BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?
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Lyov Azarov
MONSTER UNDER YOUR BED
Impétuosité : 67
Mar 4 Juin - 2:32
Isild Lolkova
MONSTER UNDER YOUR BED
Impétuosité : 69
Le sang pulse aux quatre coins de l'encéphale. C'est l'euphorie d'une profonde amertume qui s'ébat enfin. Claquements d'ailes dont les bourrasques ébranlent jusqu'aux ventricules. Tic-tac. Le glas détonne entre les tempes, abasourdit l'esprit de quelques courants impétueux. Point d'amarrage pour le courroux qui ne possède désormais plus aucune rêne. Tic-tac. Les minutes, mortelles, s'éparpillent déjà. Pluie diluvienne maculant rivière du pourpre des assassins. Un soubresaut de raison trémule néanmoins dans le lointain. Fauve relève dès lors sa bouche gargantuesque. Plaît-il ? Que fait-elle présentement ? Gorgone secoue caboche dans quelques inspirations houleuses. L'appétence est insoutenable. Pourtant, quelque chose se fissure sous son poitrail. Conscience murmure laïus à travers la brise qui soulève tout juste les boucles. Peut-être... Mais elle s'égare une fois de plus. Une plainte s'englue dans la ruelle rouge de l'horreur. Et dragonne se plaît à patouiller plus encore ses phalanges dans la rainure carmin d'un pavé.
Génuflexion. Le gaillard se désole de la faux qui menace de s'abattre à chacune de ses inspirations. Vivre lui semble nécessaire, quand douleur le surprend encore à courber l'échine. Mais le bourreau ne répond pas aux complaintes. Il guette l'obscurité; en quête d'une unique réponse qui ne viendra jamais. Essence dégénérescente poussant jugeote à enfreindre le pire. Vile nature ! Néanmoins suave et alléchante. Menotte passe et repasse le long de la gueule déconfite, espérant balayer l'incertitude qui se gonfle d'orgueil sous le thorax. Point de retenue, toutes particules le savent. Jamais elle n'a su dresser rempart contre ses aspirations, même les plus sinueuses. Pour quelles raisons le ferait-elle aujourd'hui, tandis qu'une sève nouvelle irrigue jusqu'aux inclinations de son cœur ? Les doigts griffonnent le derme fragile d'un poignet, vaine tentative d'échapper au dessein qui n'attend qu'absolution pour immerger enfin la dépouille. Seulement la bête se gausse du désarroi.
Pas totalement. Grognement sinistre. Et voilà que la femme reprend force sur ses ardeurs. Sursaut d'effroi qui saisit la tripaille et pousse la créature à se détourner enfin de son carnage. Mirettes s'arrondissent alors d'une profonde béatitude. Merde. Que faire désormais ? Il est trop tard pour se confondre en excuse, trop tard pour courber l'échine. Lyov. Souvent, il apparaît comme unique défense. Représentation masculine d'une vigueur qu'elle ne possède pas. D'ailleurs, elle ne tarde pas à l'informer de ses méfaits. Plus il se fait attendre, plus la tension s'épaissit entre ses lombes. Et elle peste, la gazelle, contre le malheureux qui n'est toujours pas ici. Elle hésite une fois de plus lorsque ses iris rencontrent les paupières mi-closes du pantin disloqué sur l'asphalte. Heureusement, la silhouette tant attendue se découpe dans l'obscurité. Lyov. Un rictus palpite au coin de ses lèvres: grimace nébuleuse, carnassière et soulagée.
« Lyov, qu'elle inspire bruyamment, j'ai cru que tu ne viendrais jamais.
Regard vers le ciel dont les ombres ne promettent aucune rédemption, tandis que Monsieur se pavane sans une once d'émoi. Ce qu'elle souhaiterait l'étriper quelques fois ! Un souffle plus tard, et Isild ne peut contenir plus longtemps son impatience. Ses phalanges frappent alors l'épaule anguleuse de son ami dans un simple bruissement de tissus.
– Tu pourrais au moins faire semblant de te sentir concerné, chuchote-t-elle dans une plainte à peine contenue.
Détresse transpire de ses membres à travers quelques sursauts tumultueux. Semblable à la camée d'antan, Isild s'agite sous le museau du lascar, gouttelettes aigries ruisselants çà-et-là le long de la trombine.
– Je sais qu'il a malmené Esfir. Alors je n'ai pas réussi à me...
