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 The monkeys stand for honesty


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Lena Korolenko
MONSTER UNDER YOUR BED
Lena Korolenko
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L’exaspération pointait le bout de son nez. Léna aurait espéré un peu plus de sérieux de la part de ses collègues lorsqu’ils rédigeaient leurs rapports. Depuis deux minutes qu’elle feuilletait furieusement les différents dossiers, sortait, ouvrait, fermait pour ressortir les classeurs de leurs étagères et les parcourir de nouveau, la rousse n’avait toujours pas trouvé ce qu’elle cherchait. À croire qu’empiler les diplômes et les responsabilités vous dédouanait de remettre les papiers qu’on bougeait à leur place. Un juron lui échappa. Pas fort, juste grommelé de manière presque inaudible, par habitude de surveiller son langage. Son rôle de mère impliquait qu’elle surveille son langage pour protéger les oreilles chastes de sa progéniture. Une sécurité qui était passé depuis longtemps dans ses manies inconscientes et encore plus lorsqu’elle était entourée de personnes dont elle avait la charge. Ulcérée, la rousse redressa la tête, en frappant sèchement le rosier ouvert devant elle.

Sur le bureau en face d’elle se tenait une tête verte étrangère aux effectifs du zoo de Moscou, la victime malencontreuse de son exaspération. Que ce soit par curiosité pour les coulisses d’un zoo ou par l’attrait du salaire qu’elle lui avait promis pour son aide, Yuliya partageait son bureau depuis le matin et l’aidait en traduisant tous les compte-rendus des réunions du mois, écrits en toutes petites pattes de mouche pendant qu’elle-même faisait du tri dans les classeurs du service. Elle était bien contente de ne pas avoir à s’user les yeux pour déchiffrer l’écriture cryptique de sa collègue, même si à la base, elle lui avait proposé de l’aider surtout pour l’aider elle.

L’attention de Léna se focalisa sur la jeune femme un instant, comme si elle pouvait lui apporter la réponse qu’elle attendait puis se remit à soulever tout ce qui se trouvait sur son bureau, à nouveau, dans l’espoir que l’absence du dossier soit un oubli de sa part à elle. Pourtant, même dans son bazar, il n’y avait rien non plus. Exaspérant.

« Yuliya, tu n’aurais pas vu un petit dossier... un truc en papier, si je me souviens bien... rose. Ou jaune. Avec des tableaux et des diagrammes à l’intérieur ? »

À peine avait-elle eu le temps de prononcer ces mots qu’elle vit – devinez quoi ? – une pochette de papier rose dépasser d’entre deux pochettes plastiques dans le classeur qu’elle venait de refermer. Avec un petit c’est bon à sa stagiaire improvisée et une myriade d’insultes mentales au sagouin qui ne s’était pas donné la peine de remettre le dossier à sa place et encore moins dans une pochette plastique, elle rangea le tout et referma la demi-douzaine de classeur sur son bureau. Toute cette paperasse lui donnait l’impression de s’abrutir. Elle avait besoin d’une pause.

« Tu t’en sors ? »

