Impossible de s’entre-tuer en paix dans ce manoir, la douleur que tu lui faisais ressentir était propulsée dans ton esprit et dans celle de tous les Tolma environnants, les faisant affluer par vagues jusqu’à vous. Moins sensibles que vous aux remugles de la haine et de la violence auto-alimentée par les sentiments des autres, ils étaient parvenus à vous approcher sans être affectés par l’atmosphère délétère qui vous entourait. Il leur fallut cependant plusieurs essais et surtout plusieurs bras pour t’extirper du giron d’Agnès et te maintenir suffisamment loin d’elle pour qu’un coup de pied bien ajusté ne lui déglingue pas sa jolie gueule. Être séparé d’elle, tes mains tremblantes, assaillis de questions, de colères, d’incompréhension, de malaise, l’idée d’avoir pu faire mal à Chagrin ou à Oda te fit trembler de tout ton corps et te donnait l’envie de vomir.
Incapable de respirer par le nez, la gorge prise par une partie du sang que tu avais avalé, la gueule barbouillée d’hémoglobine, le souffle court, tu finis par haleter un « F’est bon.. F’est bon ! » qui ne fit pas lâcher pour autant les autres. L’un d’entre eux se met devant toi, tapote ton nez, tu grimaces autant que lui. Ils se regardent, se questionnent sans parler, savoir qui à fait quoi, comment défaire ce qui a été fait, calmer la douleur qui vous mange tous les deux et qui par extension se propage aux autres. Pourquoi Oda n’était pas là pour calmer vos maux ? Tu grondes. « Remets le moi ! »