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 Toxic ft. Adonis


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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( Toxic ft. @Adonis Cohen )
La carcasse titube, les épaules râpent briques et parpaings. Réalité froissée sous les petons abîmés. Air triste placardé sur le recoin de la gueule, triste et revêche aussi.
T'as ta gueule des mauvais jours, Kah. C'est quoi qui merde, quoi qu crisse, quoi qui chie, quoi qui te rend triste, quoi qui te fait boire, quoi qui t'épuises, quoi qui t'énerves ? C'est parce que ta vie, elle n'a rien d'un joli conte de fée, pas vrai ? Toi, tu te voyais déjà arrivée, avec un mec, des mioches, et même un clébard pour parfaire le tableau, mais on t'a volé tout ça, Kah. On te l'a arraché sans désinfecter, sans panser. T'as les plaies à vif et le bide ouvert qui dégueule tes tripes. Vas-y, ne regarde pas par terre, tout est à sa place dans ta bidoche, t'as juste faim, Kah. Faim de ce que ton autre te réclame, parce que ça ne te suffit pas, ton bout de barbaque par semaine. Ça ne te suffit pas, t'as faim et tu penses qu'à ça. À ce vide dans ton bide, à ce creux à tes joues, à ce que peuvent voir les autres en lorgnant sur ta trogne. Tu rumines, Kah. T'en as marre de ce que t'es, de ce que tu ressens en dedans. C'est pas grave, tu sais. Ou peut-être que ça l'est. Lève la tête et écoute. Tu entends ? Le peuple qui gronde et se soulève. Tu entends, Kah ? La colère et puis la rage et les cris. Est-ce que tu le sens ? Le sens, le désespoir des gens ? Approche.
Les paupières se hissent sur l'absurde. Il n'y a pas de putes sur les trottoirs, pas de bave au coin des lèvres. Fragrance mortifère claquant au nase. C'est l'après. L'après-guerre ou l'après boucherie. C'est l'après, quand un vent de panique souffle sur l'assemblée qui termine de se disperser. Ils fauchent la silhouette maigre, font reculer d'un pas, puis deux, avancer de trois.
Ferme tes yeux, Kah et compte. Compte jusqu'à dix, le nombre de tes pas, puis jusqu'à vingt en restant juste là.
Sentir.
Respirer.
Humer.
Ouvre.
Mare carmine dans laquelle trempent les godillots.
Les rétines crament et le myocarde éclate.
La petite bouche s'ouvre, cherche son air, avale, gobe. La charogne se creuse, ombre d'elle-même. Le rouge, le rouge, le rouge partout en flaque ou en rivière. Et ne plus bouger, tétanisée. Ça cogne entre les côtes, cogne à devenir sourde. Et tu t'en fous, et on s'en fout, juste un peu, juste un bout. Un seul. Un seul. Ou deux, peut-être trois, qui sait. Peut-être. Kah. Ouvre grand la bouche, Kah.
Les quenottes se dévoilent, perforent les mâchoires. Monstruosité qui gronde et gronde.
La marche s'amorce, boum-boum font les petons au rythme du myocarde qui s'emballe et déraille. Les genoux flanchent, se choquent à l'asphalte.
Arrêt.
Les phalanges s'étirent et les menottes plongent au carmin. Elle chantonne, la charogne, laisse danser les mimines qui se couvrent d'hémoglobine. Fascination exacerbée, le rouge porté à la vue, le rouge qui dégouline le long des membres et subjugue.
La langue pourlèche les babines dans un désir qui crève l'intime. Ça palpite à l'entrecuisse à en faire frémir les tripes.
Goûter.
S'extasier.
La raison se fracasse à la boîte crânienne. L'animal s'avance, ventre contre terre. Le museau furète, cherche et cherche, barbaque tiède. Des restes, qui attendent d'être dévorés. Les crocs se referment à la viande, déchiquettent la carne épaisse. Mâche et mâche, avale, Kah. Ce n'est rien qu'un bout de bras, qu'un bout de bidoche, qu'un bout de rien, de rien du tout. On dira rien, Kah, on oubliera. Ouais, on le répétera à personne. Ce sera notre petit secret.
Déchirement.
Les muscles cèdent, se détachent, sont ingurgités et bientôt, le reste du corps devient encombrant.
Tirer.
Tirer.
Crac.
Ça gicle et ça s'arrache. Putain de clébard rongeant son os. Mais t'es pas la seule charogne alentour, Kah. Ça pue, la mort. Ça sent la merde et la pisse et le fer. Le volatile croasse, s'amène, est repoussé une première fois par des gestes. Une seconde fois par un grondement sourd. Il a juste faim comme toi, Kah. Toi, qui n'as plus tellement faim au fond, mais qui es incapable d'arrêter de te vautrer dans la mort. Rognure balancée à l'insupportable bestiole. Ferme ta gueule. Et je les entends, je les entends cogner et pulser à travers les esgourdes. On va t'arrêter, Kah, parce que tu n'es rien qu'un monstre qui se repaît des cadavres qu'il a trouvé. C'était interdit. Interdit.
Interdit.



