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  clepsydre de minuit (asya)


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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On vouvoie les sommets , on tutoie les abysses. dans l'ombre on ne voit pas que les photos jaunissent et le monde commence à partir d'aujourd'hui. amie nuit le temps coule ici
ft. asya

Le silence habille les couloirs, se pavane entre les murs du palais. Heureuse absence de sonorité qui n’existe qu’à de rares moments. Saveur dont il ne saurait se passer. Agitation confinée aux étages inférieurs, à d’autres pièces. Igor s’autorise un répit, quelques minutes à ne pas subir le protocole, à devoir présenter faciès rassurant. Le soleil d’un hiver interminable cajole ses joues, s’héberge dans les pupilles devenues blanches. Cécité qu’il s’inflige pour le bonheur d’une caresse solaire. Journée sur le déclin. Teintes orangées qu’il a pu apercevoir avant le déclin de la vision. Soleil couchant dont il profite, laisse venir la nuit. Chute de l’astre solaire offrant à nouveau la couleur de ses billes. Vision revenant avec peine. Contours flous. Impression d’une ivresse passagère.

Grincement d’une porte ouverte à demi. Enfilade d’un corps à travers l'entrebâillement. Pointe des pieds, volonté de surprendre. Mais le tsar a entendu. « Demi-tour. » Gamine arrachée aux venelles crasses de Moscou. Poupée chiffon pliant à ses commandes. Batifolage de soirée. Du jeudi qu'il octroie à la gamine brisée. Catin dont il s'est amouraché. Émotion passagère. D'une autre qui prendra sa place bientôt. Corps mouvants. En incapacité de s'attarder trop longuement. Insatiable des découvertes. La gosse apparaît à son dos. S'amuse. Menottes qui se posent à son visage. Jeu de devinette. « Pas aujourd'hui. J'ai prévu autre chose pour ce soir. Rentre chez toi. » Suite qu'il ne mentionne pas. Information qu'il ne divulgue jamais aux rencontres d'après minuit. Langues déliées par le passé qui ont mené à des gorges tranchées. La gamine se détourne. Sait qu'un second ordre provoquerait colère.

Porte à nouveau ouverte. Catin qui n'en est pas la source. Encore au centre de la pièce. Seulement deux autres autorisent les allées et venues sans préambule. Épouse ou enfant téméraire. Passe-muraille d’un secret entre les cloisons. De tout un jeu labyrinthique entre les pièces. Cocasse situation d’une fille, et présence d’un jouet. Pas pour le tsar. Gène au degré zéro. S’évade la poupée congédiée plus tôt. Ne reste que le duo. « Sasha m'accompagnerait au théâtre ? Je suis lassé des représentations d’ici qu’ils s’acharnent à rendre parfaites. » Sacha. Le garçon. La fourberie d’une invention. Deux têtes couronnées qu’il ne peut prendre au risque de sillonner la ville. Grimer la fille pour lui assurer survie.


BY CΔLΙGULΔ, chrysalis (icon) ☾
  Jeu 21 Fév - 18:22
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IGOR
&
SASHA

clepsydre de minuit.
L’oeil détaille la poupée, décortique sans gène le jouet chassé, qui n’est pas convié à une nuit d’amusement. Prunelles ambrées s’attardent sur les courbes, bras croisés et épaule appuyée dans l’encadrement d’une porte. Privilège que de vivre au même niveau que le Tsar, fait d’elle le fantôme errant parfois solitaire là où nul n’ose pénétrer, sans craindre la moindre remontrance. « Sasha m'accompagnerait au théâtre ? Je suis lassé des représentations d’ici qu’ils s’acharnent à rendre parfaites. » Un sourire en coin vient orner la bouche de rouge parée. Mouvements gracieux, aristocratie dans les veines, doigts habiles viennent défaire la ceinture de la robe qu’elle porte, tricherie, stratagème, longue jupe effacée laisse apparaître en dessous un pantalon noir. Ceinture épaisse rattachée, chemisier ample couvre les formes féminines, laisse pourtant vaguement transparaître le double jeu - gamine ne pousse plus tant le vice. « Mam- » Le visage pivote légèrement, tombe sur la petite silhouette près d’elle. Face à face naît, du petit garçon qui a toujours l’air émerveillé. Elle se baisse, s’accroupie pour se mettre à sa hauteur. « Vous allez pas avec papa ? » « Tu vas me choisir un chapeau, mh ? » Dimitri hoche la tête, obéit, part avec la jupe qui n’a plus l’air que d’un long tissu de soie glissant sur le sol.

Aleksandra se redresse, change sa coiffure, les épingles servant à attacher la crinière rousse en un chignon plat, stratagème plus complexe que l’année durant laquelle elle a fait l’affront à sa mère de se couper les cheveux en un carré plongeant lui ayant donné des airs de garçonne difficiles à dissimuler dans les réceptions. Rouge à lèvres effacé avec un mouchoir de tissu. Le gamin revient, tend son butin, arrache un sourire plein de malice à la jeune femme qui fait rire le petit. Béret couvre la tête, entreprend de tromper le monde, cravate vaguement négligée se noue, complète la panoplie et achève de croiser les genres. « File donc au lit. » Caresse sur la tête de l’enfant qui file après un regard vers son grand-père, tout intimidé qu’il devient en sa présence.

Elle approche enfin d’Igor, calmement, le son des escarpins marque avec tranquillité le déplacement, chaussures cachées sous la fluidité du pantalon. « Je vais finir par jalouser Sasha d’avoir votre préférence. » Oubli notable d’une veste, chaleur aux effets qu’elle peine déjà à maîtriser, l’esprit pense déjà à la fraicheur agréable de l’extérieur, à une sortie qui lui donnerait enfin la sensation de normalité, d’être redevenue elle-même sans devoir se cacher même de son père. Regrets d’un temps désormais lointain où elle pouvait lui attraper la main, se cacher dans son ombre et observer le monde. Regret de leur forme unique de tendresse.

Silhouette d’un membre de la garde qui paraît faire une ronde, accroche l’oeil de la princesse, ricochet visuel qui n’obtient que dédain dans les billes - pour une fois. Pas d’appétit observateur pour celui-ci. Plus vraiment d’appétits tout court depuis que le froid court sur les doigts. Mariage tué, épiderme esseulé. Envie sans doute le géniteur de la liberté qu’il possède. « Qu’allons-nous voir ? » Mains glissées dans les poches, l’élégance distinguée se décontracte. « Mère ne va-t-elle pas nous en faire une maladie ? »

Père et fille entreprennent de s’échapper du palais. Quelques minutes de silence, elle hésite, semble avoir quelque chose sur le bout de la langue, peine à en offrir les syllabes, trouver la manière d’exprimer sans inquiéter. « Vous m’avez manqué. » tombe l’aveu d’affection, le coeur de la gamine qui s’est écartée seule en choisissant d’avoir ce deuxième marmot, petite fille, que personne ne voulait la voir risquer. Besoin viscéral de réparer le souvenir traumatique du premier ayant dévoré son existence, qu’importe qu’elle l’aime désormais avec toute la protection d’une lionne féroce veillant sur sa progéniture. Reste que la mort a avalé l’innocence et les facéties d’autrefois des mois durant. Reste qu’elle a eu l’impression d’y perdre la place qu’elle aimait tant auprès d’Igor, non parce qu’il est Tsar mais parce qu’elle lui voue une forme d’amour qui efface presque tout à fait l’Impératrice. La princesse est un peu possessive avec lui, griffes plantées aux contours de l'attention privilégiée qu'il lui accorde.   
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&
AMIE NUIT
LE TEMPS COULE ICI
Première fille hissée au dédale du palais. Des autres qui ne s’autorisent pas une telle venue. Froissement de tissus qu’il entend. Mouvement du genre qu’il comprend. Métamorphose qu’il a façonnée avec les années. Figure androgyne. A voguer du mâle vers la femelle. A revêtir l’un, se débarrasser de l’autre, puis revenir au premier genre.

