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 strangulations | svetlana


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Anatoli Romanov
EMISSARY OF DEATH
Anatoli Romanov
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Pendant quelques minutes, la salle, plongée dans la pénombre, se perd dans le temps et l'espace. Quelques horizons lointains se dessinent aux mirettes voyageuses de Claus, commissaire ayant tardivement terminé sa journée, remercions Aspasia Savina, et les nombreux échos de ses actes récents.
La ville est en proie à un mal étrange, qui semble prendre racine dans l'âme de tous les habitants, un à un, creuvant de terreur sans savoir expressément pourquoi. Mais Claus, elle, est prise d'un mal bien différent, plus profond, plus lointain, et plus intime que ces autres. Si bien qu'elle en oublierait presque la peur environnante.
Mais elle ne peut oublier la douleur qu'est la sienne. Autour de son cou, des bleus se sont formés. Hématomes légers, teintés de noir, de bleu, de vert, soigneusement dissimulés sous un col roulé, approprié pour le froid encore présent. Elle n'a jamais pu cacher les autres marques. Les coquards, en particulier, qu'elle a toujours du justifier d'une bagarre ou deux avec des suspects.
A d'autres, pas vrai ?
Certains ne sont pas dupes.

Dans le vestiaire, assise sur un banc, s'apprêtant finalement à rentrer chez elle, Claus soupire. Cela fait bien longtemps qu'elle n'a plus envie de rentrer. Adrian l'attend patiemment dans le fauteuil du salon, les doigts injectés de sang, prêt à bondir pour lui exploser les côtes, de quoi lui rappeler qu'elle doit toujours prévenir lorsqu'elle rentre tard.
Parce qu'il s'inquiète.
Et ce soir, comme hier, comme avant-hier, elle a oublié.
Plutôt crever que de rentrer.
Dormir dans le vestiaire, elle l'a déjà envisagé. Dormir sur son bureau, elle l'a fait pendant bien longtemps. Mais elle n'a pas envie, aujourd'hui. Elle aimerait éviter un minimum de s'épuiser encore davantage. Mais a-t-elle seulement le choix ?

« Svetlana ? »
L'open-space est plongé, lui aussi, dans la quasi-noirceur, quand Claus remet le nez dehors. Sa collègue de longue date, amie et multitude de noms portés, est encore assise devant son ordinateur, à guetter le moindre indice reliant Aspasia et l'Impératrice. On compte sur elles. Les deux têtes pensantes qui n'arrivent à rien.
« Je t'ai dit de rentrer chez toi il y a une heure. »
Elle pourrait lui mettre une claque pour lui bouger le cul. Mais elle se contente de s'approcher du bureau, de poser une bouteille de vodka, deux gobelets en plastique.
« Tu prends un verre ? »
L'invitation est claire.
« Allez, lâche cet ordinateur et viens. »
Il n'y a rien à trinquer. Et elle ne dira pas qu'elle a déjà bu quelques verres aujourd'hui, pour étancher cette soif  incommensurable d'oubli.

Elle la laisse boucler son bureau. Leur petit coin de picole, c'est la salle à disposition des flics. Petite cuisine, table à manger, canapé et même télévision. Claus va finir là ce soir. Il y a des chances.
« Tu devrais lâcher un peu. » qu'elle lui dit, lorsqu'elle entre.
Elle est déjà assise sur le canapé, à servir deux verres conséquents.
« Tu vas finir par blesser quelqu'un. »
A coups de mauvaise humeur, certainement.
Claus lève finalement son verre et boit cul sec.
« Je suis quand même contente de ne pas passer ma soirée toute seule. »
Parce qu'elle aurait bu, encore et encore, jusqu'à finir complètement saoule quelque part. Jusqu'à se réveiller, le lendemain, une migraine atroce, l'haleine d'alcool, les yeux cernés. Et qu'elle serait rentrée chez elle pour se maquiller de quelques gifles bien méritées avant de venir. Une parfaite matinée avant de commencer le travail.
« Mais un verre et tu déguerpis, je ne veux pas que mon lieutenant arrive dans l'incapacité de retenir ses hurlements demain matin. Par les Dieux, ce que tu es insupportable quand tu ne dors pas. »

