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 I'm the powder, you're the fuse ft. Piotr


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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( I'm the powder, you're the fuse
ft. @Piotr Kapičić )
Marcher.
Marcher sur les pavés de ce putain de Zamoskvoretchiye. Il est laid, ce quartier, elle est laide, Moscou. Dans tout ce qu'elle représente et tout ce qui crépite en son sein. Prendre l'air, seulement respirer. Respirer autre chose que son odeur à lui qui hante le nase et la psyché, se gorger les poumons de sales. Oublier son absence qui tord et noue boyaux et tripes.
Je traverse la ruelle rouge, me faufile au beau milieu des prostitués, celles qui schlinguent le foutre et le parfum bon marché. -Tu es perdue, ma mignonne ? Qu'une demande. -Tu n'as pas l'air d'aller bien, tu veux t'asseoir un moment ? Insiste l'autre. Qu'est-ce que ça peut te foutre, que j'aille bien ou que j'aille mal ? Tu crois que je vais acheter ton temps pour un peu de réconfort surfait, du réconfort éphémère qui disparaîtra dès que je m'en irai, connasse ? Alors la tête se balance de droite à gauche, dit non. Juste non. -Comme tu voudras, qu'elle lâche avant de s'en retourner à sa tâche. Appâter le chaland d'un mouvement de hanches ou de cuisse. Las pas s'accélèrent, traversent la ruelle, tombe un peu plus loin, ou des types s'entassent sur les briques rouges d'un vieil immeuble. Sifflement.
-Tu as besoin de quelque chose ? J'ai besoin de lui. -Je peux te faire un bon prix, c'est de la bonne bébé, j'te promets. Les épaules se percutent quand je force le passage. J'ai la sensation de tomber, de ne plus réussir à m'attraper à quoi que ce soit pour m'éviter de sombrer.
Arrêt.
Après des minutes ou des heures face à la devanture merdique au bois éclaté. Les néons de la façade tressautent, grésillent et un carreau semble pété, rafistolé à grand renfort de cartons et de larges bandes de scotch. Je pousse la porte qui ne tinte pas, non, elle grince, d'un grincement sinistre qui rend l'endroit macabre. Le plancher craque sous les petons, capte l'attention des rares visages présents. C'est qu'il est peut-être encore un peu trop tôt, qu'il ne fait pas assez jour ou assez nuit, je m'en fous, au fond, de combien ils sont et pourquoi ils sont là. On est tous là pour la même chose à une heure de basse influence. Pour oublier un quotidien qui nous bouffe, pour taire la raison, effacer les erreurs, oublier que nous ne sommes rien. Je me perche sur un vieux tabouret, commande un verre puis deux puis trois jusqu'à ce que j'arrête de compter, jusqu'à ce que je n'entende plus la porte d'entrée grincer, amenant avec elle ses nouvelles têtes et ses nouveaux potes de comptoir. Ceux qui veulent m'offrir un verre, me parler, m'apprivoiser, apprendre à me connaître. Ceux qui draguent, qui parlent d'une voix ronde et chaude, minaudent. Mais je n'ai pas envie. Pas envie de sourire, de dire salut, ça va, merci, et toi.
Je noie le chagrin, ce truc qui boursoufle entre les côtes, qui me fait me sentir affreusement mal et triste. Je n'ai jamais ressenti ça pour quelqu'un, Brutal. Quelque chose d'aussi violent et exaltant. Ce quelque chose qui me broie, littéralement, parce que tu n'es plus là, maintenant. Et je n'arrive pas à te croire, à croire que tout ça, c'était seulement pour notre bien à nous. Comment ça pouvait nous faire du bien, de ne pas pouvoir nous rapprocher ? A quel moment c'était possible, ça, Brutal ? Est-ce que tu te sens mieux, toi, depuis que je ne suis plus là ? Est-ce que ça t'apporte quelque chose, une pseudo-sérénité de merde ? Parce que moi, ça me crève, ça me fait me sentir comme un monstre, une merde. Le bras se lève plus mollement, réclame sa pitance. Et il y a ce type, ce type qui n'a pas bougé depuis que je suis arrivée, qui ne compte probablement plus les verres qu'il a ingurgité depuis aussi longtemps que moi, si ce n'est plus. Regard éteint, le chagrin trouve écho au mien. Les sens embrumés, désinhibés, je me décale, m'affale à ses côtés. Autre verre, autre silence. Il ne sent pas bon, lui, il ne sent rien. -Elle s'appelle comment? Que je hasarde après une gorgée. Soit tu pleures une meuf, soit tu pleures ta maman, soit ta vie est encore plus pourrie que la mienne et là, je ne pourrais rien pour toi. Et peut-être que ce n'est ni l'un ni l'autre, que ce n'est qu'un connard d'assoiffé, le genre qui ne sait plus s'arrêter une fois qu'il y a foutu le nez. Je n'attends pas de réponse, me casse avant même qu'il ne se forme un semblant de réponse à l'intérieur de sa boîte crânienne. Laisse tomber, je n'ai pas envie de savoir, en fait, ça ne réglera pas mes problèmes à moi. Je me traîne aux chiottes, pisse dans un équilibre précaire au-dessus de la cuvette crade. Le reflet dans le miroir est difforme à travers les éclats. Paupières closes, je balance de la flotte au visage, comme si ça pouvait effacer ce qui broie la cage thoracique.
Respire.
Et j'ai l'impression de la voir, la fille, assise là, à ma place, un trou béant lui bouffant la joue. Il me semble qu'elle me sourit, balance sa main comme pour me saluer. Je me crispe, blêmis. J'ai pas besoin d'un verre, mais de toute la bouteille. Je prends soin de la contourner, ma chimère, retrouve un siège, me décale quand elle en fait autant, jusqu'à ce que je le bouscule, l'autre. Le type de tout à l'heure ou d'il y a une heure. -Tu la vois ? Que je lui demande, paniquée. -La fille, avec un trou, un trou dans la joue ? Mais il n'y a rien à voir. Parce qu'elle est dans ta tête, la fille. Elle ne vit que dans les tréfonds de ton subconscient pour te rappeler comment tu l'as tué. Ouais, tué. Autre verre avalé à la hâte. Je crois que je vais dégueuler. Battements de cils, la trogne se tord, ne voit plus la fille. -Putain, craché-je dans un mélange de soulagement et de nervosité.



