BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?
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Tu n’en montrais rien, mais à l’intérieur tu tremblais d’impatience. Revoir une de tes créations sur la scène de l’Opéra Korsov… Dire que tu ne t’y attendais pas le moins du monde serait un euphémisme. Et pourtant tu avais relu au moins une vingtaine de fois le nom de l’ancien patient pour être sûr et… Non. Aucun doute n’était possible. Les lettres finement ouvragées du programme de l’Opéra formaient bien le nom Kaleb Slavski. Ta plus belle création. Celle qui avait rendu ces années d’enfermement un peu plus supportables voir même… Intéressantes parfois. Tu n’ignorais pas que l’homme était un prodige du violon. Comment tu le savais ? Disons que ta capacité t’avait bien aidé à récolter un maximum d’informations sur ton ennemi. Mais pouvais-tu vraiment l’appeler ainsi ? Et bien peut-être que cette soirée répondrait à ta question. Enfin, tu n’étais pas encore sûr que tu voulais vraiment aller voir Kaleb. Tu allais plutôt commencer par l’observer, caché dans les ombres de la foule, voir ce que ta création était devenue, comment elle avait continué à évoluer, à se développer. Tu étais curieux, tu n’allais pas le cacher.
C’était donc pour ça que tu te retrouvais assis une nouvelle fois sur les confortables fauteuils de velours rouge de l’Opéra, pour une fois bien plus intéressé par le musicien que par sa musique… Même si, du peu d’attention que tu portais aux sons harmonieux que tirais Slavski de son instrument, tu pouvais le dire : il était doué. Mais ce soir tu n’étais pas là pour la musique mais pour lui. Et lorsque un océan bleu glacé croisa tes prunelles dans la foule, tu eus l’impression de reprendre une bouffée d’air après une apnée bien trop longue. Il faut croire que vos confrontations t’avaient bien plus manquées que ce que tu pensais à la base. Un sourire carnassier se peignit sur tes lèvres. Il était évident que tu allais aller à sa rencontre. Et même s’il tentait de s’échapper, tu ne le laisserais pas faire. C’était juste inenvisageable. Tu t’y refusais. C’est pourquoi, lorsqu’il salua dans le but de quitter la scène, tu te levais à ton tour, rejoignant rapidement les couloirs de l’Opéra, hâtant le pas. Plutôt te réveiller que de le laisser t’échapper à nouveau. Tu te repérais avec facilité dans ces couloirs que tu avais apparenté de nombreuses fois. Quelques semaines plus tôt, tu n’avais eu aucun problème à trouver la loge de la jeune chanteuse et tu n’aurais pas plus de mal à piéger Kaleb. D’ailleurs… C’était chose faite.
T’appuyant tranquillement sur le mur tu souriais aimablement et l’interpellais « -Bonsoir Slavski. ». Tu te souvenais parfaitement de votre dernière confrontation, quelques jours avant qu’il ne soit libéré. Tu l’avais emporté mais de peu et la victoire avait eu un goût… Amer. Ainsi, tu étais plus que curieux de voir ce qui allait suivre tandis que ton sourire prenait une teinte légèrement plus mesquine. Une simple inclinaison de lèvres. Un simple mouvement qui venait de relancer les hostilités. Mais tu étais beau joueur : tout comme quelques années auparavant, tu lui laissais les blancs.
Dim 31 Mar - 23:34
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DARK STORMS – Les airs sont ce qu’il y a de plus pur. Jointures blanches à force de pression. Coincé dans son costume, Kaleb connaît la chanson. Ironie du vocabulaire. Il connait le répertoire mais pose ici l’air serein sur son visage. Déteste le spectacle, ne comprend l’intérêt de la foule pour sa personne. Les gens se bousculent, se vendent les tickets, ils ne se les arrachent pas mais les achètent si cher...
