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BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Ilya K. Romanov
EMISSARY OF DEATH
Ilya K. Romanov
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ARBATSKAYA.

Je m'y rends peu souvent, à vrai dire, je n'y vais même jamais. Si j'ai besoin de quelque chose, j'envoie un gamin. Il y en a souvent des tas, en stage, en errance, qui n'ont accès à aucun dossier et qui supplient qu'on leur trouve quelque chose à faire. Alors je les envoie ici et là, pour des missions qui leur semblent cruciales, ça leur fait plaisir.

Quand l'Hiver perdure trop longtemps, ça a tendance à me rendre mélancolique. J'apprécie que les rayons du soleil viennent inonder l'appartement quand j'ouvre les yeux. C'est une invitation à sortir. Daria n'a pas donné de nouvelles depuis deux semaines, mais c'est typique d'elle. Elle vient, elle veut sortir, danser, profiter, boire, parler, chanter et encore sortir, et soudain, elle a un appel et elle doit absolument s'en aller. Je ne m'en offusque pas, et c'est toujours un plaisir de la recevoir malgré tout.

Quand elle s'en va, je rattrape mon sommeil en retard. Il m'arrive même de prendre une journée de repos. Parce que je tiens à mon sommeil. Oh je pourrais ne dormir que quelques heures chaque nuit sans me sentir fatigué mais j'ai toujours associé les heures d'inconscience avec une vie saine. Quand je sors, les rideaux sont tous tirés, il m'arrive parfois de me sentir paranoïaque. Enfin, je ne le suis pas, on me laisse croire que je le suis. Je passe ma veste et jette une œillade à l'appartement, éteins la lumière et laisse mon doigt sur l'interrupteur. Fais jaillir la lumière blanche. Fais tomber l'obscurité. Je soupire, porte mon attention sur le tableau au-dessus du canapé. Fais jaillir la lumière blanche. Fais tomber l'obscurité. Celui où je passais mes mains, la peinture a souffert, le dessin est méconnaissable et pourtant, je la regarde avec tendresse, comme un beau souvenir. Fais jaillir la lumière blanche. Fais tomber l'obscurité. À l'image de Dorreh, quelque peu cassé mais toujours agréable à manipuler. Je retire ma main puis sors.

ARBATSKAYA.

Je connais malgré tout la bibliothèque, j'y suis déjà venu plusieurs fois. J'ai apprécié son calme apparent et son agglutinement de livres, à perte de vue. Enfin, pas vraiment mais c'est comme ça que je me la représente. J'entre, comme en terrain conquis. Je suis toujours en terrain conquis à vrai dire. C'est en étant confiant qu'on gagne en confiance, paraît-il.

J'esquisse un sourire. Je demande si Dorreh est présent aujourd'hui à la charmante dame à l'entrée. Ne manquant pas de m'appuyer sur son comptoir et de me pencher sensiblement dans sa direction. Quand elle cherche à apporter un complément d'informations, je pose ma main sur la sienne et lui souffle gentiment : « Vous êtes une crème, mais ne me dites rien, je vais en profiter pour visiter à nouveau ce joyau... » … et jouer à cache-cache avec Dorreh, même s'il n'est pas au courant.

J'aime bien les petits jeux... et les surprises. Si mon Autre n'appréciera peut-être pas celle-ci, tant pis. Ce n'est pas comme si je lui demandais son avis, non-plus. Je mets les mains dans mon dos et commence ma visite, me laissant aller même à la consultation de quelques quatrièmes de couvertures d'ouvrages en attente de rangement dans un chariot. J'échange quelques mots avec un magasinier, puis un autre, jouant de ma facilité à me faire apprécier des gens, en général. Je prolonge les échanges en continuant mon petit cache-cache, les laissant les secondes et les minutes se perdre à tout jamais. Machinalement, je remets les livres droits dans un chariot abandonné temporairement puis lève les yeux. Il est là.

Je glisse les mains dans mes poches, pour m'empêcher de les ranger par ordre alphabétique d'auteur dans le chariot, mais c'est plus une manie qu'un toc, heureusement. Je me mets à le suivre, le regarder froncer les sourcils de temps à autres, répondre à des questions quand les usagers ne s'y retrouvent pas. Il quitte l'Histoire et je le suis sans particulièrement me cacher. C'est dans la géopolitique que je décide de me diriger vers lui, plein de certitudes et d'arrogance. L'une de ces collègues est présente à ses côtés. Sans autre formule de politesse, je me tourne directement vers elle et lui demande : « Puis-je m'entretenir avec M. Glazkov ? » Elle lance une oeillade vers Dorreh puis lui dit quelque chose comme « je vais finir avec la littérature jeunesse » avant de s'éclipser. Je croise les bras et reste planté devant Dorreh, attendant une réaction. Surprise !

  Mer 1 Mai - 14:30
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Dorreh Glazkov
MY MIND IS POWER
Dorreh Glazkov
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Une bibliothèque, c'était plus qu'un simple endroit où on rangeait les livres. C'était plus qu'une multitude d'étagères. C'était un temple du savoir, un endroit à la croisée des mondes. Ne disait-on pas qu'un livre  était un portail vers d'autres univers ? Il était même prouvé que la lecture activait les mêmes parties du cerveau que les voyages et que l'on ressentait la même chose que les personnages. Il n'y avait rien de plus vrai pour Dorreh. Pour lui, il s'agissait d'un autre monde, à part et en dehors de la réalité. Un endroit où la connaissance et l'imagination se rencontraient, s'unissaient et fusionnaient pour créer un cocon protecteur pour tous les êtres comme lui, ceux qui avait toujours un pied à moitié dans un livre, ceux qui grandissait entre ses murs, éclairés par la lumière vacillante des ouvrages.