Igor se fait statue quand le gamin s’approche, ose regard. Colosse qu’il représente pour son petit fils. Minouche pour lequel le battant ne s’enorgueille nullement. Pourtant, les canidés sont dressés à ramener le marmot, à ne pas le laisser choir au-delà des grilles. Ombre du petit avec laquelle il joue, s’amuse à la décrocher, à susciter terreur. Manigance de quelques secondes qu’il suspend. Croquemitaine qu’il remballe à sa boîte.

Jalousie de la présence de l’un plutôt que l’autre. Figure délaissée d’expression. Pensif seulement. “Sasha nous permet la discrétion d’une escapade. Si je convoite Asya, elle ne saura se dérober aux regards du peuple et nous serons obligés d’être entourés d’une faune de gardes.” Sécurité ayant toujours été au coeur des discussions. Ne pas poser pied au dehors sans l’escorte. Ne pas se permettre volatile lubie au-delà des grilles. Discours de son propre père bafoué. Discours répété à ses enfants, également piétiné. Mais, lorsqu’il est avec eux. La peur s’installe. Appréhension de ce qui pourrait se tramer. Grondements. Agitation. Une peur qui n’a jamais été à l’encontre des créatures. Juste des hommes. Ceux prompts à sortir de leur chrysalide, prêts à muter en diabolique.

Intitulé de la scène à découvrir. “Une histoire de magie et de créatures. C’est probablement une pièce pour enfant.” Faussaire de la nouveauté. C’est une ritournelle du passé, de la première où il a emmené sa fille. Première évasion du palais. Un besoin de renouer avec les souvenirs. Retricoter les mailles d’autrefois. Curieux de savoir si elle se souviendra.

Marishka convoquée. Escapades qu’elle n’a jamais su tolérer. Vadrouilles des bandits. Inquiétude à voir s’agiter masculin sous le canevas féminin. D’activités qui n’auraient jamais dû être celles d’Asya. S’étire une risette. Facétie faciale. Minuscule sourire de chenapan. “A choisir entre risquer la vie de sa fille, et voir son mari jubiler autour de putains… j’avoue ne pas savoir ce qui l’emmerderait au mieux.” Claque la vulgarité. Dédain de ce qu’elle pense. Arachnide qui aura tout temps de venir hurler infamie de leur balade.

S'abreuver de l'ailleurs. Caracoler au-delà de la muraille. D'une présence qui se permet de les suivre. Garde de têtes couronnées. D'agir aux ombres. Véhicule grondant derrière le sien. “Reprenons le temps de gambader.” Manque d'une présence. Gamine délaissée à ses occupations. Renvoyée à son rôle de femme. Reléguée à ce qu’elle doit être. Fissure des liens. Fracture de la complicité. Gosse qu'il revoit encore à l'agonie. Piégée aux serres de la faucheuse. A jouer de dialectes pour éloigner les psychopompes. “Tu espères un rhume afin d'éviter le gala ?” Échine dénudée. D'un fin tissu qui recouvre les épaules. Maladie qu'il a plusieurs fois soupçonnée. Terreur d'une seconde perte, mais rien. 



Arbatskaya.
L’Ouest gronde ses camarades surnaturels.
S’arrête le véhicule à l’embouchure d’une ruelle.
Clignote un néon défraîchi au fond de la venelle. Théâtre minuscule.
Oeillade versée à la gamine. Curiosité envers les souvenirs qu’elle aurait conservés.

 

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IGOR
&
SASHA

clepsydre de minuit.
Sasha en couverture, Sasha en sécurité, discours protecteur qui n’a qu’une maigre valeur, sait désormais combien il ne résulte que d’une peur terrible de voir la dynastie tomber, mise en danger par les fugues des gamins ou des rançons réclamées - nulle réalité, selon elle.  Bijou cassé, délaissé, qu’on ne déroberait plus désormais. « Ce sont les fils, que le peuple viserait. » Et qu’importe, à vrai dire, la pièce qu’il l’emmène voir, une part d’elle veut simplement profiter d’un éclat du passé quand l’autre ronge le myocarde de sentiments amers qui tentent de renaître, en vain, piégés derrière le contrôle, la muselière quasi permanente qu’elle s’impose. Demie-vie, à ne jamais plus s’offrir l’intense tourbillon d’exister. « A choisir entre risquer la vie de sa fille, et voir son mari jubiler autour de putains… j’avoue ne pas savoir ce qui l’emmerderait au mieux. » « Les mêmes putains dans les draps de mon mari, cheveux blancs assurés. » Tombe l’affirmation avec une désinvolture crasse, catins rôdant dans le palais, difficile à ne pas user, à trouver fraîcheurs que le tsar ne croquerait pas. Filles de petite vertue râlant dans ses propres draps sans que princesse ne semble s’en émouvoir. Colères terribles pourtant, parfois, quand Feodor disparaît, dont nul ne soupçonne la cause. Caprices, siffle-t-on parfois tant la dame ne souffle jamais les minois de jalousie qu'arborent parfois les traits de sa mère. « Quoiqu’il ne s’y risquerait guère. Je lui choisis toujours les plus belles de la Cour. » Noblesse désenchantée qu’elle extirpe du sillage des époux, Sasha charme et jette à la porte de celui qui est trop bon pour une épouse si froide, refusant toujours d’offrir ses faveurs, même demandées avec douceur, même couverte de cadeaux, de parures ou de parfums. Damoiselles trompées trompent alors à leur tour et les valses manipulatrices tournent encore et encore. Entremetteuse de talent, disait-on autrefois, quand la gamine n’avait pas de bague au doigt, quand elle déployait des trésors de manipulation pour aider à renforcer quelques alliances, quelques amitiés nécessaires. D’autres motivations à ses minauderies, à présent.

Gambader, s’extirper pour errer à l’air libre, là où plus rien n’entrave, ne lui rappelle la mutation de sa nature, de cette malédiction à même les veines. « Tu espères un rhume afin d'éviter le gala ? » « Pourquoi voudrais-je échapper au dernier rôle que l’on m’accorde encore ? » Tranche le reproche, taille sur le bout de la langue même si le ton reste toujours si calme, terriblement résigné. « Feodor doit partir pour affaires. Je ne me priverais pas du miel diplomatique. » Jeux d’échecs, pions à observer, décortiquer, sans que son époux ne fausse la donne malgré lui en attirant les conversations intéressantes et lui laissant le soin de supporter les jérémiades des mères débordées par les devoirs conjugaux qui lui sont, ma foi, bien indifférents. « Et puis la Mort est cruelle, elle se refuse à moi. » Relent de cette dépression qui semble traîner, vivoter sous l’épiderme, dans les yeux d’ambre trahissant par instants une profonde mélancolie. Nul doute qu’Aleksandra ne voulait pas être sauvée.

Néon attire les prunelles. Froncement de sourcils, elle s’arrête, laisse flotter le doute qui interrompt tout dialogue. Quelque chose de familier. Emotions. Une ancienne ritournelle chantonne à l’esprit, remue des images désordonnées, hachées, comme des flashs décolorés venant la hanter. Déglutition difficile. Un pas de recul. L’attitude de Sasha s’efface, le garçon s’effrite sans que le costume ne tombe pour autant. Fragilité qui ne peut se dissimuler, tente de se couvrir, se parer d’indifférence. Enfouir, c’est tout ce qu’elle veut, enterrer, étouffer. Le regard de la princesse accroche celui du père, écho de jeux qu’ils avaient inventé ensemble, teintes similaires de ces billes qu’elle tient de lui. « Vous n’avez pas le droit. » Dans l’air s’épaissit une buée froide échappée d’entre ses lèvres. « Ne me forcez pas à ressentir.. » Ne m’obligez pas à vous aimer encore. Attachement féroce. Craquèle le givre. La journée a dû être froide, elle ne s’en est pas rendue compte, c’est la flaque gelée par endroits à proximité qui vient de se fissurer, marque la prise de conscience. Mère nature la torture.

