BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?
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Milesia Sorel
RULE THE MONSTERS WORLD
Impétuosité : 195
layers of fear ft. Arsenia
On va la trouver.
Elle est pas là, on a déjà cherché.
Je vous dis qu’on va la trouver, elle a pu revenir.
Elle est là, elle est là, elle est là, hihihi
PUTAIN TOI TA GUEULE.
Moi j’ai rien fait… !
Mais non pas toi.
Moi non plus j’ai rien fait.
ELLE, LA !
Moi ? Mais je n’y suis pour rien, si elle m’a mangé. Je suis là maintenant, il va falloir vous y faire. Et moi au moins, je sais où est Ars-
« LA FERME ! »
Les lourdes portes du Manoir Savin, désormais lourd du vide de ses damnés, éventrent le hall de la lumière de l’aube rouge roulée dans une écharpe de fumée noire. La Charogne nouvellement sacrée écarte de ses serres les panneaux de bois lourd gorgés de la cire du matin, ourlée de l’ombre pesante du Vautour Noir dont les griffes sont plantées dans ses épaules : elle les sent.
« Eeva Savina, tais-toi, bougre de charogne de merde. »
L’Obsession lui semblait être le pire était possible. Le Vautour tournait dans son esprit, griffait ses synapses pour ne laisser que des lambeaux de pensées, des lambeaux de peur, des lambeaux de destruction. Elle se sentait mourir chaque jour qui passait, gorgée de plus de gélules de bonheur que la nuit précédente, chevauchant inlassablement angoisses cauchemardesques et prémonitions funestes. Et puis, la Violence. Et puis, La Bête.
« ARSENIA ! »
L’ombre des jambes aiguisées par le soleil se découpe, longue et fine, sur le pavé qui a vu mourir le Père. A baiser dans les entrailles du Patriarche, à bouffer la Soeur, à lécher la chatte de la grande, elle aura dévoré toute la famille.
« ARSENIA ! » Une main noircie essuie des lèvres maculées de sang séché tandis que l’odeur de la carne brûlée se répand dans l’atmosphère. Les cordes vocales se froncent, se tordent, éraflées de fumée. Eeva gémit quelque part, miel doucereux du pharynx.
« INDRIK SALE FILS DE PUTE DE TES MORTS ! RAMENE MOI MON EPOUSE OU JE TE BOUFFE. »
Les spirituels froufroutent, perclus de peur, et vont s’amasser dans un coin du crâne fêlé, sous des couvertures de vie et de mort entre lesquelles le cerveau ne parvient à choisir.
Il serpente, doucement dans son antre. La Vipère dans son bain de venin, exploite les échos d’ecchymoses multiples. Overdose sanglante, tandis qu'aux aurores le Monstre se lève, charge de nouveau l'âme, crevant les couches de dermes, charcutant les veines. Le corps délabré ne tente même plus de rejeter le parasite, laisse les vagues nauséabondes faire germer milles abcès sous squelette. « Promis, je ne t'abîmerai pas... » Multiples promesses en caresses, les Putrides se fécondent et valsent, cohue neuronale. « Promis, seulement cette fois... » MENSONGE. Sans obstination, sans cri, sans raison. L'étau se resserre. Arsenia délétère.
Il est là... Perché dans les ombres du Manoir, à encenser la Madone qui vient gorger les murs de ses hurle-vents. Il s'amuse et jouit déjà. Cristal sur vinyle. I Put a Spell on You. Sortilège indécent, chaos persistant. Il danse, Indrik. Sans dessus, en dessous... Sous la cape dentelée de l'univers morcelé, infernal cadavre qui fustige l'espoir-même de ne point contempler la chair tendue d'ivresse. « Ma chère Milesia... » Il ricane, le Roi. « Rends-moi ma chair ! » « C'est un plaisir, enfin, de te rencontrer. » Grince les canines sous le rictus de crevard. Les serres qui émoussent la pommette, tandis qu'il jauge la bestiole vampirique. « Arsenia n'est pas là, ma Beauté. » « Menteur. » « Il faudra te résoudre à me voir davantage. » Il la boufferait. Mais il la gifle à la place. Une fois, deux fois, sur la joue crevée de cendres. Jusqu'à la voir sur le parquet, dans sa folie crasseuse. « Alors ne t'avise plus de m'injurier de la sorte. » « Comment oses-tu ?! » « Tu ne voudrais pas que je la crève... Si ? » Il ricane, le Charognard, et tournoie, et tournoie... Danse. « Que la Terre m'avait manquée ! »
Si je ne puis, malgré tout mon art diligent, pour Marchepied tailler une Lune d'argent, je mettrai le Serpent qui me mord les entrailles sous tes talons, afin que tu foules et railles, reine victorieuse et féconde en rachats, ce monstre tout gonflé de haine et de crachats.
