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 Go to Hell.


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

Page 1 sur 1
Esfir Lolkova
YOU WILL HEAR MY LEGEND
Esfir Lolkova
Impétuosité : 946
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Go to Hell
Vivre dans un tel quartier l'oblige à croiser la route de son passé. Esfir virevolte dans cette existence, souriant à celles qui autrefois partageait le même calvaire, la même vie. Écartant cuisses et bouches pour gagner de quoi se nourrir. Loin de toutes ses histoires, elle n'en reste pas moins un visage familier pour certaines. Elle ne les rejette pas, sans les encourager non plus. Parfois, elle s'arrête pour discuter. Comme ce soir, avec la brunette qui l'a abordé après tant de mois sans s'être croisé. Elle jase sans cesse, mais sans malice, Esfir accepte de lui offrir une sorte d'amitié. L'écoutant plus qu'autre chose. Les potins s'entassant à ses pieds sans passer par un réel intérêt. Jusqu'à ce que des noms plus importants surgissent. Maks… Ninel… Lyov. Un pincement en mémoire de cet homme au rôle si complexe dans sa propre existence. La maladie aura eu raison de lui, finalement. La rouquine ne lui en veut pas d'avoir coupé les ponts, comprenant que son égo ne peut disparaître parce qu'il se mourrait. Elle l'accepte et regrette d'avoir manqué l'enterrement. Distraite par des souvenirs qui accompagnent le prénom de son ancien proxénète, Esfir s'éloigne de la conversation. Se plonge dans son subconscient, côtoie sa seconde identité, qui pour une fois ne l'énerve pas avec son envie de hauteur et de vertige. Un mot la ramène de force à la réalité. Un seul… « Hier. » Esfir relève un regard froid sur la prostituée, un sourcil haussé. « Comment ça, hier? »

Le choc est digne d'un tremblement de terre. Elle pince les lèvres, plisse ses yeux et bouillonne de l'intérieur. Plantant là sa pauvre interlocutrice, Esfir prend un chemin trop souvent emprunté par le passé. De mémoire, sans hésitation. Comme si elle s'y rendait encore à chaque soirée. Un mois, qu'elle porte une forme de deuil envers un homme si compliqué. Ignorant même, pourquoi elle en porte véritablement le deuil. Pour son rôle, parfois paternel dans son existence? Lyov fut tellement et absolument rien à la fois, qu'Esfir se torture avec sa mort et voilà qu'un petit mot ébranle ses fondations. Hier… HIER? Le sang perle sur sa lèvre, qu'elle essuie du revers de la main sans s'arrêter. Elle doit le voir de ses yeux pour y croire. Devant l'entrée de l'abyssal, elle s'arrête et grimace. L'endroit est hanté par deux générations de femmes Lolkov, elle hait ce lieu de perdition. Soulever par un élan de dégoût, elle s'enfonce dans le bordel avec une mission. Personne ne l'arrête, elle ne les voit même plus de toute façon. Le cœur dans la gorge, elle trouve une poignée barré et l'absence de cet être de misère. Un grognement de frustration fait sursauter quelqu'un, pas très loin, mais Esfir ne lui adresse pas même un regard. Elle attend, droite comme un piquet, que Lyov ait le culot de se pointer.

Tapant du pied, le temps passe lentement dans cette attente qui n’en finit plus. Sur le point d’abandonner et de tourner les talons, son regard est attiré par un mouvement. Une silhouette se dessine devant ses yeux et Esfir en rate une respiration. Sa mâchoire se serre automatiquement, mordant l’intérieur de sa joue par la même occasion. Lyov sans la tombe et la terre qui devrait recouvrir son cadavre. Sans lui laisser le temps de vraiment noter sa présence, elle se jette au-devant de lui, les poings serrés. Elle ouvre la bouche sans réussir à dire quoi que ce soit, puis sa main part avec violence et rencontre férocement le visage de l’homme. « Maintenant, je sais que tu n’es pas qu’un crétin de fantôme. » Elle tourne les talons, décidé à rentrer chez elle avant qu’il la rattrape.

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  Ven 17 Mai - 8:38
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Lyov Azarov
MONSTER UNDER YOUR BED
Lyov Azarov
Impétuosité : 67
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Only hungry. Only greedy.
in the span of your life there's plenty to avoid: the wicked, the merciless, the things you want for no reason other than wanting them.
⋅ ⋄ ❖ ⋄ ⋅
Le pas léger, tu déambules lentement à travers les abysses de ta propriété. De cette femme qui n’en est pas tout à fait une, l’Abyssal pour maitresse. Celle sur laquelle tu règnes, un sourire au coin des lèvres et le bout des doigts frémissant. Tantôt pour effleurer le mur que tu longes, puis le bras de l’une de tes filles. Une joue. Une cuisse. La soif, jamais bien loin, n’appelle pourtant pas ton prénom. Pas tout de suite. Tant mieux, car tu sais de qui tu as faim et c’est avec cette idée en tête, Ninel comme une hantise sous ta peau, que tu abandonnes ton troupeau. Pas de brebis, personne n’est véritablement innocent ici. Pas dans l’antre du vice. Pas à moitié nu. La tentation ayant la fâcheuse habitude de dévorer la naïveté de tes visiteurs.

Tu grimpes donc le grand escalier, non pas sans admirer ton peuple adoré. Quel bonheur que de vivre entouré de fille de joie, n’est-ce pas? Et tant pis si elles ne sourient pas, toi tu compenses entièrement.  Et pourtant, à trois pas de ton bureau, tu ne souris plus. La surprise, comme un coup dans le sternum. Tu ne t’attendais pas à ça, pas à elle. Esfir, comme un vieux fantome, debout devant toi. Est-ce que tu rêves? Ou bien, on t’as drogué? Non. Impossible. Pourtant, tu la dévisages en fronçant les sourcils. Ne sachant pas si tu devrais te réjouir ou reculer. T’enfuir? Non, pas toi. Tu n’aurais pas osé, avant. Tu ne peux décidément pas faire ça, plus maintenant.

Tu ne notes pas même ses poings, ceux qu’elle serre. Ceux qui pulsent de chaque côté de son corps. Tu n’as conscience que de sa personne. Qu’elle est là. Incandescante et tellement, tellement, belle. Furie adorée, presque aussi violente que sa mère, hein? Tu ne sais plus trop, de laquelle tu devrais le plus te méfier. La fille, probablement. Puisqu’elle c’est matérialisé devant toi. Celle que tu ne peux plus quitter des yeux. Désemparé par sa beauté. Par le tremblement délicat de son corps. « Esfir…? » que tu souffles. Avec quelque chose de révérencieux, comme si avec elle ici, le lupanard prenait des allures de temple. Sacré. Terrible. Et ce n’est pas entièrement faux. Surtout pas lorsqu’elle élance sa main et qu’elle percute ta joue. Le son t’arrache un demi-sourire, celui qui s’étale sous ses paroles. Celui qui te tartine le visage alors que tu contracte la mâchoire – celle où sa paume chauffe encore la peau.

