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 Breathe in the Dark ft Esfir


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Breathe in the Dark
I thought my demons were almost defeated
But you took their side and you pulled them to freedom.



☾☾ Zamoskvoretchiye. Le bout du monde. Ou la fin du monde. Le début de la fortune pour les types comme moi. J’y suis tout l’temps, dans ce trou à rats, quand la douane m’dit n’y allez pas. Mais c’est plus fort que moi. Faut que je la paie ma chambre sous les toits – ma chambre qui gratte le ciel comme je gratte vos tombes.

Ce soir ne fait pas exception. On m’a appelé, j’ai répondu ok – un rendez-vous m’a été donné dans un bar discret, paraît-il, un que j’ai jamais côtoyé. C’était pressé, au téléphone, un vrai massacre m’a clamé l’homme, de cette voix sombre et posée qui m’a signalé que ce n’était probablement pas la première fois qu’il tirait sur un camé. J’ai pas fait exprès qu’il m’a expliqué quand je pouvais sentir son sourire à l’autre bout du fil. Il semblait plus fier que ce qu’il ne semblait désolé – m’a semblé méprisable sans me donner envie de l’aider. J’ai failli annuler en m’allumant une clope. En ouvrant la fenêtre sous les toits. Puis quand j’ai pris ma douche et quand je me suis habillé. J’ai failli annuler dans le taxi, puis quand j’ai marché et, enfin, quand je suis arrivé dans le Sud. Trop au Sud. J’ai empoigné mon téléphone et j’ai rien fait. Rien. J’ai fixé l’écran noir. Je me suis convaincu dans le contrejour qu’il était trop tard et que je devais assumer. Alors j’ai erré. J’ai cherché l’établissement désigné. J’ai évité les prostituées sur une longue avenue. J’ai bifurqué dans des ruelles coupes gorges, assez étroites pour que je me demande si je pourrais me défendre si on venait à me prendre à revers - non. J’ai continué jusqu’à cette porte verte, comme venue d’un autre monde. Écaillée. Esquinté – au reflet de toutes les âmes errantes. J’l’ai poussé. Me voilà dans l’bar des déments.

J’ai pas capté le nom du bordel à l’entrée et il n’y a aucun rappel sur les murs, les tables, ou les gobelets. La lumière est rougeâtre, pourrait offrir à l’ambiance quelque chose de réconfortant mais le rendez-vous global de pochards l’annule automatiquement. Y a presque pas un bruit, juste le tintement des verres, le bourdonnement de conversations secrètes et une musique de fond discrète que je ne pourrais pas reconnaître. Des Whisky ! Cendrier ! Hey connard ! ponctuent des phases plus vivantes. Ca bouge peu. Voire pas. Enfin si, y a le barmaid qui s’exécute avec une rapidité déconcertante au milieu de tout ça. Sans grogner. Sans râler même si on se met à l’insulter – comme si à force d’entendre les mêmes conneries tous les soirs, il était parvenu à s’en immuniser. Ca put la clope, la sueur et le rance – peut être même la moisissure, mais le mélange est beaucoup trop atomique pour que le tarin en soit certain. C’est sale. C’est un bar de loubards. Et je dénote pas même si on me mate, un peu, pendant que je rejoins ma table. Enfin, celle que je suppose être ma table puisqu’un mec m’interpelle d’un signe de la main en gueulant Bière ! J’aurais préféré un whisky, mais je relève pas. M’assois dubitatif devant la tronche de mes interlocuteurs. Ca refoule la mafia low-cost, les clichés en abondance. Celui du centre doit avoir une bonne cinquantaine d’années quand la gonze qui le pelote a certainement l’âge d’être sa môme. Il est très vieux et elle est très jeune. Et elle est habillée très courts et très en latex. J’ravale un rire. Me concentre sur le gorille à leur gauche – un type assez large pour être très impressionnant, bien que je ne doute pas une seconde que, dans le doute où ça ne marcherait pas, il porte un flingue, quelque part sur lui. – Vous avez fait bonne route ? que le chef trop vieux me demande à l’instant où on me pose ma bière. Qu’est ce que ça peut bien te foutre si j’ai fait bonne route ?Ouais. Il hoche la tête. Les deux autres font pareil. C’est ridicule putain.Argent ? que je lance en me penchant légèrement. – Déjà ?Pourquoi, vous comptez qu’on fasse connaissance ? Il tique, le vieux, quand la pouffe s’esclaffe. Le regard qu’il lui lance fait s’écrouler l’instant comique. Elle s’affaisse, courbe l’échine en m’envoyant un vague sourire. – Il y a que la moitié de la somme… - Non.Si.Non. Il fronce les sourcils. – Si.Vous êtes conscient que je ne remets pas en cause le fait que vous sachiez compter, juste le fait que je veux la somme complète ?Oui mais… - Donc non. Les pieds de ma chaise raclent le sol. Le gorille tremble. Le vieux fulmine. Il le dit pas, mais ça se lit sur sa tronche – sur ses traits. Jusqu’à la moindre de ses rides qui vibrent en me regardant me redresser. Ce mec, à mon avis, dans sa vie, on ne lui a pas souvent dit non. Et là, maintenant, ça ne lui plait pas que je le fasse. – Rasseyez-vous. Nous allons en discuter je… Je me penche sur la table. Assez vite pour que la pouffe recule sur sa chaise et que le gorille fasse un geste vers sa veste. Ca commence à m’plaire cette histoire de merde.Vous comptez me donner la somme complète ?Non. Enfin pas de suite, ce n’est pas co… - Alors pourquoi vous voulez qu’on parle ? Parce que je sais ce que tu vas me dire… Que la première moitié arrive pour motiver à faire du bon travail et que la seconde survient pour féliciter… Mais je ne suis pas un chien, grand-père, et je ne compte pas te revoir ni risquer de me faire enculer. Ta tronche, elle m’inspire une confiance limitée, tu captes ?Pour me convaincre moi ? Sa mâchoire se crispe. De toute façon cet argent, tu l’as pas sur toi, c’est une manière efficace de me faire comprendre que je ne pourrais pas te convaincre, toi.Rasseyez-vous, tout le monde nous regarde. Et alors ? Je dodeline du chef. La dodeline plus fort de droite et de gauche pour lui intimer que je reposerais pas mon cul.