Pando
Dim 15 Sep - 17:49
Milesia Sorel
RULE THE MONSTERS WORLD
Impétuosité : 195
layers of fear ft. Arsenia
Un coup de vent, et la porte gifle l’atmosphère, claque contre le chambranle, rapprochant la teinte de l’air du néant abyssal peuplé par Indrik, dont l’aura se faufile juste sous sa peau avec la précision et le caractère coupant des scalpel qu’elle utilise nuit et jour. La Dévorante soudain, se sent ramper dans les ténèbres qu’elle époussette de ses griffes crades, chicots grinçant comme les lambris qui semblent se rapprocher d’elle ainsi que les entrailles d’un monstre en train de la digérer. Ca froufroute de trouille au creux de son encéphale, mais Milesia ne tremble pas, parce que la folie lui tient chaud.
Les saxo siphonnent le silence. Les yeux de l’Emissaire cherchent, trouent le noir d’une lumière rouge mâtinée d’infamie, cherchent, quelque part, une vie chez l’autre car elle ne l’espère plus pour elle-même. C’est alors que le grondement lui parvient, semblant venir du centre de la terre, agiter chaque pavé du hall comme une plaque tectonique, menaçant un équilibre qui n’a plus rien de sain.
Viens là, enculé de ta race.
Même Eeva a fermé sa gueule. Le regard de l’Infante Vautour a noirci pour se confondre avec le néant interne, tandis qu’elle toise de ses prunelles la Belle et la Bête unis dans une même chair, qu’elle a toujours pris ensemble comme séparément, car personne ne lui a jamais laissé le choix, à elle.
You better stop the things you do… CLAC ! CLAC ! En rythme s’il vous plaît, car Satan l’a dans la peau. Ses os craquent et son corps se disloque sur le sol, pavé supplémentaire, plaque nouvelle de cette Terre dont Indrik a la possession. Mais Milesia a toujours été rebelle, et elle se relève, seins pointés en l’air comme deux doigts d’honneur à la face de ce monde de merde, portée par l’amour, sans doute, la folie, sans doute ; la force monstrueuse, certainement, qui lui éventre la raison depuis des années.
I can’t stand it, because you put me down... Et Milesia se marre, cuisses écartées, pute d’araignée de chair prête à se faire éviscérer. Elle a trop d’espoir pour la Dragonne, pour qu’Indrik la fasse chialer. Alors elle rit, l’hystérique, pour ajouter un chœur un peu chaud à cette chanson mélancolique.
« Ca fait des années que je te saute Indrik, à travers elle. »
Ce sera celle des noces.
« Et c’est comme ça que tu me remercies ?! INGRAT ! »
Les griffes enserrent la cheville, coupent le fil de la danse et tirent, attirent à la Terre, puisqu’elle lui manquait tant. La Légende gronde, mais le corps est encore fait de chair quand il s’écrase sur le sol et qu’elle le surmonte comme si elle déplaçait une montagne. You hear me…
« Regarde-moi charogne, REGARDE-MOI ! »
Elle attrape le visage tant aimé, le met en cellule derrière les barreaux de ses doigts, masque de fer, masque de chair. Eeva chouine, délétère. C’est qu’elle voulait la baiser aussi, la grande, mais les espoirs, bien enfermés dans la paume plaquée contre la joue, ne peuvent fuir. I put a spell on you…
« Tu sais ce qu’il va se passer si tu la tues, tu le sais ? Je sais que tu le sais ! »
Elle rit, encore, dans la fatigue, dans les larmes, dans l’amour damné, la passion viscérale ainsi excitée. Because…
« Je vais la bouffer. »
You’re…
« TOUTE ENTIERE ! Jusqu’à la dernière phalange, jusqu’aux globes oculaires je vais bouffer sa chair, je vais la déchirer, je vais aspirer sa mémoire et ses souvenirs. JE VAIS LA BOUFFER INDRIK TU M’ENTENDS ? » Les côtes tressautent entre ses cuisses serrées, tandis qu’elle se cramponne, vautour affamé.