Pas qu’un crétin de fantôme qu’elle dit et ça y est, tu ris. Un son qui vient de loin. Un peu rocailleux, rouillé en réalité. C’est à son tour de tenter de fuir – quand bien même, toi, tu n’as pas oser. Seulement, si tu n’es pas mort, tu n’es pas non plus le même. Ce qui explique que déjà tu t’élances, ta main agrippant l’un de ses poignets. Pour la garder près de toi. Pour la ramener contre toi, que son corps percute le tien. Tu oublies tes craintes, qu’elle ne représente plus la même chose maintenant que tu as changé, en t’enfonçant dans celle de la perdre. Elle est venue à toi et de fait, elle ne peut pas repartir ainsi. Pas aussi vite. Pas avec toi. « Plus vif que mort, ça c’est certain, lapushka. » Oh, elle peut bien se débattre et tenter de t’échapper à nouveau, toi tu n’as conscience que de sa peau contre la tienne. De son poignet, délicat contre ta paluche abimée. De sa poitrine, ayant brièvement percuté ton torse. De l’éclat furibond de son visage. Et tu oses sourire, devant sa fureur. Devant la tornade qu’elle représente. Feu de broussaille qui menace de tout faire cramé. Toi, surtout. « À te voir, on pourrais juré que tu me préférerais décédé… Tu m’en veux encore, de t’avoir chassé de mon lit de mort? » que tu taquines. Bien trop conscient d’être imperméable à la mort.
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  Lun 20 Mai - 22:38
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Esfir Lolkova
YOU WILL HEAR MY LEGEND
Esfir Lolkova
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Go to Hell
Son demi-sourire imprégné sur les rétines, Esfir tourne les talons, résolu à s'éloigner. Le choc résonne encore sur sa paume et remonte le long de son bras. Elle n'est pas en état de gérer autant de conneries cette semaine. C'est trop, même dans cet état de deuil et d'asthénie qui est devenu sien avec les années. Sa compagne intérieure s'agite avec méfiance, essaye de la pousser à regarder en arrière, s'assurer que le monstre, comme Alkonost le perçoit, reste loin d'elles. L'oiseau de légende ne l'aime pas, le hait pour ce qu'il a fait par le passé et de la marque que les derniers mois passé avec lui, ont laissé sur l'âme de la rousse. Esfir n'est pas au clair quand Lyov est concernée et cette dualité dans son existence, lui accorde qu'une raison de plus d'être exténué. Furibonde que la mort se soit joué d'elle une nouvelle fois, avec l'aide d'un de ses proches, qui n'est pas un de ses proches, son cœur se serre sous le poids de l'instant.

Il la rattrape plus vite que son rire, insultant. Le poignet pris au piège de sa grippe, Esfir se fige. Nul besoin de se débattre, elle n'a jamais eu de force physique. Plus près que nécessaire, elle sent la force du corps de Lyov contre le sien, ajoutant à la réalité de sa vie et non de sa mort. Ses lèvres se crispent dans une moue qui n'a rien de mignonne ou de faussement naïve, uniquement sa contrariété et son envie de lui arracher la gorge pour avoir le culot de la retenir. Comme un autre plus de quinze ans auparavant, un autre homme de sa génération et qui l'avait laissée pour morte de longues minutes après l'avoir ainsi agrippé. « Plus vif que mort, ça c'est certain, lapushka. » C'est l'arrogance qu'il suinte, alors qu'elle fixe cette main qui la retient. Elle la fixe comme si son souhait le plus cher est de l'arracher à son propriétaire et de l'abandonner un membre en moins. Sa respiration est profonde et contrôler, pour l'empêcher de céder à quoi que ce soit qui couve sous sa peau. Elle entend presque le cri d'oiseau offenser et la voix mélodieuse de la femme, maudissant Lyov, qui vit en elle. « À te voir, on pourrais juré que tu me préférerais décédé… Tu m'en veux encore, de t'avoir chassé de mon lit de mort? »

Lit de mort, ces mots la font le regarder en face et étrangement, calme un instant le feu qui brûle dans ses veines, lorsque sa colère fait surface. Un calme aux semblants de mythologique. Aujourd'hui, encore, elle ignore à quelle part Alkonost l'influence au quotidien. « T'en vouloir? Je devrais plutôt te remercier pour ce compliment. » Elle étire ses lèvres dans un sourire qui n'en est pas un et qui la décrit parfaitement. C'est une expression de son cru et unique, en soi. « Choisir de mourir dans les bras d'une chienne à tes ordres, c'est très toi… Et je ne convenais pas au rôle. Définitivement un compliment. » Des ouïes dires et un nom, Ninel. Voilà tout ce qu'elle sait sur la mort et l'enterrement de son ancien proxénète. Des années auparavant, Esfir écartait aussi les jambes, fille de l'abyssal dès l'adolescence. Aujourd'hui, des années de libertés plus tard, même sa manière de marcher est différente. Loin d'être reconstruite, mais beaucoup plus marqué par le respect d'elle-même, que la jeune artiste a gagné à grand coup de crocs. Sans ciller, une seule fois, sa main libre agrippe les doigts qui la retiennent, mais ne tire pas. « Lâche-moi, Lyov. Maintenant. »

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  Mar 21 Mai - 7:08
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Lyov Azarov
MONSTER UNDER YOUR BED
Lyov Azarov
Impétuosité : 67
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⋅ ⋄ ❖ ⋄ ⋅
Tu la retrouves enfin, la belle enfant fait femme. La prodige, celle ayant sut échapper à la mort. Celle qui ne remue plus, pas depuis que tu as refermé la main autour de son poignet. Esfir, à la fois délicate porcelaine et brasier impitoyable. Une silhouette qui t’échappe, quand bien même tu y refermes les doigts : parce que tu n’as aucun pouvoir, aucun ascendant sur elle. La preuve se trouvant dans son regard, celui qui massacre ta main jusqu’à ce que tu oses parler – et tu parles trop, Lyov. Comme la plupart des hommes âgés. Un vieux lion qui rugit, pour se convaincre qu’il n’est pas une antiquité. Pour rappeler que malgré ses vieux os – les tiens sont encore pires d’ailleurs – tu n’es pas inoffensif. Sait-on jamais qu’elle l’aurait oublié – qu’elle n’en aurait rien à faire.

Tu n’aurais pas dû parler, pas dû la provoquer – aussi taquin soit ta remarque. Car elle ne rit pas, non elle sourit mais sans chaleur. Il y a quelque chose de malsain en elle. Rien à voir avec ce qui pourris dans ton ventre, elle est fait d’un autre feu et tu l’as toujours su. Mais quelque chose de sombre remue en elle et tu relâches presque sa main – presque étant le mot à souligner. Elle ose enfin faire face à ce qui enfle entre vous. Durement et sans pitié, Esfir à son meilleur. Toujours plus belle lorsque des éclairs crépitent dans ses yeux, jusqu’au bout de ses doigts. Tu soupires déjà d’admiration, tes doigts crevant d’envie de glisser plus haut. De l’attirer plus près. Quand bien même elle insulte Ninel et tes choix – en réalité tu te contentes de rire doucement. Comme un adulte le ferait d’une remarque insensée de la part d’une enfant. « Une chienne, hein? Tsk tsk, tu ne devrais pas dire ce genre de chose. Pas ici. Pas tout haut, lapushka. » Tu t’exprimes comme si elle n’avait pas plus d’onze ans à nouveau. Petite fille d’une mère brisée, en pleine quête d’un avenir plus radieux alors qu’elle flotte dans le caniveau. Y’a même ton pouce, qui cajole doucement son poignet, là où son pouls pulse calmement.

Elle ne sait pas ce qu’elle dit – mais en fait, si. Elle ne connaît pas Ninel, elle ne comprend pas que ta pomme de sang favorite est terriblement susceptible. Mesquine. De fait, tu glisses un index contre tes lèvres, le regard pétillant d’amusement. D’une complicité qu’elle refuse de partager. Vous n’avez véritablement été proche que lors de ta fin. De ton déclin. Parce que sans la mort perché sur tes épaules, Esfir ne veut pas de toi. Pourquoi les femmes Lolkov doivent-elles être toutes deux d’un dramatisme terrible? Difficile à dire. Aussi, tu te contentes de soupirer, sans toutefois accéder à sa requête : celle de la relâcher. « Impossible, si je te relâche, tu disparais. Je te connais, Esfir... » quand bien même elle ne veut pas. Même si elle n’a jamais accepté que tu te faufiles dans son intimité – un regret qui n’a jamais de cesse, pas pour toi. Cette fois, c’est toi qui vient à elle. Plus près. Et tant pis si elle recule. « C’est donc ce que tu crois? Que je t’ai libéré de la charge d’un vieil homme mourrant, parce que tes bras ne convenais pas à une fin digne de ce nom? ... » Quelle genre de connerie peut bien lui traverser l’esprit? Tu la croyais plus intelligente.