Il est vexé, le patriarche. A du mal à insister – à trouver les mots derrière la haine que je lui ai inspiré en un temps record. Et moi je m’en vais – fais demi-tour un peu fort. Du moins, je tente de me barrer. Mais une paluche retient l’épaule. Bouscule la carne qui, à coup sûr, ne bouge pas autant que ce que le gorille l’aurait espéré. Je ne fais qu’un pas de côté ; un pas de trop, pourtant. Je percute une silhouette – une silhouette minuscule sortie de mon angle mort. J’en trébuche, dans un réflexe stupide – tout ça pour ne pas la piétiner quand il est déjà évident que c’est ce qu’il va se passer. J’avance quand elle recule. Danse maladroite de deux carrures déstabilisées. Ma paume s’accroche à une table pour m’éviter de m’écrouler. Le torse vouté sur la sylphe comme si je voulais me recueillir dans ses bras. Les calots cherchent ses pairs – reconnaissent le velouter et les courbes du visage qu’ils dominent. Ce visage féminin. Rond. Parsemé de ces tâches qui lui font comme une voie lactée sur la face.Esfir ?! que je crache dans une surprise qui fait se crisper la carcasse. – Qu’est ce que tu fous ici ? que je réclame comme si c’était le bon moment pour causer. Parce que c’est pas le bon moment là, Tem’, est-ce que t’en est conscient ?


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  Dim 19 Mai - 19:40
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Esfir Lolkova
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Esfir Lolkova
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BREATHE IN THE DARK.
« Putain de merde. » Les mots lui échappe et résonne à ses oreilles, tandis qu'elle observe le visage presque enfantin qui lui fait face. Elle plisse les paupières, espoir fugace que cette garce disparaisse de son champ de vision, avant qu'elle ne cède à sa main et ne gifle l'écervelé qui l'a traîné dans ce coin paumé. Elle ne suit jamais personne, ne sort avec personne, littéralement et partage son temps entre art sur peau et alcool à servir au Klub. Pourquoi a-t-elle fini par céder à l'invitation incessante d'une danseuse d'Arsenia? Une petite nouvelle pas très futé et terriblement agaçante, qui ne lâche jamais son os. Des semaines qu'elle endure ses demandes pour qu'Esfir l'accompagne dans un bar ou dans un autre. Sans jamais céder, sans jamais s'amollir dans ses négations. Furieuse contre son instant de faiblesse qui l'a fait acquiescer, elle fixe la danseuse se demandant qu'est-ce que sa boite crânienne peut bien contenir, puisque son cerveau c'est fait la malle pour de meilleures opportunités. Elle inspire et rejette la tension qui l'envahit peu à peu. Alkonost s'agite, gonfle ses plumes, même s'il ne peut plus, pour montrer son désaccord. Un désaccord, qui pour une rare fois ce fond dans celui d'Esfir.

