7. la gangrène sanguinaire.
Chuma, Cuma de son nom originel, est l’incarnation de la Peste. Venue d’un pays lointain dont les origines divergent, elle est connue sous la forme d’une vieille femme très laide, aux longs cheveux et aux quatre petits yeux vides, ses mains tordues tenant un bol de fléchettes mortelles. Elle terrorise le peuple Serbe depuis la nuit des temps, nourrissant et gavant les légendes selon lesquelles la Peste Noire serait d’une origine surnaturelle, voire même divine. Sans regard pour le sexe de son prochain hôte, elle lui a donné ses résistances et ses faiblesses, mais surtout son pouvoir terrible, sa bactérie superbe, destinée à anéantir une partie de l’humanité, selon la loi suprême, indéfectible, originelle : la sélection naturelle.

8. l'existence secondaire.
Alasaïas se souviendra toujours du 5 Septembre 2019 sur la Place Rouge, du moment où agenouillé pour mourir, il s’est rebellé pour donner à la tueuse à gages employée le signal de mort. Il se souviendra d’autant plus de toutes ses sensations retrouvées une fraction de seconde avant que son cœur ne s’arrête, pétrifié par Zorya Domacheva.
Si son corps a été religieusement conservé en l’état, sa Renaissance n’a pas été de tout repos. Chuma pour se saisir de son corps l’a infecté elle-même, pernicieusement, de toutes parts, et lui a fait subir la septicémie dans les règles de l’art, rigoureusement calibrée pour son nouveau protégé. Une semaine durant, elle l’a laissé ramper, se tordre de douleur sur le sol, vider ses tripes, contracter ses poumons jusqu’à la dernière particule d’air sans jamais lui laisser le moindre répit. Elle l’a contemplé, au fond de sa caboche, un petit sourire en coin de le voir souffrir, de le sentir lutter, quelque part, et survivre.
Quelle petite merde.
Il aurait été dommage, si dommage, de se passer de lui.

9. le monde délétère.
Alasaïas est très rapidement passé de Marsiliya travaillant au Boulevard Richesse à un Régicide légendaire relégué au QSHS par sa nature. Officiellement il est considéré comme mort jusqu’à ce qu’on parvienne à le retrouver et n’est pas directement impliqué dans le décès du Tsar aux yeux du Gouvernement, pour l’instant en tout cas. Il vit cependant très mal sa nouvelle condition, et son esprit vacillant conserve un équilibre précaire qui ne risque pas de s’arranger.

10. les ombres-mères.

PHASE NUMERO 1 – Traumatisme ; tout juste réincarné, et clairement déjà taré.

PARTICULARITE – Pigmentation Maladive ; la bactérie incroyablement malfaisante qui circule dans son sang pigmente ses veines et donc sa peau d’une manière qui fait osciller son teint entre la cire et la moisissure, lui donnant l’air malade et lui retirant le moindre charme d’apparence dont il jouissait autrefois.

FACULTE N°1 - Nivifuge : Restes de son époque Marsiliya ou transmission réelle de sa Légendaire, va savoir, Alasaïas est difficilement sensible au froid. Son corps commence à en ressentir les méfaits à partir de -60°C ; vaguement utile quand on crèche dans l’un des pays les plus froids du monde. Il en tire au contraire une certaine vigueur.
FAIBLESSE N°1 - Eté Mortuaire : En contrepartie, il ne supporte pas la chaleur. Les journées ensoleillées le mettent mal à l’aise, mais la saison estivale est un véritable calvaire. La chaleur douillette des maisons bourgeoises qu’il chérissait autrefois est tenue désormais en horreur. Il va de soi que les Oiseaux de Feu sont par essence ses ennemis jurés – ce qui est fort ironique, vu la nature de son principal adversaire.

FACULTE N°2 - Lymphocyte Modifié : Puisqu’il est naturellement vecteur de maladie, Alasaïas est insensible à ces dernières. La bacille qu’il véhicule infecte le sang, ainsi ce dernier se défend terriblement bien à la moindre agression impliquant la mise en danger de ses globules. Il est ainsi relativement difficile de l’empoisonner.
FAIBLESSE N°2 - Sanité Infâme : Alasaïas éprouve un profond mal être lorsqu’il est en contact avec une personne en excellente santé ou dans un environnement bien entretenu, dépourvu de toute souche microbienne. Il va de soi que les hôpitaux déclenchent désormais chez lui de véritables crises de panique et le rendent incapable d’utiliser le moindre pouvoir et de faire preuve de raison. Il lui est par ailleurs maintenant impossible de boire de l’alcool.

FACULTE N°3 - Parasite Délétère : Alas est un putain de parasite. Il est l’incarnation de la pandémie, le vecteur de la mort, la fléchette mortuaire. Il est le rat et la puce, le chasseur par excellence des Draugr, l’empoisonneur des festins Poroniec, le colonisateur de la pourriture, l’exterminateur de masse. Une morsure un peu prononcée dans n’importe quelle partie du corps déclenche le mécanisme atroce, favorise l’isolement et l’abandon lent et douloureux, jusqu’à la septicémie invariable, impérieuse, inévitable.*
Note : Jusqu’à la Phase 7, l’infection n’est pas mortelle et s’apparente à une bactérie musclée qu’un antibiotique peut enrayer en quelques jours.
FAIBLESSE N°3 - Dépendance sanguinaire : Comme pour tout parasite, l’espérance de vie d’Alas est considérablement réduite, et dépend de sa faculté à coloniser les corps qui l’entourent. Si ce quota baisse trop, le pouvoir s’affaiblit jusqu’à complètement disparaître. Et par ailleurs, le sang ainsi infecté devient peu à peu une drogue qu’il pompe comme une putain de sangsue.