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 "L'Ombre" • ft Dorreh


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Ilya K. Romanov
EMISSARY OF DEATH
Ilya K. Romanov
Impétuosité : 165
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Je décline mon identité. J'ai encore les mains qui tremblent. J'ai la voix cassée. J'ai les yeux encore gonflés. Yeva n'est pas encore sortie de l'hôpital, j'ai inondé l'appartement de fleurs, pour essayer de me faire pardonner de l'avoir abandonnée... Même moi, je ne saurai me pardonner d'une telle erreur. Les médecins disent qu'elle et le bébé vont bien, c'est à croire qu'on a du mal à savoir ce que signifie famille chez les Karenine. Je remonte mon col contre mon cou griffé et me pare du visage de celui qui maîtrise la situation. Mais je ne maîtrise plus rien, c'est bien cela qui me terrifie. Je salue le policier d'un simple hochement de la tête et entre dans une pièce bien éclairée, avec une odeur de désinfectant que je remarque tout de suite. Je m'assieds, le dos droit, la tête droite. Depuis hier, je tiens aux anxiolytiques et à une bouteille verte que j'ai trouvé dans mon bar.

Je pose les mains contre la table. C'est une mauvaise idée, que d'être venu ici. Je n'ai pas envie de le voir, juste envie de lui coller mon poing dans la tronche. J'ai envie de ne plus le voir, juste le savoir ailleurs, plus trop, trop loin, assez loin. Mes doigts jouent sur la table, quand la porte s'ouvre, ils s'arrêtent une seconde et reprennent leur danse gorgée d'anxiété. Je ne juge pas bon de me mettre debout. Après tout, qui est-il face à moi ? Personne. Je me mords la lèvre puis une fois qu'il est assis, je me lève d'un bond, sans daigner poser mes yeux sur lui. Sa tenue d'une couleur effroyable me fait de l'oeil et je demande au policier de nous laisser seuls. Face à sa réticence, je lui demande si nous devons appeler le Ministre ensemble ? Il s'éclipse, il doit se dire que s'il m'arrive quelque chose, ce sera bien fait pour moi.

Je me rassieds, pose les mains sur mes genoux et frottent doucement, je n'arrive pas à croiser son regard, je n'arrive pas à aller à la rencontre de son visage. Peut-être que le tintillement des menottes me rappellent trop de souvenirs, ou j'ai peur de ce que je vais découvrir. Est-ce que mon Autre est toujours là, ou n'est-ce que ce visage d'un traître qui apparaîtra ? Mes lèvres tremblent, je garde les yeux rivés sur le bord de la table et je lui chuchote simplement :
▬ Juste... Ferme-la et écoute-moi, nous n'avons pas beaucoup de temps. Nos options sont minces, Dorreh. Je n'ai pas été fouillé, ce serait aisé de ramener une arme. Quelque chose de fin, de discret. Tu pourrais... Nous pourrions... Je relève les yeux, papillonnant des paupières pour essayer de retrouver le fil de mon plan desespéré. Prends-moi en otage, ils te laisseront sortir. Nous pourrons te trouver un passeur, une cachette... Mon regard croise les traits de son visage. Les miens se tordent. Chaque bleu, chaque griffe contre lui est un coup de poing dans mon thorax. Je passe une main contre ma nuque pour occuper mes doigts et tourne un regard vers la porte. Pas de vitre sans tain, mais le temps nous est compté.

  Ven 13 Sep - 23:27
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Dorreh Glazkov
MY MIND IS POWER
Dorreh Glazkov
Impétuosité : 93
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Un des avantages à ce que son identité secrète soit révélé au grand jour, c’était qu’il n’y avait personne d’assez courageux ou stupide pour venir lui chercher querelle. Une chose qui aurait été impossible s’il était simplement resté Dorreh Glazkov, conservateur de la bibliothèque d’état. Il avait aussi conscience que s’il était resté ce simple quidam, il ne serait pas là en premier lieu. Menotté, les pouvoirs entravés, vêtu d’un uniforme quelconque, partageant une cellule avec Yulian et d’autres personnes, dans l’attente d’un procès qui n’en aurait sûrement que le nom. Mais c’était un prix qu’il acceptait pour son combat, pour sa cause. Il avait toujours sur que la découverte était une éventualité, son père l’y avait préparé comme il l’avait préparé à prendre sa relève, comme il lui avait tout appris.

