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 Le calme avant la tempête - Léon Yuri


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Léon Igorovitch Yuri
Tom Hardy


1. mon nom dans les airs.

Léon, fils ainé d'une noblesse russe férue d'arts et de musique, n'était pas fait pour ce nom.

Prénom royal, prénom solaire, empreint de sauvagerie, son père était fier alors d'avoir un lion pour premier fils ; fauve jusque dans les quatre lettres auxquelles il répondait. Léon.

Un prénom solaire accolé à un homme qui, jeune garçon déjà, préférait la tranquillité de la pénombre, et jouer seul au fond d'un débarras, loin du faste des salons ; si bien que très tôt on eut du mal à savoir où il pouvait bien se cacher. Le destin a son ironie, on le comprendra plus tard.

Un prénom royal, plein des ambitions de sa lignée, pour lui qui pourtant n'avait que l'humilité de contempler la nature environnante, l'architecture des hommes et celle des forêts, sans jamais prétendre à autre chose. Léon Igorovitch Yuri, à jamais fils de son père, du moins le croyait-il.

Au commencement il préférait qu'on l'appelle Lev. un surnom qui sentait la Russie qu'il aimait ; surnom plus court, plus humble peut-être, une appellation qu'il réservait à ses amis. Lesquels amis se faisaient toutefois si rares, perturbés qu'ils étaient par son silence, qu'à son grand désarroi il n'eut jamais vraiment le loisir d'être appelé ainsi.

Un prénom féroce, issu du Léo romain, porté par celui qui dans sa jeunesse n'aurait jamais pensé à élever la voix. Qui parlait peu d'ailleurs, préférant observer en silence, fasciné par le moindre détail du monde qui s'offrait à lui. Doublement lion, par son prénom et par sa naissance, jamais il n'aurait pensé à mordre qui que ce soit. Jamais non plus n'aurait-il pensé que sa nature à venir, un jour, pourrait le pousser à rugir ainsi qu'une bête sauvage.

2. mes cris sur la terre.

C'était un samedi. Le 8 août 1981. Il y a 37 étés de là, Léon venait au monde dans une chambre de Saint-Pétersbourg en Russie, et dans la joie de ses parents. Il vécut longtemps à Moscou, mais suite aux sombres évènements qui conduisirent sa famille à fuir la Russie au cours de son adolescence, il acquit la double nationalité russo-norvégienne dans la région d'Oslo ; avant de revenir, de trop nombreuses années plus tard.

Né de nobles parents musiciens, et grandissant avec un jeune frère qui n'en était pas non plus la moitié d'un, il vécut entouré de musique ; et longtemps il ne se rappela de son enfance que sous la forme d'une douce et folle symphonie. Il préférait pourtant à ce tumulte la fixité des tableaux, des gravures et des sculptures, œuvres d'art immortelles qui lui rendaient admirablement sa tranquillité d'esprit, et qu'il passait de longues heures à regarder.

3. mes tourments ventriculaires.

Il y eut d'abord un premier échec. Une fille de Norvège, blonde, jeune, de courts cheveux d'or fin qu'il pouvait passer des nuits entières à caresser, et qui lui apprirent l'harmonie d'un corps. Il y eut un projet de mariage. Il y eut un projet d'enfant. Et puis il y eut cette discussion, c'est flou soudain, Léon parlait de son enfance, envisageait de retourner en Russie. La terreur dans les yeux de sa moitié répondit au manque qu'il exprimait du pays qui l'avait vu naître. Il y eut des larmes, qui séchèrent. Au matin, les cheveux d'or étaient partis.