Demanda-t-elle en direction du bureau voisin pour la énième fois, la main tendue vers sa tasse qu’elle eut le déplaisir de trouver vide. Encore une mauvaise surprise. Mais si elle avait déjà éclusé sa deuxième tasse de thé, il y avait fort à parier que la matinée était plus avancée que ce qu’elle aurait cru.
  Mar 20 Aoû - 23:26
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« Pense aux sous, Yulka. » Inaudible, imperceptible, la gamine grommelait périodiquement pour s’inciter à la patience alors que la chercheuse s’activait autour d’elle. Un écouteur vissé dans l’oreille gauche, passivement caché sous sa chevelure verte décoiffée, elle n’avait pas encore eu l’audace de mettre le second dans son tympan et de monter le volume de sa musique au maximum pour se rendre sourde de façon permanente. C’était sans doute la seule façon qu’elle voyait de couper entièrement les bruits de remue-ménage de Lena, qui semblait faire exprès de frotter les papiers ensemble le plus souvent possible, histoire de faire résonner le son désagréable le plus longtemps possible dans la pièce. Yuliya appuie son front sur le clavier du portable prêté par le zoo pour son triste labeur pendant quelques secondes, la relevant dans un soupir avant d’annihiler sa destruction d’un Ctrl-Z exaspéré. Lena lui demandait son aide pour aussitôt se rétracter, comme si elle s’amusait à faire autre chose que de remplir sa tâche le plus vite possible — Yuliya n’avait aucun intérêt à fouiller les bureaux et les classeurs. Ça ne l’intéressait pas et il n’y aurait certainement rien de pertinent à y piquer à la va-vite pendant que Lena avait le dos tourné. L’ordinateur, par contre… « Peut-être que si t’arrêtais de me demander comment j’avance à toutes les dix minutes, j’aurais déjà fini », râle finalement la gamine, plaquant ses mains de chaque côté de l’ordinateur — l’une sur les feuilles déjà retranscrites, l’autre sur la pile encore à faire — pour mieux lever le regard au-dessus de l’écran. Elle toise un instant la chercheuse, en silence, avant de remettre ses yeux sur son écran, espérant qu’elle avait maté Lena avec son sous-entendu évident. « Ouais, j’avance. » Le ton neutre, comme si l’irritation était disparue dès qu’elle l’avait exprimée. « Je dirais pas non à un café, par contre. On peut prendre une pause et aller à la cantine? » La question était rhétorique — elle avait déjà ramassé sa veste et fait quelques pas en direction du bureau de son employeur occasionnelle, se postant devant elle jusqu’à ce qu’elle accepte de la suivre. S’il y avait une certitude dans la vie, c’est que les universitaires et les intellectuels de ce monde carburaient à la caféine.
  Jeu 22 Aoû - 20:25
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Lena Korolenko
MONSTER UNDER YOUR BED
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Léna accueillit la rebuffade de la jeune femme en plissant les yeux de mécontentement. Il y avait dans son ton une insolence qui lui frisait le poil. En lui proposant de mettre les compte-rendus des réunions au propre, la rousse estimait qu’elle lui faisait une fleur avant tout – c’est qu’elle aurait très bien pu exploiter un stagiaire du zoo sans avoir et éviter ainsi de mettre la main à la poche. Ce genre de ton ne convenait pas tellement envers quelqu’un qui vous aidait, de l’avis de Léna, ni ce petit regard de tête à claques d’ailleurs.

« Attention Yuliya... »

Gronda-t-elle en soutenant le regard de la demoiselle avec un fond d’avertissement. Sa tactique de faire ami-ami avec toutes les créatures surnaturelles qui croisaient son chemin allait devoir subir quelques révisions. S’ouvrir des portes ne méritait pas les efforts pour rester calme qu’elle fournissait avec Yuliya. D’autant qu’elle n’était pas sure que la jeune femme soit le genre de personne utile en réseautage. Savoir si elle était prête à s’encombrer de toute la misère du quartier basse sécurité, telle était la question.

« ... Je pourrais trouver bien pire à te faire faire la prochaine fois que tu seras en galère. »

Brandir la menace de lui bouder à tout jamais le moindre travail était un coup à se choper une malédiction, une perspective qu’elle ne perdait pas de vue malgré son agacement. En baissant la tête vers sa tasse pour ne pas être tentée de lui dire le fond de sa pensée, elle se prit à espérer très fort que son fils ne devienne jamais aussi casse-couilles que l’était la likho. Non, impossible, songea-t-elle en se détendant imperceptiblement. Son fils était doux, un bon garçon, alors que Yuliya avait manqué d’une ou deux bonnes remontrances en grandissant.

Et il allait lui falloir de la patience avec l’attitude de sa petite aide. Une pause l’aiderait sans doute, concéda-t-elle en regardant de nouveau le fond de sa tasse. Avec un train de retard sur l’autre, Léna se redressa pour la rattraper. Arrivée à sa hauteur, elle se cala sur sa foulée dans une tentative, bien pâle même à ses propres yeux, de reprendre la direction de leur duo. Il n’y avait personne dans la salle de repos, ce qui était assez étrange sachant qu’il y avait toujours quelqu’un à traîner et ce, à toute heure de la journée. La rousse comprit le fin mot de l’histoire en tournant la tête pour découvrir le responsable logistique debout à écouter avec un air pincé un homme en bleu de travail penché sur un tas de câblage. Pendant qu’elle se versait une bonne rasade de café, elle l’entendit bien malgré elle parler des dégâts que causaient les épisodes de chaleur aux appareils et câbles électriques. Dans un jargon technique que ni elle ni le responsable logistique ne devaient comprendre. La perspective de se coltiner la discussion du réparateur pendant toute sa pause ne l’enchantait pas des masses. Elle attendit que Yuliya ait terminé de remplir sa tasse pour lui adresser un signe de tête.