« Oh… Allez, tu ne vas pas me dire que TOI tu vas refuser? Franchement! » Un froncement de sourcils agacé et Esfir pince ses lèvres. Refusant de répondre à l'écervelé. Si deux fantômes n'avaient pas refait surface cette semaine, elle serait tranquillement chez elle. Loin de la folie des hommes. Lyov… Isild. Elle ignore pourquoi, mais le retour de ces deux figures complexes dans son existence, l'a ébranlé plus que prévu. Enfin… Prévu. Façon de parler. « Oh, allez Esfie! Les filles m'ont dit ce que tu faisais avant, tu ne vas pas me faire croire que draguer un vieux te dérange, surtout s'il paye pour la soirée. » Le surnom claque à ses oreilles, presque plus que l'insulte que recèle ses paroles. Fille facile, fille sans valeur, fille sans limite, putain de la ville. L'habitude d'être considéré uniquement comme une traînée, ne lui fait ni chaud, ni froid. L'écervelé ne peut pas savoir, qu'elle n'a jamais désiré qui que ce soit, pas réellement. Ou très brièvement, comme une fièvre passagère loin de sa routine. Elle ne comprend rien, ne voit que des titres et des faits sans fondement. C'est surtout son ‘'Esfie'' qui éveille son envie de la mordre jusqu'au sang. L'artiste serre les dents à s'en faire mal. Personne ne la surnomme, point final et surtout pas avec les mots d'amour d'une mère perdue. Sa main la démange furieusement, alors qu'elle ferme et ouvre le poing, se refusant de céder pour une énième fois, à la violence qui coule dans ses veines et franchi les faiblesses de sa condition.

Esfir continue de fixer l'écervelée, muette par choix et parce qu'elle ne veut pas lui donner le plaisir de répondre à son comportement. La récompenser, peu importe comment, n'est pas dans ses plans. Agacé par le manque de réaction de la rouquine, la danseuse finie par hausser des épaules et entrer dans le bar. Abandonnant une femme soulagée de ne pas franchir cette putain de porte verte. Elle se retourne, prête à reprendre le chemin de la maison… Avant de se figer, incrédule. Trop prise par son compagnon intérieur et ses incessants rappels de prophétie, le chemin pour s'éloigner de ce coin perdu, lui échappe complètement. Elle fouille, pousse sur la mémoire d'Alkonost et ne trouve que dalle à ce qu'elle cherche. Arrivée à dix ans dans cette ville, Esfir n'a toujours pas trouvé le meilleur moyen d'arrêter de se perdre. Maudissant toute vie sur cette terre, elle tourne les talons pour entrer dans ce putain de bar, vaincue par ses propres mauvaises habitudes.

Elle tressaillit devant la foule de saoulons qui peuplent l'endroit et grimace à l'idée de devoir se faufiler au travers de toute cette sueur. Son regard s'attarde sur les sourires et les rires qui secouent certains, se questionnant sur la dernière fois qu'une telle hilarité s'est invitée dans sa vie. Ils semblent si pleins de vie, qu'elle a l'impression de détonner, par cette tristesse latente et ce manque de ressenti qui l'accompagne à chaque pas. Trouvant le courage de chercher l'écervelée, elle s'enfonce dans ce taudis et se laisse bousculer par la même occasion. Nul autre choix, de toute façon. Elle est petite, mince et élancée. Ce n'est pas ses faibles muscles qui l'aideront à franchir la marée humaine sans remous. Perdu, elle trouve un chemin vers quelque chose de familier, sacrant à chaque seconde, dans un murmure qu'elle seule entend. Le barman pointe le bout de son nez et Esfir, l'interpelle, habituer à ce métier. Elle décrit rapidement la fille qu'elle recherche et se voit indiquer un regroupement plutôt douteux dans un coin de la pièce. Soupirant, en découvrant l'écervelée sur les genoux d'un vieillard sans attrait, si ce n'est son portefeuille, elle prie pour éviter les remarques salaces de ce vieux porc et filer d'ici au plus sacrant. Remerciant l'employé, elle s'acharne à essayer d'atteindre la bonne table.