Y’a bien un sourire qui te chatouille le coin des lèvres, t’as jamais su tirer la gueule longtemps. Pas sans les cris. Pas sans tout balancer au bout de tes bras. Sans la rage, il ne reste que ta bonhommie habituelle. Un masque que tu as enfoncé trop fort contre ton visage. Une sale habitude, pire que la nicotine. « Si j’avais du choisir un endroit pour mourir... » que tu souffles tout bas, inclinant le visage pour parler contre son oreille, « c’est entre tes cuisses, que je l’aurais fait. » Tu devrais la fermer, mais tu souris et recules un peu. Pour noter sa réaction. Pour observer la courbe de ses lèvres – le plus bel interdit qui soit. « Je l’ai fais par affection, mais avoir sut… c’est à toi que j’aurais demandé d’enfoncer le couteau. Pas à Ninel. Peut-être serais-tu de meilleure compagnie? » Et sur ce, tu relâches – quoi qu’à regret – son poignet. Oh, tu crains toujours qu’elle fuit, mais tu comptes sur sa colère – ta provocation comme une tentative de la garder près de toi. De la retenir. À chacun ses techniques.
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  Lun 27 Mai - 1:32
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Esfir Lolkova
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Esfir Lolkova
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« Une chienne, hein? Tsk tsk, tu ne devrais pas dire ce genre de chose. Pas ici. Pas tout haut, lapushka. » Ses yeux se figent et se fixent, hurlant l'insulte qu'elle ressent jusqu'à l'intérieur de ses os. Le ton de voix, le rappel de l'enfant qu'elle fut, longtemps, à ses yeux et de ce qu'elle est devenue à son contact, tout la percute avec cette simple phrase. Cette simple réprimande sur laquelle, il aurait dû s'étouffer. Elle serre les dents, Alkhonost le fusille de ses mauvaises ondes, même s'il n'a que très peu de chance de la percevoir derrière ses iris. Une légère brise s'élève et joue dans ses cheveux, comme attendant son heure pour gronder plus fort. Lyov a toujours le don de l'enragé. Des souvenirs d'insultes et de cris, tous lui étant extirpé par le proxénète, ne cesse d'affluer dans sa mémoire. Ce qu'elle peut haïr avoir autant d'années en commun avec l'homme. Toutes ses expressions, ses gestes sont des coups de poignards remplit de cette familiarité qu'on ne retrouve qu'avec les liens du sang normalement. Le caresse de son pouls sur sa peau frêle accentue les sensations de sa peau, l'hérisse de toute part et son pouls accélère à peine, trop enfouis dans ce calme qui précède les tempêtes. « Impossible, si je te relâche, tu disparais. Je te connais, Esfir... » La rouquine veut répondre, ouvre sa bouche pour le faire, mais déjà il se rapproche. Silhouette massive d'un homme qu'elle a désiré à quelques reprises. Rarement, elle doit l'avouer, mais tout de même une possibilité tordue qui habite l'ombre de sa personne. La proximité suffit à ramener cette part de leur passé qu'elle oblitère volontairement. Elle ne bouge pas néanmoins. Reste droite et fière, comme la femme qu'elle tente de reconstruire depuis des années déjà. C'est l'autre personnalité, celle qui n'a pas le contrôle de son corps qui hurle au scandale et l'implose de s'éloigner le plus rapidement possible. Cet homme est du venin, simplement un venin à ses yeux mythiques. « C'est donc ce que tu crois? Que je t'ai libéré de la charge d'un vieil homme mourrant, parce que tes bras ne convenais pas à une fin digne de ce nom? ... »

Son souffle chatouille l'oreille de l'artiste, alors que son pouls accélère de nouveau. Le traitre, qui témoigne d'une réactivité à l'encontre de Lyov. Elle le maudit intérieurement, écoutant les mots chatouille et percuter ses tympans. Mourir, cuisses, entre… Tous ses mots qui a leurs tours envahissent les pensées de la belle. Esfir soupire, sans les yeux qui s'élargissent de surprise ou de malaise. Autrefois, chienne comme les autres, elle trouve plutôt rassurant qu'il n'ait pas été aussi vulgaire qu'il aurait pu. « Peut-être serais-tu de meilleure compagnie? » La pression sur son poignet s'efface et c'est avec vivacité qu'elle ramène son bras vers elle, se masse la région maltraiter, ses yeux ne l'ayant pas lâché une seconde. Elle reste muette quelques secondes, laisse son souffle redevenir lui-même, observant Lyov sans la gêne de la fillette. Uniquement la femme, celle libre de la putain de vie qu’il lui a offert, alors qu’elle n’avait que dix-sept ans à peine.

Ses sourcils se froncent et l'instant d'après, c'est son rire qui éclate dans les couloirs de cet habitat du vice. Un rire franc et sincère, qui se termine aussi sec qu'il est né. « Par affection, Lyov? Tu n'as pas trouvé mieux? » Pour la première fois, en plus d'une décennie, elle franchit elle-même la distance qui les sépare, serre son corps contre le sien, bras derrière sa nuque. « C'est ton orgueil qui t'as poussé à me rejeter. La simple idée de mourir diminuer, dans mes bras, faisait naître une envie de meurtre dans ton corps impotent. Ce n'est pas pour moi que tu l'as fait, mais pour toi. » Sur la pointe des pieds, elle approche ses lèvres des siennes, les frôlant en un souvenir lointain, de leur unique dérapage. Elle glisse même une de ses jambes entre les siennes, frêle feu de forêt qui s'allume dans tout son être. Éveillant la passion latente qui existe derrière toutes les misères qui l'ont poussé loin de cette part d'elle-même. Esfir l'ouvre quelques secondes, permet à Lyov de l'apercevoir, un instant. Une promesse d'extase, qu'elle referme de sa langue acérée. « Pour ce qui est de mes cuisses, sais-tu pourquoi tu n'y jamais gagner ton droit de passage? As-tu conscience que je hais le personnage que tu colles sur ton visage et qui cajole toutes les chattes qui rampent pour toi. Qu'il me dégoutte profondément? Je ne céderai jamais à l'homme qui a écarté les cuisses de ma mère avec ces faux semblants de proxénète. » Elle se recule, hors de portée, prend même le temps de s'étirer avant d'ajouter. « Et soyons honnêtes un peu… Je ne suis pas de bonne compagnie. Mais, si j'avais voulu t'avoir, cette chienne n'aurait pas eu une chance. » Elle ne prend pas la peine de lui avouer que jamais, elle n'aurait pu le tuer. Jamais.