Inspiration profonde. « Soit. Allons-y. » Tentative de détourner l’alerte éventuelle, reprise du masque, décontraction feinte du petit prince factice, du faux petit noble rebelle.    
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  Ven 8 Mar - 13:26
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&
AMIE NUIT
LE TEMPS COULE ICI
“Une princesse est également une monnaie d’échange.” Fille ballottée à de sombres ruelles. Entre paluches des manants et croquemitaines avides de chair. Répugnance à l’idée qu’elle pourrait être kidnappée. Pourtant, il a toujours clamé n’avoir aucun amour pour eux. Elle.

Dialogue singulier. De celui qui n’a aucunement sa place entre père et fille. À n’avoir jamais su se comporter en paternel. Plutôt camarade de mauvais augure. Chenapan emmenant figure androgyne à la découverte des souterrains. Enfant devenue chipie. À bourlinguer entre les réceptions, officielles réunions, et politique qu’il lui a apprises. Alors mentionner les putains flânant d’un lit à l’autre, aucun ne s’offusque. Se taille un sourire, expression fugace aux lippes du tsar. “Épargnons-lui toute misère mentale.” Épouse qui saura créer de subtiles remontrances. Menaces terrifiantes d’une dragonne protégeant petits de toute agitation.

Catins siégeant aux draps d’un époux relégué à la place de décoration. Inversion des rôles. Certitude qu’il possédait déjà. Sa fille jouant de minauderies pour attirer les femelles et laisser Feodor à la solitude de quelques oies. Dialogue qu’il enterre. Ne souhaite causer malheur de l’époux.

Cérémonie à venir. Gala. Paix. Invitation du Tout-Moscou. Fille qu’il souhaite à ses côtés. Remontrances de nippes qu’il juge inadaptées au climat. Cingle aussitôt la réponse. Crachat qu’elle projette. Vérité blessure. Sa main se pose au poignet de l’enfant, agrippe, serre à déboîter jointures. “C’est un rôle que tu choisis. À t’être enfermée, à ne plus avoir voulu côtoyer qui que ce soit. Te voilà devenue la figure fantôme de la famille.” Sentiments périssables. À faire renaître. Éloignement dont il porte une responsabilité. À avoir craint une seconde épreuve. Mort en invitation à l’accouchement d’un autre marmot. Disparaître pour atténuer les émotions. Anéantir les souvenirs. Mais ce soir, c’est elle qu’il réclame. Renouer. Tenter de souder les fractures. “Ton rôle a toujours été différent.” Envers du décor qu’il lui a octroyé. Marcher à l’ombre des hommes.

Paroles qu’il manque de lui faire ravaler. Colère passagère au visage. Traits tirés. Mort dont il ne veut plus entendre la moindre évocation. “La Mort n’est plus sur ton chemin.”

Théâtre.

Passé rafistolé.

Revenir en arrière. 

Réparer les fissures.



Échine fuyant la proposition. Comportement qu’il ne comprend pas. À avoir souhaité un partage. Un souvenir. Blessure qu’il vient d’ouvrir, plonger couteau, chair torturée. À bousculer sentiment dans l’enveloppe chrysalide d’émotions. “Je m’excuse d’agiter les souvenirs et le coeur moisi de mon enfant.” Sarcasme sonne pourtant comme vérité d’une erreur. Idée qu’il pensait intéressante. La voilà pourtant stupide.

Théâtre minuscule.
Décoration de l’étrange.
Pas un pan de mur vierge de fourbi.  

Cinquantaine de places. Au trois quarts vide. “Si tu crains encore de terrifiants cauchemars à la vue de leurs masques, nous pouvons aller ailleurs.” Convoquer l’humour pour délier la situation. Gosse dont il a encore en mémoire les terreurs. Costumes de personnages maléfiques. Histoire de croquemitaines venus délogés enfants à leur berceau, les emmenant à quelques pays imaginaires.


 

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  Dim 17 Mar - 15:41
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IGOR
&
SASHA

clepsydre de minuit.
Contact. Riposte visuelle, reproche amer, peur terrible de provoquer une blessure. Atroce sentiment de dangerosité, cherche à se défaire de la poigne paternelle. Le déguisement n’offre pas la force de ses frères, ne délivre pas la fille de la fragilité de l’enveloppe charnelle. Prisonnière. « Je n’ai rien choisi ! » L’aveu tremble au coeur blessé. Peut-être le père lui avait offert un autre destin mais le Tsar lui avait imposé un mari. « La Mort n’est plus sur ton chemin. » Rire mouillé d’acide, bref, qui s’étiole au bout des lèvres. S’il savait. La Faucheuse ne veut pas d’elle mais elle tangue toujours sur son fil tentateur, funambule habile désirant ses faveurs, parfois, quand la solitude trop grande la laisse abandonnée avec ses jolies fioles.

« Je m’excuse d’agiter les souvenirs et le coeur moisi de mon enfant. » Les souvenirs font mal, s’accrochent à la mémoire malmenée. Son enfant. La colère s’apaise. Ce n’est toujours pas vraiment Sasha, masque étiolé par la délicatesse momentanée de la gestuelle. Elle déteste lui mentir. Elle déteste devoir tenter de le blesser pour qu’il ne voit pas ce qu’elle est devenue. Blessure, plaie ouverte qui suinte depuis quatre longues années. Gamine fatiguée, épuisée. « Si tu crains encore de terrifiants cauchemars à la vue de leurs masques, nous pouvons aller ailleurs. » Un silence s’étire, un instant, avant que les billes d’ambre ne se tournent vers celles, trop similaires, d’Igor. « C’est moi, désormais, le cauchemar.. » Les mains retournent dans les poches. Attitude qui tangue entre les deux mirages, perpétuelle mascarade. Jolie dame est passée à proximité, a provoqué la nuance, ramené le gamin terrible, sourire charmeur glisse au coin des lèvres. « Sasha ? Chasser dans les bars ne suffit plus ? » « Sois pas jalouse. Tu es toujours très belle. Même après.. c’est quoi son nom déjà ? Alyosha ? » Rire-soupir d’agacement que sert la beauté brune qui ne paraît pas avoir remarqué Igor. « C’est ça. Passe donc du bon temps. » Jeune mère rejoint ainsi le gamin dans les bras de celui que Sasha sait être son mari. Progéniture si petite que la situation indique sans mal que sans Igor, le faux fils continue de vivre dans les rues de Moscou. Charme la plèbe, rejette la haute.

« Je suis désolée, père. Je suis fatiguée de mentir. » Tombent les mots avec douceur. « Il va falloir songer à trouver une autre fille. » Elle vient attraper sa main, comme autrefois, petite menotte d’antan qui aimait observer les lignes de sa paume, affectueux jeu, s’imaginait pouvoir lui décrire un éternel avenir. L’intention est autre. L’index trace bien ces mêmes lignes mais le givre s’y dépose, sans brûlure, friable, fine surface. Contrôle fragile auquel elle s’oblige pour ne surtout pas abîmer la peau. Froide est toujours la sienne, froide comme la mort qui n’a pas voulu d’elle. « Des tas de pauvres demoiselles rousses seraient ravies de prendre la place d’Aleksandra. » Au secret du petit théâtre des monstres est laissée la vérité. N’y’avait-il aucun croquemitaine pour dévorer la princesse ? « Réfléchissez-y. » S’écarte alors la poupée, elle passe la porte, compte bien marcher quelques temps jusqu’à probablement échouer dans un de ces bars qu’elle aime tant observer. Les alentours du théâtre restent le refuge, nostalgie qui l’incite à ne pas fuir aussi vite qu’elle le devrait. La fraîcheur extérieure apaise, berce la silhouette qui s’éloigne calmement du néon.
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  Dim 24 Mar - 11:11
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&
AMIE NUIT
LE TEMPS COULE ICI
« Le cauchemar d’autrui, ou ton propre croquemitaine ? » Dialogue à toujours jouer double tranchant, à narguer la vérité qu’ils ne parviennent jamais à évoquer clairement. Jeu de dupes. Manigances verbales. Louvoyer du verbe pour éviter qu’éclate l’intention première – inquiétude.  Syllabes dont il n’en comprend la finalité, les déviations qu’elle voudrait lui supposer. Cauchemar. Gamine et camarade. Avec quelles fantaisies noires peut-elle jongler. Inquiétude passagère aux billes ambre. Volage émotion.

