So if you're travelin' in the north country fair
Where the winds hit heavy on the borderline
Remember me to one who lives there

She once was a true love of mine

Douce odeur nauséabonde de clope entachant la beauté du patrimoine de votre tendre famille, parquets et rideaux embaumés, ainsi était cette pièce. Le salon empestait depuis quelques jours par manque certain d’aération. La luminosité n’avait pas pénétré les lieux depuis au moins une semaine, accompagnant Heather dans une très longue descente sombre.

Cela fait environs deux semaines qu’elle était rentrée chez vous, et depuis ces deux semaines, elle squattait le canapé spacieux du salon, devant la cheminée, à ruminer cigarette et verre de vodka à la main, baignant dans un vieux t-shirt délavé qui appartenait à… à qui déjà ? Une grimace apparu sur ses lèvres à cette pensée si soudaine. Elle baisse ses iris noisettes en direction de son habit avant de prendre une mine plus qu’inquiète.

« Oh merde. »

Elle se lève, et d’une vitesse qui l’étonna elle-même, elle grimpe les marches qui mènent à l’étage, là où de nombreuses chambres inoccupées y avaient élu domicile. Elle regagne la sienne, avant de découvrir un mec, inconnu au bataillon qui souillait ses draps en ronflant au passage tranquillement dans son lit. Elle fronce les sourcils, avant de s’approcher du matelas, agrippant sa couette pour tirer un coup sec sur cette dernière.

« HEY. Allez, tire-toi de là. Je rêve, t’es là depuis quand toi ? »

Un grognement pour guise de réponse, elle serre les dents avant de le pousser nerveusement jusqu’à ce qu’il s’étale de tout son long sur le paquet de sa chambre, une insulte, puis deux, en russe à l’instar d’Heather qui fit un bref signe de la main afin de lui faire comprendre de déguerpir rapidement avant que son frère ne se pointe au manoir.

La vodka ne fait jamais très bon effet et c’est pour ça que les russes idolâtrent cette boisson capable de vous mettre minable jusqu’à ne plus avoir souvenir de ce qui s’est déroulé la veille. Une moue passe sur ses commissures féminines alors qu’elle réalise soudainement qu’elle venait de retomber tout en bas de l’échelle de sa propre évolution. Si John la voyait… elle en frémit. Pour sûr, il aurait été capable de lui mettre une droite sans qu’elle puisse en dire quoi que ce soit. Pourquoi ? Parce qu’il aurait raison. C’est tout ce qu’elle méritait. Elle était en train d’abandonner ce pourquoi elle se battait depuis des mois, parce que toute sa vie semblait être basée sur quelque chose d’improbable. Heather savait que sa tâche allait être plus que complexe. Et surtout, elle savait… que l’homme qui avait tuer votre mère pouvait être n’importe où, avec n’importe qui, peut-être encore en train de choisir ses futures victimes, mères de famille qui laisseront leurs enfants orphelins. Et elle était impuissante face à cela.

Le temps de s’en rendre compte, l’homme était parti. Sans son t-shirt, certes. Mais il était parti et c’est tout ce qui comptait pour l’instant. Un long râle de frustration s’échappe de sa gorge alors qu’elle choisi des vêtements bien plus convenables. Il lui restait à débarrasser le salon. Son regard se pose sur l’horloge qui indiquait quatorze heures. Sans savoir l’heure à laquelle son frère allait passer cette porte, elle s’élance vers l’espace de vie, éteignant la clope qui fumait encore dans le cendrier, elle ramasse les deux verres ainsi que la bouteille de Vodka à moitié vide comme pour effacer les preuves d’un crime.