Saute, saute, on se saute comme des moutons. Comme c'est adéquat, comme c'est délicat. Indrik en farandole dans le cerveau. ça implose de partout, comme un bain bordélique d'ocytocine. Putain, que c'est bon, de reconquérir ce corps ! Passion de toutes les passions. « Je n'ai cure de tes sauteries, je n'ai cure de toi, tu n'es qu'une putain écervelée. » A terre, maintenant, vielle charogne, et fais comme si tu n'en avais cure, là encore ! Indrik grince, Indrik gronde. Sous la chair, Arsenia gratte les organes. « Laisse-la, elle ne t'appartient pas ! » « Je te regarde, mais je ne vois que la misérable ombre que tu es. » Bien sûr qu'il regarde, et bien sûr qu'il sait ce qui adviendra. Et il se met à rire. A rire tellement fort que les murs en trembleraient. Que le sol tout entier pourrait se fissurer sous l'amusement. Que la Terre pourrait se fendre en deux. « Oh non. » Il virevolte, de-ci, de-là, dans la caboche qui s'épuise. « Si je la crève, je te crèverai ensuite. » Le parasite, doucement, lentement, retourne dans son lit. Emporte avec lui les échos de menaces vertigineuses. Dont Arsenia a conscience depuis la réincarnation. « Elle ne sera jamais à toi. »
Et elle, toujours elle, revient disposer de son corps. Enflammée par la rage, par le chagrin. Nul Indrik pour tarir ses émotions. Seulement Milesia, sur le bidon, en pâmoison de déraison. Seulement l'Ange Déchu qui fait son nid sur sa couenne. Putain, qu'elle l'aime. Elle en crèverait sûrement. Ne le dirait jamais. « Tu es là. » Comme toujours. Malgré les fléaux morbides, jamais foutue, ressuscitée mille fois. Les mains enserrent les cuisses, flagellent le dos de griffes acérées. La bouche parsemée d'hémoglobine prélevée à même le labre. L'amour-insolent, l'amour-violent. La passion des veines. « J'ai cru... » La douleur étrangle et elle ravale la mort d'Eeva dans un haut-le-coeur. Petite soeur qui danse. Dans le néant, maintenant. Arsenia l'invincible, qui pourtant, a échoué. A laissé les flammes dévorer son sang. « Je les anéantirai tous pour avoir tenté de t'enlever à moi. » Tous, sauf Indrik, bien logé dans la couenne, à attendre son heure, elle qui sonne presque déjà. Elle les aurait brûlés, éviscérés, poignardés, atomisés, tous, sans foutue exception ! Les lianes enserrent les flancs, étranglent la chair. « Je vais tous les buter, un par un. Jusqu'à ce que cette ville ne soit qu'un bain de sang pour nous repaître. » Le pantin est foutu au sol, à sa place. Arsenia enlève ses fringues. Un par un, eux aussi. « Ils vont venir d'une minute à l'autre nous prendre. Je veux te baiser avant. » Avant qu'elles ne finissent en taule. Avant qu'elles ne soient foutues devant les juges pour plaider COUPABLES. « Lorsqu'ils nous prendront, je veux que tu te taises et que tu fasses exactement ce que j'attends de toi. Tu sais ce que j'attends de toi, n'est-ce pas, Amour ? » Toujours. Remuer le pouvoir, plus fort, encore. Retourner sa veste, une fois, deux fois, cent fois. Digérer les échos des contre-temps. Crever les gênants. Se taire lorsqu'il le faut. Envisager le pire.
Si je ne puis, malgré tout mon art diligent, pour Marchepied tailler une Lune d'argent, je mettrai le Serpent qui me mord les entrailles sous tes talons, afin que tu foules et railles, reine victorieuse et féconde en rachats, ce monstre tout gonflé de haine et de crachats.
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