( Pando )
( beloved )
  Mar 1 Oct - 20:42
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Piotr Kapičić
YOU WILL HEAR MY LEGEND
Piotr Kapičić
Impétuosité : 12
https://thecult.forumactif.com/t997-piotr-unsainted https://thecult.forumactif.com/t995-piotr-i-m-finally-holding-on-
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Tell me now

How do I feel?


feat fauve ○ blue monday


Valia.

Epoumoné mille fois dans les creux de ses clavicules, suffoqué crade contre sa chair blême. Reflets d'un verre vide qui me semblent écrire son prénom, celui que j'ai tant voulu noyer dans le cet abyssal néant, black outs à répétition jusqu'à oublier mon nom mais jamais le sien. Valia, répété dans le frisson qui parcourt ma nuque. Epouse, adjectif griffant les tréfonds de ma colonne. Ex, la main terrible qui paraît prendre mes viscère entre ses phalanges pour les remuer à sa guise. Qu'elle était belle, qu'elle était belle quand elle n'était qu'à moi. Quand on était gamins et que j'étais tout son monde, quand ses yeux ne regardaient que mes bras, qu'elle se rêvait en train d'y crever pour ne plus jamais avoir à les quitter. J'étais un univers entier, un royaume qu'elle avait conquit. Je suis le taudis qu'elle a jeté pour s'en libérer.
Putain, et moi, comme j'aime me laisser mourir entre ses côtes, le bassin encore ancré dans le sien. C'était bien, bordel, c'était bien d'avoir un refuge pour une fois. N'être qu'un homme et ne trouver à manquer que ça, que ce contact froid et brûlant, la violence de sa douceur avec moi. Les gifles qu'elle me mettait à chaque caresse, à chaque paume glissée contre moi. C'est le parfum qu'elle avait quand elle se finissait contre moi, c'est les râles qu'elle ne s'arrachait pas sans moi, c'est tout ce qu'elle me disait et que je ne croyais pas. Je t'aime, je te veux, prends-moi, ravage-moi. Confiance, absurdité, animalité. L'intangible intimité que personne ne pouvait voir.