Furtive apparition. Donzelle qu’il observe dans l’ombre. Dialogue entre sa fille et celle venant de la plèbe. Connaissances qu’elles semblent être. Fille sous la mue d'un chevalier d’Éon. S’étire sourire de leur canaille verbale. « Je questionnais tes absences. Je comprends que tu n’as pas perdu les habitudes nocturnes. » Voguer aux rues de Moscou. S’évader du palais. Devenir autre le temps de quelques tours de cadran. Bandit également qu’il avait été. Danger qu’il ne perçoit pas quand elle se niche à ses nippes masculines. Croyance qu’elle saura être épargnée, saura voguer.

Mentir. Apparence masculine qu’il pensait être un jeu agréable pour elle. Se froncent sourcils. Se posent questions dans les mirettes rougeoyantes d’éclairage hasardeux. Suite des mots qui engendre une surprise plus grande. Colère aussi. Maelstrom sentimental. L’échiquier qu’elle envoie valser de ses demandes. « Je n’ai pas… » Phrase guillotinée. Main qu’il laisse entre celle de sa fille, n’en comprend pas la volonté. Morsure qui s’insinue à la chair. Froid venant grignoter la peau. Se recourbent les doigts.

Impression d’une scène miroir avec Vlad.
Des décennies plus tôt.
Chrysalide éclat d’une vérité.

Voltige sa seconde silhouette opaque. Camarade de ses méfaits. S’entiche le croquemitaine de l’ombre de la rouquine. Les mains s’arriment au cou, serrent l’homologue noiraud. Étranglement qu’il sait répercuté sur le corps chair. Sa propre fille. Pas qu’il fait en sa direction, se rapproche de celle qu’il a contrainte à l’attendre. « Dois-je supposer l’habitat d’une créature ? Ou est-ce simplement un don ? » Créatures avec lesquelles il a grandi. Monde cloisonné qu’il a observé. Curieuses dont il a tenté de dénicher secrets à de nombreux ouvrages. Souffle à l’oreille de la rousse. « Malheureusement pour toi, ma chère enfant, je ne saurai tolérer que tu t’absentes de ma vie. » Se dissipe le maléfice. L’ombre rampe à son propriétaire.


 

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IGOR
&
SASHA

clepsydre de minuit.
Le sien ou celui des autres, quelle différence ? Grattent les terreurs au jeune coeur. Pas de réponse, rien en lien avec ces mots, la belle interrompant l’échange. « Je questionnais tes absences. Je comprends que tu n’as pas perdu les habitudes nocturnes. » Yeux d’ambre se reposent sur la brune, plus loin, le bébé dans les bras. « Une Esmeralda. » souffle Sasha. Belle à se damner. Trop jolie fille du peuple, rappel d’une fille de rien. Une femme à la bague au doigt, aux formes devenues plus généreuses sans enlever les flammes de ses billes brunes. « Indomptable. » Inaccessible, dit-on. Faux, sait-elle. Mais le garçon ne finit jamais rien. Le garçon plante les crocs aux jolies bouches, dévore les douces gorges, s’arrête aux contours de corsages délicates, de dentelles fines et n’obtient pour finalité que la colère de celles qui sont abandonnées, de ceux qui n’ont pas les promesses tacites faites par le sourire mutin. « Feodor est souvent occupé, ces temps-ci. Les filles ravissent-elles toujours le coeur de leur père ? » Sofiya, petite et délicieuse Sofiya, qu’il adore, laisse alors libre cours aux échappées de l’épouse. Liberté chérie qui n’a plus la saveur d’autrefois.

La fuite en atteste, de la fatigue de mentir, de la tristesse de devoir l’écarter encore. Et à son cou, la pression soudaine qui l’arrête, l’oblige à chercher l’air. La silhouette androgyne s’appuie dos à un mur, se débat une seconde mais abandonne vite, se souvient : la mort est froide et tendre. Sorcellerie sortie de nulle part qui secoue la mémoire. « Dois-je supposer l’habitat d’une créature ? Ou est-ce simplement un don ? » La compréhension est ralentie. Les mains contre la pierre, les ongles qui y sont presque accrochés dans une contradiction instinctive délivrent la glace, féroce, impitoyable, qui couvre brutalement la surface. « Malheureusement pour toi, ma chère enfant, je ne saurai tolérer que tu t’absentes de ma vie. » Relâchée. Pas de délivrance. Le froid se répand malgré elle, la progression continue, s’entiche du bâtiment jusqu’à hauteur d’une fenêtre qui givre, lieu abandonné depuis longtemps. Le contrôle est perdu, la particularité désire bien plus sa survie que la conscience ne l’imagine. « Raskovnik. »

Il lui faut plusieurs interminables secondes à se perdre dans le regard d’Igor pour intégrer à quel point elle s’est torturée inutilement depuis quatre années. Gâchis. Violence émotionnelle. « Je.. je me souviens.. je vous ai fait mes adieux.. » Les médecins impuissants face à l’état de la nouvelle mère, de la princesse à l’agonie dont la souffrance se faisait intolérable. « Je voulais juste qu’on me laisse partir.. » Les larmes givrent sur les joues pâles. Le chapeau est tombé, les cheveux se sont quelque peu détachés dans l’étreinte de l’ombre. « Feodor n’a pas voulu. La fièvre a repris.. et j’ai cru.. j’ai vraiment cru que j’étais morte. » Petite chose fragile rejoint les bras du Tsar, les paumes trouvent le dos, le nez se niche contre le cou de celui qu’elle pensait capable de l’effacer du prestige de sa lignée. « Je suis désolée.. je voulais pas.. » Pas devenir ça, pas une volonté de ravir un quelconque pouvoir, pas une recherche avide de puissance. Vulgaire accident d’amour qu’elle ne méritait même pas. « Je suis malheureuse sans vous, papa. » Papa. Marque d’affection rarement utilisée, fillette bien élevée, limite les familiarités, ne tutoie jamais la tête couronnée. Elle s’accroche à lui, s’agrippe au tissu et si la glace continue de craqueler, semble influencée par le tourment émotionnel, se lézarde à la surface du mur derrière elle, Igor semble protégé, c’est à peine une poudreuse qui marque les vêtements, aucune menace n’émane à son encontre, aucune tentative de l’élément d’endormir ou de brûler. Amour filial en rempart. « Il fallait vous protéger.. » D’elle. Du manque de maîtrise. De la colère de l’Impératrice. De ce que le peuple aurait dit, si ça s’était su. Du choix de devoir l’évincer, aussi. « Je ne voulais pas avoir à vous quitter.. » mais il n'était pas là. Seule avec sa peur.
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AMIE NUIT
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Plante ingérée. Plante offerte pour déjouer Hel et sa finalité assassine. Enfant vivante. C’est la mort qu’il pensait à ses portes, les doigts frêles autour des membres, à déjà ricaner d’une nouvelle âme au harem. Fillette abandonnée, laissée pour relique. Trépas qu’on lui avait annoncé. Certitude que la fin sonnait tocsin.
Puis l’étonnement.
La nouvelle.
Grandiose résurrection.