La bibliothèque , c'était aussi le domaine de Dorreh, l'endroit sur Terre où il se sentait chez lui, là où il pouvait reposer son cœur endolori, son repos du guerrier. Même s'il admettait volontiers ne rien à voir avec un quelconque soldat ou guerrier. Il  ne portait peut-être pas le titre de directeur, mais c'était lui qui connaissait tous les recoins du bâtiment, qui connaissaient chacun des livre présents entre ces murs. C'était lui aussi qui décidait de ce qui entrait et sortait, de ce qui était exposé, offert à la vue de tous, et de ce qui demeurait dans l'ombre, caché, protégé, jusqu'à ce que le public soit prêt. Aux yeux de beaucoup, ce n'était pas grand chose mais pour Dorreh, la bibliothèque d'état était son univers, composé de ses milliers d'étoiles. Il n'y aurait renoncé pour rien au monde.

La tâche du jour consistait à effectuer un inventaire de plusieurs sections. Sociologie. Littérature française. Histoire Européenne. Géopolitique. Sciences humaines. Ce n'était peut-être qu'une infime partie de la collection  mais il s'agissait tout de même là d'un travail titanesque qui prendrait sûrement plusieurs semaines de travail, peut-être plus. En fait, c'était même certain que cela prendrait plus de temps surtout qu'ensuite, il faudrait faire de même avec d'autres sections. Après tout, la bibliothèque d'état recevait chaque jour de nouveaux ouvrages, étant tenu par la loi de posséder une copie de chaque livres publiés en Russie.

Dorreh était donc muni de sa tablette et s'attelait à la tâche accompagné par Natalia, une des bibliothécaires. Tous les deux, ils se perdaient dans les rayonnages  tels des aventuriers sur une île qu'ils connaissaient déjà, effleurant les trésors qui s'y trouvaient, caressant les ouvrages alors même qu'ils les répertoriaient. Ils se séparent un instant, Dorreh voulant vérifier quelque chose. Lorsqu'il rejoignit de nouveau Natalia, cette dernière était à présent en Géopolitique. Et il ne s'était toujours pas aperçu qu'il était suivit.

« Puis-je m'entretenir avec M. Glazkov ? »

La surprise l'empêcha de réagir lorsque Natalia s'excusa, il ne lui vint même pas à l'esprit de lui demander de rester, ce qu'il regretta lorsqu'elle disparut entre les étagères. Le laissant seul avec lui. Ilya. Il était là, en face de lui. Son corps élancé planté devant lui, l'observant de ses yeux sombres où brillaient cette lueur amusée qu'il arborait toujours en face de lui. Comme toujours, se furent les mêmes sentiments qui l'envahir, toujours les mêmes lorsqu'il était en présence de cet homme qui lui avait tout donné avant de tout reprendre, avant de partir et de revenir et de s'en aller encore sans que Dorreh ne puisse  faire quoique ce soit pour l'en empêcher. Sans qu'il ne puisse faire quoique ce soit pour lui résister.

Comme toujours, il sentit cette boule dans sa gorge, le serrement de son cœur, les papillons dans son ventre. Mais au lieu de l'excitation, de cet assaut de bonheur qui le saisissait avant dès qu'il posait ses yeux sur les traits magnifiques de l'autre homme, il ne ressentait à présent que de l'appréhension, de la nervosité. Et de la peur. Une peur viscérale. Parce qu'encore maintenant, après plus de deux ans, il entendait encore les mots que Ilya lui avait dit. « Tu ne me satisfait pas ». Ce n'était peut-être pas les paroles exactes mais il s'agissait de leur essence, du véritable message, celui qui lui avait transpercé le cœur et avait laissé un trou béant en lui. Aujourd'hui encore, il en avait toujours le souffle court, et le sang coulait toujours de cette blessure, suintant entre les points de sutures purulents, hantant ses rêves. Une blessure qui se déchirait un peu plus à chacune de leurs rencontres, durant toutes leurs incartades.  Parce qu'Ilya revenait sans cesse et Dorreh ne pouvait se résoudre à lui dire non alors même qu'il tentait encore et encore de mettre tout ça derrière lui, d'aller de l'avant.

Que venait-il faire ici, dans son domaine, dans son sanctuaire, là où Dorreh était en sécurité ? Que venait-il lui demander ? Que venait-il lui voler cette fois ? Son corps, son âme ? Il possédait déjà son cœur après tout et s'amusait souvent à le faire souffrir.  Nerveux, Dorreh se mordilla la lèvre tout en passant plusieurs fois la main dans ses cheveux, jusqu'à défaire le lien de cuir qui les retenait, libérant les mèches mordorées qui lui tombèrent sur le visage. Un bouclier minuscule et risible, mais absolument nécessaire. Ses yeux allaient de çi, de là, effarouché et écarquillé comme ceux d'une biche devant le canon d'un fusil. Son regard finit par se poser sur un point au dessus de l'épaule d'Ilya, sans jamais entrer en contact avec celui de ce dernier.

-Monsieur Karenine. En quoi puis-je vous aider ? Auriez-vous besoin de quelques ouvrages pour Monsieur le Ministre?