« Suis moi. »

Sans attendre son assentiment, elle l’entraîna dans le complexe en déverrouillant les portes les unes avec son sesame et ne ralentit qu’en passant la porte qu’elle cherchait. Derrière elle s’ouvrait une salle d’observation illuminée par une large baie vitrée donnant sur l’enclos des grands singes, un recoin privée que les visiteurs ne pouvaient pas voir.

« Je pense que ça sera plus sympa pour la pause. Privilège de travailler pour le zoo. »

Expliqua-t-elle avec un petit sourire.
  Ven 23 Aoû - 22:05
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Yuliya étire ses lèvres en un petit sourire narquois en entendant le ton qui se voulait autoritaire, le soupçon de menace ne réussissant qu’à conforter la petite dans son opinion qu’elle avait l’avantage dans cet échange. « Je suis sûre que tu serais heureuse de perdre ton temps à déchiffrer l’écriture dégueu d’Alyona », qu’elle fait avec un petit rire, sans méchanceté néanmoins — c’était juste pour taquiner. « Pis j’t’aime bien, Lena, promis, mais la galère, c’est mon état naturel. » Autant dire que la poignée de billets qu’elle empocherait ne changerait pas grand-chose à sa situation, dans l’impossibilité d’économiser ou de sonner aux bonnes portes pour avoir de l’aide (ou plutôt, dans l’incapacité de l’accepter lorsqu’elle lui était sérieusement offerte). Sans être employée par le zoo, elle savait exactement comment se rendre à la salle de repos sans l’aide de Lena, qui l’avait pourtant rejointe sans se plaindre davantage de la prise de décision de son aide. Yuliya savait exactement comment faire tomber les goûters de la machine sans payer, en frappant à certains endroits clés ou en glissant son petit bras par la fente pour attraper les snacks des rangées inférieures, peu soucieuse de se faire observer par les occupants comme si elle était un animal. Ils avaient l’habitude, après tout — et elle aussi. « Hein? » Yuliya avait rempli la plus grande tasse qu’elle avait trouvé à ras-bord, saturant le liquide brûlant de sucre et de crème pour le rendre tolérable à ses papilles. Or, son employeur du jour préférait qu’ils ne restent pas, et elle hausse les épaules avant de la suivre. Elle n’avait pas d’opinion forte à boire son café à un endroit ou à un autre, tant qu’elle avait son apport en caféine, en sucre et en gras nécessaire.

Surprise quand elles ne retournent pas dans l’aire de bureau de Lena, elle se contente de suivre en silence, soucieuse de ne pas renverser son précieux breuvage. Le premier coup d’oeil sur la pièce ne lui dit rien de spécial, mais lorsqu’elle remarque qu’au-delà de la baie vitrée et de la forêt reproduite de l’autre côté, les singes vaquaient à leurs occupations, son regard s’élargit avec une fascination enfantine qui tranchait avec son habituel air blasé. « Cool », fait-elle, sans vraiment écouter Lena — le regard rivé sur les animaux, elle prend une gorgée de café, le visage à quelques centimètres de la vitre pour mieux observer les animaux. « C’est quoi concrètement ton travail, alors? Genre, tu te poses ici et tu prends des notes sur ce que les singes font? » demande-t-elle sans prendre la peine de regarder la femme. Après un instant de réflexion, elle prend place sur le siège, sans pour autant porter attention à autre chose qu’aux animaux. « Je devrais peut-être retourner à l’école si je pouvais faire ça de ma vie. » La blague lui arrache aussitôt un ricanement exagéré.
  Lun 2 Sep - 17:48
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Lena la gratifia d’un regarda aigu que la demoiselle ne capta pas, trop occupée qu’elle était à observer les grands singes de l’autre côté de la vitre. Ce que l’idée de retourner à l’école pour faire quelque chose d’intéressant avait de si amusant lui échappait complètement. Si Yuliya avait été de son sang – sa responsabilité –, il y a longtemps que son petit derrière aurait retrouvé les bancs de l’école, manu militari si nécessaire. Qu’on laisse vagabonder une gamine de son âge sans rien faire pour lui assurer un semblant d’avenir secouait ses entrailles de fureur et de révolte. Consciente bien malgré elle que rentrer dans le débat ne servirait à rien – elle aurait aussi bien fait de parler à un mur –, la rousse préféra glisser sur la question en gardant son opinion pour elle. Tout en entrant un mémo mental de lui en toucher un mot lorsqu’une occasion plus subtile se présenterait.