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  Lun 27 Mai - 2:38
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Lyov Azarov
MONSTER UNDER YOUR BED
Lyov Azarov
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Only hungry. Only greedy.
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⋅ ⋄ ❖ ⋄ ⋅
Qu’importe les mensonges qu’Esfir se raconte – le pire étant qu’elle ne te veut pas, qu’elle n’a pas besoin de toi – elle ne peut pas dissimuler la secousse de son sang. Celui que tu actives, en parlant. En racontant, combien tu la voudrais, elle. Et au fond, ton désir de Ninel n’a plus d’importance – pas pour toi, qui vit dans le présent. Pas pour toi, qui ne sait pas comment cesser de vouloir, de désirer. Esfir pour obsession, bien avant que ne vienne la nymphe au regard jaloux. Des jeux d’enfants d’un tout autre ordre – rien à voir avec ceux de la douce Esfir. Celle qui c’est envolé en fumé dès qu’elle est revene vers toi. Qu’elle a écarté les cuisses. Tu aurais dû la prendre le premier et ça, elle le sait tout autant que toi – du moins, l’espères-tu. Tu ne l’as pas épargné pour Isild, ça n’avait rien à voir et n’en a toujours pas, mais parce que même si Esfir ne peut pas le croire, tu éprouves réellement de l’affection pour elle. Pour la petite fille qu’elle a momentanément été. Pour l’adolescente que tu n’as pas su sauver. Pour la pute qu’elle est devenue, offerte aux meilleurs clients – sauf ceux violent, on abime pas Esfir. Pas sous ton nez, surement pas derrière ton dos.

Seulement, tu n’es pas un type bien, Lyov. N’a jamais su l’être, dès que tu as su réfléchir par toi-même, que le sang souillé à sut retrouvé son chemin à travers les dédales sales de Moscou. Et tout ça, la belle flamme le sait. Alors elle rit et tu souris, incapable d’y résister – et pourquoi t’en privé, hein? Tu ne veux pas. Tu ris presque avec elle, mais pas tout à fait. Trop surpris – satisfait – qu’elle vienne à toi. Qu’elle t’enlace, ses bras délicats s’enroulant autour de toi. Ses questions t’amusent pourtant, te rendent fier. Elle voit au-delà de ce que tu projettes, de ce que tu aimerais – quelque part, probablement – être. Aussi, tu secoues doucement la tête, un bras s’enroulant presque timidement autour de sa taille – un autre interdit qui te brûle le ventre, pour lequel Isild te le cramerait, oui. « Allons allons, lapushka, j’ai toujours eu de l’affection pour toi... » et ça, ce n’est pas un vrai mensonge. Pas quand tu presses doucement tes doigts contre le creux de ses reins. Tu n’as pourtant plus le luxe de la cajoler – une idée presque grotesque en ce qui la concerne, Esfir n’étant pas de ses jolies colombes à qui l’on gonfle les plumes. L’aurais-tu oublié, Lyov? Peut-être. Pas.

Elle a toutefois raison alors qu’elle t’accuse d’orgueil. Qu’elle te rappelle tes défauts humains, ceux faibles. Ton incapacité à ne plus être un homme à ses yeux, elle la trop jolie fille. Trop jeune. Trop familière. Trop brillante, aussi. Quel drame ce serait, si elle n’avait gardé de toi, que cette image de vieillard mourrant. L’invalide dépouillé de tout charisme. Quelle idée terrible. Détestable, oui. Alors oui, tu l’as fais pour toi, mais elle se ment si elle croit que tu ne l’as pas aussi fait pour elle. À moins qu’il ne s’agit, encore une fois, que de tes espoirs. De tes désirs. Des fantasmes d’Esfir, faussement tendre et incapable d’aller jusqu’au bout de tes exigeances. De ce chemin douloureux qu’à été ton suicide. Un sentier que tu oublies quand elle te regarde de ses yeux étoilés. Y’a des promesses sales dans son regard, le satin de sa peau que t’étalerais bien sur tes draps. Et sa cuisse qui effleure le centre d’un univers humain, ton entre-jambe pour coeur de tous les vices – ceux qui t’échappent parfois, depuis un mois. Depuis que tu as modifié la trajectoire de ton existence, de cette renaissance. Pourtant, il n’y a rien de différent, pas avec elle. Tu réagis toujours de la même manière : le souffle qui accélère doucement, le ventre – et tout le reste – qui se contracte, qui se durcis. Y’a tes pupilles qui se dilate, un peu. Ton petit sourire, qui tremble un peu. Qui hésite. Et si c’était ENFIN le moment? Non. Impossible. Impensable.

Et voilà, elle referme les portes de vos désirs. Celui commun, de se posséder l’un l’autre. Parce qu’elle refuse d’avouer que tu lui creuse l’appétit – sale mioche en peine d’amour depuis sa naissance. Tu blâme Isild, pour tout. Pour son rejet. Pour le rappel de ce que tu as été, pour sa mère. De ce que tu as goûté. Parce que toi, tu ne vois pas pourquoi un rapport avec la mère doit immédiatement annulé toute possibilité avec la fille – tu n’es pas son père, après tout. Il n’y a rien d’incestueux dans vos rapports. Seulement, ce n’est pas là ton seul crime Lyov – évidemment que non, le contraire t’aurais sacrément étonné. Non, Esfir te reproche ton charisme, ton sourire facile et ta bonhommie. Ces paroles-ci t’enfonce un goût amer dans la gorge et tu perds doucement le sourire. La voit-elle, l’incompréhension qui te brouille le regard? Évidemment. Elle l’a déverse en toi. Espère t’y noyer – si seulement tu n’étais pas déjà mort, hein? C’est con. Et comment espérait-elle que tu gagnes ton enfer? À coup de dent et de claque? C’est ainsi qu’elle espérait être prise en charge? Ainsi que tu aurais du toutes les traiter, sa mère y compris?

Tu es tenté de lui demander comment, alors, tu devrais t’y prendre. Avec les filles. Avec les clients. Avec le reste du monde – sacré foutoir qu’il est. Seulement elle t’échappe, s’écoulant loin de ton corps, ton bras glissant – docile pour une fois – de son dos. Elle s’étire même devant toi, la pute refaisant brièvement surface pour te narguer. Tu contractes la mâchoire. Tu serres un poing. Du regret dans la poirtrine, qu’elle s’écarte déjà. Jusqu’à ce qu’elle parle de Ninel. Qu’elle tente de se convaincre – car toi tu sais qu’elle ment – qu’elle n’a jamais voulu de toi. En réalité, c’est du cadavre en devenir qu’elle ne voulait plus. Alors tu ris, à ton tour. Doucement. Un son rèche qui vibre entre les murs du couloir sombre. Un son presque feutré, des tissus qui tombent au sol. Et y’a ta main, qui s’étire vers elle, qui glisse contre sa nuque. Qui enroule ses cheveux de feu autour d’un poing. Son corps, que tu ramènes contre le tien et ton nez, qui s’enfonce contre son cou. Celui contre lequel tu inspires lentement. À plein poumon, son odeur comme une liqueur coûteuse. « Menteuse... » que tu susurres. Que tu ronronnes presque, le bout de ton nez glissant contre sa peau. Remontant jusque derrière son oreille. « Ce n’est plus de mon orgueil qu’il est maintenant question, Esfir chérie, mais du tien… à croire que j’ai préféré Ninel à ta compagnie. À ton parfum. »