Sa voix trop douce, à peine plus haute qu'un murmure, s'éleva pourtant, faussement assurée. Peut-être était-il vraiment là dans un cadre professionnel ? Auquel cas, Dorreh se sentait capable de demeurer en sa présence. Rien de tel que la formalité pour l'y aider.

Mais …

Mon dieu, il pouvait sentir son parfum.
  Dim 5 Mai - 2:31
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Ilya K. Romanov
EMISSARY OF DEATH
Ilya K. Romanov
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ARBATSKAYA

Enfant, j'aimais assez les romans. Ça m'ouvrait des horizons qui ne m'étaient pas atteignables autrement. Ça me permettait des aventures qui n'existaient pas vraiment au quotidien. Avec le temps, la possibilité de « faire semblant » ou faire « comme si » a perdu son innocence. C'est assez triste de voir combien les belles choses d'enfant peuvent se pervertir avec les années. Nous autres adultes avons vite tendance à salir les choses quand elles rentrent dans notre âge. Les années faisant, j'aurais tout de même pu continuer les fictions. Après tout, ou ce sont des mondes que je ne rencontrerai jamais, ou elles me permettraient d'explorer quelques sentiments au fil des pages mais je n'y arrive plus. Je ne parviens pas à me concentrer sur une histoire dont je sais qu'elle est factice ou sur laquelle je n'aurais aucun... rien. Je n'aime plus être spectateur des événements, voilà tout.

C'est même pour ça que je ne cherche pas à savoir où Dorreh passe son temps, bien que ce soit difficile pour moi. Je ne veux pas être le spectateur de son bonheur, ni l'acteur de son malheur. Il faudrait que je disparaisse de sa vie, plutôt que de venir par intermittences mais je n'y arrive pas encore, je ne m'y résous pas. J'ai une confiance aveugle et bête en lui, et à chaque fois que je le meurtris un peu plus, ça me ferait une raison de monter la garder, d'attendre le retour de bâton mais je n'en fais rien. Je l'aime trop pour me dire qu'un jour, il voudra se venger. Penché sur sa tablette, j'ai envie de prendre sa main dans la mienne, pouvoir reprendre des forces par ce simple contact. Subtiliser un peu de sa vie. Comme si ma survie ne tenait qu'à sa destruction. J'esquisse un sourire. Chaque fois que je fais ce constat, je sais que mes choix ont toujours été les bons, le concernant. Mes retours non, mais il vaut mieux une cassure nette sur son cœur qu'un millier de fissures.

Il est trop blessé pour s'en rendre compte mais ça viendra. Et il sera reconnaissant. Et ce jour-là, sans doute que ce sera mon tour de faire le deuil d'une relation. Pour moi, rien n'est terminé. Aucune rupture. Et c'est pour ça que je ne veux pas savoir. L'imaginer suffit à me retourner les tripes, et il ignore qu'à chaque fois qu'il veut prendre son envol, j'en ai le souffle coupé. Partagé entre l'envie de le pousser, et l'envie de le retenir. Si je savais l'aimer comme il faut, je ne ferais que le pousser.

ARBATSKAYA

Je fais un pas dans sa direction. Il passe la main dans ses cheveux. Dorreh est gentil, il extériorise. Il extériorise et je vois bien que je suis constamment source de stress pour lui, je ne m'en formalise pas. Pire, je fais comme si je ne savais pas à quoi ce geste pouvait correspondre. Comme s'il ne s'agissait là que d'un peu d'élégance, d'un peu de coquetterie, d'un peu de je-ne-sais-quoi qui ne me concernerait pas. Je peux bien lui laisser ça, après tout.

Quand je le regarde, les allers se resserrent et c'est comme s'il n'y avait plus que nous. Oh, je ne suis pas naïf au point de croire que c'est vrai et la décence m'oblige à ne pas le croire. Mais imaginer un endroit confiné où il n'y aurait que des portes ouvertes sur... l'infini et Dorreh, c'est une perspective intéressante. C'est un idéal parfait. Dorreh, il a la clef de mon labyrinthe. C'est un cadeau que je ne sais lui reprendre et juste le regarder ici, alors qu'il laisse tomber ses mèches de cheveux, ça me rend plus confiant encore.

▬ Monsieur Karenine. En quoi puis-je vous aider ? Auriez-vous besoin de quelques ouvrages pour Monsieur le Ministre?

Monsieur Karenine. Je souris franchement. Dans un autre contexte, j'aurais sans doute apprécié qu'il m'appelle comme ça, ça aurait été amusant. Je me rapproche encore, sans lui répondre. Je ne me retourne que pour jeter une œillade derrière, comme pour suivre son regard mais constatant que pour l'instant, cette allée nous appartient, je penche la tête sur le côté et cherche son regard, avec une certaine insistance. Une fois que je peux goûter l'obscurité de ses yeux, enfin, je me décide à tendre la main vers lui pour retirer sans violence la tablette d'entre ses doigts, comme pour le priver de l'un de ses derniers remparts, pour faire tomber ses boucliers. C'est une frustration de ne pouvoir sentir ses doigts contre les miens. Je passe la langue contre ma lèvre inférieure. À chaque fois que je le quitte, je me dis que tout est si simple, et dès que je me retrouve face à lui. Finalement, je me penche dangereusement dans sa direction. Et pour le forcer à ne pas s'éloigner, je lui susurre du bout des lèvres :

▬ Très cher, je crains qu'une mèche de tes cheveux ne soit tombée devant tes yeux.

