. Ce goût dégueulasse de sa gerbe qui se colle encore au fond de sa gorge, niché dans son cou. Et son corps entier qui hurle, qui brûle de fièvre. Il voulait simuler à la douleur juste une fois et le voilà servit. Parce qu'il morfle à en chialer. Dents serrées, gencives qui grincent et azures écarquillées. Ses iris s'étirent, se dilatent.
Quelqu'un lui a fait ça.

Mais il ignore qui.
Ou quoi.


Le brun baisse sa trogne sur la marque qui l'identifie comme humain. Marqué comme du bétail et chassé comme du gibier. Il a... pâli. Il fronce ses arques, essuie frénétiquement sont avant bras contre la chemise plus si bleue qui le couvre et y jette à nouveau un regard médusé. Même dans la noir, il voit parfaitement. Un seul lampadaire à un mètre de lui l'éclair, crépitant et grillant à intervalle, toute les trois secondes. Le tatouage a perdu de sa teinte onyx. C'est à peine perceptible.
Et il comprend toujours rien. Ni ce qu'il fout là, ni ce qui pousse son corps à le lâcher après quarante années sans une seule pointe de côté. On a dû lui cogner la tête trop fort. Avec un acharnement scrupuleux et venimeux. Il papillonne, inspire l'air feutré et brumeux avant d'élever ses claires prunelles hallucinées vers une enseigne paumée au milieu de nulle part. Et ce truc a rien d'un Diner russe. Il a la gueule de ces restaurants typiques d'Amérique où il aimait poser son cul chaque vendredi à quatorze heures et dix-huit minutes piles pour commander le même menu pendant treize ans. Réglé comme une horloge impeccable. Certains le disent déséquilibré, lui se catalogue plutôt d'homme d'une précision nette et zélée. Déglutir lui arrache un nouveau râle atrabilaire, Il boitille finalement jusqu'au restaurant.

L'appétence lui brûle la gueule.
Il a faim.
Horriblement faim.


Et une fois sur place, à son grand effarement, c'est pas l'entrée du restaurant qui le titille. C'est l'arrière. Là où y a les poubelles. Les meurtrissures. Les germes. Les souillures laissées par des merdes ambulantes et humaines.

Putain.
Y comprend plus rien.
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  Jeu 21 Fév - 16:29
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Arsenia Savina
YOU WILL HEAR MY LEGEND
Arsenia Savina
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Devil's Playground
La nuit est toute de noir vêtue. La lune est absente, se dissimule derrière gros nuages qu'on ne distingue pas. Quelques soupçons de fraîcheur se distille dans l'atmosphère, caressent les dermes fougueux qui tentent de se réchauffer dans les recoins les plus farfelus des ruelles avoisinantes. La ville est morne, en ces temps troubles. Elle dévore tout ce qu'elle trouve, les gens y compris. Sans distinction aucune pour les bons ou les mauvais, pour les riches ou les pauvres. Ce quartier n'est que honte et sacrilège, parfait mélange que tous partagent, jusqu'au stade le plus avancé de l'indécence. Frôlant les périphéries, dont les frontières se peignent d'une autoroute sale, laide et bruyante, la propriétaire du Klub Orkestr a terminé sa nuitée, a mis clef sous la porte jusqu'au lendemain. Sa ronde à l'obscène achevée, elle scande les trottoirs à l'odeur de pissotières, sans aucune attention pour le clochard près des poubelles, ni pour la puanteur de mort qui en émane. Quelque chose lui dit qu'il a trépassé depuis un moment. Et elle se trompe rarement. Arsenia Savina ne rentre pas chez elle, ce soir. Elle se dirige non sans prestance jusqu'à l'un des hôtels les plus reculés de Zamoskvoretchiye. Ce genre d'endroit où seuls les camés, les amants ou les dégénérés viennent passer la nuit. En fait-elle seulement partie ? Nul ne le saura jamais. Car ce soir, elle n'atteindra jamais la ligne d'arrivée. Ce soir, elle entend les pneus d'une voiture crisser violemment. Ce soir, sur la route d'en face, elle aperçoit un cadavre s'échouer sur le bitume.