Princesse nichée à ses bras. Témoignage affection qu’ils avaient égarée. Qu’il avait volontairement mis au rebut.
S’éloigner.
Ne plus porter affection.
Meurtrir le coeur jusqu’à ne laisser que poussière.
Noyer les sentiments.

L’endocarde claironne, s’éveille, semble trouver nouvelle vie à la petite contre lui. Minouche serrée entre ses bras. Affection qu’il ne cherche plus à feindre, s’autorise éclat des émotions. Heurts au coeur. Difficulté à ressentir. Ça creuse, ça tenaille. Habitude dévoyée avec les années. Ressentir. S’émouvoir. Douloureux éveil.

Papa. Syllabe devenue rare. L’enfant prononçait sans crainte, s’autorisait balades d’une menotte fichée à la main du prince. Avec le temps, disparition des échos émotionnels. Familiarité balayée. “Je suis heureux de te retrouver, Asya.” Voltige l’identité. Asya redevient l’enfant adoré. Plus Sasha. Sasha le garçon mené aux recoins crasses de Moscou. Sasha l’hôte de ses fourberies. Igor en autorise l’idée d’une disparition, ne s’inquiète plus du masculin qui peut l’accompagner. Sa fille. Princesse. Petiote ayant reçu l’éducation mâle.

Flocons tourbillonnent au-dessus de sa tête, tombent sur le manteau. Reliquat d’une capacité entrevue des minutes plus tôt. “Tu ne me quitteras jamais.” Marquer la chair, l’envoyer à d’autres quartiers. Destituée des titres. Négation. Fille qu’il veut auprès de lui, à l’autorité, au règne. “Rentrons, et je souhaite connaître chaque détail de cette fabuleuse capacité que tu as su si bien me cacher.” Son propre don qu’il met au silence pour le moment. Sa fille qu’il veut mettre au coeur des préoccupations. Joie de voir rayonner un visage. Et terreur. Peur de la découverte, du scandale.

Véhicule qu’ils reprennent.
Sécurité des murs.
Bibliothèque où il l’emmène.
Lieu prédilection de leurs conciles quand elle était enfant.




 

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IGOR
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ALEKSANDRA

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« Tu ne me quitteras jamais. » « Jamais. » Murmure à l’oreille paternelle. Jamais, plus solide que les serments d’un quelconque mariage. Liens du sang indéfectibles, qu’ils ont craquelé, que la mort a manqué déchirer. « Rentrons, et je souhaite connaître chaque détail de cette fabuleuse capacité que tu as su si bien me cacher. » Fabuleuse, en rien le mot qu’elle aurait choisi, privation perpétuelle, punition des enfers pour avoir survécu - contre nature. Retour au palais.

Sur le chemin que lui fait suivre Igor, elle détache définitivement ses cheveux, cascade rousse dans laquelle la main passe, défait les quelques épingles encore accrochées. « Madame, votre.. » Sourire mutin aux lèvres lorsqu’elle pivote légèrement, place un doigt devant sa bouche en guise d’intimation au secret. Les femmes de chambre ne s’étonnent presque plus de rien, yeux et oreilles savamment choisis, maintiennent sous silence les allées et venues, Aleksandra ou Sasha, sans guère de différence, Altesse marche au féminin comme au masculin. S’échappe discrètement la domestique, d’une absence sonore étonnante.

La porte de la bibliothèque lui rappelle des souvenirs tendres, de ceux qui faisaient souffrir lorsqu’elle était seule, abandonnée à ses choix, ses décisions d’offrir descendance au risque même de sa santé. Et d’ailleurs, une petite tête s’extirpe de derrière le rideau, dans le couloir. « Qu’est-ce que.. » Soupir. Ce même soupir qu’avait eu son père lorsqu’elle était petite fille et qu’elle se cachait dans tous les recoins du palais en attendant le retour du seul qu’elle voulait voir. Il ose s’avancer malgré la présence du grand-père, le garçon.

Aleksandra s’accroupie, se place à la hauteur de Dimitri qui lui tend les gants noirs et fins qu’elle portait souvent, prétextant la crainte de quelques microbes. « Merci, petit prince. » Le sourire de sa mère. Le sourire du fils tout fier. « Maman, vous racontez une histoire ? » Négociations difficiles, plus difficiles qu’autour de la table du gouvernement, semble-t-il. Il ne veut pas que Feodor lise, il veut que sa mère s’en occupe. Plusieurs secondes s’étirent. « Bien. Si tu vas dans ton lit et que tu es très sage, je viendrai après. » L’index se pose sur le nez du gamin qui rit et s’échappe, tout victorieux qu’il a l’impression d’être du haut de ses quatre années. Asya se redresse, croise le regard d’Igor. « Les chiens ne font pas des chats, c’est ce que vous pensez, avouez. »

La bibliothèque. Antre de chaleur préservée.
Elle a un mouvement de recul en entrant, désagrément plus intense parce qu’ils étaient à la fraicheur extérieure durant la soirée. « Il n’y fait pas ces températures, d’habitude. » Quand elle y finit sa nuit, ne supportant plus l’étouffement de la chambre conjugale. Un de ses frères a dû profiter des lieux avant d’aller se coucher.
Un carnet est abandonné sur une petite table, elle s’avance, l’attrape et tourne quelques pages couvertes de croquis. « Nikolaï. » Elle repose doucement l’objet, se refuse à plus d’intrusion. La lutte intestine qui oppose l’héritier de la couronne à la troisième enfant n’a parfois plus l’air que d’une mascarade lorsqu’elle rôde, veille à la santé du fils sans qu’il n’en soit vraiment conscient. Fierté de la rousse qui se glisse aux ombres désormais bien plus qu’à l’éclat de la lumière mondaine. Figure fantôme de la famille. Mots bien trop justes.

« Voyons voir si je me souviens bien. » Doigts gantés promènent à une cache dissimulée, bouteille d’alcool à l’abri des vols. Si c’était Sasha qui en avait eu connaissance, c’est cette fois Aleksandra qui joue de malice à verser le liquide dans un verre qu’elle tend à son père. « Les circonstances l’ont rarement autant exigé. »  
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AMIE NUIT
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Bibliothèque. Secrets murmurés entre les murs. De confessions chuchotées à la lueur d’une veilleuse. Les souvenirs affluent, entrent en bataille pour avoir la primauté. Échos de l’enfance où il venait y trouver information, chercher histoires, creuser méandres qu’on ne souhaitait lui apprendre. Ouvrages trop lourds pour les menottes du prince. Livres venant heurter le sol. Panique à l’idée que surgisse dragon protecteur des lieux. Répétition de l’amour de la pièce avec la rouquine, Asya. Gamine toujours logée à son giron, à quémander histoires. Nombreuses cachotteries qu’il lui a offertes. Secrets aussi. Énigmes souvent. De jeux de mémoire et de mots qu’il tenait à lui apprendre. Et quelques fois, s’ouvrait un livre de contes, de récits aventures dont il se plaisait à narrer les événements.

Les billes valsent d’une tranche à l’autre. D’une étagère à la suivante. Lieu refuge. Centaines de reliques déposées aux étagères. De nombreuses qu’il ne pourra jamais lire.

Figure d’un minouche qu’il observe. Petiot curieux qu’il s’amuse à effrayer, à jouer de croquemitaine pour celui qui n’en éprouve qu’une peur minime. Filou dont il n’avouera jamais la fierté. “Il est de plus en plus téméraire. Je crains le jour où il comprendra qu’il est aisé de disparaître hors des murs.” Enfant qu’il voit s’éloigner, ose un autre regard, joue d’une ombre qui vient effleurer celle du petit. Frisson. Similitude nette avec celle qui se trouve à ses côtés. Caractère en exacte duplicité. “Je songe surtout au fait qu’il va probablement se tenir derrière la porte, à attendre un mouvement d'étoffe pour filer dans son lit.” Fillette jouait de même. Prétendait rejoindre lit, alors que l’échine restait contre la porte, à attendre fin de la discussion. Marmot qu’il retrouvait parfois endormi, bouloche de mignonnerie qu’il ramenait à sa chambre sans un bruit. Papa qu’il était à cette époque. Figure encore capable d’émotions, de s’émouvoir des bêtises.

