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 à nos parfums jadis | annushka


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Adonis Cohen
MONSTER UNDER YOUR BED
Adonis Cohen
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à nos parfums jadis
@ANNUSHKA EINARSDÓTTIR


L'index chavire le long des courbes, dessine avec détail la chair qui s'émoustille, fait dresser le duvet du cuir, des hanches aux clavicules, sous le regard affamé de la Reine des Damnés. Les mains agrippent, labourent, pétrissent, s'épuisent contre la charogne, creusent les os sous les paumes. Et dans un élan sec et précis, les mâchoires guillotinent la gorge, s'abreuvent à l'artère maîtresse, se cajolent dans l'hémoglobine fraîchement cueillie, qui féconde, quant à elle, le palpitant meurtrier. Sous sa poigne infernale, la victime tente de se débattre, mais il n'est point pire prédateur que la Madone en Sang, qui, en plus de bouffer les autres, ose même les bouffer trop. Pure gourmandise que celle d'aspirer le vermeil jusqu'à la dernière goutte, que celle sentir les muscles, lentement, s'éteindre, pour ne laisser qu'une carcasse sans vie, sans âme. Relevant la caboche, l'Oupyr' halète, prend de grandes inspirations, tandis que le sang s'écoule le long des lèvres pulpeuses. Pendant quelques instants encore, elle demeure ainsi, perchée au-dessus de sa proie, à contempler les cieux noirâtres, à sentir le breuvage galvaniser sa chair.
« Il est temps de nous y rendre. » dit-elle quelques minutes plus tard, une fois le sang épongé d'un mouchoir en soie, abandonné à même la ruelle, les doigts encerclant lentement ceux de la troisième épouse.
Hilda. Non sa favorite, mais sa beauté n'a d'égal que sa prestance. Les cheveux noir se fondent lentement dans les ruelles, arpentent le côté de la Bête, tandis qu'elles s'approchent inéluctablement de la Galerie Pouchkine. Exposition de grande envergure, ce soir, où plusieurs centaines de personnes se succéderont pour mieux contempler les tableaux dont ils ne comprennent pas le sens. Une soirée où ce ne sont guère les peintures qui s'exposent le plus, mais bien les personnalités qui les contemplent, à faire crever le petit peuple d'une jalousie maladive. Finalement, ce n'est là que la véritable intention des deux ombres qui, doucement, se fondent dans la foule.
« J'ai amie à te présenter, cher Amour, je suis sûre que tu l'aimeras grandement. »
Rien n'est pourtant moins sûr, elle qui n'offre son intérêt qu'aux plus uniques, aux plus particuliers. Les yeux se baladent sur les minois voisins. Y aurait-il future épouse parmi les convives ? Elle l'espèce. L'ennui, doucement, s'immisce dans ses pas, et elle sent, depuis quelques années déjà, que le Monstre a besoin de nouveauté. Ellismerion se laisse entraîner dans les couloirs sinueux, épie quelques œuvres du bout des cils, tandis qu'elles s'enfoncent peu à peu dans les tréfonds de galeries.
« Annushka ! »
Hilda s'en va. Ellismerion lâche subitement la paluche qui, jusque là, lui servait de guide. Les yeux, lunes trop pleines, s'écarquillent, et le souffle, soudain, se perd. Vision impossible, et elle se demande si elle ne serait pas devenue plus folle encore qu'elle ne l'imaginait. Le temps s'étire, se dilate, et Hilda va accoster la Dame Rouge d'une accolade, tandis qu'Ellismerion, tout bonnement, s'éclipse des oeillades.
NON.
Elle n'est pas prête.
Il lui faudra attendre qu'Hilda disparaisse pour mieux approcher la Traîtresse de ses Nuits. A l'ombre d'un couloir où un couple ne pourrait s'enfoncer côte à côte, tant les murs se veulent proches, et où les visages semblent se dissimuler dans la quasi-noirceur, Ellismerion, de toute sa prestance, s'immobilise. L'une à l'entrée, l'autre à la sortie.
Quelques mètres, encore...
« Anna ? »
Quelques secondes, encore...
Lorsqu'elle contemple, enfin, la stupéfaction liquéfier ses traits, et une fois que charme et besoin viscéral de l'enserrer s'estompe, c'est avec tout le poids de ses dons que Madame fonce sur elle. En un battement de cils, Annushka est propulsée contre le mur, main sous la gorge. L'oeil rouge sur elle, à estimer combien de temps elle lui laissera encore.
« J'ai longtemps rêvé du jour où je te saignerai à mort, mon Amour. Tu n'as pas idée de la satisfaction que cela me procurerait, toi qui as osé me trahir. Comme le monde se veut amusant, ne trouves-tu pas ? Te voilà devant moi, tandis que cent ans nous ont séparées. »
Et même si cent ans les séparaient encore, Ellismerion n'aurait que plus de satisfaction encore de la retrouver, de la tourmenter, de l'assassiner.