Et elle le guide sans plus attendre. Poupée stupéfaite par deux grandes billes noires qui gèlent les os, la gueule décharnée par démence métaphysique.
– Je ne sais pas quoi faire... »
Un sanglot lui ravage le gosier, tandis qu'elle dépose le ciboulot entre ses paumes: au bord du rebord.
Dim 9 Juin - 18:48
Lyov Azarov
MONSTER UNDER YOUR BED
Impétuosité : 67
Dim 23 Juin - 20:25
Isild Lolkova
MONSTER UNDER YOUR BED
Impétuosité : 69
Ça pue la mort. Pas besoin d'être né golem pour le percevoir. Il y a ces fragrances mortifères qui virevoltent doucettement dans l'air. Et ça lui prend les tripes, tandis qu'elle cherche une quelconque rédemption à travers le regard goguenard de Lyov. Humaine, ce monde ne lui a apporté que perdition. Et maintenant ?... Si la drogue ne lui offre plus la même euphorie qu'auparavant, c'est le sang en revanche qui, désormais, anime quelque chose de plus sinueux encore entre ses côtes. Est-ce véritablement sa nouvelle nature ? Bien qu'elle s'efforce à s'en convaincre afin de mieux dormir la nuit, la réalité lui apparaît tout autre à cet instant. Qu'en dirait Esfir ? Facile de jouer les indifférentes lorsqu'elle se retrouve face au reste du monde. Mais la vérité s'en voit bien plus nuancée entre les tempes, sous le front luisant de quelques larmes pourpres.
Un geste, une caresse à la fois familière et étrangère. Sûr qu'il ne s'affole pas de son profond désarroi. Il en faut davantage pour venir troubler l'éternel rictus qui lui déforme la bouche. L'envie lui prend, d'ailleurs, de l'ébrouer un peu. Peut-être pourrait-il discerner, lui aussi, la gravité de tout ceci ? Non, bien sûr que non. Comme toujours, il ne sait que s'amuser de tout. Et voilà qu'Isild secoue sa petite caboche, bien trop lourde pour qu'elle ne lui crache la moindre réprimande. Partir. Fuir. Loin. Là se situe la plus douloureuse de ses prières. Finalement, quitter Moscou et ses artères dégoûtantes, foutre une bonne fois pour toute la paix à sa fille serait la solution idéale. Qui pour l'attendre sur le seuil de sa porte ? Personne. Qui pour rattraper sa main ? Personne. Seule, elle resterait irrémédiablement seule pour pleurer sur les vestiges d'une existence morcelée.
« Qu'est-ce que ?...
L'information ne trouve pas sens sur le champ. D'ailleurs, ses yeux s'arrondissent d'incompréhension, puis d'ahurissement lorsque ses méninges perçoivent enfin ce qu'il s'apprête à faire. Quelque chose se déconnecte là-haut. Et, cette fois, ce n'est plus Isild qui agite la machine défaillante de sa carcasse. C'est autre chose. Le néant. V'là que le malotru se voit hissé sur une épaule, dérobant à la Vassilisk un ricanement grotesque. Tout ceci n'a décidément aucune logique. Ex-toxico, tentant vainement de se relever, se passionne pour le bricolage humain ! Elle les aura toutes faites. Ses prunelles se posent dès lors sur le minois sincèrement volontaire de son ami. Une énième nausée lui prend le gosier. Elle devine par avance l'idée qui lui vient en tête. Et, elle ne l'arrêtera pas. Au contraire, elle lui emboîte le pas, guidant sa trajectoire dans la nuit dont l'astre principal juge d'un œil perfide leur petite tête coupable.
– Et maintenant ?
A l'abri des regards indiscrets, Isild ne parvient qu'à marteler le sol de son pas anxieux. Sûr qu'elle devine la marche à suivre maintenant qu'ils se retrouvent véritablement seuls. Enfin, sans compter la présence de l'autre qui dort d'un sommeil de plomb. Son œil s'attarde quelques fois sur lui, puis s'empresse de se raccrocher à Lyov: unique rempart dans toute cette cohue.
– J'ai séché les cours de dissections à l'école, qu'elle s'esclaffe, plus nerveuse que profondément hilare.
Ses phalanges viennent alors se glisser entre les siennes comme le ferait une fillette envers son paternel. Œillade alanguie. Gamine réclamera-t-elle sucrerie ?
– Si jamais tu parles de tout ça à Esfir, tu pourras faire vœux de chasteté.
Et d'un battement de cil, jette un bref regard à sa ceinture.