Colle l’instrument contre son menton, rentre parfaitement, rentre à l’image de lui-même, l’instrument qui est le sien, lorsque les yeux se posent d’abord sur cette foule, présente pour lui, présente pour sa malédiction. Secoue la tête, colle le sourire factice sur le visage, pareil au même, l’étrange sentiment de ne pas être à la hauteur disparaît au moment où l’archet glisse sur les cordes. A cet instant l’intérêt de la foule n’existe plus. Pas de peur de ne pas plaire à quelqu’un, il n’y a plus de quelqu’un. Il y a juste lui, les cordes et l’étrange sensation de plénitude qui n’existe qu’à cet instant.
Plénitude d’esprit qui le pousse à fermer les yeux, l’air qui s’échappe dans l’air le pousse dans un autre univers, celui où tout va bien, là où il a grandit avec une famille, des parents qui l’aimaient dont il était le vrai fils. Des sœurs qu’il aimait plus que tout au monde. Une famille complète, inexistante, qu’il ne connaît pas et ne connaîtra jamais. Alors c’est un autre univers qui se dessine sous ses yeux. Deux corps, deux esprits malsains, impurs pour ce monde, coincés entre des murs de pierre, incapables de s’échapper, coincés sous la puissance du monde qui est le leur. Coincé sous les accusations de l’autre. Et pourtant cette vision ne le sort pas de sa plénitude, lui apporte encore un peu plus de confort sans savoir vraiment pourquoi.
Ouvre les yeux, l’archet entame un ballet puissant contre les cordes, personne ne part pour le moment gagnant, les deux sont des battants. Les yeux se perdent dans la foule, laisse les deux se battre. Et les yeux se posent dans ceux de l’autre. Battement de coeur insensé, non pas insensible. Bizarre, étrange, sentiment du coeur battant, à l’image du ballet qui se passe plus haut, entre le chevalet et le violon, voilà plusieurs minutes que les yeux ne s’échappent pas. Restent, stationnent, semble incapables de fuir le destinataire, comme si quelque chose retenait, comme s’il était dur de s’échapper, que l’autre et ses jolis yeux l’avait pris au piège, comme si le visage d’autrefois qu’il était avait fait son grand retour dans son esprit.
Les dernières notes s’échappent et Kaleb fuit presque. Comme à son habitude, retrouve son amitié avec la solitude. Et cette dernière lui rend si bien. Il aurait pu la laisser l’enrobée. Mais la voix de l’autre s’élève, le fait frisonner. Un sursaut presque attendu, presque honteux. Tourne la tête, tourne le reste du corps, affronte le visage d’autrefois. «Joyce.» Renifle, comme si le nom sortait d’une insulte, que lui-même était une insulte. Doux sourire sur les lèvres. Sourire qui ne reflète en rien son état d’esprit. Une panique complète encore cachée dieu seul sait comment. Passe la main nerveuse sur la peau abîmée. «Que me vaux l’honneur de vous voir ici. Surtout après tout ce temps. Vous êtes finalement sorti..» Sourit doucement, information presque positive mais qui fait battre son sang contre ses tempes.
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Ven 5 Avr - 0:09
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Sa voix apporte une délicieux frisson le long de ton épiderme. Est-ce que tu avais pris conscience d’à quel point cette dernière t’avait manqué ? Probablement que non. Cette voix légèrement rauque aux accents familiers que tu n’as pas oublié malgré les années… C’est comme rentrer à la maison après un long voyage, une errance étrange et sans saveur teintée de cauchemars et d’indifférence. D’ailleurs les lieux ne semblaient pas avoir changés. Néanmoins pour en être totalement certain il te faudrait fouiller plus en profondeur ce que tu étais totalement prêt à faire. Tu ne prends pas mal son manque de salutations, ça ne fait que renforcer ce sentiment de familiarité, après tout Kaleb et la politesse ont rarement fait bon ménage… Kaleb et les insultes non plus d’ailleurs. Vous étiez plutôt dans le genre remarques assassines mais courtoises, il ne jurait que lorsque tu parvenais à lui faire perdre le contrôle. C’était toujours une fierté par ailleurs.
