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 Time in a bottle


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Artiom Iejov
RULE THE MONSTERS WORLD
Artiom Iejov
Impétuosité : 279
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Time in a bottle.
L’enfance n’est pas faite de souvenirs marqués par des photographies mais par certains biscuits, des odeurs, la sensation d’une moquette sous les pieds ou la luminosité de lieux déterminants. Dès que tu entrais dans la bibliothèque nationale, tu avais des bouffées d’années moins heureuses qui te remontaient dans le nez et le cœur par à-coups. Tu avais envie de laisser trainer tes mains, d’effleurer des rayonnages, de retourner t’asseoir parmi les autres écoliers et sortir, les mains tremblantes, ton calepin de notes saturé d’eau et de saleté. Tout avait changé, la lumière, les meubles, les emplacements mais il y avait quelque chose de rassurant dans les odeurs, le silence, l’atmosphère feutrée et même si dorénavant ton ombre te faisait te démarquer, tu appréciais la luminosité ambiante.

Fut un temps où tu venais ici tous les jours, puis toutes les semaines, pour voir Dorreh mais également l’écouter s’improviser professeur pour t’enseigner les bases et combler tes trous culturels et intellectuels. Le temps vous avait fait vous séparer, le manque de celui-ci mais également vos choix de vie personnels qui avaient empiété pour ta part sur celui que tu avais à accorder aux études et, éventuellement, à ton ami.

Vous vous revoyiez parfois, au détour d’un rayonnage ou pour des occasions un peu plus officielles mais votre passé commun était suffisant pour que les volutes vaporeuses d’une enfance difficile vous ait unis dans une relation vaguement positive que ne saurait pas entacher la distance.

Tes yeux fatigués effleuraient les reliures à la recherche d’un document qui pourrait t’être utile. Habituellement tu évitais les livres qui ne sont plus fictionnels, considérant que ton travail te faisait déjà assez voir le monde réel pour ne pas avoir à t’infliger encore plus de rapports alarmants ou de logorrhées scientifiques dont tu ne comprenais qu’un mot sur trois.

Peut-être aurais-tu dû demander de l’aide à un employé ou essayer les ordinateurs posés judicieusement à intervalles réguliers pour les curieux et les perdus comme toi. La fierté peut-être ou un soupçon de honte teinté de débrouillardise et d’amour propre te retinrent pourtant d’aller quérir l’aide qui devenait nécessaire. Les noms se mélangeaient et tu étais sûr d’avoir déjà vu trois fois ce titre en passant parmi les rayonnages.

Tu plissais les yeux un instant et te stoppais entre deux allées, frottant tes yeux de tes index et majeurs en poussant un lourd soupir.

Tu pouvais le faire, Témi. Tu pouvais le faire, il fallait juste commencer par un emplacement logique, t’assurer que tu cherchais au bon endroit, chercher des professionnels. Allons c’était comme ton travail, tu pouvais le faire. Une main tremblante se perd dans tes cheveux et tu reprends ton chemin, la tête dodelinant doucement au rythme de tes pas.

Donc. Récapitulons.

Commencer par te situer sur le sujet, puis l’âge, puis comme un entonnoir filtrer ce qui ne t’était pas utile pour garder que ce que tu voulais en arrivant ici. Tu levais les yeux vers les noms marqués sur des écritoires au début de chaque rangée et qui résumait les côtes et les sujets présents dans l’allée. Ça allait te prendre des heures. Il y avait combien d’ouvrages ici ? 15 millions ? Tu n’étais pas sûr de lire 15 livres par an.

« Heum. » Demi-tour. Tu étais complétement perdu et la frustration commençait à pointer le bout de son nez – en réalité elle était aux abois depuis un petit moment mais elle prenait à présent toute la place. Elle mangeait ta patience et hurlait son arrivée par des battements de cœur plus fréquents. Tes lèvres se pincèrent. Un nom, un visage, quelque chose auquel te raccrocher.