Calmement assis dans sa cellule, il se contentait de contempler ses mains, sans rien faire, dans l’expectative. Il pensait à ses livres dans sa petite maison douillette, il pensait à son domaine, la Bibliothèque et il pensait à Ilya. Ilya qu’il n’avait pas revu depuis le désastre au théâtre, lors de cet échange de regards si vif, si court. Dorreh regrettait de l’avoir ignoré tous ces mois durant. Il avait pensé avoir plus de temps. Un rire lui échappa, attirant le regard des autres occupants de la cellule qu’il rassura d’un signe de la main. Non, il ne perdait pas la raison. Il se rendait simplement compte de sa stupidité.

-Hey Toi ! Debout, les mains en avant.

Bambi leva la tête et s’aperçut que c’était à lui qu’on parlait. Sans un bruit, il se leva et obéit, sentant les lourdes menottes se refermer sur ses poignets délicats. Que se passait-il ?

-Qu’est-ce que …

Un coup de poing vint lui couper la parole, s’ajoutant aux autres blessures qu’il avait et qu’il n’avait pas pris la peine de guérir pour le moment. Il cracha un filet de sang par terre. Message reçu.

Une porte s’ouvrit et si on ne l’avait pas poussé dans la pièce, il se serait arrêter net. Ilya … On l’assit à la table, en face de lui et Dorreh ne put détacher ses yeux de lui, buvant ses traits aimés de son regard. Et puis, il remarqua la fatigue sur son visage, les yeux rougis et gonflés, la mine défaite et il eu envie de pleurer et de demander pardon. Parce qu’il savait que c’était de sa faute si Ilya ne semblait plus que l’ombre de ce qu’il était. Dorreh eu l’envie presqu’irrésistible de toucher sa joue et de replacer la boucle brune qui s’y trouvait. Il ne le pouvait pas, pas avec ses mains entravées devant lui. En avait-il seulement encore le droit ? Au moment où Dorreh ouvrait la bouche pour prendre la parole, Ilya s’en chargea. Ils se connaissaient encore si bien.

Ilya parlait et Dorreh l’entendit à peine, observant ses lèvres qui remuaient. Regarde moi. Regarde moi. Regardemoiregardemoiregardemoiregardemoi. Enfin ces yeux sombres se levèrent et il pu s’y perdre, l’espace d’un instant infini. Il lui offrit un sourire, une bien maigre consolation après tout ça. Puis il soupira.

-Ne dis pas n’importe quoi Ilya. Comme si je pouvais seulement imaginer te faire ça à toi.

Il avait tué de nombreuses personnes depuis cette première fois, lors de ses 13 ans. Certaines qui le méritaient plus que d’autres. Mais il savait qu’il ne se permettrait jamais le moindre geste de violence envers lui. Envers Ilya. Il l’avait peut-être perdu à jamais mais lui, il restait à lui. Son nom était toujours tatoué sur son corps, sur son coeur, sur son âme.

-Tu ne devrais pas être là, prendre ce genre de risques. Je sais ce que j’ai fais, j’en assume les conséquences. Mais je ne veux pas t’entraîner dans ma chute. Et elle risque d’être spectaculaire.

Il amorça un mouvement instinctif pour poser ses mains sur celles d’Ilya mais le lourd frottement des chaînes l’en empêcha. Dorreh se laissa aller contre le dossier de sa chaise.