Vendue.

Les mêmes touchers, les mêmes aveux. Partagés avec un autre. En mieux, peut-être? Le flou de l'alcool, le début des trous noirs, et pourtant, dans l'oubli total, je ne vois qu'elle et ces souvenirs indécents. Je la vois, parfaitement, idéale comme elle l'était avant, jetée dans d'autres crocs que les miens, mordue par un fatal amant qu'elle m'a préféré. Et j'air peur, et j'ai faim. J'ai envie de la bouffer pour qu'elle cane enfin.
Noyé dans le sourd, fond de verre, fond de cour. Des miracles qui s'entendent sur un tapis de billard et des chiffres entrechoqués. Mes yeux frottés. Expirer lentement avant de reposer les avant-bras sur le bar et ses trous dans le vernis. J'attends d'y voir galoper un rat revenu de la mort comme moi. Il n'en est rien. Nouveau verre entre mes mains.
Brûlure infecte contre ma trachée quand l'autre soupire à mon épaule. La toiser sans le vouloir, écart de gabarits avec l'ingénue faussée. Qu'elle s'inquiète de mon état, sous ses airs mensongers...

Vu.

Ca se devine si facilement? Des années délaissées, des marques d'alliance effacées, des souvenirs oubliés. Tout ça pour avoir son nom enchaîné, comme un clébard tatoué. Un regard, tout est avoué. Alors replonger dans un verre, pour l'ignorer, me planquer.
Péter les plombs, facile. Péter un verre, facile. Péter une nuque, facile. Dans la difficulté, je me tords les boyaux, à regarder fixement le vide et le fond pour en faire des conclusions imbibées. Là sur mon siège, à attendre un signe, une réponse, une trêve. Electrochoc divinement apparu, le déclic d'une bousculade qui me ramène à la surface. S'occuper pour ne plus y penser, la v'là ma réponse.
Je me sens sobre et compétente parce que l'autre l'est moins que moi. Dansent ses mèches peroxydées pendant un délire et l'invisible. Perplexe, regarder ses pupilles comme si je pouvais y déceler MD ou MA, moi, l'attardé qui voit quatre iris au lieu de deux.

"J'voudrais bien parce qu'avec un trou dans la joue elle doit être sacrément bonne à regarder."

Même trois mots alignés me semblent faire une valse à huit temps, échangeant rôles et places dans la débutante macabre.

"Plus que l'autre salope."

Traîner sur le "o", suivre d'un cul sec, claquer le verre sur le bar à en réveiller d'autres assoiffés.