Carnet abandonné. Esquisse qu’il connaît. Art du fils qu’il feint d’ignorer, mais l’oeil reconnaît le talent. Artiste plutôt que tsar en devenir. “Il s’égare un peu plus chaque jour. Je crains qu’il se retrouve piégé à ses propres fantaisies.” Malheureuse finalité. Pourtant, l’Avide de pouvoir s’en félicite, est heureux d’une couronne que ses fils ne lui voleront pas d’un couteau au dos. Aucun ne porte d'intérêt à la gouvernance du pays. Aucun. Sauf elle. Malheureuse naissance féminine. Garçon qu’elle aurait dû être. Asya grimée en bandit pour leurs escales. Asya qui n’aura jamais la couronne.

Cachette débusquée. Alcool rejoint la table. Nécessité pour la soirée qui continue. “Je comprends mieux pourquoi le volume diminuait curieusement.” Roule un sourire aux lippes, une ébauche, une fracture au masque. “Je te laisse réguler la température à ton aise ?” Ardent qui souffle bien-être. Inconfort de la chaleur qu’elle a manifestée tout à l’heure. Manteau qu’il garde aux épaules. Liquide qu’il fait tourner au verre. Questions à venir. Secrets à déterrer. “Pourquoi m’avoir caché toute la vérité ? Tu imaginais que je pourrais te chasser du palais, te renier ? … Te marquer comme un…” Animal. Le mot étouffe, meurt. “Peu importe.” Mot qu’il chasse d’un geste de la main. “Intéressant que ce soit la glace. Toi qui joues de rempart, et tentes d’apaiser les conflits. À croire que le Raskovnik sonde parfaitement l’âme.”


 

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IGOR
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ALEKSANDRA

clepsydre de minuit.
Bambin rit, effleuré par ce qui devrait l’effrayer. Le regard d’Aleksandra se pose dans celui d’Igor, elle semble pensive plusieurs secondes. « Il apprendra. » Garçon qu’elle a eu la chance d’avoir. Garçon, pas comme elle, éternelle déception, limitée à un rôle dont elle ne voulait pas. Un fils qui lui avait coûté sa normalité mais qu’elle ne pouvait s’empêcher d’aimer, louve veille à sa progéniture. « Son titre à lui vaudra quelque chose. » Romanov. C’était gravé, arraché de la transmission qu’aurait pu offrir le père, défait du Cheremetiev qu’il aurait dû arborer. « Il n’aura pas besoin de se cacher. » Se détourne la princesse, amère malgré elle, ne désire pas faire de reproche mais quelque chose pèse sur le coeur.

« Il s’égare un peu plus chaque jour. Je crains qu’il se retrouve piégé à ses propres fantaisies. » Nikolaï, ce grand frère qui avait frôlé la mort par sa faute, culpabilité lancinante. Ce serait arrivé quand même, tôt ou tard mais ç’avait été elle et leurs disputes stupides, leurs bagarres violentes. Elle hésite ; doit-elle le dire, doit-elle être honnête au risque de paraître arrogante ? Elle n’aime pas qu’on la pense plus arrogante que réfléchie. « Je ne le laisserai pas se perdre, papa. » Jamais. Elle se tourne vers la cache de la bouteille, incommodée par la chaleur ambiante.

« Je comprends mieux pourquoi le volume diminuait curieusement. » « Il faut bien noyer les tromperies. » Les interminables soirées loin d’un mari avec lequel elle ne partageait presque plus rien sinon les deux enfants nés de l’union qui n’en était quasiment plus une. Parfois, elle envisageait de le libérer, l’infâme divorce qui fait tant scandale au sein des royautés. La température évoquée la pousse à aller éteindre la cheminée, s’approcher pour en étouffer le feu, résistance évidente dévoilée, laisse supposer que la faiblesse se trouve dans les détails.

« Pourquoi m’avoir caché toute la vérité ? Tu imaginais que je pourrais te chasser du palais, te renier ? … Te marquer comme un… » Les dents se serre, elle a le dos tourné, fait face aux braises. Vague de peine qui noue la gorge, qu’elle renvoie au néant, trop fière pour pleurer encore. Elle pivote calmement, fait quelques pas pour le rejoindre, pose doucement l’index sur le verre entre les mains de son père. Aura fraîche semble émaner d’elle. Au coeur du liquide se forme un glaçon, manquant à la boisson lorsqu’elle l’a servie. « La glace, c’est le coeur qu’Hel a gardé. » Quelque chose d’elle resté dans les limbes, entre les griffes de la mort qui n’a pas eu gain de cause cette nuit là. « La privation. L’agonie. La fin. » Certitude de n’être pas quelqu’un de bien, d’être un poison hautain qui a finalement obtenu sentence. Mauvaise fille de bonne famille. « La solitude. » Sentiment perpétuel, abandon terrible. Souvenirs craquèlent autour de son propre verre rempli et vidé aussitôt, presque jeté sur la table, couvert de givre. L’émotion, ce fléau.

« Mère va me chasser. » Elle tourne le dos, croise les bras. Contrôle. « Je ne pouvais pas parler, je ne pouvais pas.. tolérer l’idée d’être séparée de mes enfants. » Les deux, même si elle n’est pas très proche de Sofiya. Elle avait eu la sensation d’être délaissée, elle ne voulait pas que sa fille lui en veuille comme elle en avait voulu aux Romanov de la laisser à cette seconde grossesse dans l’angoisse d’y laisser sa peau. « Vous m’avez mariée, j’ai fait ce qu’on attendait de moi et je serais bien vite considérée comme trop dangereuse pour avoir le droit de continuer à les élever. » La peur de Marishka pour les créatures n’était guère un secret entre ces murs, la glace était impitoyable, il ne faudrait pas plus d’un accident pour qu’on l’écarte, n’est-ce pas ? « Vous devez appliquer les lois, vous devez marquer ce tatouage sur ma peau. » Soupir, mèche rebelle rousse remise en place derrière l’oreille. « Pourquoi vous ne m’avez rien dit ? Vous ne me faites plus confiance ? » Se retourne la princesse, cherche ces deux yeux similaires aux siens. 
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AMIE NUIT
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Enfant arraché du patronyme masculin. Dynastie dans laquelle il s’inscrit. Romanov. Petit s’aligne à la succession déjà conséquente. “Aurais-tu souhaité la couronne si tu avais été un homme ?...” Regard en affront. Aleksandra élevée comme une fille, parfois comme un garçon. Les deux éducations dont il lui a fait profiter. Ouverture d’un autre monde. La possibilité de gambader, d’ignorer les attentes d’une princesse. Il a forgé hermaphrodite. Passe-miroir des volontés. Elle a qui il a montré chaque rouage, elle qu’il a élevé comme un futur tsar, sans même le voir. Réponse qu’il ne lui laisse pas le temps d’offrir. Reprend la conversation. Monologue. “J’en doute. Tu apprécies les manigances à l’ombre des gens, tu préfères chuchoter.” Être au-devant des commérages, des balles. Présenter prestige quand s’écroulent les fondations. Offrir rayonnement quand s’effrite le pouvoir. Un apparat. Un mensonge. Mais de la fermeté et des décisions, il sait qu’elle saura gérer, chuchoter, conduire l'aîné.