Discrètement et profitant des pans ballant de ma veste, ma main vient chercher la sienne. Je cesse de le regarder quand enfin, intervient le contact physique. Mon pouce caresse doucement son pouce, comme si je cherchais à le consoler, ou le rassurer. Je soupire doucement, profite deux secondes avant de retrouver le contact visuel :

▬ Bonjour, M. Glazkov.
  Sam 11 Mai - 0:34
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Salomé Adahan
SWEET BUT PSYCHO
Salomé Adahan
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« Tu crois que ça va se passer comme ça ?

– Tais-toi, ils vont nous entendre. »


***


Dans un recoin sombre, crapule dissimule son museau derrière un vieil ouvrage à la couverture usé par le temps. Livre de l'Apocalypse. Mirettes contemplent les illustrations effroyables qui, pourtant, réjouissent la fillette aux boucles rousses.


***


« Ils vont forniquer ?

– Tu es dégoûtante. »


***


La silhouette, à peine visible dans l'obscurité fébrile, dépose soigneusement l'oeuvre et se détourne pour regagner l'extérieur, non sans quelques éclats euphoriques qui résonnent en un même écho sinistre entre les rayons.


FRIMELDA
  Mer 15 Mai - 11:24
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Dorreh Glazkov
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Bambi resta figé, les yeux fixé sur l'homme en face de lui, et la source de son surnom n'a jamais parut plus évidente. Ilya lui souriait et son cœur prit possession de sa gorge. Comme il les avait aimé, comme il les aimait, ses petits sourires secrets, ceux qu'il ne destinait qu'à lui et qui allumait cette douce chaleur dans son ventre qui envahissait ensuite tout son corps. Sauf que maintenant, cette chaleur s'accompagnait surtout d'une peur viscérale, d'un besoin de se rouler en boule pour se protéger du monde, comme au creux d'un giron factice. Et il haïssait l'idée que même ce sentiment là, même cette sensation là, soit à présent ternie, maculé. Ô comme il haïssait cela. Mais il n'y pouvait rien parce que même là, à cet instant précis, alors qu'ils se regardaient en chien de faïence, alors que la tension qui était toujours la entre eux se faisait plus insistante et qu'il ne désirait rien de plus que de se réfugier dans ses bras, le nez enfouit dans son cou, les mots qu'il lui avait dit résonnaient encore dans sa tête. Ces mots, ces quelques mots, à peine une phrase, qui l'avait réduit à néant, brisures de verre à ses pieds.

Encore aujourd'hui, il ne comprenait pas les raisons qui avaient poussé Ilya à faire ça. Enfin si, il comprenait, il se refusait simplement à y croire. Même s'il y croyait au fond, parce que tout au long de leur longue, si longue, idylle, il y avait eu cette petite voix dans sa tête. Celle qui se demandait sans cesse s'il le méritait vraiment, si Ilya l'aimait vraiment, qu'est ce que quelqu'un comme lui pouvait trouver à un être comme Dorreh, triste et insipide. Alors il n'avait fait que confirmer ce qu'il pensait déjà. Mais pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour le lui dire ? Pourquoi alors qu'ils traversaient une période parfaite dans leur relation ? Le conservateur n'avait rien vu venir et il n'avait donc rien pu faire pour s'y préparer. Il se souvenait qu'il avait été près à se jeter à genoux et le supplier à genoux. Mais il ne l'avait pas fait. Pas par dignité, oh non, simplement parce qu'il avait été cloué sur place par la douleur, en état de choc.

Et ce qu'il comprenait encore moins c'était pourquoi Ilya revenait sans cesse vers lui, pourquoi il ne le laissait pas essayer de se reconstruire, d'exister sans lui. Poruquoi il le hantait toujours alors qu'il savait que Dorreh ne pouvait pas lui résister. Il l'aimait toujours, il l'aimerait toujours mais il voulait aussi essayé de passer outre, de connaître autre chose que des histoires charnelles sans lendemain. De tenter sa chance avec un autre homme, même si ce dernier ne serait jamais que le second choix. Mais c'était impossible parce qu'Ilya était là. Il était toujours là, à le tourmenter. S'en rendait-il seulement compte ? Etait-il suffisamment cruel pour ne pas s'en soucier tant qu'il obtenait de lui ce qu'il voulait ? Ne serait-il satisfait que lorsqu'il l'aurait complètement éventré, laissé pour mort, lorsqu'il lui aurait pris tout ce qu'il pouvait lui prendre ?

Ilya s'avança vers lui et Dorreh aurait voulu reculer mais non, il était paralysé, comme toujours. Il le sent chercher son regard fuyant alors il le lui accorde, sachant très bien qu'il ne s'agissait là que du tout premier geste de soumission qu'il lui accordait. Il plongea dans l'ambre des yeux de son prince destructeur. Sa tablette glisse de ses doigts gourds sans qu'il ne réagisse, trop occupé à boire son visage du regard.  Un soupir échappe à Bambi, un soupir qui est presque un sanglot alors qu'il lui parle de sa voix chaude, qu'il se penche sur lui, qu'il lui prends sa main qu'il caresse sans la sienne.

Son cœur bat si fort. L'autre homme le sent assurément, une pulsation comme les battements d'ailes d'un colibri contre les long doigts qui lui enserrent le poignet.  Dorreh devrait le lui refuser, retirer sa main mais il ne peut s'y résoudre.