Bref, j'suis bourré.
piotr | cult of hel
  Lun 7 Oct - 20:05
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( I'm the powder, you're the fuse
ft. @Piotr Kapičić )
Les menottes glissent sur la trogne. Cette trogne éreintée et cramée par le trop d'alcool. Les phalanges se lèvent. Nouveau verre, nouvelle descente aux enfers. Et le mâle est aveugle aux chimères, ne compte que les siennes ou la sienne qui répond au doux nom de salope. J'ai envie de lui en creuser, moi, des trous dans les joues, pas à sa salope, mais à sa petite gueule juste pour qu'il puisse se reluquer dans le reflet de son gobelet. Peut-être bien qu'il se fera bander. La tête dodeline quand je sors une poignée de billets de ma poche, des froissés et qui puent, mais ils s'en foutent, de l'odeur de l'argent, ici. Ce qui compte, c'est que ça fasse gonfler le chiffre d'affaire. Je relève un bras, ne sais même plus très bien si je le lève vraiment ou s'il reste ballant, là, quelque part. Le barman me reluque pose le verre et dit -ça suffit pour toi et pour toi aussi qu'il ajoute à l'attention de l'autre déchet. -Vous terminez et vous disparaissez. -Quoi ? Craché-je, pas vraiment d'accord qu'on décide de me couper les vivres. Je ne suis pas encore vraiment, vraiment bourrée, j'ai pas tout à fait envie de dégueuler, laisse-moi terminer de me défoncer la psyché. Je me tourne vers l'autre -Noooon, mais quel connard. J'articule un peu trop bien, mire le dit connard -D'toute façon, ouais, d'toute façon, il est dégueulasse ton whisky, voilà, voilà, voilà. Tu l'as déjà dit, ça Kah. Je me remets sur mes guibolles, celles en coton qui me font dire que les deux derniers verres étaient peut-être de trop. Finalement je repose mon cul sur le tabouret, m'accroche au comptoir comme si le navire se mettait à tanguer. -Attends, attends, attends que je souffle plus pour moi-même que pour lui. Mais il bouge, le mâle. -Vas-y, arrête de bouger putain ! Beuglé-je en me recroquevillant sur moi-même. Ou peut-être qu'il ne bouge pas, pas vraiment que c'est juste moi, ouais, moi qui ne vais pas bien maintenant.
Un sursaut.
Il y a sa petite gueule qui me regarde de ses yeux vides, à la morte. D'ici, je peux voir sa mâchoire et sentir son haleine fétide. Nase froncé, je redresse lentement la tête, papillonne des cils pour que l'image disparaisse. Mais elle ne disparaît pas, me fait débloquer, ça me force à me redresser, à poser les pupilles ailleurs, sur le barman, sur les étagères puis sur le type. Mais elle apparaît à chaque fois, comme si elle était là, incrustée au globe oculaire. Je grogne, me frotte les yeux. Hyperventilation, la menotte s'arrime au verre vide et le serre. Compte Kah. Un, deux, trois, quatre, cinq, dix. Ne la regarde pas, compte à l'envers ; neuf, huit, sept, six... Respire, Kah. Respire. Pense à quelque chose de beau, non, pas à lui, lui ça te fait du mal d'y penser, lui tu l'oublies, Kah. Tu l'oublies. Allez. Cherche, fouille, retourne ta mémoire, occupe-toi l'esprit, encore, encore. Mais je n'y arrive pas. Je n'arrive plus à compter et tout juste à respirer. Je n'arrive pas à penser à quelque chose de beau et de beau comment, d'abord ? Les paumes en étau au front, je renifle un peu fort, ravale un glaviot. La mimine se hisse, quémande le verre qu'on ne veut plus lui offrir. Il soupire, le gars. -J'ai pas envie de nettoyer quand tu vas te mettre à dégueuler. -Je vise bien, que j'assure comme si c'était un argument suffisant, mais ça ne le fait même pas sourire, lui. -J'viens d'me faire larguer, OK ? C'possible, ouais, c'possible que tu sois un petit peu compatissant et que tu m'donnes la bouteille parce que j'vais pas bouger de là, tant qu'il sera là, là, dans ma tête. Ouais, je vais rester là jusqu'à oublier comment je m'appelle. Je veux oublier qui il est, comment il m'a largué et surtout pourquoi il l'a fait. Ce gars, il n'a sans doute jamais voulu de toi, Kah. Il ne touchait plus parce que tu le dégoûtais, parce qu'il n'avait même plus envie de toi. Et toi, toi tu pensais que vous alliez vivre ensemble, mais ce que t'es naïve, Kah. Et tu le savais, ouais, tu le savais, parce qu'il te l'a dit, un jour. Un jour où t'as pas voulu écouter. Il a dit qu'il allait te faire mal et tu t'en foutais, toi, Kah. Tu pensais que ce ne serait que des bleus à ton corps, quand il a laissé des ecchymoses à ton âme. La scène se joue en boucle sous le front, mes cris et son silence. Mes pleurs et son absence. Il s'est tiré, Brutal. Ouais, il s'est tiré et je lui en veux, et je m'en veux, et je nous en veux. Nouveau verre qu'il me sert dans un soupir sec, hochement de tête pour dire merci ou c'est pas trop tôt connard. -Tu veux que j'te dise un truc ? Non ? Et bien je vais te le dire quand même. -Vous êtes des bâtards. Une meuf s'accroche à vos basques et vous vous tirez, lâchement, comme ça, ouais, comme ça, comme ça. Et peut-être bien que je vais décider que c'est de ta faute.



( Pando )
( beloved )
  Sam 12 Oct - 9:10
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