Nikolai. Sujet délicat. Enfant chéri de la tsarine. Premier menaçant de s’écrouler à chaque sursaut du coeur. “Je ne l’ai pas préparé à régner, et il ne porte aucun intérêt pour la politique. Ce qui est de ma faute, je l’admets, mais l’art… l’art n’apporte que la folie.” Plonger aux méandres de la création. À chercher inspiration. À noyer corps et âme pour extraire la vérité de son art. Malheureux garçon qu’il voit s’effriter.

Noyer les tromperies. “N’es-tu pas celle qui lui apporte des oiselles à consommer ?” S’hausse un sourcil, d’une naïveté faussée à l’outrance. “Serais-tu jalouse Asya ? Jalouse d’un homme alors que tu peux avoir ceux que tu souhaites. Un époux est une façade.” Un mariage une duperie. Trompe-l’oeil pour servir l’aristocratie, alimenter ragots. Mariage. Et le sien. Fantasque histoire. Marishka. D’un amour qu’il n’a jamais su témoigner, pourtant, les esprits sont identiques, valse macabre qui ne cesse de les emporter. Mais Asya. Elle a qui il conseille le vagabondage des corps. Femme. Scandale qui serait intolérable à entendre.

Tristesse et solitude en dernier rempart. Verre qu’il voit atterrir sur la table. Le prend entre ses doigts. Verre gelé, proche de l’éclat. Les dextres s’enroulent, forme halo de chaleur. “La solitude est un choix, Asya.” Verre qu’il repose. Glace légèrement fondue. “Les dieux ne sont pas gardiens de tes émotions. Tout comme Hel n’a pas dévoré ton coeur. Ce sont des excuses que tu tricotes, de quoi apaiser une conscience noyée de regrets.” Solitude qu’il n’a pas su lui épargner, s’est éloigné. Fragilité de l’enfant qu’il craignait de voir s’écrouler. Secrets ont creusé fossé à leur relation. “Je fais les lois. Je suis les lois. Si je décide de t’épargner toute marque, il en sera ainsi.” Marquage qu’il ne saurait tolérer à la chair de l’enfant. Secret qu’ils doivent formuler, enterrer. D’années maintenant à cacher son propre don, il en sera de même pour elle. Vérité muette. “Marishka ne peut te chasser sans mon aval. Elle a du pouvoir, elle sait le manier, mais jamais elle ne pourra ostraciser les enfants.” Peur qu’il sait violente chez l’épouse. Terreur d’une attaque. À percevoir les créatures comme monstres, affamés, animaux.

Hermétique-vérité. Son propre don muselé des regards. Des rares ayant découverts le subterfuge, la langue est tombée, le corps disparu. “Ma confiance en toi est inébranlable.” Iris hissés aux semblables. “Mais je savais que ta curiosité, et ton sens du sacrifice auraient tout fait pour remédier à la situation. Mais ce n’est pas une malédiction. Je comprends que tu n’aies pas choisi, mais c’est un don, pas un anathème proclamé en ton nom.” Liquide rejoint le verre à la glace désagrégée. Tendu vers celle où flottent émotions furie comme un halo. “Je ne prétends pas que noyer tes ressentis dans l’alcool est la solution, mais si c’est un moyen pour t’empêcher d’arpenter la pièce de long en large… bois, je te prie.”


 

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  Jeu 2 Mai - 21:12
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IGOR
&
ALEKSANDRA

clepsydre de minuit.
Ne peut répliquer, la gamine, à la vérité trop dévoilée : la couronne est un poids dont elle ne voudrait pas porter la lumière. Et pourtant, ça la frustre, de n’avoir jamais eu le choix devant lequel se trouvent ses frères, cette possibilité. « Vous oubliez tous trop souvent que la lignée Romanov compte des Impératrices. » Coups d’Etat. Souffle calme. Quatre. Dont les règnes ne furent pas tous dénués de taches, dont l’accession au trône dû trop souvent dépendre d’un défunt époux ou d’une prise de pouvoir par la ruse. Petite a retenu les leçons de livres lus et relus. Pages cornées. « Ma soeur pourrait tout aussi bien en jouer. » Coup d’Etat dont elle n’est pas capable, elle, la fidèle à ce père qu’elle aime autant qu’elle lui en veut régulièrement. Tempête froide, intérieure. Méfiance latente. Elle n’est que la troisième enfant, presque aussi insignifiante sur l’échiquier que le benjamin. « L’art peut sauver la vie. Je n’ai pas le talent de Kolya, aucun de nous ne l’aura jamais mais il est essentiel. Il saura comprendre la préservation du patrimoine mieux que quiconque. Cela peut canaliser les tourments. » Kolya, mot perdu dans les limbes, les hurlements terrifiés de l’adolescente ayant gagné cette fichue bagarre contre l’aîné. Coupable, dette inestimable.

Serais-tu jalouse Asya ? Oeil acéré, oeil venin, oeil vipère. Crache sa négation par tous les pores. Rousse cascade s’agite au pivotement du visage. « Ne prétendez pas que vous me laisseriez faire. » Langue aiguisée. « J’apporte sur un plateau ce que je ne peux pas donner. » Conversation jamais évoquée, de ces choses qui ne sont que les affaires de Sasha, de ces lascifs échanges qu’elle n’a appris que sous les traits du mensonge, que l’épouse n’arrive plus à recoller dans les méandres rongés de Raskovnik. « C’était Sofiya, la dernière fois. » Deux années écoulées, d’un accident de parcours qu’elle a voulu prétendre régulier. C’était normal, n’est-ce pas, pour une épouse. « Et vous avez tous eu le toupet de me le reprocher. » Infâme solitude, encore, racle les fonds de mémoire.

« Vous m’avez abandonnée. » Tranche. Ritournelle éternelle. Sentiment cuisant. « J’ai pas choisi. Vous vous êtes détourné sans m’expliquer en quoi je vous avais déçu ! » Cauchemar, le pire de tous : décevoir le Tsar, décevoir papa. « Et maintenant je.. n’arrive plus à.. » Froid. Rebord de fenêtre givre, craque la glace qui s’étire au contact. Faiblesse inacceptable, princesse se reprend, enferme à son hiver interne ce qui veut déborder depuis trop longtemps. Mère ne peut chasser, paroles qu’elle ne croit pas. Trop de mots se bousculent en réponse au discours d’Igor, face à cette bouteille tendue comme un appel au crime. Le regard se pose sur les gants laissés sur la table, tentée d’éradiquer au maximum ce qu’elle juge malgré tout être une malédiction. « J’aurais tué pour vous… » L’aveu lourd tombe à l’image d’un flocon de neige dans la nuit, délicat, du bout des lèvres. Elle aurait tué pour protéger le seul qu’elle soit capable d’aimer sans condition. Il avait bafoué sa dévotion, piétiné son amour d’enfant. Elle aurait tué, et la voilà capable d’achever du bout des lèvres, d’un bête baiser alanguis, d’une caresse sournoise, d’une poigne impitoyable à la gorge.

Le verre est finalement attrapé, elle cède à défaut d’autre solution. Elle s’assied, vogue de la malice à la détresse, musèle les tragédies avec difficulté. « Feodor m’aime moi.. » Murmure en fixant le liquide. « Tout le monde n’en a que pour Sasha, pas lui.. et je n’arrive pas à lui pardonner cette idée stupide. Je ne me souviens même plus de notre mariage. » De sa révolte, de cette soirée carnage. S’il ne lui en avait pas parlé, s’il n’avait pas essayé de ramener à la vie ce qu’était son épouse avant, elle n’en aurait peut-être plus la moindre bribe. « Je suis un monstre de froideur, papa. Je n’ai peut-être jamais eu de coeur que pour vous. » Verre à nouveau vidé. Vidé pour ne pas craquer, ne pas laisser la pièce devenir une morgue. Rire s’envole, un peu jaune, à la pensée. « Et pour un fossoyeur. Seulement séduite par un foutu fossoyeur. » L’ironie du sort a quelque chose de frappant. Un homme qui passe son temps à enterrer les défunts, domaine de distance parmi tous ceux possibles, des hautes sphères politiques jusqu’en bas de l’échelle, entre la terre et les os.