Il le touche.

De son autre main, Dorreh repousse la mèche de cheveux derrière son oreille, sans grand succès puisqu'elle retombe de nouveau sur son visage.  Sa voix n'est qu'un murmure alors qu'il répond.

-Ilya … Je t'en prie … pourquoi es-tu là ? Qu'est-ce que tu me veux?

J'ai mal, tu me fais mal. Et tu me remplis de joie aussi. Est-ce qu'il voyait tout cela dans ses yeux.

Tout à l'autre, il ne savait pas qu'ils étaient observés, que leur bulle intime était  l'objet de curieux regards, dissimulés dans les rayonnages. Il ne s'en souciait pas de toute façon. Tout ce qu'il voulait c'était une réponse. Et …

Et un baiser.
  Lun 20 Mai - 1:01
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Ilya K. Romanov
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Ses petits mouvements se suspendent quelques instants et reprennent leur danse, les doigts qui cherchent à chasser cette mèche qui revient inexorablement, et ce mordillement de la lèvre qu'il opère comme s'il allait concentrer tout ce qu'il ressent là, juste là, sur le bout de ses lèvres. Un flot de sentiments contradictoires et pénibles que je n'aurais qu'à cueillir quand le cœur m'en dira. Des signes extérieurs de malaise comme il m'arrive d'en dégager moi-même. Ironique que Dorreh soit, par sa simple présence, celui qui éteint les miens quand je suis à l'origine de son brasier à lui. Ironique et terriblement triste pour lui mais c'est un égoïsme bien conscient de ma part qui passe outre, qui les invisibilise.

Et dans cet égoïsme, je ne vois plus que lui, profitant de sa main contre la mienne, comme l'aperçu de nos souvenirs communs et le spectre de ceux qui auraient pu se créer dans un avenir désormais incertain. Du moins, un avenir commun incertain. Je ne lui laisse aucun choix, et pourtant il me plairait de me conforter dans l'idée qu'il a pris les mauvaises décisions et que tout est sa faute. N'est-ce pas un peu le cas ?

▬ Ilya … Je t'en prie …

Alors c'est ainsi, on oublie déjà les grandes politesses froides qui faisaient que nous nous appelions par nos noms ? Sa voix est presque implorante. Une seconde, elle l'est, comme si j'étais en train de lui faire mal. J'expire doucement et me résous à lâcher sa main, renonçant ainsi au contact de sa peau, renonçant ainsi à une parenthèse de plaisir. Renonçant. Je ne parviens pas à interpréter les battements fous de son cœur tout aussi fou et je ne le quitte pas des yeux, pour l'intimer de s'arrêter. De se taire. Silence.

▬ Pourquoi es-tu là ? Qu'est-ce que tu me veux ?

La réponse est tellement évidence, mon cher Dorreh que tu n'arrives donc pas à la voir ?
La réponse est tellement évidence, mon cher Dorreh que tu ne veux pas la voir ?
La réponse est tellement évidence, mon cher Dorreh que tu la chercheras toi-même.

Je lève les yeux au ciel puis ramène mon attention sur la tablette sur laquelle je laisse glisser mon doigt, comme si je venais de trouver un nouveau jouet sur lequel porter toute mon attention. Je me souviens de ce que je lui ai dit, bien évidemment. « Tu ne me satisfais pas. » Ce à quoi j'avais dû ajouter une petite précision comme quoi il n'était qu'un amuse-gueule. Loin de moi le souhait de remettre en doute sa virilité, j'avais bien pu voir et expérimenter qu'il avait ce qu'il fallait mais c'était la meilleure chose à faire à cet instant. Jusqu'à présent, j'ai malgré tout l'immense privilège de ne jamais subir de crises de colère. Alors est-ce vraiment sain, je n'en ai aucune idée mais je fais tout pour ne pas me laisser déborder par mes émotions.

Je jette un petit coup d’œil à Dorreh et lui jette pour ainsi dire sa tablette, m'étant soudain lassé de sa brève exploration. Un peu sèchement et pour éviter de verbaliser le motif de ma venue, je lui demande simplement : « Tu n'as pas reçu mes messages ? » Je m'écarte et jette une nouvelle oeillade derrière moi. Ça semble plutôt calme, et il y a bien assez de personnel. Je veux pouvoir parler librement à Dorreh, et aussi voir jusqu'où je peux encore le soumettre à mes exigences, aussi anodines soient-elles. « Prends une pause, on va sortir pour parler. »

Comme si cela pouvait m'agacer, je tends le bras pour remettre la mèche derrière son oreille, apportant un soin particulier à bien la placer. Au moment de retirer ma main, le bout de mes doigts dessine sa mâchoire et je soupire doucement en joignant mes mains devant moi. « Prends une veste. »
  Lun 20 Mai - 10:37
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Dorreh Glazkov
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Dorreh Glazkov
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Dorreh sentit parfaitement l’humeur d’Ilya s’assombrir, se faire plus ombrageuse et l’atmosphère entre eux se tendre un peu plus, s’alourdir jusqu’à en devenir étouffante. Il y avait toujours de la tension entre eux, surtout depuis leur rupture, mais le conservateur savait lire les humeurs de celui qui avait partagé sa vie pendant si longtemps et hantait encore ses rêves. L’autre homme lui prend sa tablette des mains, sans aucune autre considération, si sûr qu’il est qu’il ne dira rien. Et comment en pourrait-il être autrement ? Dorreh ne sait rien lui refuser, ne sait pas se refuser, et Ilya en a parfaitement conscience. Il le connait lui aussi et il en tire tous les avantages qu’il peut, sans se rendre compte, ou peut-être sans se soucier, de son cœur qu’il brise encore et encore, de son âme qu’il blesse chaque fois un peu plus, sans lui laisser le temps de se reconstruire.