Et bien des années plus tard, dans sa seconde vie, finalement de retour en Russie et le cœur éteint, il y eut cette fille. Cette silhouette aperçue par hasard, par une nuit vaporeuse, qui l'avait fait se sentir à nouveau vivant. Il ne savait pourtant plus s'il était capable d'aimer, à ce moment là, et il ne sut pas vraiment ce qu'il ressentait alors. Etait-ce de l'excitation ? Du désir ? De l'envie d'un prédateur pour sa proie ? La lumière éclatait dans la nuit de sa chasse. Alors tout se bouscula à l'intérieur de lui, tant ces sentiments nouveaux lui donnaient l'impression de renaître. Il voulait l'approcher, lui faire du bien, lui faire du mal, il ne le savait pas, mais il voulait répondre à cette intensité qu'il subissait soudain. Il la voulait, elle. Il serait bientôt obsédé par cette pensée.

4. mes espoirs éphémères.

Servi aussi bien par une grande sensibilité que par son amour des arts picturaux, il rentra très jeune à la KHiO, l'école nationale des arts d'Oslo, où il apprit la richesse qu'il pouvait tirer des œuvres qui le fascinaient depuis son plus jeune âge. Sorti brillamment mais discrètement diplômé (à peine un éclat dans la lumière de son frère Andreï, dont la carrière commençait à connaître un glorieux essor), il fit ses classes au Musée Historique d'Oslo, où il apprit à quel point les arts savaient se frayer un chemin dans le tumulte des âges. Une fois de retour à Moscou, il obtint un poste au Musée Pouchkine à Moscou, où il devint rapidement conservateur.

Cette fonction lui apportait un train de vie aisé qui correspondait à son rang, mais dont il n'avait que faire : il avait depuis longtemps l'habitude de vivre de peu de biens, et sa vie d'ascète ne nécessitait pas l'argent qui s'accumulait jour après jour.

Satisfait de pouvoir se consacrer pleinement aux œuvres Russes tout en jouissant de la discrétion des coulisses, il eut cependant l'ambition de redonner un second souffle à l'art russe qu'il aimait. Alors, dans un premier temps, et soutenu par sa famille, il ouvrit une galerie privée dans le quartier d'Arbatskaya, la Galerie du Lion, qu'il consacra à l'exposition et aux performances de jeunes artistes. Il assura par la suite la gestion et l'administration de certains lieux de divertissement, qu'il partageait avec son frère. Cette collaboration cessa toutefois après l'incident.

Il profita néanmoins de cette expérience pour ouvrir un troisième lieu, peu recommandable celui-ci, au cœur du quartier de haute sécurité. Un lieu qu'il voyait comme le prolongement logique de la dimension sensuelle de certaines œuvres d'art, mais dans lequel les habitués peinaient à discerner son caractère profondément esthétique, tout obsédés qu'ils étaient par la débauche de l'endroit. Le Carré Noir, c'est ainsi qu'ils l'appelaient. Malgré l'absence de nom donné au lieu, qui n'était, pour de multiples raisons plus ou moins obscures, pas déclaré.

5. mon cocon mortifère.

Malgré le faste et l'exubérance qui a coutume d'entourer son nom, Léon est quelqu'un de discret. Non qu'il soit particulièrement introverti (il se satisfait volontiers de la compagnie lorsqu'elle a quelque chose d'intéressant à lui apporter), mais il a grandi très tôt dans une aspiration au silence, à la tranquillité. Cette tranquillité lui apporta un tempérament naturellement calme, en plus de facultés d'observation et d'analyse peu communes. Il aimait parler cependant, ne serait-ce que pour la beauté des mots, d'une belle phrase ou d'une belle formule, dont il était friand. Il s'amusait lui-même à se dire logophile.

Son tempérament calme, c'était avant le coup de tonnerre. Avant le coup de couteau. Depuis sa transformation, sa tranquillité s'était changée en un deuil macabre, et son repos en une incompréhensible rage sourde, que nourrissaient sa soif de sang autant que sa colère d'exister. Le silence peut résonner de bien des façons : il est tantôt la méditation paisible du moine, tantôt le temps figé d'une bête qui, prête à jaillir, se tapit dans l'ombre avant de passer à l'assaut.