Ta main enroule un peu plus étroitement les mèches incandescentes et tu soupires contre sa peau. Hésite à y déposer des baisers. À la marquer de ton sceau. Mais non, tu te contentes d’embrasser tendrement sa peau. Un interdit dont tu te délestes. Une vibration dans la poitrine, qui a presque des élans d’amour. « J’ai baisé ta mère, c’est vrai… mais elle t’a baiser encore plus fort, tout est une question de perspective. » Tu souris contre sa peau et grogne tout bas, ton autre main glissant contre son dos – effleurant le chemin de sa colonne vertébrale. « Tu dis que je te dégoûte, tu dis que tu me hais mais… c’est toi qui est venu à moi. Toi, qui a du pleurer le pauvre invalide que j’ai été et que tu as cru mort. Réjouis toi plutôt, de mon retour… cesse de me repousser. Je sais que je t’ai manqué. » Si seulement c’était si facile, hein?
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  Lun 27 Mai - 3:31
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Esfir Lolkova
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C'est une pieuvre que s'enroule de nouveau autour de corps. Non pas, l'homme qui l'oblige à revenir près de lui, non… Pas Lyov. Mais la lourdeur des souvenirs d'une vie trop longtemps passé près de lui. Son premier sourire, lorsqu'elle dessine enfant, le premier visage qu'elle découvre après la mort et les premiers effleurements qui appellent à une nouvelle relation. Proxénète, ami et quoi d'autre encore? Si ami, peut bien faire partie de cette liste de titre qui est sien. Son rire lui caresse l'épiderme en quelque chose de trop intime pour l'instant en plein couloir de ce bordel sans fin et lorsque son nez s'infiltre dans son cou, sa main frôle sa nuque, Esfir se fige dans cette position. Seul Alkonost hurle au scandale, s'agite comme pour mordre cette main qui joue avec sa crinière. Cette légende fait bouillir son sang, mais son pouls s'accélère uniquement à cause de l'homme, de Lyov et de ce contact qui éveille un désir latent dans sa chaire. Nul besoin de préciser, qu'aussi évident que soit, ce fait, la rouquine ne l'avouera jamais à voix haute. Pas même en sachant qu'il sera le seul à attendre. « Menteuse... » Le murmure contre sa peau et ses lèvres qui la frôlent, lui tire un sourire sardonique. Avec une pointe de sa charmante garce intérieure, à la commissure de ses lèvres. « Ce n'est plus de mon orgueil qu'il est maintenant question, Esfir chérie, mais du tien… à croire que j'ai préféré Ninel à ta compagnie. À ton parfum. » L'ancienne catin, intouché et intouchable par ce proxénète, ne retient pas le frisson que ses paroles lui procure. Au contraire, elle l'assume, l'entretien quelques secondes, rejetant sa tête en arrière pour lui offrir un accès plus grand à sa gorge. Certains se sont trompés sur ses réactions de ce genre, elle espère seulement que Lyov a su la connaître mieux que ça, et ne pas tomber dans le piège de l'abandon qu'elle n'a jamais réussi à offrir de sa courte seconde vie. Même de la première, pour ce qu'elle se souvient.

Le baisé contre sa peau est une promesse de tout ce qui fut contenu, un instant volé à ce qui ne les relit plus ou pas du tout. Ce qui ne fut et ne sera jamais. Esfir s'en régale, comme le chat qui sommeille parfois dans sa manière d'être. Un chat trop paresseux pour exiger sa part des réjouissances, trop faible, tout autant. « J'ai baisé ta mère, c'est vrai… mais elle t'a baiser encore plus fort, tout est une question de perspective. » Le fer s'enfonce dans ses entrailles, alors que l'image de sa mère, écartant ses cuisses pour Lyov lui revient en mémoire et ajoute un goût de bile dans sa bouche. Il l'ignore, mais Esfir l'a entendu et vu prendre sa mère. Enfant discrète, qu'on oubliait trop souvent. Souhaite-t-il vraiment obtenir signer son arrêt de mort? Alkonost s'empresse de la pousser en ce sens. « Tu dis que je te dégoûte, tu dis que tu me hais mais… c'est toi qui est venu à moi. Toi, qui a du pleurer le pauvre invalide que j'ai été et que tu as cru mort. Réjouis toi plutôt, de mon retour… cesse de me repousser. Je sais que je t'ai manqué. » Ses yeux se refroidissent plus rapidement que ceux d'une vasiliks, alors qu'elle glisse l'une de ses mains dans les cheveux courts de l'homme, enfonce ses ongles jusqu'à le faire saigner, pour mieux agripper sa tête et le forcer à l'éloigner de son cou. Sous cette prise, elle ne dit rien. Continuant d'accentuer la distance et d'enfoncer ses ongles dans sa peau. Une fois complètement libre de lui, elle le relâche, sans même un œil pour le sang qui macule ses doigts. « Tu as raison, j'ai pleuré ta mort. Tu m'as peut-être même manqué. » Elle ne bouge pas d'un centimètre, poing serré et lèvres sévères. « Mais, il est tellement plus facile d'apprécier quelqu'un qui n'est plus là, que d'éprouver de l'affection pour quelqu'un comme toi, qui se trouve en chair et en os devant moi. »

Une silhouette se dessine et interrompt les retrouvailles. Une frêle silhouette, l’une des chattes à offrir du coin, très certainement. Esfir la laisse se glisser entre eux, hésiter, puis se sauver en croisant le regard de l’artiste. « Dommage pour toi, tu avais plus de valeur à mes yeux en étant mort. » Son poing part sans prévenir, fracasse la mâchoire du propriétaire de l’endroit et la blesse très certainement par la même occasion. Conséquence de son manque flagrant de force physique. Après avoir ravalé la douleur et ramener son poignet vers sa poitrine, elle se redresse. Fière dans tout ce qu’elle est. « Ne parle plus jamais d’elle, Lyov. Jamais. »

Ses épaules s'affaissent, lasse de toutes ces conneries. Elle s'éloigne, sans fuir pour autant, s'adosse contre le mur le plus près et renverse la tête, tenant toujours sa main contre elle-même. Les souvenirs du passé se font envahissants, dessinant plusieurs facettes du proxénète qui lui fait face. Elle souhaite partir, l'oublier et reprendre une existence libre de lui et du poids de son ombre. « Putain de merde… Ton affection ça ne suffit pas. »

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  Ven 31 Mai - 8:22
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Lyov Azarov
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⋅ ⋄ ❖ ⋄ ⋅
Esfir n’est plus que désire, là contre toi. Ta main dans ses cheveux. Le feu pour avertissement, celui de sa crinière, celui de son regard. Pire, y’a son ventre. Mais toi, tu joues avec le feu, comme si tu ne craignais plus rien – menteur. Elle t’offre sa gorge et tu prends honteusement, Lyov. Simplement parce que tu le peux. Assurément parce que tu le veux. Que t’en crève d’envie, ta renaissance ne t’ayant pas guéris de cette obsession. De ce besoin d’elle, aussi. Tu prends, de sa chaleur, sous la forme d’un baiser. Parce que tu sais déjà que ça ne durera pas. Parce qu’Esfir n’est pas fait pour être docile, feu qu’elle peine probablement elle-même à contrôler. La preuve étant de ses doigts, qui tirent déjà sur tes cheveux. Le chaton n’a plus envie de jouer et tu souris contre sa peau, pour la relâcher. Presque trop gentil, Lyov – et dire qu’on ose te traiter de salaud dans ton dos, tsk.

Tu recules sagement, d’elle. De son corps, celui qui t’appelle continuellement. Tout est de sa faute, avant qu’elle ne devienne femme, tu ne l’avais jamais regardé ainsi. Tu n’avais jamais désiré tant. On ne t’a jamais tant frustré, non plus. Seulement à travers tout ce qu’Esfir te fait endurer, la vérité s’écoule d’entre ses lèvres. Tu lui as peut-être manqué qu’elle dit et tu souris, amusé. Comme si elle doutait du manque que tu créer dans son ventre, petite addict qui nie son état, dans un vague espoir de trouver une cure qui saura tenir. Comme si tu ne pouvais pas être, à la fois le poison et le remède – c’est mal te connaître, ça. Et elle achève sa tirade, te rappelant qu’au final, elle te préfère froid et silencieux. Mort. Un état que tu as pourtant refusé, que tu préfères fuir. Parce que la mort est un état trop permanent pour toi et que depuis la perte de Kitti, tu évites ce genre de connerie. Ça doit faire mal de mourir – pour de bon, quoi.