Abandonné à son triste sort, le macchabée est délaissé là, tandis que la grosse Berline - cliché si évident - se tire dans l'obscurité. Crime dont elle ignore tout, mais crime qui lui chatouille le coeur. N'aime-t-elle pas un peu trop le sang pour se divertir ailleurs ? Pendant quelques minutes, elle hésite. Elle a quelque chose à faire. Quelque chose d'important, avec quelqu'un d'important. Mais son instinct, si violent soit-il, ne cesse de l'interpeller sur ce squelette. La mort serait-elle entrain de faire demi-tour ? Elle le soupçonne. Alors, sans davantage de réflexion, Madame transmet l'information. Elle ne viendra pas. Plus tard, dans la soirée, elle recevra en guise de réponse un message quelque peu salé. Mais elle n'en prendra guère compte. Deux heures après avoir observé le gaillard jeté dans le fossé, Arsenia soupire. Non sans avoir été contempler le visage de l'inconnu, elle patiente. Et lorsque le froid se fait le plus fort, au coeur même du nouveau jour qui débute, le corps tressaute, se cabre, s'agite. Revenu à la vie, ressuscité. L'observatrice en sourit. Si rare que de pouvoir contempler tel événement ! Pendant plusieurs minutes, le nouveau-né tente de retrouver de son humanité. Marcher. Vomir. Marcher. Vomir. Ribambelle de dégueulasse. Lui rappellera-t-elle peut-être s'il en vient à se prosterner. Et elle continue d'épier, Arsenia. Et elle se demande ce qu'il est devenu. Qui a-t-il été pour embrasser telle destinée. Elle veut abreuver sa curiosité, tarir la soif de découverte, absolument tout savoir. Mais à l'instant, elle se contente d'attendre. De le voir arriver dans sa direction en clopinant. Il lui faut à peine cinq secondes pour disparaître dans un coin obscur. Elle les connait tous. Ce Quartier est son Royaume.

Arsenia le contemple. Le visage tiré par la fatigue, le teint cireux, la sueur latente. Il était mort. Et il est revenu. A-t-il conscience de ce qu'il vient de se produire ? Lorsqu'elle constate son besoin évident de faire les poubelles, non sans avoir regardé autour de lui avant de se réduire à telle ignominie, la Dame se met à rire. A rire assez fort pour être entendue. A dire vrai, ne se cache pas. Dans son coin de paradis noir, Arsenia allume une cigarette. « A ce que j'en sais, ce n'est pas de ça dont vous avez besoin. » Se veut conseillère. Un jour, elle a observé une résurrection similaire. Sur les joues poudrées de sa si dévouée Milesia, son amante de coeur, son amie de sexe. Elle l'a vue le premier jour, jusqu'à hier. Et elle sait, avec certitude, quels sont les besoins de ce genre de monstruosité. Celle qu'elle admire profondément. Comme une délurée aime trop sa propre folie. Lorsque son dos délaisse les briques froides, la Madone apparaît enfin sous les yeux du nouveau vilain. Pas si vilain, d'ailleurs, si l'on supprime quelques détails qui ruissellent sur le portrait. « Vous avez faim de chair. » Peut-être pourrait-il la dévorer. Elle se souvient Milesia, aux premiers soupçons, la mordre jusqu'au sang. Jusqu'à ce que chair se sépare des os. La faim rend fou. Ainsi, elle demeure à plusieurs mètres de lui. Elle ne s'approchera pas davantage. « N'envisagez pas la mienne. Ou je serai dans l'obligation de vous tuer. Une deuxième fois. Et pour de bon. Il n'y a pas de troisième retour. » Elle inhale une bouffée méphistophélique. La douceur se fait glaçante, les mots, cinglants. Plus qu'ils ne le devraient, pour quelqu'un qui vient de nager dans le Styx. Elle lui désigne, cependant, le cadavre qui sommeille quelques pas plus loin, derrière ce qui aurait pu être son repas. « Il y en a un, derrière. Ne réfléchissez pas trop longtemps. » Conseil ou avertissement ? Un peu l'un, un peu l'autre.


  Sam 23 Fév - 9:13
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Come, if you're curious to see. Pull the tricks out of my sleeve. All you find is yours to keep. Brave, are you brave enough to meet. The desires that you seek. Hold my hand, I'll set you free. Welcome to the devil's playground. You can tread where demons play. It's your Candyland where dreamers dance.
Arsenia et Desmond


MUSIQUE || Sur sa peau rendue livide s'étale trop d'écume. Il étudie son agonie. Les remouds au fond de la crevasse qui lui sert de poitrail. Son myocarde qui défonce, défonce, défonce ses côtes. Et il en crève, Desmond. Parce qu'il sait sans savoir. Il a conscience sans être lucide.  Le pire des putains de scénario se joue dans sa caboche alors qu'il claudique et une ribambelle d'idées morbides lui scient le crâne en deux. Il voudrait s'étaler, dormir des jours durant. Il ignore où il s'est rendu, entre la trépas et l'éveil. Mais son petit doigt lui dit qu'il a frôlé l'enfer. Il crache sa bile à nouveau en un glaire nauséabonde avant de clopiner jusqu'à l'arrière boutique du Diner miteux. Et il traîne sa carcasse comme un zombie digne d'un grand Roméro. Ce jour était de ceux où vaut mieux rester couché. Desmond crache, émet des sons poisseux, renifle des miasmes de pisse, de merde et de viande pourrie, la gerbe toujours bien collée au tréfonds de sa cluse. Vie de chien.