Elle bouge, encore. Elle se lève pour venir s’asseoir contre Igor, se lover entre ces bras qui manquent à son existence. Elle se fiche que les convenances en grimacent ou que les normes exigent de la retenue. « Les ombres … ? » L’interrogation se passe de préciser le sujet. Maîtrise-t-il les ombres ou les cauchemars ? Est-il maître des illusions ou des terreurs enfantines ? Ce qui avait serré sa gorge n’avait guère eu de consistance dans l’espace. « Taquineriez-vous mon fils sous mon nez ? » Soupçons. Pas de violence, toutefois, tandis qu’elle cale sa tête contre l’épaule, image d’autrefois, d’une époque qu’elle pense perdue, son âge ne l’autorise plus à ces familiarités. « La prochaine fois, je lui soufflerai de venir vous réveiller si un mauvais rêve le tourmente. Cela vous rappellera des souvenirs. » Intenable enfant qui glissait entre les mailles du filet pour se réfugier auprès du Tsar. « Il vous admire tellement. » Comme un père que le petit n’a pas l’impression d’avoir. 
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  Jeu 2 Mai - 23:01
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LE TEMPS COULE ICI
Pourquoi ai-je si bien éduqué ma fille.” Murmure targué d’un sourire, d’une risette à demi. Histoire qu’elle connaît, tragédies et pouvoir qui ne lui ont pas été épargnés. “Un pouvoir qu’elles n’ont pas obtenu par légitimité, mais via le sang ou la fourberie de chuchotements.” Hypocrisie des propos. À croire que les lignées mâles restent à la dignité des successions. Une femme impératrice. Une femme en gouvernance du pays. Il veut se croire exempt de misogynie. Pourtant. L’idée terrifie. Ne parvient à trouver réalité quand il y songe. “Ta soeur se complaît si bien dans son rôle de princesse. Si le choix lui était proposé, elle préférerait une nouvelle parure de bijoux à la couronne.” Vérité sans ornements. Première fille en exemple parfait de ce qu’on attend. Forgée au moule de la société.

Aîné. Discussions toujours houleuses. Sujets qu’il louvoie, renvoie à d’autres jours. Mensonge étranglé avec Asya. “L’art, le patrimoine, rien de tout cela n’intéresse le peuple. Tu as le temps d’admirer des oeuvres, le loisir même d’en posséder. Mais eux ne s’attardent plus sur l’art. Ils n’en ont pas le temps.” Conscience que l’argent ne baigne pas à chaque famille. Conscience du privilège de son rang. Regard ouvert grâce à ses vagabondages d'adolescent et jeune prince. Conscience que les étages inférieurs ont l’argent en champ de bataille, priorité de vie. Art. Élément pourtant essentiel. Curiosité, questions, culture. Mais une poussière parmi les qualités requises pour gouverner.

Femme pouvant voguer d'intérêts. À jouer des hommes, à s’octroyer diverses relations. Utopie quand la discrétion ne s’accorde pas des marivaudages. De ce qu’elle fait, de qui elle voit, il ne saurait en juger. “Je ne peux intervenir pour les affaires que j’ignore.” Clin d’oeil mimique la stratégie de la nescience. La conversation dévie, s’embarque à d’autres éclats. J’apporte sur un plateau ce que je ne peux pas donner. Se froncent sourcils, questionnent les billes. “Il serait peut-être temps de trouver un autre pantin que ce cher Feodor qui, manifestement, ne sert que de décorum.” Époux qu’il a toujours dénigré. Figure ajoutée à la famille, branche nouvelle. Personnalité sans volonté destructrice. De nombreux qui espéraient mariage avec sa fille. Choix important, délicat, que jamais elle ne se retrouve entre les serres d’un félon. Sermonne à nouveau la rouquine. Nuit des reproches. Ronde infernale d’une colère trop longtemps retranchée. “Un autre enfant, au vu de la difficulté du premier, était une erreur.” Mort ayant manqué de l’embrasser, embarquer. Hel ayant déposé baiser. “Je n’ai aucun doute vis-à-vis de son amour. C’est… touchant de voir ses sentiments.” Feodor. Malheureux amouraché de celle qui n’éprouve rien. “Ne pas aimer ton mari n’est pas un crime Asya. Tu ne seras pas punie, car tu ne parviens pas à lui rendre ses sentiments.” Bride relâchée. Discours tranchant et sermon qu’il ne lui sert pas. Compréhensif. À n’avoir jamais perçu Aleksandra comme bétail à marier. “ Et ce charmant fossoyeur a-t-il une identité ? ” Taquinerie se mêle à la curiosité. “Je n’envisage pas de lui faire connaître un détour par la prison pour outrage à une princesse, sois rassurée.” Humour singulier qu’il a toujours exprimé avec elle. Noirceur étrange. À mêler idées odieuses d’intonations ne trahissant pas les volontés.

Couperet d’une vérité à laquelle il ne s’attendait pas. Abandon. Déception. Malheur. J’aurais tué pour vous… Les doigts se crispent autour du verre. Explications qu’il n’a jamais su lui donner. Volatilisé avant la naissance du second enfant. Certitude que la mort séjournerait à son chevet. Décision prise de s’éloigner pour ne plus ressentir, ne plus s’émouvoir, ne plus craindre. Couper lien pour noyer le coeur. Enfermer le ressenti. Laisser se désagréger ce qu’ils avaient construit. La voilà toujours capable du pire pour lui. Main gantée. Velours pour lequel il n’a aucun doute d’une capacité à faire couler le rouge. “Je n’ai pas d’excuses… Je n’ai pas de mot pour exprimer la déliquescence de notre relation. Mes paroles ne sauront pardonner la solitude à laquelle je t’ai contrainte.” Raisons qu’il n’évoque pas. Discours biaisé. De certaines émotions qu’il peine encore à ressentir.

Proximité retrouvée. Fille qu’il laisse se joindre à lui. Au-delà de toute convention, de mensonge, d’apparat. Intimité du lieu concédant qu’ils s’écartent d’un protocole sérieux. “Les ombres effectivement, mais surtout le possesseur de celle-ci.” Démonstration malheureuse dont il a abusé plus tôt dans la soirée. Retenir sa fille. Lui montrer qu’elle n’est pas seule. Similitude. Compréhension qu’il peut lui apporter. Détails qu'il omet volontairement.

Moue larmoie l’accusation. “Oserais-je terroriser ce pauvre garçonnet ? Voyons, c’est une terrible accusation.” L’intonation se fausse, joue, feint l’horrible accusation. Dimitri. Mouflet curiosité. Minouche traînant à son sillage comme pouvait le faire Aleksandra. La crainte encore vivace, mais la curiosité l’emportant au-delà de toute terreur. Admiration qu’il voit dans les pupilles du marmot. Sait les questions qu’il n’ose poser, se retient, reste encore en bordure du protocole. Un bras vient se poser à l’épaule de l’enfant, rapproche l’échine contre lui. Baiser se dépose sur son front. Tendresse rare. “Je suis persuadé que tu inventais des cauchemars.” Fillette venant toquer à la porte, attendant en bordure du lit. Minus chouinant de monstres venus hanter ses rêveries.

Nouveau verre. Effets encore absents.
“Peut-être serait-il temps d’enterrer Sasha.” Figure créée pour déserter le palais, s’offrir rêveries masculines. Sa fille qu’il a dédoublée. L’une devenant apparat de la cour, l’autre camarade de ses méfaits. “Je doute que tu en aies encore besoin ?”



 

CODAGE PAR AMIANTE
  Ven 3 Mai - 22:40
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clepsydre de minuit (asya)

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