« Rasseyez-vous, tout le monde nous regarde. » elle capte vaguement ces paroles et s'apprête à redresser la tête, quand un cheval, non une montagne la percute de plein fouet. Incapable de rester droite devant ce choc imprévu, Esfir vacille et cherche son équilibre, persuadée de finir sur le cul. Ses bras s'agitent à la recherche d'une prise, puis fini par se refermer sur la chaire des bras de la montagne. Une montagne humaine, à l'évidence. « Esfir ?! » Se stabilisant encore quelques secondes, son prénom lui écorche les oreilles à retardement et son visage se lève soudainement vers l'homme qui la surplombe entièrement. Elle bat des cils, surprise, sans vraiment être certaine de ce qu'elle voit. L'image d'un autre instant, d'une autre époque, se superpose à ce visage inconnu. Elle revoit un souvenir lointain, ressens presque la sensation d'une peau sous ses dents. Ses yeux s'arrondissent et tout son corps de raidi. La réalité l'atteint, au même instant que Temüjin parle de nouveau. « Qu'est ce que tu fous ici ? » PUTAIN DE MERDE! Un troisième fantôme qui s'invite dans sa semaine. C'est quoi cette merde? L'espace d'une seconde, elle regrette de ne pas s'être égaré dans les rues de Moscou, tout plutôt que le malaise qui s'empare de ses joues, trop blanche pour cacher quoi que ce soit. Foutu teint de rousse. « Heum… Je… » Que dire à cet homme, parmi tous ceux qui l'avaient déjà payé pour écarter les cuisses? Même Yulian ne rentrait pas autant que Temüjin dans sa liste de ‘'à ne jamais revoir''. Elle ne trouve pas quoi dire et fini par murmurer une question et un prénom par la même occasion. « Temüjin? » Esfir observe son visage, s'assurant de ne pas se tromper sur la personne.

Par chance, sans en être, l’instant est chassé. Alors qu’une autre montagne de muscle interfère. « Il n’a pas fini. » L’homme de main, s’infiltre et repousse Esfir au loin, cherchant à forcer Tem’ à revenir vers le vieux, qui cajole celle qu’elle cherche. Plutôt légère et loin d’être physiquement balaise, la rouquine manque voler avant de percuter la première table ou chaise qui se trouve derrière elle. La douleur lui mord le bas du dos et la hanche, avant de s’en prendre à ses genoux. Le sol froid se rappel à travers son pantalon et par réflexe, elle porte sa main aux endroits atteint. Autour d’elle des exclamations de surprise et d’accès de mauvaise humeur. Un homme lui empoigne le bras, pour l’aider ou non, mais recule quand son regard se fait aussi glacial que menaçant. Même l’alcool ne peut empêcher de sentir la menace sous un tel coup d’œil. Aussi frêle soit-elle. Se relevant péniblement, Esfir ressens la nouvelle tension dans l’air. Celle qui n’annonce rien de bon, dans un tel endroit. « T’as de super ami, dis-donc. » Sa pique est loin d’être sa meilleure, mais pour l’excuser, Esfir n’a pas complètement repris son souffle. Attiré par la silhouette de Temüjin, ses yeux se vrillent sur lui. Consciente, qu’il n’est certainement pas la personne à regarder dans une telle situation. Elle doute qu’il la balance à travers la pièce sans préavis, du moins.