Tu te redressais, quittant ton appui contre le mur pour t’approcher d’un pas, tes vieilles envies reprenant déjà possession de toi. Par cette simple phrase, ton aîné te donnait déjà envie de reprendre les hostilités où vous les aviez laissé. Kaleb fait potentiellement mal, mais Kaleb est délicieusement familier après tout « -Lennox Hill perdait beaucoup de son intérêt sans vous, mon ennui a finit par prendre le dessus. ». Et c’était vrai. Moins de deux mois après la sortie de Kaleb tu étais relâché à ton tour, considéré par les plus naïfs comme guéri et par les plus réalistes comme apte à au moins survivre en société, occuper un lit n’était donc plus utile pour toi surtout quand le gouvernement payait le strict minimum à l’hôpital pour te garder bien au chaud entre ses murs. Il t’avait suffit de te faire passer pour plus calme, un soupçon de manipulation pour convaincre ta psy et tu étais de nouveau libre comme l’air… Et plongé dans un ennui profond depuis plusieurs années. A ce stade, revoir Kaleb était donc effectivement une bonne surprise. Finalement tu te décidais à commencer à le taquiner réellement « -Quand j’ai vu votre nom sur la programmation de l’Opéra, je n’ai pas pu résister à l’idée de venir voir ce que vous étiez devenu. Et je ne suis pas déçu. ». Pour appuyer tes paroles tu promenais ton regard le long de sa silhouette, non pas pour en apprécier les courbes, mais plutôt pour observer le costume de l’ex-patient. Tu n’ignorais pas que Kaleb pratiquait le violon, mais tu ne t’attendais pas à ce que son talent soit suffisant pour entrer au plus grand opéra de Moscou. « -Violoniste… Qui aurait-pu le prévoir il y a cinq ans ? La dernière fois que je t’ai vu t’avait le regard fou et l’envie de me faire avaler des pièces de jeu d’échec. La vie en société te va bien on dirait. ». Le passage naturel au tutoiement après quelques paroles. Une nouvelle habitude retrouvée qui était revenue le plus naturellement du monde. D'ailleurs c'était vrai, la vie en société avait l’air de lui faire du bien. Mais toi ce qui t’intéressais c’était de voir s’il serait toujours enclin à vos petites joutes verbales même avec cette nouvelle apparence semblant cachés ses travers. Mais tu en étais sûr : sous la couche de vernis ces derniers étaient toujours là. Et ils n’attendaient que toi.
Mar 9 Avr - 18:36
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DARK STORMS – Est-ce que Kaleb sait vraiment? Est-ce qu’il est sûr de lui lorsqu’il prétend qu’entendre cette voix le révulse? Parce qu’elle ne lui donne pas envie de partir là, oh elle lui a toujours donnée envie de se cacher mais c’est quelque chose qu’ils font assez souvent, envie de se cacher l’un et l’autre, l’un à cause de l’autre. Mais maintenant, dans l’instant présent à t-il réellement envie de se cacher? Oh Kaleb est loin d’en être sûr. Il se sent presque en position de pouvoir, sait pourtant au fond de lui que le pouvoir lui échappe sans cesse. Disons qu’entendre la voix d’un démon qui ne lui a jamais fait plus de mal qu’un autre est quelque chose de presque agréable pour lui. Regarde le visage par lequel il ne jurait pendant un temps, comme une dose quotidienne, la drogue qu’il était pour lui, incompréhensible pour son esprit détruit, totalement malsain, que personne n’apprécie voir.
Regarde le s’approcher de lui, la respiration qui se bloque dans la gorge sans savoir réellement pour quelle raison, de la peur, de l’excitation, de ce frisson qui n’existait que lorsque eux deux se battaient autrefois, joute verbale qui lui servait à chaque instant, un peu plus et un peu plus. Étrange existence lorsqu’on y pense, les gens se retournent, ne comprennent pas, lui non plus. Personne ne comprend jamais ce qui se passe dans son esprit. Lui-même ne le comprend plus depuis que quelqu’un d’autre habite dedans. Petit rire, doux qui s’échappe. «Votre ennui alors Keith? Oh je ne suis même pas étonné... Vous aviez toujours l’air trop intelligent pour êtes retenu dans cet endroit.» C’était bidon cet endroit. Comme si l’un, l’autre et certains pouvaient s’échapper, prendre la porte et ne pas revenir.