« Je ne travaille pas que sur les singes – ça, c’est plutôt le domaine du Dr Dourakine – mais en soi oui. »

Acquiesça la rousse dont le regard quitta la gamine pour se plonger de l’autre côté de la séparation de verre.

« Je viens me mettre d’un de ces côtés de la vitre, ou directement dans l’enceinte, et j’observe ce qui s’y passe. »

Sa gorgée de café tourna contre son palais en révélant tout son arôme. Dit comme ça, son travail devait apparaître bien facile pour quelque chose qui requerrait autant de diplômes et d’épreuves pour le décrocher. Cette pensée lui arracha un petit sourire. Elle aurait pu laisser croire à Yuliya qu’il était bien plus simple qu’en réalité mais dans un souci d’honnêteté, elle se devait de préciser.

« Mais ce n’est qu’une infime partie du travail et, parfois, ce n’est pas très… comment dire ? »

Lena s’arrêta une seconde, faute de trouver le mot qu’elle cherchait.

« Représentatif, on va dire. Les animaux sont bien plus intelligents que ce certains veulent bien croire. Ils adaptent leur comportement à notre présence et à cet environnement que nous leur donnons. D’une certaine manière, ils ne nous montrent que ce que nous voulons bien voir et tout ce que nous observons ici doit être traité avec des pincettes. Nous commençons à peine à comprendre que tout ce que nous croyons savoir sur eux n’est qu’une grande farce. Certains zoologues prétendent même qu’aucun humain n’a jamais vu comment se comportait un animal dans son état « sauvage » car pour qu’il le soit vraiment, il ne faudrait aucune trace de présence humaine dans les parages… Ni drone, ni caméra, ni camp d’observation. Mission impossible de nos jours, en somme.  »

Tout ce qu’il pouvait faire était d’étudier ces créatures au contact d’humain sans oser prétendre pouvoir déceler un schéma universel. Même Léna qui s’intéressait aux processus de communication et d’apprentissage au sein des espèces grégaires ne pouvait pas parler de vérité générale. Il aurait fallu qu’elle se mêle à eux, qu’elle soit l’un d’entre eux. Et si elle avait vu son pouvoir comme une chance de pouvoir s’en servir à cette fin, elle avait vite déchanté.

De l’autre côté de la vitre, un couple de bonobos vint s’installer contre la vitre. Elle sourit et continua à l’attention de Yuliya :

« C’est la première fois que tu t’en approches d’aussi près ? »
  Lun 9 Sep - 18:27
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Dans un sens, elle ne savait pas trop ce que ça pouvait amener à l'humain que d'observer une autre espèce de la sorte. Ça n'était pas mieux de prendre tout le génie gaspillé à étudier les animaux et de mettre leurs compétences sur la compréhension des leurs? Elle ne partage pas son élan philosophique, surtout pas après que Lena lui admette que leurs observations ne leur apprenaient, vraisemblablement, rien de réel, de concret. Un sourire narquois apparaît sur ses lèvres, se reflétant dans la vitre — Lena aurait pu le capter que ça ne l'aurait pas dérangée, peu soucieuse de ce que la scientifique pouvait penser d'elle au final. « Alors ton boulot sert à rien, c'est ça que t'es en train d'essayer d'expliquer avec beaucoup de mots? » raille-t-elle en tournant la tête vers Lena, le nez plissé pour marquer sa moquerie. Paraître idiote et insouciante lui attirait souvent des ennuis, mais c'était préférable à l'alternative. Elle refusait strictement qu'on la tienne aux standards auxquels elle pouvait être tenue, autrement, il faudrait qu'elle remette sa vie en ordre et fasse quelque chose de sa peau, ce qui n'était pas dans ses plans.