Depuis ces mots, ces mots qui le hantaient toujours, ces mots qui semblaient tatoués en lettre de feu dans sa psyché, il n’avait plus jamais été entier. Oh il avait essayé. Il essayait. Toujours, tout le temps. Mais il ne pouvait pas se détourner de l’autre en face de lui, tout comme il ne pouvait pas s’empêcher de respirer. Ilya était tout ce qu’il avait jamais désiré mais il ne pouvait pas l’avoir, pas entièrement, pas entier comme il le voulait.

Ce dernier, excédé sans que Bambi ne comprenne la raison de sa soudaine mauvaise humeur, posa l’appareil un peu plus long, sèchement et lui posa sa question. Bien sûr qu’il avait reçu ses messages, il les avait lus et lus et relus. Il n’y avait simplement pas répondu.  C’était là une des seules défenses qu’il avait contre lui, la seule chose qu’il pouvait faire pour montrer un peu de résistance en plus de se perdre dans les bras d’autres hommes.

Ne préférant pas répondre, Dorreh baisse le regard, se dissimulant derrière la cascade de ses cheveux, comme si cette mince barrière pouvait le protéger de la douleur qu’il ressentait. Il lui propose, lui ordonne plutôt, de prendre sa pause et déjà le jeune homme bouge pour lui obéir. Mais non, il ne prendrait pas de veste. Maigre rébellion. Faible victoire. Et puis Ilya passa sa main sur son visage, sur sa mâchoire, sur sa joue et il ne peut s’empêcher de s’y appuyer, de s’y reposer, savourant ce contact sur sa peau assoiffée de tendresse. Au même instant, il repensa à cette grande main, serrée autour de son cou alors qu’il se fait posséder encore et encore par l’autre.

Reprenant brusquement ses esprits, il recula de plusieurs pas, comme s’il avait été brûlé, les joues rougies par les pensées qui lui traversaient l’esprit. Puis il soupira et céda.

-Très bien Ilya. Suis moi, je connais un endroit calme pour discuter.

Sans attendre de réponse, il se faufila de son pas silencieux entre les rayonnages, les menant jusqu’à la cour où les employés de la bibliothèque venaient se réfugier et se détendre quand ils le pouvaient. Un endroit toujours vide à cette heure. Fermant les yeux, Dorreh offrit son visage au soleil, la brise légère venant jouer avec ses cheveux. Il avait un peu froid mais rien d’alarmant. Juste ce qu’il fallait. Les yeux fermés, il reprit la parole.

-Tu n’as pas répondu à ma question. Pourquoi es-tu là ? Pour me voir ? Pour tirer ton coup et me laisser comme toujours ? Est-ce que tu es là parce que je te manque ? Ou as-tu simplement envie de me tourmenter ? Parce que si c’est ton but, bravo, tu l’atteins parfaitement.

Et si sa voix se brisa quelque peu à la fin, il n’y prêta pas attention. Il voulait qu’Ilya l’embrasse. Il voulait qu’Ilya s’en aille. Il voulait être avec lui et il voulait rester seul. Il voulait surtout, le réconfort de ses bras et, à défaut, le réconfort de ses livres.
  Mer 19 Juin - 21:55
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Ilya K. Romanov
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Ilya K. Romanov
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Il se met en mouvement, je le regarde quand il passe devant moi. Si le monde pouvait retenir son souffle, je me précipiterais dans cet instant pour prendre Dorreh dans mes bras. Mais il y a les étagères, les employés, les visiteurs, il y a les chuchotis, les murmures, les rumeurs, il y a Dorreh, il y a moi et il y a tellement de choses entre nous. Celles qui nous lient et celles qui nous maintiennent éloignés l'un de l'autre. Je pince sensiblement les lèvres, le revoyant s'écarter brutalement à mon contact. C'est comme si notre rupture agissait comme un poison qui agit lentement. Je le perds progressivement, si lentement que je ne parviens pas à me résoudre à vraiment lui dire adieu, à envisager qu'un jour, j'entrerai ici et il me dira véritablement M. Karenine, et il aura oublié ce que nous fûmes l'un pour l'autre. Je serai le quidam contre lequel il aura un certain... je ne sais pas, un peu d'amertume peut-être. Un arrière goût désagréable en bouche.

Je découvre une petite cour – une peu moche – mais qui a le mérite d'être déserte. Je ferme la porte derrière moi et m'y adosse, observant Dorreh comme s'il retrouvait la liberté après une longue captivité. Moi dans l'ombre du bâtiment, plaqué à la porte, et lui baignant dans les rayons chaleureux d'un soleil qui semblait le chercher. Je l'observe, croisant les bras sur mon torse. Je baisse le regard une seconde, jaloux de cette chaleur qui l'entoure. Je voudrais être chacun de ces rayons pour me poser sur son visage.

▬ Tu n’as pas répondu à ma question. Pourquoi es-tu là ?