Ah.

Une silhouette. Un être connu. Bien habillé, bien entre ces rayonnages, comme s’il en sortait. Tu t’en approchais, la tête toujours dodelinant et tu te plaçais non loin de lui en silence, patientant doctement pour avoir son attention. Les mains enfoncées dans les poches de ta veste, tu étais plus détendu que lorsque tu portais les lourdes bottes réglementaire et l’uniforme qui sentait toujours quelque chose de métaphoriquement mauvais. En civil, tu avais l’impression de pouvoir disparaître dans ton ombre si celle-ci n’avait pas été aussi obscure. Tu te racles la gorge, renifle, passe une main sous ton nez et tu continues de suivre Dorreh en silence, comme un gentil gosse rassuré par la présence familière d’une figure aimée.

Les sentiments négatifs refluaient doucement pour laisser place à une certaine quiétude matinée des peurs de ton enfance.
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  Mer 26 Juin - 22:34
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Dorreh Glazkov
MY MIND IS POWER
Dorreh Glazkov
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Dorreh déambulait parmi les rayonnages, le bruit de ses pas étouffés par le profond tapis étalé sur le parquet séculaire. Une profonde sérénité se dégageait de ces lieux, une sérénité qui accompagnait la paix qui l’envahissait chaque fois qu’il parcourait son domaine. Il était ici chez lui, au milieu de ses compagnons de toujours, entouré par les bruits feutrés et cette odeur si particulière de vieux papiers et d’encre. Ici, il était à l’abri du mon cruel au dehors, il pouvait respirer et calmer l’anxiété qui accompagnait toujours chacun de ses mouvements, apaiser la timidité qui était la sienne depuis toujours. Ici, même les tourments de sa vie amoureuse étaient comme effacé, l’espace de quelques heures. Ici, il pouvait oublier Ilya et son futur enfant et son futur mariage à une princesse, rien de moins. Il pouvait être en paix avec la décision de ne plus lui donner signe de vie, malgré la culpabilité qui le rongeait parce qu’il connaissait son Autre, il savait dans quels états il pouvait se mettre.

Oui cet endroit avait toujours été un refuge pour lui, non seulement maintenant qu’il en était un des maîtres mais aussi avant, lorsqu’il n’était encore qu’un enfant tout juste débarqué de sa lointaine Azerbaïdjan, parlant à peine la rude langue slave, si loin des voyelles chantantes et de des consonnes roulantes de sa langue persane. Et plus tard aussi, lors des premiers déboires de l’adolescence, lors des longues heures de révision. C’était aussi là qu’il avait rencontré Ilya n’est ce pas ? Il s’en souvenait encore. Le lourd regard posé sur lui, venant chatouiller sa nuque distraite alors qu’il cherchait un ouvrage dont il se souvenait à peine du nom.

Il déambulait donc, sa tablette entre les mains, passant en revue certaines étagères, décidant si oui ou non, tel ou tel ouvrage avait fait son temps et devait être remiser dans les sous-sol, dans les archives, pour faire place à d’autres. C’était une de ses tâches les plus importantes car ce qui se passait sur ses rayonnages avait un impact sur toutes les autres bibliothèques du pays. Seuls les ouvrages exposés ici étaient autorisés à être distribué et imprimer partout ailleurs. Une tâche lourde de conséquence mais qui le rendait fier.

Dorreh se trouvait entre les rayons Géographie et Sciences Politiques quand il ressentit cette sensation familière d’être observé. Et suivi. Peut-être était-ce un instinct hérité d’un lointain passé de proie, peut-être était-ce dû à son surnom qui le rendait aussi farouche qu’une biche, mais Dorreh avait toujours été capable de savoir si on le suivait ou non. Et c’était une sensation avec laquelle il était très familier, notamment à cause d’Ilya. Du moins il soupçonnait que la personne qui le suivait si souvent lorsqu’il était dehors le faisait pour l’autre homme. Etait-ce lui ?