L’une de tes petites chattes s’égarent même jusqu’à vous, mais tu ne la remarques pas. Le regard rivé sur Esfir. Incapable de t’en détacher – de vous libérer, l’un comme l’autre. Elle te préférerait mort, ce dont tu ne doutes malheureusement pas. Tu baisses même les yeux, les sourcils légèrement froncés – ton beau sourire oublié. Ce qui explique que tu ne vois pas venir son poing et que la douleur te cueille joyeusement, sans avertissement. Pour toute réaction, tu grognes, puis glisse le bout des doigts contre ta mâchoire. Celle qui va assurément enfler. Au moins autant que le poing qu’elle serre – franchement, avant qu’elle ne soit abimé par le copain d’Isild, elle aurait du te laisser lui apprendre la base du combat. Elle n’a toutefois pas besoin de ce genre de notion pour se redresser, fière. Belle à te faire mourir une seconde fois. Plus confiante qu’Isild ne l’a jamais été, devant toi – avant sa mort. Son ordre, quant à ne plus parler de sa mère, t’arrache un sourire qui se meurt en grimace, ta main frottant gentiment ta mâchoire. « Je suis trop vieux pour changer mes habitudes, lapushka... » ce qui se résume à un refus de ta part. Tu ne comptes pas te montrer plus puissant, ni avec la mère, ni avec la fille. L’une et l’autre, exigeant beaucoup trop de ta part. Or, tu n’es pas leur jouet. Pas leur animal de compagnie. Tu n’es qu’un de leur démon – ce qui leur octroie bien peu de droit sur ta personne.

Seulement, Esfir peut continuer de t’éviter, tu ne peux plus mourir. Ni pour elle, ni pour personne. Pourtant, quand elle se presse à un bout de mur, son poing contre son giron, tu le regretterais presque. Il faudrait, pour ça, que tu sois quelqu’un de meilleur. Alors tu te contentes de soupirer, ennuyé qu’elle soit aussi mal. Que ton affection, comme elle le dit si bien, ne suffise pas. Jamais. T’approches, sans même hésiter – tu ne feras peut-être pas de vieux os à ce rythme. « Non. Mais ça n’a rien à voir avec mes intentions ou ma façon de faire… d’être. » Absolument pas et tu t’arrêtes – trop – près d’elle. Le bout de tes doigts qui touchent son coude, qui remonte contre son bras. Alors que tu l’admires, les sourcils légèrement froncés – tiraillé par le casse-tête humain qu’elle est. « C’est moi, qui ne te suffit pas. Moi, ton éternel coupable... » pas assez fort, pas assez rapide. Pas assez droit, la belle affaire. La blague, oui. Tu ris presque, le sourire te chatouillant les lèvres alors que ta main glisse contre la sienne, celle blessée. Celle qui pulse en rythme avec ta mâchoire. « Moi qui te fait du mal, même quand c’est toi qui balance les coups, hein Esfir? … Aller, on va mettre de la glace sur ça, que ta mère ne m’arrache pas la tête quand elle s’imaginera que je t’ai fais du mal. » Tu roulerais presque des yeux, tien.

Y’a ton autre main qui effleure le bas de ses reins, pour l’encourager à abandonner son pan de mur. À te suivre. Dans la cuisine, en bas, en retrait du lupanard. Loin des murs de bois, de l’éclairage tamisé et de l’odeur suave de l’amour interdit. De l’amour sale. La cuisine, plus simple. Propre. Un endroit qu’elle connaît toujours et où tu trouves un sac de petit pois, à lui offrir. « C’est impossible de gagner avec toi, hein? Enfin, ni avec toi, ni avec Isild. Oh et pas la peine de me menacer ou de me cogner à nouveau » que tu grommelles, tout en attrapant un verre d’alcool. En te laissant tomber sur une chaise de bois. Celle qui gémit sous ton poids – en voilà une qui ne fait pas de cas de gémir pour toi, oui! « Vous êtes bien plus semblable que je l’aurais cru, ta mère et toi. Toujours à chicaner, à me menacer, à m’abimer... » et t’indique ta mâchoire avec humeur, celle contre laquelle tu presse ton verre. « À refuser que je parle de l’une à l’autre. Franchement, je ne vois pas où est le mal. Je vous connais toutes les deux – pas très bien, je te l’accorde, mais je vous connais. Je ne vais pas commencer à vous passer vos caprices et faire comme si l’autre n’existait pas, rien que pour ménager votre susceptibilité Lolkov. » Bon, tu sirotes un peu ton verre et te redresse pour lui servir un verre de lait. Quoi? Tu pousses le verre devant elle. « Bois un peu… et ne bougonnes pas. Si tu ne veux pas que je te traite en femme, alors laisse moi cajoler la petite fille que tu as été. » Celle qui te manque, parfois. Mais pas assez pour effacer la femme.

Trop de désir en toi, Lyov.
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  Lun 3 Juin - 8:36
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Esfir Lolkova
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« Je suis trop vieux pour changer mes habitudes, lapushka... » Elle soupire, le poing toujours serrer contre son ventre. Ses yeux humides par les larmes de douleur qu'elle refoule. Putain d'idée que de frapper Lyov! Voilà ce qui arrive quand elle cède à ce genre de pulsion. C'est certainement elle-même qui souffre le plus de ce coup de poing. Comme toujours, Esfir est celle qui en récolte les conséquences. « Un manque de volonté, plus qu'une question d'âge… » Qu'elle murmure sans le regarder, ravalant les tiraillements de son poignet. Elle sera obligée de filer voir un médecin pour tout ça. Quelle putain d'ennui. Elle serre les dents. Elle est trop fragile pour Moscou, Alkonost aussi le croit, la supplies de quitter cette ville pour vivre. Trop altruiste et égoïste à la fois ce moineau dans sa tête. Mais, pour aller où? Esfir n'a que Moscou comme point de repère et le reste du monde lui semble trop vaste pour son propre bien. D'ailleurs elle entend presque les cris de l'oiseau quand Lyov se rapproche. L'indignation palpitant au contact des doigts sur sa peau. De nouveau, Esfir soupire, incapable de faire taire celle qui lui a offert une deuxième vie. Ses propres yeux suivent le chemin qu'il fait contre son bras. La rouquine se demandant pourquoi elle n'a jamais cédé pour se débarrasser du vieux? N'aurait-il pas déjà passé à autre chose?

La réponse l'inquiète et la rousse se concentre sur la voix de Lyov pour ne plus laisser ses pensées libre. « C'est moi, qui ne te suffit pas. Moi, ton éternel coupable... » Coupable… Le mot la fait tiquer. Ce n'est pas exactement ça. Il est juste trop étroitement lié à son passé, avant sa propre mort et encore plus, avec sa vie de catin. Il n'est pas responsable, juste partie intégrante d'un cauchemar devenu vraie. « Moi qui te fait du mal, même quand c'est toi qui balance les coups, hein Esfir? … Aller, on va mettre de la glace sur ça, que ta mère ne m'arrache pas la tête quand elle s'imaginera que je t'ai fais du mal. » Esfir grogne. Isild, Isild, Isild. Qui n'a aucun droit de se mettre en colère pour si peu, qui a laissé son amant… Esfir tourne la tête, de nouveau la mâchoire serrée par une colère froide, qui éveille Alkonost et fait se lever une légère brise, qui s'amuse avec ses cheveux. Cajole un peu la carcasse de Lyov par la même occasion. « Elle n'a pas d'opinion à avoir. Elle a laissé pire arriver pour un peu drogue. » Les mots lui échappent et Esfir regrette. Elle n'a jamais parlé de l'événement, ni de qui l'avait laissé dans cette ruelle. Jamais confirmé sa propre mort, ni l'implication de Dmitri. Bien qu'elle soit consignée dans les quartiers pour créatures dangereuses. Même Lyov ignore sa réalité.

