Des gémissements s'échappent, filtrent à travers tes lèvres scellées. Tes paupières closes, sur le moment, trahissent des mouvements nerveux, roulent sans même que tu n'en aies conscience. La sueur s'écoule de ton front, mouille légèrement le débardeur adopté pour traverser la nuit dans ton immense lit. Tes bras écartés bougent vivement, tes poings se fermant et s'ouvrant à mesure que tu traverses ton rêve récurrent. La scène s'étire, dure plusieurs dizaines de minutes, ou du moins, c'est le sentiment que tu en as à mesure que ta tension s’accroît. Puis soudainement, aussi vite que tu t'es retrouvée plongée dans cet emmêlement de scènes détestées, tu te redresses brutalement, tes yeux ouverts et affichant une lueur presque affolée. Tes halètements sont saccadés et déchirent tes poumons éviscérés, tandis que tu passes une main tremblante sur ton front trempé. Tes cheveux coupés assez courts sont collés à même ton visage, et tu pousses un râlement rageur face à cet embêtement pourtant risible.

D'un coup sec, tes draps sont repoussés et ton lit est quitté. Tes ongles se plantent dans tes paumes et tu te maudis pour ta faiblesse évidente, que tu es obligée de reconnaître chaque nuit. Depuis des années, tu vis et revis le même cauchemar. Ce passé de gamine terrorisée qui s'accroche à toi, telle une sangsue incapable de se passer de ta peau et de ton sang. Tes poils de bras se hérissent en même temps que tes doigts enserrent tes épaules. Tu souffles bruyamment alors que tu peines à chasser les flashs de ta vie d'antan. Difficile d'oublier cette mère, uniquement attitrée par le sang, qui s'amusait de toi quand tu n'étais qu'une enfant. La peur éprouvée à la simple vision de son visage crispé te fait frapper ta table de nuit en un mouvement brusque et bruyant. Tu as beau ne plus afficher aucune cicatrice visible, tu peux encore ressentir la douleur des coups portés et des cigarettes brûlées comme si les actions dataient d'hier. Pourtant, ce n'est pas tant la souffrance physique qui te hante que celle émotionnelle. Celle-là même qui démontre que tu as encore tant à apprendre, en dépit des années écoulées auprès de ta nouvelle famille adoptée.

Tu soupires et ouvres doucement la fenêtre de ta chambre, savourant l'air frais qui vient à fouetter ton visage. En un rapide mouvement de poignet, tu viens à saisir une cigarette d'un paquet déjà bien entamé, pourtant acquérit depuis seulement la veille. Tu fais glisser le briquet de ton zippo, et une flamme danse dans tes prunelle assombries. Tu humes la fumée de ta clôpe désormais consumée, que tu portes à ta bouche en un mouvement avisé. Une toxicité qui permet de calmer tes nerfs déjà bien éprouvés. La drogue salvatrice n'empêche toutefois pas ton cauchemar de continuer à t'agresser. Tu n'as qu'à fermer les yeux pour revoir cette fois-ci la forêt enneigée dans laquelle tu t'es perdue, à plus d'une reprise. Gamine qui pouvait à peine parler alors, tu te souviens que tu avais couru, à droite, à gauche, devant et derrière toi. Cherchant ton chemin sans savoir par quoi commencer, hurlant le nom de cette mère détestée. Peu vêtue, dernière marque de cruauté de cette adulte au sang partagé, tu te souviens avoir finalement échouée dans la neige, cette dernière recommençant à tomber drue. Dès lors, tu avais honni le froid. Détestant te sentir fragilisée par une chute de température pourtant inévitable selon les saisons. Ironie quand tu nous tiens, notamment quand on connait les origines de ceux qui ont fini par te recueillir. Encore plus quand désormais, tu adoptes un surnom par le biais duquel tu escomptes bien te renforcer.

Un petit rire, léger puis rauque, secoues tes épaules. Tu t'appuies, un peu plus en avant, sur le rebord de la fenêtre et tu admires sans voir le quartier qui s'étend devant toi. Les horizons, exceptionnellement, te t'intéresses pas alors que tes craintes sont ravivées par ton passé écroué. La peine s'abat sur ton corps et tu frissonnes. De peur comme de regret. Les plus grands, ceux qui te font penser que tu ne seras sûrement, justement, pas à la hauteur. Tu es bien loin de partager la lignée sanguinolente des Cohen, qui ont fait de toi une enfant adoptée, souhaitée d'un côté, rejetée de l'autre. Tu sais que tu dois tout à ta nouvelle mère, à Imala qui a su te former, défendre ton existence quand tu ne pensais pas toi-même mériter une telle attention. Mais tu as bien trop conscience que l'enseignement reçu ne suffit pas à te faire entièrement corbeau. Parfois, tu rigoles toute seule et songes qu'être oiseau de feu serait plus appropriée pour toi, qui est en réalité un corbac de l'hiver. Tant de contradictions sévissent avec ta présence imposée que plus d'une fois, tu as pensé à fuir. Croyant faussement que tu ne faisais qu'entacher cette nouvelle et aimée famille. Encore aujourd'hui, tu as tendance à y croire. Ritualisée pour devenir un oiseau noir à part entière, tu es encore habitée par bien trop de tourments pour te mêler entièrement à ceux que tu dois reconnaître comme tiens. Et pourtant. Pourtant tu n'as pas le choix. Malgré cette voie qui te fait défaut, malgré cette humanité dont tu es encore beaucoup trop imprégnée. Tu n'as qu'une envie, rendre les tiens fiers de toi, contentés de t'avoir. Toi aussi tu veux t'élever, au même titre que les plus grands des Cohen, qu'il s'agisse de ta mère ou même de l'émissaire. Mais pour ça, Autumn, Winter, tu dois évoluer. Grandir, et te détacher. Laisser tomber ton chemin natif, obstrué par les obstacles et les abandons. Ta mère biologique décédée, ton père inconnu, ton élue détournée. Qu'importe ces gens de ton passé bien trop humain, bien trop faible. Il est temps de te rattacher pleinement aux Cohen, de suivre la voie laissée bien ouverte pour toi. En dépit des années écoulées à leurs côtés, tu peines encore à supporter tout ce sang qui, bientôt, viendra t'éclabousser. Tu n'es pas encore unie avec la mort, bien que tu aies été portée disparue il y a fort longtemps. Ton chemin, à parcourir, est encore long, et tu le sais. Mais ce que tu ne sais pas encore, c'est que les ténèbres ne tarderont pas à t'engloutir, pour ne faire qu'un avec la mort que tu incarnes et dont tu es imprégnée. Et cela, très prochainement.

Félicitations ! Tu viens d'être officiellement validé, voilà qui nous mets en joie !

Imala aurait pas pu rêver mieux! Une plume pareille et une Autumn aussi parfaite! Tellement contente que tu revienne sur le forum. 

Maintenant que tu as obtenu ta charmante couleur, te voilà fin prêt pour entrer dans l'aventure ! Avant toute chose, n'oublie pas d'aller te recenser dans ce sujet. Tu peux ensuite vagabonder sur le forum à ta guise, en commençant par la création d'une fiche de liens. Si tu recherches un personnage particulier, tu peux te rendre du côté des scénarii, ou même aller créer ton propre arbre généalogique pour trouver toute ta petite famille !

Tu peux désormais entamer ton voyage ! Si tu as la moindre question, n'hésite pas à contacter le staff directement. Nous te souhaitons un jeu mémorable au sein de Cult of Hel, et nous te remercions encore pour nous avoir choisis !