Et il éclate. Intrusif. Agressif.

Un rire nocif qui ricoche dans sa caboche à lui en arracher les mirettes. Ce simple son déclenche en lui une ribambelles de ressentiments. Haine. Douleur. Impuissance. Il tourne à peine ses prunelles malades vers la responsable. Une femme aux grandes guibolles qu'il est incapable d'identifier correctement, tant elle est floue. Et il n'a même pas une pensée pragmatique quant aux bons gènes qu'elle semble porter en elle.  Tout cobaye est bon à prendre, sauf que c'est clairement pas le moment. Mais là, tout ce qu'il veut, c'est planter ses serres dans sa poitrine pour arracher ses boyaux poisseux. Glisser sa langue sur le sang capiteux. Renifler l'absence de vie sans son petit palpitant entre ses grandes pognes. Planter ses dents dans sa carne. Immonde. Intolérable. La pensée lui tire une grimace et elle sourit de plus belle, la garce. Et pourtant, aucun mot ne s'échappe d'entre ses lippes. Que des maux. Que des râles. Il a mal, putain. Une menace explose alors qu'il baisse un regard désabusé sur sa carcasse. Un simple haussement de sourcil pour réponse sur sa gueule blasée, Desmond n'émet pas la moindre réaction qui pourrait laisser penser que l'intimidation fonctionne.

Y a une veine qui palpite, juste-là.

Ca pulse. Il la sent, sa viande. C'est tout ce qu'elle est. Un bout de bidoche. Il réalise à peine que le souvenirs de son sobriquet lui revient finalement. Desmond. C'est comme ça qu'il s'appelle... Son identité lui revient, timidement, morceaux écharpés par morceaux écharpés. Il renifle de dédain. Grave erreur. L'odeur lui saute aux naseaux et il a qu'une envie,  croquer cette grognasse intrusive qui émet seulement l'idée dégueulasse qu'il puisse, lui, aller se nourrir d'un bout de cadavre.

Non.

« - Nan... qu'il répète d'une voix d'outre-tombe.

Il l'a reconnaît à peine alors qu'il tangue, son menton se levant finalement pour que ses mirettes jaugent le ciel. Il a besoin de ses gants, d'une douche de décontamination et d'un putain d'examen. Un bilan sanguin, des résultats. Et d'être sûr et certain qu'il vit qu'un foutu cauchemar. La vérité tourne autour de sa caboche comme un nuage parasite.

Il veut pas l'admettre.
Sous aucun prétexte.
Rien que l'idée lui file la gerbe.


- J'vaux mieux... » qu'il entame, sans parvenir à décrocher une syllabe de plus.

Sa gorge gratte et la faim le tenaille. Il vaut mieux que ça. Que tout. Tout le monde. Et c'est pas un clochard immonde qui patauge dans sa crasse, sa pisse et ses germes qui lui filera la satisfaction dont il a tant besoin. Plutôt crever. Alors il l'a fixe, la blondasse. Elle lui file la nausée autant que l'eau à la bouche et la dualité de cette vérité lui colle un semblant de désarroi insupportable.  Contrairement à ses promesses, à ses poisons balancés dans l'air, il hésite, Desmond. Si qui que ce soit le découvre comme ça, il est socialement mort. Rejeté. Jeté en pâture dans les  pires quartiers de Moscou, avec les paillassons de leur monde. Et cette saleté qui le fixe sait. Elle l'a vu. Elle doit payer pour ça. Alors, avec l'inconscience d'une brutale appétence et d'un étrange pragmatisme, Desmond commet le pire.

Il bondit, droit sur la créature qui le jauge.