Elle le suit, pour la glace uniquement. La chaleur de l'enflure ayant déjà rattrapé son poing malmené. Loin de l'odeur de sexe sale qui lui rappelle une bonne décennie de sa vie, Esfir se détend très légèrement. La cuisine la ramène à de meilleurs souvenirs. Moins… Peuplé d'argent et de pénis en rafale. Acceptant les petits pois, la rousse s'installe à même la table et frémis au contact du froid. Renversant la tête vers le plafond comme pour ne plus voir Lyov et peut-être chasser le souvenir de la femme qu'il ne cesse d'invoquer. « C'est impossible de gagner avec toi, hein? Enfin, ni avec toi, ni avec Isild. Oh et pas la peine de me menacer ou de me cogner à nouveau » Qu'est-ce qu'elle vient de dire? À force, elle finira par rappliquer cette poufiasse de génitrice! Pour toute réponse, elle secoue la tête, agacée, serrant plus fort le sac congelé. « Vous êtes bien plus semblable que je l'aurais cru, ta mère et toi. Toujours à chicaner, à me menacer, à m'abimer... » Elle ne le regarde pas, sachant qu'il n'a presque rien de toute façon. Le regarder lui donnerait trop de satisfaction. Lyov est ainsi, monstre d'attention et d'auto satisfaction. Pourquoi, ne pas entièrement le détester alors? Que susurre l'autre sous son crâne, la faisant presque sursauter. « À refuser que je parle de l'une à l'autre. Franchement, je ne vois pas où est le mal. Je vous connais toutes les deux – pas très bien, je te l’accorde, mais je vous connais. Je ne vais pas commencer à vous passer vos caprices et faire comme si l’autre n’existait pas, rien que pour ménager votre susceptibilité Lolkov. » Un sourire glacial se dessine sur ses traits et ses yeux se fixent sur l’homme, le proxénète, alors qu’il lui tend un verre. Muette pour commencer, elle le laisse finir sa tirade. « Bois un peu… et ne bougonnes pas. Si tu ne veux pas que je te traite en femme, alors laisse moi cajoler la petite fille que tu as été. » Puis, elle attrape le verre de sa main vide, l’enlève pour le déposer derrière elle. Avant de se déplacer à même la table. Allant mettre ses pieds directement entre les jambes de Lyov, sur sa chaise, lui faisant face. « Tu ne considères les choses que de ton point de vue Lyov. Tu ne t’es jamais demandé pourquoi j’haïssais tant entendre parler de cette femme. Non, tu ne vois que ce que tu veux voir. Mais bon, pourquoi m'attendre à un minimum de considération de ta part? Après tout, elle n'est que la raison pour laquelle on m'a étranglé dans le fond d'une ruelle. Alors, qu'elle se shootait une quelconque drogue dans les veines au lieu de me chercher. Je n'ai pas envie d'entendre son nom, parce qu'à chaque fois je revois tout et je ressens tout à nouveau. » Elle hausse les épaules, poussant ses cheveux derrières celles-ci. « Mais, vas-y. Invoque là autant que tu veux, pauvre toi, à qui on exige tant. Tu vas me considérer pathétique de ne jamais avoir réussi à dépasser mon propre assassinat? N'est-ce pas? » Elle n'a aucune agressivité dans sa voix, juste une blessure qui ne s'est jamais refermé. Dont, elle préfère taire l'existence normalement. Devant Lyov toutefois, Esfir ne se contrôle jamais complètement. Comme pour chasser des images, elle secoue la tête, installe plus confortablement le sac congelé sur son poignet et se laisse tomber sur la table. Étendu, presque de tout son long. « Ce n'est pas une question de gagner ou perdre avec moi, Lyov. Tu devrais le savoir depuis le temps. »

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  Mar 11 Juin - 15:26
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Lyov Azarov
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Lyov Azarov
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⋅ ⋄ ❖ ⋄ ⋅
Qu’importe l’avis d’Esfir ou sa vision, tu connais les fautes de sa mère. Tu comprends même, très bien, sa rage à son encontre. La rancune comme une vieille amie. De celle que tu ne visites pas souvent, mais que tu sais reconnaître. Dont tu connais l’utilité. Isild à certainement mérité toute cette animosité, mais pas toi. Jamais. Alors tu te veux éternellement martyr. Pauvre bougre incompris et accusé à tort – même quand c’est faux, bien entendu. C’est qu’à force d’être tapé avec un bâton, sans raison, tu t’es convaincu que tu ne le méritais jamais. Et à travers tout ce beau bordel qu’est la situation familiale des Lolkova, tu comprends à la fois la fille et la mère. Parce que tu possèdes trop de défauts, toi aussi. Parce que tu ne sais pas pardonner entièrement, toi non plus. La perte de l’innocence – et de tellement plus en réalité – d’Esfir. De ce qu’elle a un jour été, quand bien même votre relation à évolué. Jusqu’à vous amener dans la cuisine, un endroit qui semble l’apaiser – mieux que les petits pois d’ailleurs, tsk.

Une fois bien installé, tu réfléchis toutefois aux informations que la belle rousse t’a soufflé. Par mégarde. Par rancoeur. C’est pour de la drogue qu’Isild c’est défilé? Qu’elle a perdu sa fille et le respect qu’elle avait pour elle? Triste histoire que voilà – ça pourrait presque expliquer ton verre. Sauf que tu n’as pas besoin d’excuse, pas quand tu es dans ton propre palais. Alors tu sirotes et tu caresses du regard le pied qui se pose entre tes jambes, la jolie jambe qui y est rattaché et tu offres un sourire en coin à Esfir. Seulement, ça ne peut pas durer – ça ne dure jamais, pas avec elle. « Tu ne considères les choses que de ton point de vue Lyov. Tu ne t’es jamais demandé pourquoi j’haïssais tant entendre parler de cette femme. Non, tu ne vois que ce que tu veux voir. Mais bon, pourquoi m'attendre à un minimum de considération de ta part? Après tout, elle n'est que la raison pour laquelle on m'a étranglé dans le fond d'une ruelle. Alors, qu'elle se shootait une quelconque drogue dans les veines au lieu de me chercher. Je n'ai pas envie d'entendre son nom, parce qu'à chaque fois je revois tout et je ressens tout à nouveau. » Et voilà, elle vient de tout gâcher. Tu n’as plus envie de sourire. Non, tu fronces plutôt les sourcils. Parce que tu n’aimes pas parler de cet épisode, de la course folle dans les ruelles. Celle de ton coeur, menaçant de s’échapper par ta gorge. De sa disparition. Toi qui ne voulait pas t’attacher à la petite artiste, tu t’es fais avoir, pauvre con.