Je vais te tuer. Et lorsque ceci sera fait, je danserai sur ton cadavre en écoutant du métal, en piétinant tes boyaux et en festoyant sur ta gueule. Et je me défoncerai, si bien que je finirai par faire un petit somme avec ton corps froid. Et ce sera le meilleur souvenir de toute ma putain de vie.
Pando
  Jeu 9 Mai - 8:36
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Carol Quincy
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Un énième soupire. Elle a cessé de les compter depuis le début de la journée. D'ailleurs, celle-ci se trouve être interminable. La dernière fois qu'elle a dormi ? Aucune idée. Depuis l'assaut du Palais, Svetlana ne ferme plus l’œil. Beaucoup trop de pression sur sa petite tête qui ne parvient même plus à penser correctement. Et elle les sent, ces putains de regards persistants qui n'attendent qu'une chose: sa gloire ou sa mort. Pauvres cons, qu'elle songe bien trop souvent. Belle brochette de charognards qui n'aspirent finalement qu'à une seule chose: obtenir sa place. Sûr qu'elle n'est pas légitime avec sa gueule de merde, ses effluves d'absinthe et ses excès de rage. Elle le sait dans le fond. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle se laisse démonter. De toute façon, elle les emmerde tous; ces connards ne sachant même pas tenir un flingue correctement.

L'écran fait pleurnicher ses yeux rouges de fatigue. Elle regroupe les preuves, les isole à nouveau, pour assembler ensuite quelques faits sans cohérence aucune. Tout ceci n'a franchement aucun sens. Faut le dire. Et personne n'ose l'admettre bien que tout le monde le pense. Pourquoi est-elle flic déjà ? Finalement, Svetlana n'est plus certaine de s'en rappeler. Ce qu'elle sait en revanche, c'est que son lit lui manque. Alors menotte frotte le minois engourdi, s'essaye à revigorer les cellules assoupies. Mais cela n'éveille aucune illumination en elle. Le poing malmène le malheureux bureau qui peine déjà à ne pas s'écrouler. Seulement cette fois-ci, violence n'est d'aucune utilité. Peut-être pourrait-elle refaire le portrait de cette gamine insupportable ? Mauvaise idée. Claus lui tomberait forcément sur le poil.

« Tu m'as fais peur, qu'elle beugle trop fort dans un sursaut d'effroi.

En voilà une autre qui ne parvient pas à trouver sommeil. Être commissaire n'est pas franchement le bon plan en ce moment. D'ailleurs, Svetlana remarque clairement les marques de fatigue sur sa trogne blafarde. Et elle songe un court instant à ce bâtard qui lève trop souvent la main sur elle. Sûr qu'elle en est consciente. A dire vrai, qui ne s'en doute pas ici ? Par correction, elle n'y fait jamais référence. Pourtant, ce n'est pas l'envie de lui démonter la tête qui lui manque. Mais Claus ne lui pardonnerait jamais cet affront, du moins le suppose-t-elle. Elle le conçoit d'une certaine manière. Enfin, elle essaye.

– Toi aussi tu devrais rentrer, t'as une sale gueule.

Vlà qu'elle agite bibine sous son nez l'air de rien. Dans ce cas là, peut-être qu'elle peut décrocher un moment en effet. Un rictus satisfait étire alors ses lèvres pâles. Un haussement de tête et elle obtempère sans rechigner une seule seconde. Après tout c'est elle le boss, non ? Pour une fois qu'elle se montre docile la revancharde ! Svetlana s'empresse donc de boucler son bureau. Quelques secondes néanmoins, elle s'immobilise sur le portrait d'Aspasia. Un de ces quatre, faudra bien qu'elle lui rende une petite visite. A l'insu de Claus toujours, histoire de ne pas passer une semaine en garde-à-vue le temps qu'elle calme ses ardeurs.

– C'est lorsque je vois ta tronche que j'suis de mauvaise humeur, qu'elle ronchonne en s'affalant sur le sofa.

Elle retire nonchalamment ses pompes à coup d'orteils dans le talon, puis soupire d'aise en respirant les effluves du breuvage proposé. A son tour, elle gobe le godet d'une seule lampée.