6. la gangrène sanguinaire.

Ce jour là, il semblait à Léon qu'il avait beaucoup dormi. Il ne se souvenait que peu de la veille. Une exposition, un spectacle de danse dans la Galerie, auquel il assistait depuis les coulisses. Et puis une vive douleur au creux du dos, qui lui coupa la respiration. Ce n'était visiblement pas l'alcool qui l'avait fait dormir de la sorte. Il se trouvait changé.
Physiquement d'abord : son teint avait pris une couleur étrangement grisâtre, qui lui lissait les traits et assombrissait sa peau au milieu des poils hirsutes de sa barbe. Un parfum terreux, poudré et entêtant, émanait de sa peau. Il se sentait plus sec, musculeux, et trouvait son regard encore plus vide que d'ordinaire. Et ce visage, bien qu'encore reconnaissable, avait quelque chose d'étrange et de terrifiant.

Intérieurement surtout : malgré ses gestes, sa vie apparente, il lui semblait s'être éteint. Plus une flamme de passion n'animait ce corps lugubre, qui le rendait comme curieux à lui-même. Il ne comprit pas immédiatement ce qui lui arrivait, mais il se savait changé. D'humain, il était devenu draugr, sans même s'en apercevoir.

7. l'existence secondaire.

Cette transformation, aussi brutale que la lame du couteau était affûtée, eut lieu au cours de sa trente-deuxième année. Il avait ouvert la Galerie du Lyon depuis deux ans environ, et menait une existence plutôt routinière. Ses travaux sur le corps l'avait conduit à consacrer temps et expositions au nu artistique, puis aux spécificités de l'érotisme russe. C'est peut-être par là que commença son déclin. Il y eut des performances. Une danse, et sans doute la mauvaise danseuse, qui connaissait les mauvaises personnes, ou qui semblait trop en dévoiler. L'art et la pudeur sont deux notions aux contours flous, dont le caractère irréconciliable fut tranché dans le sang.

Dans les premiers temps, il vécut sa condition nouvelle dans une forme d'hébétude, comme ahuri de se savoir mort et de vivre pourtant. Il y eut une phase de choc, rapide. Cela faisait des années qu'il ne vivait plus vraiment de toute façon. Alors il prit une décision : si les œuvres d'art auxquelles il avait consacré sa vie avaient su devenir immortelles, et perdurer au delà des guerres et des tourments de Moscou, il n'y avait aucune raison que sa mort l'empêche de vivre sa vie. A ceux qui douteraient de son humanité ou qui trouveraient son attitude étrange, il leur dirait qu'il était un Marsiliya, qu'il avait mangé du raskovnik, que ça ne l'empêchait pas de travailler, "et vous allez arrêter de m'courir avec ces histoires". Bien sûr, cela allait occasionner des changements. Il devrait prendre ses distances avec sa famille, trop risqué, s'installer loin, à Arbatskaya, où il pourrait travailler à proximité et se cacher dans les bois au besoin. Il allait lui falloir se terrer encore davantage, éviter la foule et les questions gênantes. Surtout, il allait lui falloir chasser. Il sentait le besoin de sang palpiter dans chacun de ses membres, et la rage le prendre lorsqu'il se sentait défaillir. Il était hors de question qu'il pourrisse, pas après tout ce qu'il avait accompli, pas après tout ce qu'il lui restait à défendre. Il irait au quartier de haute sécurité, il se nourrirait là bas, du sang des crevures de Moscou qui infestent chacune de ses artères et qui ne demandent qu'à servir de gibier.

Peu à peu, il se fit à sa condition, au jour le jour, sans véritablement l'accepter, cherchant toutefois à faire bonne figure, à sauver les apparences. Enfin cela ne suffit plus, et il sentit la colère d'être la bête qu'il était devenue l'envahir. C'était grisant, la colère. Il la laissa s'emparer de lui. S'il fallait qu'il soit une bête, alors soit, il rugirait. Il laisserait libre cours à sa cruauté, puisqu'elle était devenue le moteur de son quotidien, et peut-être qu'il retrouverait une raison d'exister. Il lui sembla qu'il avait perdu la raison. Cela lui plaisait.