Non, son pas était trop silencieux, Ilya avait une démarche décidé qu’il ne prenait jamais la peine de dissimuler. Bambi s’amusa à marcher ci et là avant de s’arrêter brusquement pour se retourner d’un mouvement vif. Un sourire éclaira son visage en voyant de qui il s’agissait.

Artiom. Dorreh le connaissait depuis longtemps déjà. Une relation qui était elle aussi née entre ces étagères, fondée sur l’enseignement et la connaissance. Cela avait eu quelque chose d’un peu étrange, le garçon qu’il avait été aidant l’homme qu’Artiom était déjà, mais l’entente entre eux avait été facile. Ils s’étaient perdus de vue depuis, ne se voyant plus que rarement, presque toujours dans cette antre.

-Artiom …

Son sourire s’élargit et il s’approcha de l’autre homme de son pas feutré.

-Tu sais, tu n’es pas obligé de me suivre comme ça si tu as besoin de quelque chose. Que me vaut cette visite ?

Sûrement n’avait-il pas encore besoin de cours ? Il cherchait peut être un ouvrage quelconque ?



  Mer 11 Sep - 22:43
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Artiom Iejov
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Artiom Iejov
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Time in a bottle.
L’homme avance, fait mine de ne pas te voir ou t’ignore et, comme par jeu, tu continues de le suivre, la tête dodelinant de temps en temps pour se pencher vers un rayonnage, caresser du regard une reliure. Qu’est-ce que tu cherches déjà ? Tu papillonnes des yeux, tes doigts grattant le fond de tes poches, attrapant des miettes et des fils sur lesquels tu tires, rester concentré, essayer de te souvenir, ne pas laisser ton esprit divaguer. Tu renifles doucement, essayant de ne pas briser la quiétude des lieux par des éternuements intempestifs. Tu te souviens du mal que tu avais à te concentrer lorsque tu étudiais ici, le moindre bruit te faisait sursauter, te faisait te redresser et tendre le dos. Tout t’irritait et les boules quies proposées à l’entrée t’étaient insupportables. Il te fallait parfois relire une dizaine de fois la même page pour en comprendre le sens, tellement tu étais obnubilé par tout, par les bruits, les gens, les regards, les gestes. Ta nouvelle situation de créature était comme renaître et redécouvrir les 5 sens, les nerfs et la sensibilité à fleur de peau.

Puis il se retourne et toi, toi tu te raidis, tes épaules se carrent, tu recules d’un pas, surpris qu’il cesse enfin de déambuler pour essayer de te faire face. Tes yeux louchent un instant sur le sourire, que tu ne parviens pas tout à fait à imiter. Il n’y a pas cette franchise, ni cette aura tranquille qui a toujours entouré l’homme dans son antre. Ton chef dodeline à nouveau et tes sourcils se froncent à la question. Tu t’humectes les lèvres, tu renifles doucement et tu fais craquer ta nuqe, essayant de délasser la fatigue qui pétrifie tes muscles. « Heum. » Pourquoi étais-tu venu ? Pourquoi est-ce que tu étais venu, Artiom ? Allez, réfléchis, fais fonctionner tes méninges. « Je cherchais un livre. » Lequel, par contre… Pour qui, aussi ? Pas pour toi, tu avais suffisamment de vieux trucs entamés, à moitié éviscérés par les chats et par les mauvais traitements, qui trainaient dans ton appartement. Tu te passes une main fatiguée devant les yeux, les doigts tordus se mêlant aux mèches blondes. « Pour une môme. » Tu agites la main dans les rayons, quelque chose qui puisse l’aider, lui faire comprendre les créatures, la faire grandir aussi, peut-être. Lui enseigner ce que toi tu ne peux pas, pour peu qu’elle sache suffisamment lire et se concentrer pour arriver plus loin. « Quelque chose qui traite de la géopolitique russe. » Tu renifles, retiens un bâillement.  
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  Dim 15 Sep - 1:36
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