– J'vais lui refaire le portrait à c'te gamine, qu'elle gronde en scindant un point invisible au loin, on avance à rien. »

Et elle approvisionne une seconde fois leurs gobelets. Seulement un verre ? A d'autres !
  Jeu 16 Mai - 17:02
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Anatoli Romanov
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Anatoli Romanov
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Une sale gueule.
Elle en a une, certainement.
Claus ne dort plus depuis des années. Sous la couverture d'un emploi qui prend tout son temps, elle évite un maximum son logis à présent. Adrian est délaissé assez souvent au profit de ses enquêtes. Seule explication qu'il semble entendre d'une oreille attentive, et qu'il semble accepter. Mais la liberté a un prix : celui d'une fatigue exténuante, et l'illusion de tomber dans les pommes toutes les heures.
Un sucre et tout ira bien !
C'est ce que disait sa mère, lorsqu'elle était enfant. Mais Maman n'est plus là, et Papa non plus, et Anke non plus. Elle n'a plus de famille. Et lorsque son mari mourra, et qu'elle mourra aussi, son patronyme tombera dans l'oubli.
Claus ne dira cependant pas le fond de sa pensée à l'agent qui lui fait face. Car Claus ne parle jamais de sa vie privée, et encore moins des violences qu'elle subit tous les jours, et qu'elle accepte. Elle ne veut pas le regard des autres, elle ne veut pas les paroles des autres, et elle ne veut pas de leur aide non plus. Elle saura se débrouiller seule. Comme elle l'a toujours fait.

« Je n'arrive pas à fermer l'oeil depuis l'attentat. »
C'est l'excuse qu'elle trouve, à chaque fois. Depuis le meurtre, depuis l'incident, depuis l'attentat. Elle ne dort jamais, Claus, non. Tourmentée jusqu'à la moelle, tourmentée pour l'éternité.
« Ne me jettes pas la pierre, je ne peux malheureusement pas changer de tête. »
Elle boit. Une première fois. Essaie de se freiner, déjà. Parce que plus elle boira, et plus elle sombrera.

L'affaire les pulvérise de nouveau. C'est une obsession dont elle pourrait se passer, mais une obsession éphémère et elle le sait. Bien que celle-ci soit particulièrement stressante, en raison de son importance, et du carnage réalisé.
« Il faut persévérer. Nous allons trouver quelque chose, j'en suis sûre. »
Et elle creusera encore et encore, et Svetlana creusera aussi, elle le sait. Toujours, encore, jusqu'à la finalité.
« Nous mettrons ces terroristes derrière les barreaux. »
Elle en est convaincue. Mais elle ignore encore combien de temps cela prendra.

Finalement, elle observe le verre se remplir une deuxième fois. Et elle se met à sourire. Un autre habitude qui sévit entre elles. Et qui a déjà eu des conséquences... particulièrement fastidieuses.
« Tu veux que je tombe dans le coma ou quoi ? »
Boire aussi vite ! Quelle idée ! Et cela fait plusieurs heures qu'elle a mangé. Rien dans le ventre pour filtrer. Seulement l'alcool qui explose dans les veines sans bouclier aucun. Et ça lui fait déjà l'effet d'une injection de morphine.
« Tu sais que ce n'est pas du jus de fruits ? »
Elle rit légèrement et secoue la tête. Boit de nouveau. Allez, c'est la fête.
« Hm... De toute façon, on a déjà la gueule de bois. »
Personne ne verra la différence. Et personne n'osera leur demander quoi que ce soit. Avantage non-négligeable du badge.
Alors elle repose son verre.
Encore.