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  Lun 20 Mai - 9:06
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Breathe in the Dark
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☾☾ C’est qu’elle agrippe ma veste, la rouquine, me lorgne comme si j’étai un fantôme sorti d’outre-tombe. Si tu savais comme moi aussi, je ne pensais pas te revoir. Si tu savais comme moi aussi, je n’en avais pas envie, de te revoir. T’es comme une réminiscence. Une réminiscence qui porte un nom. Une odeur. Des sensations – celles de nos chairs qui s’entrechoquent et de ta peau contre la mienne et de ta sueur sous ma langue ; de ta violence qui me répond comme une symphonie ardente que j’avais pas envie d’entendre. Une réminiscence au son de tes cheveux de feus qui crépitent contre les draps, le sol et les murs ; de tes feulements qui se perdent dans mes grognements. Nous étions un brasier que je cauchemarde d’éteindre entre mes mains. J’ai envie de te broyer Esfir. De d’éteindre et de t’allumer parce que j’ai détesté ça comme je l’ai chéri. Et elle se demande, Esfir, dans une question au ronron de mon prénom, si c’est moi. Si je suis ce monstre. Pourquoi tu demandes ? Serais-je l’homme le plus commun de ton monde ? Ou le Diable le plus inoubliable ? L’échine se redresse. Veut exploser cette bulle qu'on cultive et ces images qui se forment – ces images ou ces souvenirs ineffables. Mais le geste esquissé est éclaté par un autre. Le gorille bouscule dans une volonté probablement commune. Dégage la silhouette frêle qui va s’écraser contre une table quand il tente de me soustraire à la scène avec la même facilité que la naïade. Echec cuisant lorsqu’il tire sur mon bras, et tire encore. Et encore. Et encore. Son visage se dénature dans l’effort, prend milles rides dans la hargne qu’il y met. Les badauds alentours se soulèvent comme un seul homme, pour aider la fille ou pour protester face à l’esclandre que ça engendre. Je pisse sur votre tranquillité.On en a pas fini, qu’il répète en nuance, la mâchoire serrée comme s’il voulait déchirer ma stabilité. Mais tu ne tiens rien dans ta gueule. Juste une ambition démesurée. T’es peut être musclé, mais pas assez pour me désarçonner. - Tu dis ça parce que t'es jalouse de mes amis, que je minaude dans un haussement d'épaules. Et l'autre insiste. - Arrête ça. Ca va. Je grince. L'autre m'épuise. Rupture. Ma paluche se soulève jusqu’à la nuque du gorille - large et tendue ; la pince assez fort pour le faire tiquer. Dis moi, garçon, de quoi tu as envie ? que je me prive de lui demander dans un sourire qui veut tout dire et rien dire à la fois. Il veut se dérober, le gorille. Ignore les miasmes que draine ma peau de damné. Renifle pourtant un peu fort dans un énervement passager. Il recule. Et le coup part – celui de mon pied dans ses chevilles. Brutal. Imprévisible. Le gorille bascule, aidé par la main sur sa nuque qui l’envoi vers le sol avec une force qu’il me soupçonnait à peine. L’éclair de l’évidence traverse son regard lorsque sa face s’approche trop rapidement du sol. Il en oublie ses réflexes, le gorille. Et sa rencontre avec le sol a le bruit mouillé de celui qui vient de se fusiller le nez.

Ca vibre dans l’air. Une seconde. Ou peut être deux. C’est le moment de flottement – celui où se termine la surprise et où commence la colère. C’est le moment de flottement tragique avant la guerre. Et je m’en repais. Je m’en repais à en distiller mon pouvoir. A le sentir s’échapper de moi comme un parfum aride – l’un de ceux qui assèche l’air, l’un de ceux qui laisse derrière lui une flagrance inodore et pourtant mortelle. Il est comme le napalm, sauf qu’il ne sent que la mort. La mort et tout ce que tu veux sans le savoir encore.