Si je ne puis, malgré tout mon art diligent, pour Marchepied tailler une Lune d'argent, je mettrai le Serpent qui me mord les entrailles sous tes talons, afin que tu foules et railles, reine victorieuse et féconde en rachats, ce monstre tout gonflé de haine et de crachats.
Pando
  Mar 23 Juil - 8:34
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Annushka Einarsdóttir
RULE THE MONSTERS WORLD
Annushka Einarsdóttir
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I'm a foutain of blood in the shape of a girl. You're the bird on the brim hypnotized by the whirl. Drink me - make me real wet your beak in the stream. The game we're playing is life.

Sublime bambin. L'iris à la quête d'une lueur égarée. Pauvre clampin. Menotte dans la chevelure éparse. Brasier ardent d'une auréole céleste. Et psyché, de son œil critique, contemple silhouette lancinante. Se dandine dès lors de gauche à droite. Flamme sempiternelle. Fièvre chtonienne. La plus belle s'en viendra danser ce soir. Nuée de picotements le long de l'échine. Et gronde chimère sous la tripaille famélique. Mélopée d'une autre Histoire entre les parois étriquées de la boîte crânienne. Réminiscence de quelques images d'antan. Voilà que Lémure s'éjouit de la fanfare à venir. Peut-être il y aura-t-il minois familiers pour distraire gueule béante. Paluche passe et trépasse sur les traits aussi bien sataniques, qu'angéliques. Les siècles se meurent aux tempes, étourdissant l'esprit volubile. Si bien qu'il est laborieux d'appréhender l'instant présent, celui dans lequel évolue la guivre.

Babillent les voix impétueuses autour de la petite tête déconfite. Et pulse le carmin dans les veines chaudes. Un souffle cabriole le long du poitrail. L'Animal s'éveille d'une profonde torpeur. Beau monde, qu'il aspire à déchiqueter de chair et d'hémoglobine ! Remue ses épaules tandis que cantate murmure sa romance française au loin. Film s'esquisse sous la tignasse. Mais tu ne sais plus s'il s'agit d'une existence reculée, ou bien de quelques rêveries fantasques. Le fil de ta pensée s'étiole jour après jour. Tantôt l'une, tantôt l'autre. Vipère et félin ronron. L'ivresse du doute entre tes ventricules desséchés. Poignée de salutations. D'une bise à une autre. Puis de regards courtois en rictus factices. Point de différence avec l'Autrefois. Les Dames sont belles. Et les maris sont élégants. Chacun cajole l'autre. Mais aucun ramdam sous le carcan d'étoles délicates. Seulement le néant d'une réalité médiocre.

Frémissement imperceptible. Émotion vaguement familière. Mais une silhouette s'en vient balayer l'interrogation. Grimace profondément sincère. De facéties en complicité mondaine. Une main s'égare sur le derme. Enfantillages. Hilda rayonne. Tu frissonnes. Tornade de jais et d'ébène. Elle ravive les flammes tumultueuses de tes heures de gloire. Le temps de quelques simagrées, seulement. Avant qu'elle n'échappe de nouveau à ta compagnie. Sûr que mirettes n'admirent plus qu'elle. Il suffit qu'elle pénètre une assemblée pour que celle-ci ne se taise enfin. Beauté quasi irréelle. Qui couvre d'ombres jusqu'aux toiles grandioses qui parsèment les murs.