Je vais te tuer. Et lorsque ceci sera fait, je danserai sur ton cadavre en écoutant du métal, en piétinant tes boyaux et en festoyant sur ta gueule. Et je me défoncerai, si bien que je finirai par faire un petit somme avec ton corps froid. Et ce sera le meilleur souvenir de toute ma putain de vie.
Pando
  Ven 17 Mai - 8:33
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Carol Quincy
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Avachie, soiffarde agite la liqueur entre les parois fragiles du gobelet. Un long moment elle s'immerge dans quelques eaux troubles, paumée entre plusieurs songes sans cohérence aucune. Cet attentat lui flanque de l'urticaire. D'ailleurs, elle se fait souvent violence pour ne pas cracher à la face du monde toute l'émulsion qui lui broie les tripes. Il est préférable de libérer toute sa fougue contre le sac de frappe qui trône au beau milieu de son salon. Cela lui rappelle qu'une voisine s'en est plainte. Sans doute à cause des insultes qu'elle psalmodie lorsqu'elle se laisse dévaster entièrement. Mais Svet' se fiche pas mal de ses humeurs. Ce n'est qu'une vieille dragonne qui mériterait sûrement de rejoindre les hospices afin de ne plus emmerder son monde. De toute évidence, elle n'est pas encline à essuyer le moindre reproche. Cette affaire n'est finalement qu'un magma sirupeux de stress et de pression que ses larges épaules peinent à supporter. Il suffit de les voir, ces autres qui scindent fêlure dans l'espoir de s'y engouffrer. Sûr qu'elle est sur la sellette avec les déboires qu'elle traîne derrière elle.

Une fois de plus, la flic s'agite d'une appréhension vivace. Elle voudrait gueuler toute la colère qui lui scie l'abdomen, mais elle se contente d'ingurgiter le breuvage d'une traite. Lorsqu'elle ne trouve aucune solution à ses problèmes, c'est à l'alcool qu'elle demande conseil. Sans rire, une bonne cuite lui a déjà permis de résoudre quelques nœuds de vipères. Bon, qu'on se le dise, les trois quarts du temps Svet' n'hérite que d'une bonne migraine. Mais elle n'a plus que cela, maintenant que Vaska n'est plus là pour veiller sur ses heures. Son myocarde se serre imperceptiblement sous son sein. Vaska. Elle secoue caboche de gauche à droite. Le moment n'est pas propice aux pleurs, ni même aux lamentations. Aussi se concentre-t-elle de nouveau sur sa comparse, douce Claus, qu'elle affectionne sans doute plus que de raison. A dire vrai, elle est la seule pour qui elle déplacerait des montagnes. Peut-être l'unique pour qui elle se lève chaque matins également. A la fois supérieure, collègue et amie, la blonde endosse à peu près tous les rôles d'une vie. Même celui de l'amante, mais cela fait trop longtemps qu'elles ne se sont pas penchées là-dessus. Puis, Svet' connaît bien trop cette dernière pour savoir qu'il ne vaut mieux pas évoquer la sujet.

« J'sais bien que nous allons trouver. Mais pour l'moment ça prend la tête !, qu'elle bougonne en se renfrognant.

Les bras croisés sur sa poitrine, à l'effigie d'une adolescente grincheuse, elle ne peut néanmoins réprimander rictus aux plaintes de sa complice.

– Depuis quand t'as peur de boire, toi ?

“Toi, tu le devrais peut-être un peu plus.”

Paupières se ferment dès lors. Poussant sur sa cage thoracique pour inspirer longuement, Svet' espère encore annihiler parasite qui gît entre les parois osseuses.

“Ouvre un peu les yeux, 'Lana, regarde bien autour de toi, ce que dissimule ton amie.”

Sourcils se froncent, tandis qu'elle détaille la silhouette à ses côtés. Rien, elle ne voit rien. Un profond soupire lui prend le gosier.

– Occupe-toi donc de ton cul, putain.

Elle ne s'excuse pas de cela. Claus connaît déjà ce qui trépigne dans l'ombre. Une œillade à son égard et Svet' hausse simplement ses épaules.

– T'as de la chance d'être seule dans ta tête, je te le dis !

“C'est moi l'enfant, mais c'est toi qui fais l'autruche. REGARDE !”

Cette fois, dépouille sursaute. Grondement céleste lui ravage le crâne, l'obligeant à soutenir caboche entre ses paumes.