Et il geint, le gorille. Il geint en se redressant sur les coudes, la larme à l’œil et la bave écarlate aux lèvres. – Il m’a pété le nez l’enculé, qu’il gargouille d’un timbre enroué. Si la vie m’a appris quelque chose, c’est qu’un ennemi à terre doit y rester. Surtout quand on le suspecte d’avoir un putain de flingue. Alors la jambe valse encore. Vrille les côtes quand la carcasse s’époumone. Glisse plus loin. J’avance. Ne pense qu’à l’achever. Mais des mains me retiennent – me poussent à reculer. S’en prennent à ma veste que je délaisse dans l’épopée. Un pas. Ca entoure ma gorge. Un autre pas. Ca tente une clé de bras. Ca cri – ça me demande de sortir quand personne ne peut véritablement appeler les flics. La cohue est générale – divise ceux qui veulent voir, ceux qui s’y refusent et ceux qui aimeraient que je meure là, maintenant. Bientôt, je ne comprends presque plus rien – glisse à mes lippes un rictus extatique. La scène doit être risible. Elle doit l’être parce qu’ils sont trop nombreux à s’accrocher à moi – à s’accrocher à moi comme les fous s’accrochent à la vie. Les coups pleuvent. Sur ma gueule et sur la leur. Je crois que je vois Esfir… Ouais. Je crois. Au milieu de tout ça. Mais je ne sais même pas si elle cherche à m’aider ou à me crever, elle aussi – si elle prie pour que ça arrive ou qu’elle suggère que ça n’arrive pas. Pas maintenant. Pas tout de suite. Ou quelque chose comme ça. Puis je cède un peu. Me laisse guider par la foule – submergé par le poids des hommes. Au passage, mes phalanges effleurent son ventre. Celui de la rousse. Celui de la sylphide. Elles s’enroulent autour de son débardeur. L’embarquent un instant quand mes pupilles percutent les siennes. – Sors d’ici, Esfir, que je m’étouffe dans le conseil avisé. J'ai toujours pas envie de te voir. Pas maintenant. Et jamais, surtout, en fait. Je la repousse. Pense m’écrouler. Mais…

Rien.

Le tsunami devient vague délicate. L’écume stagne au rivage. Un nouveau moment de flottement voit la nuit quand les mirettes s’entrecroisent une dernière fois. La cohue, pensive, tremble. Frissonne sous les envies. Fleure l’éther à la recherche de la vie derrière cette haine passagère. Ca mâchouille dans le vide. Bouche sèche. Ventre vide. Veines saines ou froc qui frétille. Tic. Tac. Tic. Tac. Seconde salve. Les corps se jettent dans tous les sens. Me poussent à m’en faire percuter une table. Une partie saute par-dessus le bar comme une armée de zombies alcooliques ; et si majoritairement c’est les bouteilles de spiritueux qui trinquent, d’autres se jettent sur les sachets de bouffe industrielles. L’autre partie s’impacte. S’arrache des fringues et de la chair. Boucherie orgiaque. Ca put. Ca put le fer – ou ça sent bon, ça sent bon le sang. A m’en faire relever le museau pour renifler comme un clébard. Et c’est stupide, ouais, stupide que je la cherche. Sans raison – sans raison valable si ce n’est celle de cette réminiscence qui s’impose à moi. Dans la discorde incontestable de mes tripes qui se tordent – celle qui me supplie de sortir dès lors. Parce que ça résonne, dans la caboche. Casse toi Tem’. Casse toi de là. Qu’est ce que tu t’en fous de l’autre ? C’est une Rien. Une moins que rien. C’est Personne. Comme moi. Ouais, c’est ça, je crois. C’est personne comme moi. Et je me balance. De droite et de gauche. Cherche la stabilité à travers l’ébranlement des Hommes. Putain, t’es trop con Tem’. Y a des curiosités malsaines qui ne s’expliquent pas. – Esfir… Je veux hurler. Ne parviens qu’à un murmure. Un murmure ridicule comme si je ne voulais pas déranger. Et j’enjambe les gens qui se bouffent, qui se baisent ou qui se meurent. N’ai pourtant pas grand chemin à faire pour récupérer celle que je vise. – Esfir. Le timbre est rocailleux. La paume à son épaule solide. – On sort. Elle a l’œil noir, la rouquine. Les joues roses et le nez plus retroussé encore que d’habitude. – On sort, que j’exige plus fort en la tractant par la manche. On va respirer l’oxygène. Le vrai. Pas celui qui te suggère. Pas celui qui appelle ta Bête.Viens. Viens, putain. M’oblige pas à insister. Parce que je ne sais pas, en fait, si tu m’as aidé… Ouais. Je sais pas ça et je suis à deux doigts de te laisser… Alors, fais un effort, suis moi, merde. Suis moi ou crève là. Crève là sans moi.