Un compliment. Kaleb ne sait s’il est voulu pour le piquer ou s’il est réellement aimable mais... ça lui va droit au coeur, sans qu’il soit capable de combattre le sentiment. Mais garde la figure, un simple sourire étire les lèvres du brun, fierté à peine maîtrisée, horrible sentiment incompréhensible. «Je suis honoré que vous ayez fait le déplacement Keith...» Doux rire, nouveau, encore. «Vous auriez demander, là-bas, j’aurais fais un concert pour vous.» Nouveau rire, presque gêné, comme si la réalisation est insupportable. «Mais au moins j’ai votre argent dans ma poche maintenant.» Sensation étrange d’être pour une fois celui qui a le pouvoir sur quelque chose, pas désagréable.
Ravale le sourire, ravale les rires. Ils redeviennent les deux horreurs l’un contre l’autre. «J’ai peut-être été fou, peut-être que...» Ne trouve pas comment finir cette phrase, alors il passe la langue sur ses lèvres. «J’ai toujours été doué pour quelque chose, dommage que tu ne t’en rendes compte que maintenant. Qui sait, un archet peut-être plus douloureux qu’une pièce d’échec.» Ravale la rage qui a refait surface, aussi vite qu’elle avait disparue, oh pourquoi est-elle là, maintenant, alors que tout aurait pu se passer si bien entre eux deux. «Si la société me va, ce n’est peut-être pas le cas de tout le monde.» Sourit doucement. «T’arrives à dormir sans crier à l’aide toutes les nuits? Personne ne vient te voir à présent non?» Ravale encore le sourire narquois. Que Kaleb aime être comme ça..
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Dim 21 Avr - 21:40
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Tu retiens un sarcasme cinglant ayant pour viser de lui rappeler qu'il n'y avait nul besoin de conjuguer au passé, il était toujours fou. Il était juste devenu meilleur au grand jeu de la dissimulation mais ça ne changeait rien au fait qu'il était tout aussi taré que toi. Tu le reconnaissais sans mal, tu étais encore malade. Simplement tu n'étais pas de ceux qui étaient un danger pour la société, seulement pour eux-mêmes. Tout comme tu n'étais pas de ceux que l'on soignait. Mais tout ça tu n'en avais pas conscience ou bien ta vision du monde et de toi-même en aurait été bouleversée, ton petit univers construit pour te protéger de tes démons volerait en éclats et tu n'étais clairement pas prêt. Un sourire confiant et retors prend place sur tes lèvres. Prévisible, effroyablement prévisible, il était évident qu'aucun de vous deux n'avait envie de lâcher l'affaire, de laisser l'autre retourner paisiblement à sa petite vie. Vous étiez obligés de vous heurter de vous écorcher sinon vous ne seriez pas... Vous. Même si les instruments ont changé, même si la pièce d'échec s'est transformée en archet, votre relation semble être toujours la même, figée dans le temps, inébranlable, inéluctable, impossible de l'ignorer.
Ta mâchoire se carre légèrement face à ses mots, mais rien de plus ne parait alors que tu as juste envie de le détruire. Violemment et sans délai. Que ce soit sanglant et qu'il regrette ses paroles au dernier instant juste avant de réaliser que c'était bien la mort qui venait le cueillir. Mais tu étais bien au-delà de ça n'est-ce pas ? Tu n'allais pas te laisser avoir de manière aussi stupide. Tes yeux se ferment l'espace d'un cours instant pour t'inciter au calme. Il est hors de question que tu te laisses faire et encore moins que tu le laisses remporter la partie. Peu importe le nombre de fois où tu te réveilles en criant, peu importe combien les marques sous tes yeux expliquent pour toi à quel point ton sommeil est agité et peu reposant. S'il veut attaquer sur ce terrain-là... Vous pouvez être deux. Tu n'es pas sûr de l'impact de tes paroles. Elles pourraient tout autant être parfaitement inefficaces, mais tu te dois d'essayer. "-Mes nuits se portent très bien je t'en remercie. Et toi les dents, l’œsophage, l'estomac tout ça ? Ton corps supporte toujours ton régime de mouchoirs usagés de terre et de cailloux ?". Tu ne retiens pas ton sourire sarcastique tandis qu'une flamme promettant une belle joute brille dans tes yeux. Tu peux presque sentir le plateau de jeu entre vous tandis que tu te tiens, droit et fier à un mètre de lui, refusant de montrer ton désarroi, comme toujours. Pour ça tu peux remercier l'entraînement, sur l'impassibilité en toutes circonstances t'as toujours été bon. Et tu attends le prochain coup avec un mélange d'impatience et de légère appréhension. Kaleb est sans doute un des seuls qui sait taper où ça fait terriblement mal. Il a toutes les cartes en main, pour autant tu ne comptes pas te laisser faire, toi aussi tu as plus d'un joker dans ta manche et tes mots n'en étaient qu'une toute petite partie.