Chemin d'errance. L’œil hagard, çà-et-là, où l'immaculé s'en vient brouillonner quelques ailleurs chimériques. Mais l'incertitude persiste entre les côtes. Un quelque chose sous la couenne. Qui trémule et émulsionne. Jusqu'à l'apparition subite. Spectre d'une époque révolue. Et glace plus encore la chaleur envolée de la vieille carcasse fardée du rouge des innocents. Papillonnent, les cils afin de chasser la vision. Mais en vain. Alors les lèvres s'osent à prononcer ce qui brûle d'envie sous la langue. « Ellismerion. » Impossible !.... Terre se dérobe. Tu voudrais rebrousser chemin. Seulement dépouille n'écoute pas détresse.

L'impact fait caqueter squelette. Tu as besoin de quelques minutes supplémentaires. Et voilà que réalité claque entre tes omoplates. Ellis'.... Tu n'oses y croire. Si bien que ton rire lézarde le long des parois de votre cloître. Impossible ! Conscience te le répète, inlassablement, litanie pernicieuse. Caboche s'agite. Et mirettes brillent de milles feux. Point d'angoisse néanmoins. Seulement la stupéfaction de retrouver la rigidité de cette binette méphistophélique. La menace coule entre tes seins. Mais n'éveille aucun soubresaut. Candeur de l'enfant prodigue qui n'est jamais revenue au bercail.

« мой ангел*, que tu exhales, tu m'as manqué !

Enveloppe s'anime dès lors d'une frénésie inadéquate.

– Crois-tu que nous pourrions mettre les lieux à feu et à sang ? Ce que cela serait divertissant !

Glousse la fillette, pourtant placardée de hargne et de rancœur. Sûr que tu n'appréhendes pas l'amertume de ta comparse.  

– Ou peut-être pourrions-nous jouer à cache-cache. Je me laisserai prendre... »

Ambivalence. Femme. Enfant. Innocence et danger. Pèle-mêle dans les artères.



*mon ange
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  Mer 14 Aoû - 10:55
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Adonis Cohen
MONSTER UNDER YOUR BED
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Manquée ?
L'hémoglobine d'un autre pulse dans les venelles, fait péter les artères d'une rage ivre, qui tangue en tous sens dans son corps, pandémie d'horreurs toutes paraphées de la Anna détrônée. Le sourire angélique en offrande aux bords des lèvres, à ignorer la monstruosité qui s'échauffe, enterrant les mascarades d'un passé pas trop récent.
« Te jouerais-tu de moi pour m'accueillir de la sorte ? »
Le grondement sourd se fait rauque dans la gorge, à l'idée pourtant si alléchante de réduire Moscou en cendres, elle n'en reste pas moins persuadée qu'elles se feraient exterminées comme sales vermines en quelques heures à peine. Trop d'êtres pareils pour oser penser n'y trouver que des plus faibles.
MAIS AVANT TOUT. Point de carnage en la compagnie d'une femme qui divorça de son myocarde. Trop d'hérésie sous les vagues affables.
« Ce n'est point le monde qui mériterait tel châtiment, mais toi, pour m'avoir délaissée. »
Exilée au creux d'une éternelle solitude, embarquant tous les cierges avec elle, ne laissant qu'une nef raisonnante, enfouie sous sa noirceur. Ce sont tous les Saints, peut-être, qui se mettent à hurler en ton nom, dans tes synapses écoeurées, qui s'animent et se dressent contre la fillette qui ne semble comprendre, contre la femme qui semble se méprendre. Jetée comme une poupée de chiffon, heurtant violemment le sol, tandis que les dents s'oppressent les unes les autres, à chercher le goût de sang quelque part.
« Je constate que tu n'as guère changée avec l'âge. Est-ce ton âme qui est malade, ou tentes-tu de m'amadouer pour obtenir miséricorde ? »
Sans once de tendresse ni de mémoires sentimentales, de nouveau, le cadavre cavale et heurte un mur, puis un autre, chiffon désarticulé au rythme d'une divinité de sang.
« Tu connais la punition que je donne lorsqu'on me manque de respect. Tu connais celle que je donne lorsqu'on attente à ma vie. Tu ignores encore celle que je réserve à celle qui m'a délaissée sans un mot, sans une pensée, qui s'est détournée de moi, sa compagne, son épouse, sa propre mère ! »
Elle pourrait l'injurier. N'y parvient pas. L'image d'une fillette déambule un instant dans les échos du cerveau.
« Tu as joué à cache-cache bien trop longtemps. A présent, tu dois expier le mal que tu m'as fait. »
Plus qu'une demande, un devoir, qu'elle appliquera elle-même sans une once de compassion.