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  Lun 20 Mai - 23:53
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BREATHE IN THE DARK.
La douleur s'atténue, sans distancer la tension qui s'accumule. Des regards s'échangent autour de la rousse, qui soupire devant l'insistance de l'homme qui la fait voler. Il ne lâche pas sa proie, attisant le feu qui couve déjà avec l'alcool dans ce bar minable. Esfir observe le barbare à qui elle a offert sa dernière nuit payante, l'homme à qui elle a véritablement réagit, abandonnant ses réserves de catin pour marquer cette libération d'un véritable souvenir. Cette dernière ‘'job'' pour son proxénète, pour l'abyssal. Intérieurement, elle le maudit de revenir se pavaner sous son regard. Un souvenir, voilà ce qu'il devait être à jamais. Serrant les dents dans un effort pour se ressaisir, elle bâillonne la voix intérieure qui n'est pas la sienne. Inutile d'en rajouter à cet instant précis. « Tu dis ça parce que t'es jalouse de mes amis » Elle sourit, sans le vouloir. Amusé par sa réplique. S'il savait, il comprendrait peut-être que ça l'amuse. Le sourire lui suffit comme réponse. Elle n'ajoute rien, le laissant aux prises de l'entêté qui, heureusement, fini par produire un son écœurant en se fracassant le nez sur le sol. Le bruit fait frémir Esfir, qui recule d'un pas, comme pour éviter le sang qui commence à s'accumuler assez près. L'atmosphère se suspend dans cet instant de flottement, elle jette un dernier regard vers l'ancien client, à l'évidence les choses vont déraper.

Immobile, elle observe la scène en spectatrice pour commencer. Battant des cils, alors que l'homme se redresse dans une sorte de gémissement aussi écœurant que son nez. Quelque chose s'agite derrière ses yeux, sous sa peau. Un picotement indistinct, qu'elle chasse de son esprit, à l'instant où la tension explose. Une marée humaine se jette sur Temüjin, le retient, s'attaque à lui. Concerné ou non, la bagarre éclate dans le bar et le bruit se fait soudain cacophonique. L'artiste prend une inspiration, puis une autre et plus rien ne devient distinct à ses yeux. Tous ses corps que se mêle dans la violence, elle a du mal à voir clairement qui que ce soit. Obligé de reculer, elle s'éloigne de la bagarre, reculant sans faire attention à qui elle percute. Un petit cri offensé et terriblement féminin, la fait sursauter. Ses yeux se posent sur la danseuse, l'écervelé à qui elle doit toutes ces conneries. Le vieillard l'a abandonné et elle ne sait plus comment agir. La pauvre. Si jeune, si fragile et surtout, si stupide. Elle lève sa main, comme pour attirer son attention. Peut-être, l'aider à sortir de ce trou à rats, avant d'entendre un grognement, quelque chose qui attire son attention et la fait observer la scène à nouveau. À moins d'un mètre d'elle, Temüjin rend les coups qu'il reçoit, un grand nombre, considérant les nombreux opposants. Quelques-uns ont commencé à se chamailler dans leur coin, sans raison aucune que de participer à l'ambiance. Le sang échauffé, le tableau s'enveniment et les gueules se mettent à pisser le sang et la sueur. Elle tourne ses yeux vers la danseuse, qui tremble sur sa chaise et les détournes avec dédains. Pourquoi la prendre en considération?