Ven 26 Avr - 23:21
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DARK STORMS – Des monstres. L’un et l’autre, l’un avec l’autre ou encore l’un contre l’autre. Ce petit jeu malsain qui est le leur, qu’ils adorent sans le crier sur tous les toits. Ce jeu malsain causera leur perte. Mais d’abord, avant qu’ils s’écroulent tous les deux, l’un des deux emportera l’autre dans sa chute. Et il en sera fier, en se tenant fièrement su le corps de l’autre, penché, à se tâter. Entre déchirer la mâchoire et embrasser les lèvres du perdant. Fantaisie certainement inavouée, qui existait déjà entre des murs d’hôpital. Mais range tes rêves et tes espoirs, ils sont de deux mondes différents, de ceux qui ne peuvent se côtoyer. La folie vivait à côté des étoiles auparavant. Qui était quoi, personne n’a jamais su, parfois vriller permettait de se perdre dans un autre monde. Des étoiles dans les yeux, des étoiles dans la tête.
Se passe la langue sur les lèvres, décroise les bras, regarde l’autre dans les yeux, ne fuis plus cette idée de lui-même, cette partie contre laquelle il s’est battu pendant un trop plein d’années avant de se rendre compte que si quelque chose devait le déranger dans sa personne ce n’était certainement le fait qu’il aimait mettre du papier entre ses lèvres. «Humoriste Keith. Mais merci, si la question venait de quelqu’un d’autre, j’aurais pu croire à de la véritable attention.» Sourit doucement, même si terrible envie de lui faire ravaler ce sourire. «Pourtant elle vient de toi, elle n’apporte rien de positif et de gentil, je le sais maintenant.» Hausse les épaules, doucement, hausse les épaules et regarde le, il suit des yeux les courbes du visages. «C’est drôle, ton visage m’aurait presque manqué. Comme si n’avoir personne à frapper verbalement m’avait manqué.» Menteur. Est-ce simplement le partenaire de coup qui lui a manqué?
Fais un pas vers lui, sans savoir réellement où il trouve le courage de s’avancer vers l’autre. Un regard qui s’envole sur son visage, emplie de jugement et de valeurs qui ne sont pas les siennes. Partage un regard et partage autre chose, une relation d’un cauchemar, honte d’un quelque part peut-être. «Qu’est-ce que tu fais vraiment là Keith, tu viens encore m’enfoncer? Tu veux une nouvelle joute verbale? Je pense qu’elle n’est pas nécessaire. Que nos actions parlent d’elles-mêmes.» Passe la langue sur les lèvres, s’apprête à abattre ses cartes. «Qui es-tu dans cette vie, la réelle, celle qui ne se passe pas à l’hôpital? Tu n’es personne. Et moi? Moi je suis quelqu’un, un nom, un instrument et une réputation.» Ponctue ses mains en passant ses mains sur son visage, regarde l’autre en attente d’une réaction, douce à ses yeux peut-être. Montre la réussite sociale. Comme si elle voulait dire quelque chose pour lui. Faux, échec. Réussite sociale qui ne vaut pas plus que quelques mots de réussite de Dimitri.
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