PERDRE DE VUE SON NAVIRE
C’est la rousse qui t’entraîne, sous enthousiasme et humeur, et tu te perds dans ses pas, te joignant aux siens, hésitante. Maksim, heureuse et bonne vivante, il te semble que sa vivacité se propage à tes veines, malgré le tourment constant qui te hante.
«
Oh… Je sais pas, Maks… » Cette ruelle sombre qui t’inquiète ravive ton amie, et son bras s’empare du tien.
Grandir ? «
Si tu le dis… ! » Et tu oses un sourire, glissé, discret, l’appréhension te compresse le cœur mais la compagnie de ton amie te rassure. Elle a raison ; tu n’as jamais réellement grandi, Skadi.
Petite poupée, ce surnom te colle un peu trop bien.
Une grimace se pose sur ton visage, bientôt remplacée par un air curieux, alors que la rousse te parle de cet endroit où elle s’est éveillée. Une question se dessine à ton esprit, est-ce que tu devrais lui prêter ton lit ? Ta réflexion sombre dans le néant alors que Maks te présente ce bar, ces personnes qui t’entourent, nombreuses, encombrantes. Tu contemples l’idée de t’enfuir, mais tu te perds dans les remarques. «
Recrue… ? » C’est Maksim qui te sauve avec ses paroles, et tu échappes un rire.
«
C’est peut-être le tien qui est outrageusement haut. » Tu ne te reconnais pas, Skadi, et c’est sans doute Tèryky qui t’emporte. Des traits espiègles se coulent à ton visage, si rares. «
Bien sûr que je te fais confiance, Maks. » Un sourire, et tu rapproches doucement le verre de tes lèvres. «
C’est amer. Si tu veux mon avis… Il manque un peu de sucre. »