- PLONGER DANS LE BRUIT
Premier marmot à s’extirper, creuser chemin. Suivent deux soeurs. Mioche né du côté mordorée de la société. Palais et foule pressée. Le père est ogre, d’une main tenant correction, de l’autre paluche se posant fièrement à la tête du garçon. La mère est une présence, un nom murmuré aux soirs de terreurs, contre les cauchemars qui valsent dans la caboche. Des soeurs, la proximité s’étiole. Princesses reléguées à d’autres couloirs, d’autres activités. Fillettes qu’on ne souhaite mélanger aux occupations du prince. Apprendre; Régner. S’élever. Grandeur et terreur. L’enfance est un leurre. Un mot absent. Marmots de son âge qu’il croise à quelques divertissements des parents. Se tissent de rares amitiés.

Gamin qu’il voudrait tenir en laisse, s’assurer de sa présence dans sa chambre. Minus osant désobéissance au père, cavalant aux couloirs du palais, jonglant de passages-secrets. La nuit est pour la fredaine, la découverte, la dissolution du costume. Petit prince devient canaille. Fourberie féminine qu’il croise lors de ses déambulations. Vlad. Singulière aux paroles danger. Concocter un poison. Dépecer correctement un corps. Apprentissage du monde de l’envers. Plusieurs années à se retrouver, à tisser amitié. Années dans le mensonge d’une identité ; demi-soeur.


- RABLE RUBICON
Au mariage proclamé, c’est toujours cette même idée de s’extirper, de s’envoler, déraciner ce qu’on a façonné de lui. Curiosité d'autrui. Le palais devient dortoir, lui de passage. Prince qu’on cherche à travers les couloirs, à s’imaginer partie de cache-cache. La vérité est à la ville, entre les ruelles, à travers des vies que la haute cour n’ose frôler. Plonger pattes à la plèbe, à la crasse, aux venelles tordues. Cité noiraude où s’aventure le prince. Igor est débarrassé des ornements royaux, vêtu de fripes. Bandit se faufile, s’immerge, questionne. Vies grouillantes dont on ne parle pas, là-haut. Vies décadentes. Surprenantes. Rencontres de noirs personnages, de terrifiants malfrats. Il s’immisce, rejoints furies dans quelques clubs où saignent les visages, cognent les paumes. Goût de la violence. Brutalité. Fauve. Visites qui se sont espacées avec les années. Faciès placardé à la ville, à leurs écrans. Escapades endolories.


- INSALUBRITÉ MONDAINE
Paume minuscule qu'il tient à la sienne. Fillette grimée en garçon. Unique enfant de la marmaille pour laquelle il éprouve affection. Singulière créature qu'il n'a su dompter, museler à son rôle de femme. Arcanes du pouvoir qu'il lui dévoile, présente les ficelles, tout un théâtre où se jouent les décisions.  Asya devient Sasha. Poupée menée aux recoins de Moscou, aux déambulations occultes du prince. Il en autorise les écarts, les fautes de langage. Droit d'exister au delà de l'étiquette placardée au faciès. Canaille qui fait écho à son passé.  


- TRIOMPHE
Trépas du père. Pleurnichent les menteurs, sanglote la noblesse. Tous réunis. Le prince est en retrait. Masque lacrymale absent du visage. Retrait des émotions. Ils supposent une tristesse trop grande, une émotion qu'il exprimera en privé. La vérité est un soulagement, un heureux sentiment. Enfin tsar. Enfin au pouvoir! Couronne qu'il se refuse à lâcher. Règne qu'il voudrait immortel.


variations de l'inutile : collection d'armes, assassines somptueuses traquées aux recoins du monde, de chacune qu'il sait manier + trois canidés gambadent au palais, cerbère aux genes batards. boule de poils aux paluches et commandes du tsar. machoires voraces pour les vauriens + bibliothèque devenue second refuge. manuscrits qu'il décrypte, cherche information, débusque traces des créatures + bolchoï ayant son amour. étoiles qu'il entraine à ses valses. funambules qu'il voudrait emprisonner, briser, confiner. barbe bleue s'amourache + désamour de ses enfants. figures gambadants à ses pattes. animaux curieux dont il n'en mesure pas l'intérêt. paternité au néant. crainte d'un marmot qui viendrait poignarder ses ambitions + cylindre mort qu'il file entre les lippes. deux paquets engagés chaque jour aux poumons + piano. relique d'une mère au tombeau. dernier souvenir. instrument qu'il cajole, notes qu'il fait valser.