Je relève les yeux sur lui, il reste dans l'obscurité de ses paupières, peut-être qu'il ne veut pas affronter mon regard. J'observe mes mains, frotte le côté de ma chevalière en lui laissant la parole, il mérite bien ça après tout. Je voulais te voir Dorreh, simplement. J'ai besoin de te voir, et pas simplement sur un papier glacé ou sur une toile, maigre reflet de la réalité.

▬ Pour me voir ? Pour tirer ton coup et me laisser comme toujours ?

Je fronce les sourcils, qu'attend-il de moi ? Je ne peux pas lui offrir ce qu'il désire. Il garde les yeux fermés, c'est irritant. Je me racle bruyamment la gorge. Qu'est-ce qui... Il croit vraiment que c'est ça ? C'est comme ça qu'il le ressent ? Que je le prends comme un sextoy avant de repartir ? C'est ce qu'il croit ?

▬ Est-ce que tu es là parce que je te manque ? Ou as-tu simplement envie de me tourmenter ? Parce que si c’est ton but, bravo, tu l’atteint parfaitement.

Je serre les lèvres, les deserre et recommence le jeu plusieurs fois, comme si je voulais retenir les paroles qui ne demandent qu'à sortir. Pour tirer mon coup et le laisser comme toujours ? Moi qui suis avec lui à chaque instant. Je frotte mes paupières nerveusement. Je me sens blessé. Ces concessions indénombrables ! Je joins mes mains et me prends le nez et la bouche entre. Allez, un peu de calme.

Je baisse les bras, sens une tension dans tout mon corps. Je m'appuie davantage contre la porte, tu ne sortiras pas en tout cas. Pas après me lâcher cette bombe. Bien sur que tu me manques, stupide que tu es, aussi lettré sois-tu !

▬ Tu n'es pas la condition sine qua non à ma satisfaction sexuelle. Ne te l'ai-je pas déjà dit ?

Essayer de se calmer, se retenir de lui en mettre une et de le prendre dans mes bras. Je fais un pas dans sa direction, regarde les effets de la bombe, des échos du séisme. Je suis piqué au vif, c'est comme ça que je réagis, je ne me laisse pas insulter de la sorte, pas même par Dorreh. Je fais tourner la bague autour de mon doigt, baisse les yeux dessus une seconde puis lui dis sans plus lui accorder mon regard.

▬ Mes visites sont espacées, tu as du temps libre. Tu peux vaquer à tes occupations, ne dis pas que je prends ton oxygène, ne raconte pas n'importe quoi. Te tourmenter ? Vraiment, tu dis que je te tourmente ? Tu fais d'une simple visite un drame. Qu'est-ce que, toi, tu cherches ?
  Mer 19 Juin - 23:42
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Dorreh Glazkov
MY MIND IS POWER
Dorreh Glazkov
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Il l’avait énervé. Il le su immédiatement. Il connaissait Ilya mieux qu’il ne se connaissait lui même et il pouvait deviner son  état d’esprit à la simple plissure de ses lèvres, au froncement immédiat de ses sourcils. Et surtout, à la mécanique infernale qui le reprenait. Ilya était de ces êtres qui avaient toujours l’air calme, indifférent quand il n’en était rien. Au dedans de lui, il bouillait, débordait de passion et d’émotion et c’était un de ses aspects que Dorreh adorait. Sauf qu’il ne pouvait pas se laisser distraire par tout ça, pas maintenant, pas encore. C’était là tout le problème entre eux deux. Cela faisait deux ans que Ilya a avait rompu définitivement avec lui. Et cela faisait deux ans qu’ils se tournaient autour, que Ilya ne cessait de venir et revenir, de le tourmenter. Et Dorreh, il était incapable de lui résister, il ne le pouvait tout simplement pas et il le blâmait pour ça. C’était sûrement injuste, il en avait conscience, mais il ne pouvait tout simplement pas s’en empêcher. Il était plus facile de reporter la faute sur l’autre homme que d’admettre qu’il était à sa merci et qu’il le serait toujours. Bien sûr, Ilya s’échinait à l’empêcher d’aller de l’avant, mais le conservateur avait aussi sa part de responsabilité. Tout simplement parce que son coeur était pris, et son corps et son âme lui appartenait. Il le savait mais il refusait de l’admettre, refusait de se résigner.

Dans la petite cour, à l’abri des regards indiscrets, à l’abri des oreilles à l'affût, Dorreh avait décidé de faire preuve de courage pour une fois, même si ce courage était largement teinté d’amertume et de sarcasme. Il zieuta la porte derrière Ilya, ne souhaitant que pouvoir l’atteindre et fuir cette confrontation pour laquelle il n’était en rien préparé. Mais si il connaissait Ilya, ce dernier le connaissait aussi et il s’était placé de façon à lui bloqué la porte. Oh, Bambi aurait pu le dégager de force, contrairement à ce qu’il laissait paraître, il était loin d’être sans défense, son père adoptif aillant veiller à lui apprendre à se défendre. Sans parler de son pouvoir. Mais il s’agissait là de quelque chose qu’il ne se permettrait jamais de faire à Ilya. Surtout pas à lui. Il ne s’approcha pas de lui cependant, préférant rester à bonne distance, loin de lui et de son magnétisme.