Si je ne puis, malgré tout mon art diligent, pour Marchepied tailler une Lune d'argent, je mettrai le Serpent qui me mord les entrailles sous tes talons, afin que tu foules et railles, reine victorieuse et féconde en rachats, ce monstre tout gonflé de haine et de crachats.
Pando
  Jeu 29 Aoû - 8:41
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Annushka Einarsdóttir
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L'Imbécile n'assimile pas encore la promesse venimeuse qui louvoie autour de sa carcasse; présentement disloquée contre le plâtre. Son empreinte s'incruste. Fait corps avec le garde-fou dont la peinture s'écaille autour de toi. Auréole céleste de part et d'autre de la petite caboche déconcertée. La fureur qui t'assaille dès lors ne trouve pas sens malgré le ramdam d'un cœur desséché sous la flanelle délicate. Personnage esseulé, égaré, d'un temps ancien; difficile de ne point tourner l’œil sur son passage. De dentelles et de manières désuètes. Tu évolues dans un monde où tu n'auras jamais de place. Trop encombrante, la bambine, dont les braillements assourdissent l'univers.

« Je ne t'ai point abandonné ?, que tu t'interroges alors.

Mais le fil de ta pensée s'étiole lorsque l’Égérie de ton existence brasse ton squelette une nouvelle fois. L'échine est douloureuse. Et tu voudrais bien cesser les montagnes russes. Gamine jetée aux quatre coins d'une frénésie mortifère. Pantin s'égosille d'incompréhension. Maman est là. Mais maman n'est point contente. Menotte cherche à happer l'air, du moins à harponner le bras vengeur qui t'asticote.

Gronde le ciel dans un lointain chimérique. Sûr que cosmos s'hérisse de voir ses enfants se morceler d'hérésie. Voilà que tes lèvres psalmodient quelques vaines prières. Ô créature immonde, blasphème des pieds à la tête. Accueille ce Dieu rédempteur qui ne peut que vomir son horreur devant ce minois ravagé d'ignominie.

– Je m'en suis allée, parce que tu me l'as demandé.

Du moins, pas clairement. Mais tu l'as vu de tes propres yeux; la caresse offerte à d'autres. Et les mirettes qui se détournent enfin vers quelques binettes nouvelles. Tu n'as point délaissé la Mère de tes souffles, non. Effacée, seulement, tu l'as regardé s'éloigner en silence.

– C'est TOI qui es partie !, que tu vocifères enfin.

Et l'adolescence revêche s'éveille des profondeurs de la tripaille. La main, crochue, s'abat sur la pommette saillante. Gratte alors le marbre impeccable, effeuille le derme, miettes pourpres sous les ongles courts.

TU as regardé ailleurs.

La moue bougonne accuse l'aînée, chaparde la souffrance qu'elle semble revendiquée. Grondement sinistre dans le gosier. L'animal s'éveille d'un sommeil comateux. Macchabée vorace sous le costume splendide ! Claque la mâchoire près de la gueule menaçante qui surplombe.

– Tu es méchante. »

L'enfant s'apaise aussi sec. Et pleurnichent finalement les cils.

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  Mer 11 Sep - 10:34
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@ANNUSHKA EINARSDÓTTIR