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  Sam 23 Fév - 10:22
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Arsenia Savina
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Arsenia Savina
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Dans les soupçons de la nuit sans lune, un visage se crispe, refuse l'idée de se résoudre au plus incommensurable rite que lui inflige sa nouvelle nature. Quiconque l'aurait observé à ce moment-là - comme ce fut le cas pour Arsenia Savina - aurait certainement eu quelques gouttes de compassion à son égard. En particulier lorsqu'on entrevoit les sacrifices que telle créature demande. A celui qui n'a rien demandé de cette identité, sera le premier à refuser toute appartenance. Et encore davantage le régime alimentaire indécent. Car là est tout le problème. Majeure partie des nouvellement nés Poroniecs préfèrent tenter de se canaliser, tentant de dévorer vieux restes enterrés. Jusqu'à croiser âme qui vive. Jusqu'à sentir la chair sur les os, le sang dans les veines. Jusqu'à cet instant précis où ils ne peuvent plus faire machine arrière, tant la faim et la soif se veulent chaotiques en leurs âmes errantes. Jusqu'à ne sentir, dans leur esprit, que le désir débordant, lancinant, révoltant, de bouffer des tripailles, quitte à tuer s'il le faut. Et c'est ce qui gît, actuellement, sur le visage de cet homme dont elle ignore l'identité. Il pourrait dévorer n'importe quoi. Ou plutôt n'importe qui. Malheureusement - ou heureusement ? - pour lui, Arsenia, Reine des Bestiaux, n'a aucune affliction pour son état actuel, et se fiche éperdument de ce qu'il ressent. Pourquoi perd-t-elle donc son temps, me demanderez-vous impatiemment ? Il se trouve que la Madone aime collectionner les mauvaises choses, et surtout les mauvais gens. Et cette aura si particulière, si peu étrangère, roule sur la peau de cet homme comme des particules d'air. Lingots mortifères. Connexion des esprits morbides. Vaut-il vraiment mieux que cela, finalement ? Mieux que celui qui devra, de toute manière, crever la chair ? La philosophie d'Arsenia dicterait contraire : personne ne le vaut, et tout le monde le vaut, ce ne sont là que sottises que de croire qu'ils ne sont, au final, pas tous des salopards.

Furtives orées de folie se lève au coeur de son regard. Et elle sait, pour les avoir vues cent fois dans les yeux de sa concubine favorite, qu'elles signent le désordre dans le cerveau, le chaos dans les os. La raison s'effrite sous sa poitrine, ne laisse qu'un reg poivré d'asphalte, et le monde se prépare à le contempler faire couler le sang.

Imbécile !

Bien entendu. L'orgueil et la fierté ne sont que des souvenirs étriqués d'un temps où les Mortels valaient quelque chose. Aujourd'hui, ce ne sont que des vestiges d'un autrefois qu'ils ne veulent pas délaisser.

Imbécile !

Que de délivrer à son esprit que le refus total, tandis qu'il met en danger vies plurielles. Car au-delà de son joug, putains et soûlots festoient dans les rues, n'attendent, certainement, que le moment propice pour servir de repas dégoulinant.

Imbécile !

Que de croire, une seule seconde, que cette femme serait assez bête pour se mettre en danger de la sorte sans pouvoir se défendre. Les hommes et leur idiotie. Course folle débute. Secondes deviennent minutes, le temps s'estompe au fil des pas qui grondent contre le trottoir, chaque fois un peu plus proche de la dulcinée qui sourit. Qui sourit ! Pourquoi Diable cette catin sourit-elle ? Pourquoi Diable prend-t-elle le temps d'écraser son mégot de cigarette ? Efrontée qu'elle est !

« Arrête-toi. »

Le son qui émerge du carcan ne lui appartient pas. C'est le monstre qui vibre sous la peau, la bestiole immonde qui crache son venin. Si bien que l'écho d'Indrik vient séjourner sous les paupières, d'un noir profond qui gobe les iris, qui pourrit les orbites.

C'est l'Appel.
C'est la Domination.

Immobile devant l'inférieur, l'échine s'hérisse, se tend, pourrait peut-être même grandir si l'enveloppe le permettait. Les simples mots résonnent, obligent l'enfant-fier à se stopper dans sa course, car nul ne peut ignorer la requête.

« Comment oses-tu attaquer ton Roi ! »

La voix est perfide, si grave qu'on la croirait venue d'un autre monde - peut-être est-ce le cas ? Le pantin blafard fronce les sourcils, et son portrait se durcit. La Gorgone a disparue. Le Roi prend toute la place.

« Vous, les Mortels, n'êtes que des parasites dotés d'un ego qui ne vaut rien. »
« Prosterne-toi ! »

Ordre que nul ne peut mépriser, dont nul ne peut s'échapper. Le contrôle est total lorsque le don est utilisé. Et même si fierté est là, même si elle crie à l'indécence, il n'aura pas le choix. Et ça la fait sourire. Elle sourit encore ! Elle sourit toujours.

« Je devrais te tuer pour ton affront, vermine. Mais tu as de la chance. »
De la chance ?
« Mon amie pense que tu pourrais servir à quelque chose. »
A quelque chose ?
« Peut-être pourrais-tu devenir son animal de compagnie ? »

Et il rit, si fort, que ça pourrait faire trembler les murs de peur.



  Lun 25 Fév - 8:35
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