Dorreh ne dit rien face à la réplique d’Ilya, une réplique qui avait d’ailleurs tous les airs d’une attaque. Bien sûr qu’il le savait, il lui avait dit. Ses mots l’avaient poursuivi et le poursuivait encore. Il savait très bien pourquoi Ilya avait choisit de le lui rappeler. C’était exactement son genre, ce genre de mesquinerie. Ce genre de pique pour faire mal. Il osait s’indigner en plus !

-Qu’est ce que je cherche ? Je cherche la paix ! Chacune de tes visites est une torture et tu le sais. Tu me laisse simplement le temps de croire que c’est fini, que je peux mettre tout ça derrière moi et puis tu reviens et tu détruis tout !

Les larmes lui montaient aux yeux mais il les retint de toutes ses forces. Il ne serait pas faible, pas maintenant.

-Je ne sais pas ce que tu veux. C’est toi qui a rompu, c’est toi qui ne veut plus de moi. Alors pourquoi tu reviens ? Si ce n’est pour me tourmenter ? Tu l’as dis toi même, je ne te satisfais pas.

Dorreh secoua la tête et s’approcha d’Ilya et surtout de la porte. Il ne voulait pas rester là.

-Tu me dis ces choses et tu t’étonnnes quand je pense que tu ne me veuille que pour ça … Si tu n’es là que pour une simple visite, et bien nous nous sommes vu et je dois retourner à ma tâche à présent. J’ai un travail à faire.



  Dim 1 Sep - 21:37
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Ilya K. Romanov
EMISSARY OF DEATH
Ilya K. Romanov
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La paix. Il a la bêtise de chercher la paix. J'ai aussi effleuré le sujet, je l'ai parcouru rapidement comme une passade, comme un coup entre deux soirées, comme un mouvement d'avant en arrière, oh j'ai aussi regardé rapidement si je trouverais la paix mais je me suis rendu bien vite compte que ces courses n'ont le mérite que d'essouffler ceux qui veulent s'y lancer. J'ai lu, beaucoup lu et je ne comprends pas que Bambi puisse encore se bercer d'illusions de ce type. Attendre la paix, et surtout me sacrifier dans cette recherche d'un environnement idéal. Parce que c'est bien ça, un environnement idéal, pas un monde parfait.

S'il l'était, nous ne serions pas dans cette petite cour moche, moi attendant que nos lèvres se joignent dans la tiédeur du soulagement. Moi, comment puis-je le tourmenter quand tout ce que je fais c'est l'aimer davantage chaque jour ? Il jette une oeillade vers la porte, et je resterai une barrière entre lui et la liberté, c'est le prix de son bonheur. À moins que ce soit ses parcelles de liberté qui s'érigent entre moi et le bonheur... Je ferme les yeux une seconde, pourquoi ne comprend-il pas ce que je ne dis pas ? Pourquoi ne pas plonger dans notre passé commun pour y trouver les réponses à ses questions, plutôt que de vouloir la paix. J'esquisse un sourire moqueur en forteresse et lui réponds sur un ton condescendant au possible :
▬ La paix ? Vraiment ? Mon pauvre, pauvre Dorreh...

La paix. Chaque fois que je sens les fourmis dans mes doigts, je dois leur hurler de cesser, de cesser leur agitation, que je dois calmer par ces rituels. À chaque fois que je sens que je pourrais déraper, c'est un combat pour garder un peu de contrôle. Le contrôle, c'est la seule chose qui maintient tous les morceaux de mon esprit réunis et il ne parvient pas à comprendre qu'il est le ciment de mon existence. Même si mon obsession à son égard nourrit ma... c'est parce que je le veux, c'est parce que je l'aime que je reste debout. Comment ferais-je quand il parviendra à résister ?

Je hausse des épaules puis me rapproche de lui. Ma main dessine les contours de son visage dans le toucher cependant. Je lui laisse le temps de croire que c'est fini... pourquoi croire le contraire ? Ce ne sont que mes injections à moi, de lui. Pendant qu'il se vautre dans d'autres hommes, pendant qu'il va traîner à droite et à gauche. Je soupire doucement, observant les reflets dans ses beaux cheveux.

▬ Je détruis tout... que je répète comme si je devais le dire ou y réfléchir à voix haute. Je n'ai pas cette impression, je n'ai pas cette sensation. Je ne détruits pas, j'entretiens. Je te protège, mon Autre, mon Amour. Je n'ai pas envie de te détruire si je ne peux te réparer ensuite. Je baisse le visage vers lui pour m’enivrer de son odeur. De ses presque larmes qui font briller ses yeux. Il s'approche, je pourrais presque le toucher...

Mes mains empoignent ses hanches et je l'amène à moi, son bassin contre le mien. Mes mains demeurent contre lui et mes doigts se glissent un passage entre sa chemise et sa ceinture, écartant pour se frayer un passage, simplement gouter au bonheur de sentir sa peau chaude et tremblante sous le bout de mes doigts. Caresser les toiles est d'une lassitude affligeante, d'une morosité sans pareille, quand on a le souvenir de sa peau. Il se crispe, je peux le sentir. Il m'excite, il peut le sentir.

▬ Je serai ta tâche, et tu seras la mienne, jusqu'à ce que j'ai décidé que c'est terminé. Je m'écarte sensiblement de lui, remonte une main contre son visage. mon pouce caresse sa joue pour effacer une larme qui n'a pas coulé. Dorreh... Dis-lui, dis-lui. Allonge-toi par terre. Bon, ce n'était pas à ça que je pensais mais ça conviendra aussi.

  Dim 8 Sep - 0:59
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