Avant qu'elle n'ait réalisé, ou analyser le pourquoi du comment, Esfir se mêle à tous ses fous. Évitant un coup, puis un autre, avant d'en prendre un de plein fouet. Reculant, légèrement sonné, elle serre les poings, agrippe la première main venue et mort jusqu'à entendre crier. Ça manque de virilité, mais Esfir n'a pas coutume d'avoir besoin de ce genre d'image. Les combats virils ce n'est pas sa tasse de thé. Elle se fait vicieuse, visant des endroits tendres et des recoins douloureux, plutôt que de fracasser des os à l'aide de force brusque. Elle a presque réussi à atteindre son but, quand la personne qu'elle cherche, l'empoigne par le collet, l'obligeant à se mettre sur la pointe des pieds pour ne pas entièrement survolé le sol. A-t-elle déjà mentionné son poids de plume? « Sors d'ici, Esfir. » Elle trébuche, lorsqu'il la relâche et tout son corps lui cri de se tirer et de le laisser se démerder. L'oiseau applaudissant à cette idée. Ses pieds s'entêtent. Elle ne bouge pas, inspirant profondément, alors qu'elle se trouve au cœur de la tempête. Elle ignore pourquoi, autant elle ne veut pas le voir, ne veut pas l'entendre, le laisser dans les méandres du passé, Esfir n'arrive pas à simplement partir. Partir? Pourquoi faire? Quelque chose grogne sous sa peau, s'éveille presque même. Elle a envie de quelque chose… Ce qui est… Rafraîchissant? Terrifiant? Un cauchemar? Ou une réminiscence d'autrefois? La chair de poule s'inscrit le long de son échine et elle se mord la lèvre jusqu'au sang, troublé par le tourbillon qui l'envahit. Autour d'elle, la violence se change en une autre sorte de carnage et son cœur se lève à l'odeur du sang et de la chaire qui s'élève par-dessus les effluves d'alcool. Une seule pensée l'envahit, elle désire quelque chose… Malheureusement pour sa personne, elle ignore entièrement quoi, ni comment c'est possible. Ses yeux croise fesses dénudé et humain s'empiffrant derrière le bar, elle se retrouve même sous plusieurs corps quelques instants. Ignorant comment elle en est arrivée là. La rouquine se débat soudainement, ses mains trouvent et retiennent l'objet de métal qu'elle reconnait par sa forme. Elle le braque sur la tête de celui qui l'empêche de respirer. Surpris, il s'écarte et elle se relève péniblement, le fusil pendant au bout de son bras.

« Esfir… » Comment elle peut entendre un murmure dans tout ce bordel? Elle n’en relève pas moins les yeux pour mieux observer la montagne de muscle familière. Quelque chose se crispe à l’intérieur d’elle, lui suggère des choses qu’elle n’aime pas. Ou pense ne pas aimer. Qu’est-ce qui lui prend? C’est ridicule. Esfir se laisse traîner par l’homme, sans vraiment participer. Troublé par… Quoi que ce soit. « On sort » Elle revient brièvement à elle, battant de nouveau des cils, relâchant la pression sur ses propres lèvres. « Viens. »

Elle ne rejette pas l'ordre… Parce qu'il ne demande pas, évidemment. Au contraire, elle s'active et le pousse presque, s'en servant pour franchir les obstacles humains. Il lui FAUT sortir d'ici au plus vite. Esfir a l'impression d'être malade, une sensation grisante et qu'elle refuse de ressentir. Elle a faim, tellement faim. Encore une fois, elle ignore de quoi, elle peut bien avoir faim. Quelqu'un l'agrippe par les cheveux, lui tirant un gémissement de douleur. Elle tourne la tête, reconnait l'écervelée, à moitié nue maintenant qui sourit sans raison. Sur les nerfs, Esfir l'est suffisamment et pour une raison inconnue, ressentir de nouveau la colère la submerger est réconfortant. Sans réfléchir, elle frappe de toutes ses forces, oubliant le fusil toujours dans ses mains. Sa victime s'effondre sous le choc et Esfir rit. Un véritable rire, avant de reprendre sa route vers l'extérieur du bar. Toujours sur les talons de Temüjin.

La porte se referme à sa suite, atténuant le vacarme orgiaque derrière eux. Esfir s'effondre presque, s'appuie contre cette porte, reprend un rire presque hystérique cette fois. Son souffle est court, trop rapide et sa main se serre un peu trop sur le fusil, qu'elle s'oblige à lâcher à ses pieds. « Mais c'était quoi ce bordel putain! » La rouquine relève son visage tacheté vers le peu de lumière dans cette ruelle, croise la silhouette massive qui lui fait face et se fige. Son pouls s'accélère de nouveau, sa gorge devient sèche. Les souvenirs de leur dernière rencontre lui fracassent le crâne désormais. La faim est toujours présente, écorchant son être avec une violence qu'elle n'a plus ressentie depuis sa mort. Elle est terrorisée, exalté. Incertaine d'être en contrôle de ses actions, elle se cache le visage dans ses mains. Cherchant un semblant de logique à la situation. La seule chose qu'elle réussit à faire c'est, murmurer quelques mots. « Faut que je bouffe quelque chose. » Tout pour ne plus penser et distraire ses sens.

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  Mar 21 Mai - 8:30
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