Yuliya tourne à nouveau la tête vers l'enclos, tombant nez à nez avec deux singes qui s'étaient rapprochés de la vitre. Soudainement bien moins fière, son visage montre une fascination tout innocente, impossible à dissimuler en dépit de son besoin de paraître constamment blasée. Elle pose la main contre la vitre et les singes l'observent avec curiosité, lui tirant un sourire. La question de Lena a beau été posée sans arrière-pensée, Yuliya ne peut s'empêcher d'avoir envie de défendre sa naïve subjugation. « Je suis jamais allée au zoo. » Outre ces quelques fois où elle avait eu du travail avec la rouquine, où elle avait vu l'arrière-scène sans voir l'attraction principale, l'endroit demeurait un mystère pour elle. Elle ne comptait pas refaire l'histoire de sa vie à la rousse, mais il était évident que pour qu'une gamine n'ait jamais été voir les lions et les singes, la famille ne devait pas être du genre… impliqué. Yulka tapote doucement la vitre, attirant la curiosité des deux animaux. « Je peux emprunter ça? » Yulka avait pointé en direction du carnet posé sur le siège, faisant quelques pas en direction de la chercheuse sans vraiment attendre qu'elle lui donne son avis. Se posant à ses côtés, la petite tourne les pages jusqu'à en trouver une vierge au centre du calepin, puis fait cliquer le stylo qui y était accroché pour commencer à tracer quelques lignes abstraites sur la feuille lignée. Il ne faut pas longtemps pour constater qu'elle trace avec adresse les contours des grands singes qui ne semblent plus leur accorder trop d'attention, occupés à se tirer les poils entre eux. « Pourquoi ils font ça? Est-ce-que — oh mon Dieu, il a bouffé un truc! Un insecte? » Ignorante petite, brillante certes, mais sans l'éducation formelle derrière la cravate et sans l'ego de se dire qu'il faudrait peut-être rattraper le coup d'elle-même. « Putain c'est dégueulasse. » Elle hoche la tête, incrédule, interrompant son premier croquis pour immortaliser ce comportement insolite. Néanmoins, c'est un vaste sourire qui fend son visage juvénile.
  Jeu 19 Sep - 19:38
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Oh cette gamine bon sang ! Quelqu’un avait vraiment oublié s’ajouter le respect de ses ainés dans le code qui l’avait produite. A moins qu’on ne l’ait malencontreusement échangé contre l’impertinence et l’insolence… Pour éviter de se lancer dans une diatribe qui ne saurait trouver que mépris comme réponse, Léna préféra enfoncer le nez dans sa tasse et faire comme si Yuliya l’avait prise au dépourvu. Quand elle l’en tira, la lueur sardonique au fond des yeux de la demoiselle s’était éclipsée et elle observait les singes si près d’elles. Ainsi obnubilée par autre chose qu’un de ses pauvres congénères, elle avait l’air plus jeune, plus innocente aussi. Un peu comme une gamine qu’elle aurait arrêté d’être. La rousse ne savait pas si elle avait envie ou non d’explorer le passé de sa jeune assistante. Déjà parce qu’il faudrait l’écouter parler, ce qui lui prendrait du temps qu’elle préférait consacrer à ses recherches, et surtout parce qu’avant même d’y arriver, il lui faudrait faire tomber toutes les barrières de Yuliya pour la pousser à se confier. Et elle n’était pas bien certaine d’avoir assez de tact et de psychologie pour affronter la violence de sa crise d’adolescence. Car tous les détails qu’elle grappillait en sous-texte ou par mégarde sur le genre de vie que menait la demoiselle ne dessinaient pas une vie merveilleuse et sucrée comme une publicité pour des serviettes hygiéniques.

Avec l’impression que c’était le moins qu’elle pouvait faire, Léna l’invita à prendre le carnet qui reposait, inutile, sur le banc d’observation et l’observa avec curiosité prendre une nouvelle page et esquisser quelques traits sur le papier. L’impression qu’elle avait de se tenir à côté d’une fillette s’intensifia encore un peu plus en l’entendant s’intéresser autant aux singes. Sa remarque lui tira un grand éclat de rire et elle ne put s’empêcher de dire quand elle retrouva son sérieux :

« Il leur arrive de faire bien pire, tu sais ! »

Yulka devait ignorer la chance qu’elle avait d’être protégée par la vitre de toute projection venue des singes.

« Il leur arrive de faire bien pire, tu sais ! J’imagine que toi tu ne feras pas partie des gens qui mangeront des insectes pour le bien-être de la planète. »

Ajouta-t-elle sans la moindre trace de jugement – car elle se plaçait dans la même catégorie qu’elle. Les voir manger tout ce qui voletait ou grouillait dans l’enceinte des enclos ne la dérangeait pas tant qu’on ne lui demandait pas de les imiter de prendre les mêmes bestioles dans son assiette. Par curiosité, elle le ferait peut-être un jour, si l’occasion se présentait, mais il lui faudrait combattre tous ses instincts pour arriver à glisser un insecte dans sa bouche. Frissonnante de dégout à cette pensée, elle laissa ses yeux retomber sur le carnet que tenait Yuliya.

« Je ne savais pas que tu dessinais. Tu as pris des cours ? »
  Ven 4 Oct - 15:46
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