8. le monde délétère.

Depuis, Léon vit dans l’ambiguïté son caractère monstrueux. Très tôt il a cultivé une forme de secret vis à vis de son identité, liée à l'idée qu'il pouvait très bien se fondre dans le monde des hommes, puisqu'il y avait déjà passé toute sa vie. Ce qui se passerait au QHS resterait au QHS, et tout cela n'irait pas plus loin. Sa condition, à ce titre, le répugnait, mais elle lui semblait vivable. Toutefois, il ressentait de plus en plus cette envie de ne plus se cacher, d'affirmer qui il était vraiment, même s'il devait pour cela répandre le sang sur les places de Moscou. Cette tentation, jusqu'ici, était restée inassouvie, à l'exception de ses proies sans importance. Et si cela devait se produire, qu'arriverait-il ?

9. les ombres-mères.

PHASE NUMERO 2 - Colère. C'est un mot dans lequel il a appris à se reconnaître, et dans lequel il a l'impression de trouver une seconde existence. Il se sent différent, à la marge, misanthrope aussi. Les humains sont pour lui devenus "les autres", peu à peu, et il a appris à marcher silencieusement pour se fondre au mieux dans la foule. La déraison l'emporte, peu à peu, et le besoin du danger avec. Il ne reste qu'à voir où cela le mènera.

DON UNIQUE - Caméléon : Il est du ressort d'un draugr de savoir se cacher. Il est de l'histoire de Léon d'avoir à le faire. Ainsi, il a rapidement développé le don de se cacher dans l'obscurité, et de profiter de la pénombre pour s'y enfouir, disparaître, et devenir indétectable. Pour mieux fuir, ou pour mieux surprendre ses proies.

Toutefois, cette capacité à se fondre dans l'obscurité et à s'y faire oublier n'est pas du goût du soleil : exposé à la lumière du feu solaire, il est rapidement pris de violentes migraines et d'un sentiment de confusion, qui lui font bien sentir qu'il n'y est pas à sa place. C'est pourquoi il évite les lieux de plein air lors des belles journées ensoleillées. C'est aussi pourquoi il porte généralement un large chapeau plat dans les lieux publics, ce que les rares érudits d'Arbatskaya qui persistent à le reconnaître prennent pour une excentricité.


pseudonyme : Chlorure âge : 26 balais pays : Hexagonal comment as-tu connu le forum ? dans un agréable bouche-à-oreilles des questions, des suggestions ? Pas pour le moment, merci crédits : Chlorure

  Lun 24 Juin - 16:42
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Orphédia Bellavance
RULE THE MONSTERS WORLD
Orphédia Bellavance
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HI HI HI, j'passe entre les mailles du filet pour venir bisouter plus officiellement ce personnage, qui mérite qu'on s'y arrête Le calme avant la tempête - Léon Yuri 488847182 Tom Hardy déjà... J'suis pas farouche moi j'dis Le calme avant la tempête - Léon Yuri 4163681271 Léon promet beaucoup trop, j'ai fort hâte de voir son évolution chez les Yuri, ça va envoyer du pâté Le calme avant la tempête - Léon Yuri 999495757
  Jeu 4 Juil - 7:17
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Je n'avais pas vu cette fiche. J'aime beaucoup ta plume et les thèmes abordés Le calme avant la tempête - Léon Yuri 1191760433
  Jeu 4 Juil - 9:46
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Ilya K. Romanov
EMISSARY OF DEATH
Ilya K. Romanov
Impétuosité : 165
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Le calme avant la tempête - Léon Yuri 4207410330 Le monstre
  Dim 7 Juil - 21:21
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