Y’a encore des résidus de panique dans ta poitrine, quand tu y penses. Quand tu t’attardes, un instant de trop, dans tes souvenirs de cette fameuse journée. De son petit corps brisé dans la ruelle, comme une poupée abandonnée – jeté aux ordures. Pauvre enfant que tu n’aurais probablement pas supporter de perdre véritablement – quand bien même tu te débats avec l’idée depuis. Et voilà que tu baisses les yeux, mal à l’aise – oui, toi, le roi du cul – alors que la rouquine accumule les aveux à tes pieds. Sa souffrance comme une flamme trop brillante – brûlante, t’as peur de t’y blesser. Y’a que le feu pour t’achever Lyov, tu le sais. Tu crains presque pour ta vie, avec elle. « Mais, vas-y. Invoque là autant que tu veux, pauvre toi, à qui on exige tant. Tu vas me considérer pathétique de ne jamais avoir réussi à dépasser mon propre assassinat? N'est-ce pas? » Cette fois, tu secoues la tête. Presque grognon – l’impression de ne pas savoir comment réagir ou quoi dire – face à ses accusations. « Ça n’a rien à voir… je ne ferais jamais ça. Je ne te vois pas comme ça, lapushka... » et toi aussi, tu parles avec sincérité. Celle que tu tentes de noyer avec une nouvelle rasade d’alcool. Parce que tu préfèrerais qu’Esfir te hurle dessus. Qu’elle lance un verre. Plutôt que de parler aussi calmement et de montrer ses plaies. Celles qui n’ont jamais su guérir. Celles que tu aimerais dorénavant couvrir de baiser. Des excuses bourgeonnant sur tes lèvres – de ne pas avoir été suffisamment rapide ou présent. Quand bien même tu n’es pas son père et qu’Isild était destiné à merder. Putain de mauvaise pioche.

Mais voilà que la jeune femme s’allonge à même la table, triste mais paisible. Résignée – à perpétuellement souffrir ou être déçue? Peut-être un peu des deux. Son geste suffit à te contracter le ventre, à te le retourner. Tu regrettes presque le pied qu’elle retire de ton espace personnel. Ce qui explique que tu te soulèves lentement. « Ce n'est pas une question de gagner ou perdre avec moi, Lyov. Tu devrais le savoir depuis le temps. » Elle n’a pas tort et c’est à ton tour d’acquiescer, alors que tu déposes ton verre sur un coin de table. Que le bout de tes doigts trouvent le sac recouvrant son poignet. Que tu le presses gentiment sur elle. « Non, tu as raison lapushka, pour ça il faudrait que la victoire soit une possibilité. Or… je ne suis pas même dans la course. » Et tu dis ça presque doucement, un peu de regret sur le coin des lèvres. Tant pis. Ta main remonte contre son bras et tes doigts trouvent plutôt une mèche incandescente. Tu laisses le silence retombé délicatement sur vous, comme pour servir de baume sur toutes ses blessures. Celles infligées par sa mère, les autres que tu as tripoté avec tes gros doigts – trop souvent déjà. Sans savoir, peut-être, mais ce n’est pas une excuse valable. Puis, tu soupires et tes doigts trouvent sa joue, l’effleurant presque timidement. « Je suis désolé que ta mère ait merdé aussi fort avec toi… je ferais plus attention à l’avenir. » Même si vous savez, tous les deux, qu’il s’agit là d’une promesse d’ivrogne. Tu peines à contrôler tout ce qui émerge de ta bouche… « Quant à ce qui c’est passé dans cette ruelle… je ne me permettrais pas. Pas quand l’image me hante encore. » Les soirs où tu peines à dormir. Les soirs où tu exiges de la compagnie.

C’en est assez de vos détestables aveux et tu retires tes doigts de la soie de sa peau. À regret. Avec soulagement. Parce que tu es bien plus confortable dans le rôle du connard égoïste, que tu l’es dans l’homme encore secoué d’avoir vu une gamine mourir. Puis revenir. Tu recules même d’un pas, récupère ton verre et évite de la regarder. « Dans tous les cas, maintenant que tu sais que je n’ai pas cassé ma pipe, pas totalement du moins… tu es la bienvenue ici, Esfir. Même si tu ne veux pas de mon invitation, dieu sait que tu n’en avais pas besoin pour venir aujourd’hui... » et tu ricanes un peu, en t’exprimant. En t’expliquant. « La prochaine fois, je te rappellerais de cogner un endroit plus mou. » Là, t’es vraiment un brave type, Lyov. Tu te penches même sur elle, sans plus de cérémonie, pour lui embrasser le front. Tes lèvres trainent un instant de trop, contre sa peau, mais tu te redresses tout de même sagement. « Garde les petits pois, tu n’as jamais suffisamment mangé. » Est-ce que tu lui donnes congé? Peut-être. C’est que tu n’es plus tout jeune et que toute cette effusion de sentiment est presque une épreuve pour toi.
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  Mar 25 Juin - 8:43
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Esfir Lolkova
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Esfir Lolkova
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« Ça n’a rien à voir… je ne ferais jamais ça. Je ne te vois pas comme ça, lapushka... » La sincérité coule comme un liquide acide, brûlant sur son passage. Elle regrette ses paroles, ce bref échange qui en demande tant et percute à répétions le lien fragile entre Lyov et Esfir. ‘’Lapushka’’ entre ses lèvres, une caresse qui l’accompagne depuis trop longtemps. Sa gorge se serre, les larmes amères refusant de véritable naître dans ses yeux. Elle s’éloigne, s’étale sur la table, cherchant un besoin d’espace entre eux. Qu’est-ce qui lui prend de répondre à sa faiblesse? Même Alkonost reste coite de surprise, refermant son bec, se blottissant derrière ses plumes. Sceptique. Attedant que le salaud retombe sur ses pieds, avec une phrase bien senti et déplacé. Esfir aussi l’attend presque, espérant être ressaisi par une colère que lui seul fait naître. La rousse suit ses gestes des yeux, ses iris ne le lâchant pas et sourit presque, se retient, lorsqu’il presse le sac froid sur son poignet meurtri. Une attention, l’un de ses instants qu’elle attendait à chaque jour, lorsqu’elle n’était qu’une enfant. « Non, tu as raison lapushka, pour ça il faudrait que la victoire soit une possibilité. Or… je ne suis pas même dans la course. »

Esfir ne répond pas. Pourtant, elle ne lâche pas sa main des yeux. Sa peau frémis à son contact, se réveille de la sa longue inconscience. Traitresse à la volonté de sa maîtresse et inerte aux toucher de la plupart des autres. Elle la suit, jusqu'à ne plus pouvoir, lorsque sa main s'approche de son visage. « Je suis désolé que ta mère ait merdé aussi fort avec toi… je ferais plus attention à l'avenir. » Elle rit doucement à ses paroles et ferme les yeux, pour profiter de ce contact physique. Elle qui s'en éloigne à chaque opportunité. Que ne touche personne et ne se laisse toucher par personne. Cette simple tendresse, à peine avouer, réveille sa faim. La faim de l'autre. Putain… Pourquoi ne la ressent-elle, pratiquement jamais? « Quant à ce qui c'est passé dans cette ruelle… je ne me permettrais pas. Pas quand l'image me hante encore. » Sa salive passe difficile, la rouquine ouvre de nouveau ses paupières pour l'observer. Inquiète, qu'il sombre dans cet instant de faiblesse à son tour. Qu'il sorte de son rôle de proxénète insupportable et franchisse une limite qu'elle n'a jamais voulue le voir franchir.

C'est presque comme si elle retient son souffle, alors qu'il s'éloigne et qu'elle sent la fenêtre se refermer. Les murs se reconstruire et un poids s'envoler de sa poitrine. Elle se redresse, s'assoit les pieds dans le vide. Pendant qu'il la chasse de son naturel, sans même lui offrir un regard. Ses paroles s'imprégnant dans son esprit. Esfir soupire et saute sur le sol, serrant les petits pois contre son poignet. Le laisse baiser son front et redevenir l'être qu'il a toujours été. Elle inspire son odeur familière et croise son regard presque par la faute. Sourcils froncé, laisse passe une petite minute avant de finalement répondre aux aveux de Lyov. « Tu as tort, tu sais. » Sans plus d'explication, elle tourne les talons et l'abandonne à son empire de fesses et de seins.

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End.
  Jeu 27 Juin - 18:47
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