( Pando )
( VOCIVUS )
  Dim 13 Oct - 21:49
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Adonis Cohen
MONSTER UNDER YOUR BED
Adonis Cohen
Impétuosité : 112
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Regardez, comme elle est jolie !
Chhht, elle mange, elle mange !
Elle est jolie quand elle mange !
Taisez-vous !
Chhht !
Elle va nous voir, elle va nous voir !

Bien sûr, qu'elle nous verra. Et tant mieux, n'est-ce pas ? Lorsque je contemple le champ de morts, je croasse de joie. Voilà maints repas pour rassasier mon âme ! Corbeau je suis, corbeau je serai. Pourquoi se contenter de leur vie quand je peux aussi bouffer leur chair ?
Et c'est bon !
C'est si bon, leur viande !
Ils sont bons !

Ils me régalent, comme toi, petite bestiole qui bouffe. Il y en a d'autres, des comme toi, mais ils sont tous si laids, si inutiles, si rien, si futiles... Ils n'ont pas ce que tu as, toi. Cette bestialité, cet instinct primitif qui me rappelle mes jeunes années. J'ai envie de t'apprendre à rester comme ça. Parce que je l'ai perdu, et je suis morte après. Elle fait mal, la raison, quand elle vient se percher. Elle te donne envie de gerber.
Je veux manger !
MANGEONS !
Oui, j'ai faim !
Juste un morceau ?!

Ne me chasse pas, petit rat. Je suis ton amie, souviens-toi. Je veux manger avec toi. Tu ne vois pas ?! Et voilà la garde qui commence sa ronde, à essayer de faire fuir ceux qui ont juste faim. Ceux qui n'ont pas le droit de manger dans la rue. Pauvres petites bêtes qui n'ont pas pu résister à l'appel.
Comme toi !
Oui, comme toi !

Abrutis, ignorants. Ils arrivent. Mais pas pour longtemps. Tandis que les ailes se retroussent, que les plumes tombent comme un pelage d'hiver, je saisis l'une de leurs capes pour m'enrouler dedans. Que leurs yeux soient maudits si l'un d'entre eux pouvait voir ma porcelaine !
Et les voilà qui s'arrêtent, comme des empotés.
Regarde-les, comme ils sont drôles !
Hahahaha !

« Messieurs. Votre mission s'arrête ici. »
Ils arquent un sourcil, les idiots !
« Mais, Mademoiselle Cohen, il est... »
« Je n'ai que faire de vos belles paroles, fichez le camp. »
« Nous avons ordre d'arrêter tous ceux qui profaneraient les cadavres. »
« Et vous ne voudriez pas que je profane l'un des vôtres, j'imagine ? »
Ils essaient de balbutier d'autres choses, mais ils tournent le dos et s'en vont sans attendre. Ils ont bien conscience de la mort qui peut les prendre au bout de ma bouche. Comme ils sont drôles, quand ils puent la peur !
HAHAHA !
Et toi... Comme tu es jolie, quand tu manges, je l'avais presque oublié... Je m'assied, tout prêt, pour te regarder. Je tripote des plaies que je ne regarde pas, je goûte le sang du bout de mes doigts. Mais jamais je ne baisse les yeux. Je ne veux pas en rater une miette...
« Bonjour, amie. »
Soyons amies ! Soyons compagnes ! Tu as l'air si sauvage ! Tu as l'air comme moi !
On t'adore déjà !
Oui, viens, on t'adore !

« Je suis Adonis. »
Qui es-tu ? Qui veux-tu être ?

saigner à blanc
Pando
  Mer 23 Oct - 10:15
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