Bien sûr qu'elle t'a abandonnée.
Nul autre mot ne pourrait qualifier l'acte sordide. Ou comment l'entité de chair ne laissa place qu'au froid de l'hiver, un avenir incertain, cajolé de gel et de sans-lendemain. Se souviennent les arbres, se souviennent les oiseaux, qui dans le satin du blanc manteau, ont écouté l'agonie du coeur. Ellismerion, veuve éplorée, aurait pu bâtir un autel en son nom pour le deuil de ses ventricules, le briser milles fois pour le rebâtir milles autres fois, haine perpétuelle dans une rixe sans fin.
« Je ne t'ai guère demandé telle ignominie, jeune fille ! »
Telle la mère abat son courroux sur l'enfant. Et pourtant, la gifle sonne comme le tranchant d'une guillotine. Point de miséricorde pour l'âme entachée, voilà que l'ouragan se met à rugir. Petite poupée se rebelle, petite poupée se déterre.
AS-TU REGARDE ELLISMERION ?
« Je l'ai regardée, mais jamais je ne l'ai aimée comme toi. »
Les yeux piquent de sécheresse, eux où jamais ne viennent poindre quelques larmes, allergie du sel au bord des cils, et voilà que la monstrueuse, de nouveau, resserre la poigne. Les serres saisissent le poignet et l'emprisonnent à jamais.
« Ainsi voilà ton excuse pour m'avoir offert une éternité de solitude ?! Est-ce la punition que je méritais, pour m'être égarée un instant seulement ?! »
L'estomac se met à gronder, et elle emporte à travers une porte la silhouette enfantine. Ellie, le Loup, Anna, l'Agneau, qui s'enfoncent dans les boyaux d'un bâtiment pour échapper aux oeillades perfides, trop fragiles pour ne serait-ce que saisir toute l'entièreté de ce qu'elles observeraient.
« C'est toi et toi seule qui as été méchante ! TOI qui ne m'as pas même laissé l'opportunité de demander pardon ! Est-ce là ce que je t'ai appris ?! »
Et elle la hait, profondément, plus encore que jamais. Si bien qu'une seconde s'écoule, tandis que les crocs s'enfoncent dans la chair, crevant les vaisseaux sanguins de canines insatiables, abreuvant le monstre d'un sang goût mort, litanie d'autrefois perpétuée trop souvent. Crevasse dans l'apophyse qui dégénère encore, enfouit la raison sous un nuage d'aliénation. Mains baladeuses et souffle altéré, gémissement versatile.
C'est la danse macabre.

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  Dim 15 Sep - 8:55
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Annushka Einarsdóttir
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Pleurote le bambin sur le marbre maculé d'un pourpre délétère. Perles noirâtres au coin des yeux. Carcasse accuse les bourrasques et les excès de zèles. Étourdi, le poupon se tord d'une souffrance délicieuse. Le passé trémule dès lors sous la chevelure flamboyante. De courses effrénées en éclats de rires dans la pénombre d'un bosquet. De souffles éperdus en baisers volés sous quelques feuillages d'été. Mais les images s'épousent puis se mélangent les unes aux autres. Les voix gueulent aux esgourdes. C'est l'univers qui se dérobe. De quoi te rappelles-tu, finalement, si ce n'est d'une nécessité cuisante ? Les mirettes se ferment sur le claquoir qui s'ouvre d'ignominie. Brasier te prend le gosier. Toi aussi, tu sens la faim dévorante s'animer de véhémence. Puisque violence réclame violence. Le sang quémande le sang. Alors tu ronges la pommette, que menotte a caressé autrefois, comme le ferait un chien avec son os. Et liqueur barbouille ta peau blanche.

« J'ai souhaité revenir, que tu beugles, mais je me suis égarée en chemin.

Tu es revenue. Un jour. Tu le sais. Mais la demeure habituellement hantée n'abritait désormais plus que le silence. Sûr que tu as couru dans les feuilles mortes pour scander son nom à la brise. En vain. Ensuite ? Ensuite, tu l'ignores. Quelque chose t'a ramené ici, là où la mort se regroupe en un fauve dantesque, prête à dévorer jusqu'à l'univers tout entier. Pas étonnant qu'elle ne soit là, elle aussi. C'est l'inertie qui l'attire, toujours l'inanimé sous la terre sirupeuse. Comme toi, jadis.

Tes griffes étripent la peau fragile, se frayent chemin frénétique dans la bouche. Ô ce parfum délicat !... Comme autrefois, lorsqu'elle t'apprenait le goût du sang. Tu rouscailles. C'est l'animal, sauvage, qui s'alanguit de pouvoir dévaster la dépouille-mère. Les quenottes mordillent la chair, arrachent lambeaux. Sûr que toi aussi, tu peux dévorer la panthère, l'Alpha, malgré les jeunes années qui mouchettent encore le front.

– Vilaine !

Les crocs choppent la jugulaire. Et c'est l'existence même qui se dérobe. La sève tapisse dès lors l’œsophage, emplit la bedaine.

– C'est de ta faute ! Tout est de ta faute. »

Les doigts louvoient sous les couches de dentelles, se perdent dans la chaleur familière de ses chairs.

La complainte chevrote sur la langue.

Le désir suinte d'entre les dents.

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  Jeu 19 Sep - 12:12
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