-S’il te plaît Ilya. Retourne auprès de ta famille et oublie moi. Tu as encore un avenir. Et le mien semble un peu compromis …

  Dim 15 Sep - 1:24
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Ilya K. Romanov
EMISSARY OF DEATH
Ilya K. Romanov
Impétuosité : 165
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Au moment où Dorreh sourit, j'aurais envie de l'attraper par les épaules, lui dire que l'heure est grave, mais son sourire m'a manqué. Je détourne la tête à peine un instant, retiens un fin sourire, heureux de pouvoir l'avoir sous les yeux à nouveau, malgré tout... Parce que j'ai beau le détester, j'ai beau avoir envie de m'arracher le visage, son sourire suffit à mettre un baume sur mes plaies. Mais bientôt, il n'en restera rien. Quand Dorreh sera mort, les espoirs de le reconquérir crèveront avec lui et vu les moyens déployés pour les arrêter, je ne donne pas cher de leur peau... Les idées fusent, pas forcément bonnes et plus j'y réfléchis, plus les issues sont loin d'être enviables pour l'un ou pour l'autre... ce ne sont que des solutions désespérées qui n'apporteront que souffrance et tromperie...

▬ Ne dis pas n’importe quoi Ilya. Comme si je pouvais seulement imaginer te faire ça à toi.
▬ Tu m'as fait bien pire au théâtre, ne sois pas bête.

Pas pour vivre, pas pour fuir, pas comme « l'ombre »... Dès l'instant où tu as détourné le regard, c'était douloureux pour moi. Chaque fois que tu as rejeté mes appels, c'était douloureux pour moi. Chaque fois que tu as ignoré mes lettres, c'était douloureux pour moi... Qu'est-ce donc que le froid d'une lame ? Je repense, un peu songeur, au seul contact qu'il m'est été de connaître avec une arme blanche. Ce sentiment de puissance, d'invulnérabilité quand ma main déterminée était le seul rempart entre moi et ma mort.

Dorreh ne se rend pas compte, à quel point c'est moi qui ai besoin de lui. Je donnerais tout pour toi, je ne suis rien sans toi. Et en face de lui, je m'en rends compte. Je ne puis échapper au constat qui me remue les tripes. Et pourtant, je ne le connais pas. Je l'ai déjà perdu en réalité... Je baisse le regard. Pour qui est-ce que je me bats ? Pour Dorreh ? Ou l'Ombre ? Mon Amour a-t-il vraiment déjà existé ?

▬ Tu ne devrais pas être là, prendre ce genre de risques. Je sais ce que j’ai fais, j’en assume les conséquences. Mais je ne veux pas t’entraîner dans ma chute. Et elle risque d’être spectaculaire.

D'un air sec, je lui réponds qu'il n'a pas à me dire où je dois me trouver. À l'intérieur, je meurs de ne pouvoir le prendre dans mes bras, mais je n'arrive pas à être doux dans les mots. Je n'accepte pas cette perspective, de sa chute. Je refuse. Et je suis seul à devoir en décider. Il est à moi, pas au Tsar, pas à son Cult et tous les bouffons délirants qui le composent. Il est à moi.

Sans bouger, je le regarde essayer d'avancer ses mains vers les miennes, échouer, reculer contre le dossier de la chaise sur laquelle il demeure. Je prends une profonde inspiration. Je l'écoute, me demander de m'en aller. Je me remets debout, m'éloigne de la table en prenant soin de tourner le dos à Dorreh. Est-ce donc cela ? Lors de notre week-end loin de Moscou, il avait été docile et aimant, comme à son habitude. En dépit de ses manières de petite biche effarouchée. Et soudain, il avait disparu. Mérite-t-il de connaître la vérité au sujet de Yeva et de son enfant ? Non.

Je fais volte-face et porte une main à mon visage. Mes doigts couvrent ma bouche. Une solution. Je tends l'index dans sa direction et lui dis donc, sur un ton plus directif :
▬ Implore le Tsar. Nous plaiderons ton inconscience, tu as été manipulé par des traitres. Quand l'occasion se présentera, jette-toi à genoux et supplie le Tsar de t'épargner. Fais appel à sa clémence, demande-lui de t'accorder son pardon.

Je me rapproche et manque de poser une main sur son épaule mais la proximité me brûlerait presque les doigts et je retire ma main, levant les yeux au ciel pour ne plus les avoir sur lui. Je reporte la main dans ma nuque que je gratte avec un air faussement distrait.
▬ C'est la seule chance de t'en sortir.

  Dim 15 Sep - 17:44
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