– Bâtard, qu'elle peste, Tu veux pas dire au gamin que tu n'as rien à m'cacher avant qu'il m'éclate la tête ? »
  Sam 18 Mai - 10:13
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Anatoli Romanov
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Anatoli Romanov
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Peur de boire.
Elle n'a pas peur. Pas de boire, à proprement parlé. Seulement, de franchir la limite, et de ne pas pouvoir reculer. De ne plus rien contrôler. De répondre à ce qui sommeille en elle. Comme autrefois, lorsqu'elle s'est laissée recouvrir de baisers, sans jamais rappeler sa condition d'épouse, sans jamais prétendre fidélité, sans jamais, sans jamais... Etait-ce de l'égarement ou du réconfort pur et dur, Claus ne l'a jamais su. Claus n'a jamais voulu savoir, ni même se pencher sur la question. Trop douloureux ? Non. Trop étrange. Trop pour elle, que de voir sa coéquipière de bon matin, tandis qu'elles avaient fait l'amour la veille.
Car non, Claus ne baise pas.
Du moins, pas avec elle. Seule évidence qu'elle possède, puisque Svetlana est une femme dont elle est très proche. Femme qui a toujours su partager ses jours et ses nuits afin de lui venir en aide, malgré son tempérament de feu. Comment pourrait-elle seulement la baiser ?

Alors elle ne répond pas à la question. Trop délicate, presque dangereuse. Et elle se contente de boire. Et elle sent, à chaque nouvelle gorgée, qu'elle se rapproche une fois de plus du précipice.
Face à la déraison des dires, Claus comprend que Svetlana discute avec son prétendu parasite. Un héros qu'elle n'a jamais eu l'honneur d'entendre, ou même de discerner, tant l'hôte refuse toute discussion. Elle imagine un instant le pauvre bambin mythologique, tout penaud, tout choqué, devant tant de vulgarité.
« J'ignore si cela se qualifie de chance. »
En tant qu'humaine, elle n'a jamais souhaité devenir une autre. Pourtant, elle ne démord pas du fait qu'ils lui ressemblent, tous autant qu'ils sont. Et qu'une personnalité qu'ils n'ont guère choisi, accrochés à eux comme tique sur un corps, ne peut totalement annihiler l'humanité. Elle en a vu, des bons, des mauvais. Chez toutes les races, et que les Dieux la gardent, elle hait profondément ce terme. En quoi Svetlana est-elle différente ? L'a-t-elle seulement demandé... ?

Et il y a la demande, ouverte, soudaine, de divulgation de secrets. Ce qu'elle cache, elle le sait. Mais Claus ne veut pas l'avouer à quiconque, ni même se l'avouer à elle-même. Cette compassion, cette colère, d'elle-même, des autres, elle n'en veut pas. N'est-elle pas à blâmer elle aussi, pour ce qui lui arrive ? N'est-ce pas elle qui ne parvient pas à s'enfuir ? Qui ne fait pas correctement ?
Elle baisse les yeux sur son quatrième verre. Pourrait s'y noyer pour échapper à cette conversation, dont elle ne sortira pas, et elle en est convaincue. On n'échappe pas si facilement à Svetlana, quand elle a une idée en tête.
« Je peux gérer mes secrets toute seule, je te remercie. »
Ne pas entrer dans la faille. Elle prie, pitié, que Svetlana recule et n'outrepasse pas la frontière imposée.
« Il est inutile de torturer Svetlana pour ça. Je ne tiens pas à ce que quelqu'un d'autre souffre pour si peu. »
Elle n'est pas dupe. Tout le monde s'en doute. Mais puisqu'ils font tous mine d'ignorer les faits, ça la rassure. ça lui va même très bien. Ne sont-ce pas ses affaires, après tout ? Ne s'agit-il pas de sa vie ? De son petit corps endoloris ?
« Je n'ai pas besoin d'un héros. »
ça pique. Mais c'est vrai. Elle doit être son propre héros. Mais elle n'est pas encore prête.

Je vais te tuer. Et lorsque ceci sera fait, je danserai sur ton cadavre en écoutant du métal, en piétinant tes boyaux et en festoyant sur ta gueule. Et je me défoncerai, si bien que je finirai par faire un petit somme avec ton corps froid. Et ce sera le meilleur souvenir de toute ma putain de vie.
Pando
  Dim 19 Mai - 7:17
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