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BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Oda Tolma
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Oda Tolma
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« Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères, des divans profonds comme des tombeaux, et d'étranges fleurs sur des étagères, écloses pour nous sous des cieux plus beaux.  »
Abysse.
Huile mystique.  
Gamètes fécondent grabat de noirceur, arche crépusculaire. Poignée d'astres, tinée de lucioles. Point tard ni tôt, huit heures chantonne cor monacal. Cathédrale. Notre Dame gourmande d'oblats. Immuable muse, séculière gargouille sillonnant les âges. Nuit d'oremus, heure aux chapelets. Dans la tiédeur d'une échoppe riveraine, Misha azimute indophénoles mirettes à travers linon de broutilles mouchardant plexiglas. Au dehors, dans pelletée humide, squelettes se coagulent dans le goulot religieux, s'émoustillent à messe nocturne. Sans séidisme, ni s'en moquer comme de colin-tampon, souvenirs du jadis et du présent galvanisent citrouille femelle. Elle est de ces ouailles. Fervente, zélote partisane qui drope jusqu'au Chœur de la divine coterie. Parfois à l'aube, parfois de nuit, implorant vestiges, adjurant palingénésie.  Ce mois-ci encore, attiques ripatons ont foulonné le parvis du pieux ciboire. Prier pour elle, prier pour autres. Caresser les anges, flagorner les diables, riboter l'eau bénite d'une inconsolable soif. Sous la houlette de Yegor, curé de cette paroisse, bluette dans sombre mélasse. Qui la chaperonne, se fait mystagogue, déguste tombereaux d'angélus depuis deux décades.  

"Voici les mandarines que tu as commandées Misha"

Expectoration sénile. Vieille baderne se déracine de l'arrière boutique, gabion de fruits en main. Affable et trapu du haut de sa huitième cuvée, il survit aux baouettes et ribauds, se canonise par-dessus Chronos et griffonne sourire jauni aux clients. Dure mais juste. Gare aux marchands de sable, aux gredins brocantant à son nez et à sa barbe. Elle peut dire qu'elle l'apprécie, malgré les talions décochés au détour de ses premières années sur le territoire russe. Toujours à ergoter, à mollarder sapience dans une bouffée de perlot. Un vieil homme en fin de vie, au front luisant, aux yeux pétillants.

"Merci Serguei"

Mandarines? Péché mignon, gloutonnerie, madeleine de Proust. D'où lui vient cette addiction? Nébuleuse origine tressaille au couffin de l'amnésie.

"Au fait… je l'ai entendu du p'tit David. Boris, cette vieille raclure, a été retrouvé poignardé trois rues plus haut....ça t'dit pas quelque chose?"

Boris.
Fondrilles putrides, gouaches de panique et de supplice. Carnage. Pointe du surin forant le ventre, trouant organes. Un couinement, un dernier borborygme. Ichor sature pharynx, saboule gosier. Fin du chapitre, veille léthifère.  L'endocytose d'un parasite, son purgatif sacrement, sa mortuaire bénédiction. Un adieu sans liesse ni griserie. La mort d'un rat, sa lyse pure et simple.

"Oui, j'ai entendu..."

L’ocelle perçante, Serguei l'autopsie, mastique havane entre ses ratiches, pianote comptoir d'une saccade nerveuse.

"Fais gaffe Misha...Vladimir n'apprécie que modestement qu'on touche à ses poulains"

C'est venette qui pignoche l'opprobre, c'est l'affection qui profuse en grief.

"Je n'aime pas qu'on touche aux miens. Bonne journée Serguei"

Exode, limogeage de l'antiquaille bicoque, carton d'agrumes contre poitrine. Elle ne sait que trop bien, l'impossible labeur, l'utopique jubilé. Charon réclame ostie, croque le marmot sous Diane vivace. L’esprit fourbu, Joconde se déboute du populeux square, s’évangélise dans veinules humides. Berceau des angoisses pour glorieux mondains. Croquades meurtrières, aquarelles de stupre et gaudriole. Alors, pourquoi y vivre? Pourquoi se concasser l’ove ? Humble pécule, cacochyme loyer. Pâtir et tolérer tricots d'horreurs à modique grisbi. Pourquoi aller ailleurs ? Bestiaux en cage, glaiseux ilotes. Tout pour honnir cette mistoufle ! Salvé du matin, patenôtre du soir. Ils prient tous. Lardons comme fossiles. Ils prient pour survivre, s’arc-bouter à flibustes et cancrelats. Métastases, cancers de l'humanité, ils gouaillent d'humbles étrennes, les beaux misérables.

Chienne de vie!

Dans l'écume d’amphigouriques maximes, cariatide flânoche, serpente layons, ignore mercantiles charognes, salue mignards trousse-pets, gringotte cantique folklorique. Froufrou à l'échine, elle regrette son aérienne dégaine. Chiton et casaque, satin noir culbuté par moindre perlouse. Dessus escarpins, dessous chignon serré, rombière accentue le pas, allonge cuissots, pressée de lover vertèbres au chaud. David devait lichailler perles de lait dans un coin de sa boutique sceller le temps d'une emplette. Qu'allait-elle lui mijoter de bon? Une ratatouille? Des cuisses de lapin aux pruneaux?

Emoussée d'appétit, elle bifurque, s'encroûte dans la fourche sans cautèle ni soupirail, heurte l'inévitable. Collision. Impact mamelles. Ruine de l'infortunée et cascatelle de mandarines à ses nougats. Étourdie, paluche au mur, pulpe sur brique, Misha visse agates en contrebas, ratisse couenne sur galet. Pauvre agnelle grenouille dans flaches brunes. Et elle s’empourpre du haut de son pimpants appâts, bien confuse. Fais chier!

"Mes excuses, j'étais dans la lune"
A défaut d'aboyer 'putain regarde où tu vas'...
Politesse, luxe pour inconnue.

Une femme.
Blondeur étrangère, bohémien mascaron. Hébétée, paluche se tend, cherche aumône d'un pardon pour la pauvre vacive trempée jusqu’aux reins. Avec les derniers crachins d'eau fraîche, bitume suait de moult lagunes, de bouillasse glutineuse. Quant à ses mandarines... Trois rescapées sur la dizaine fraîchement acquises. Les autres roulaient dans putride cloaque.  
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  Mer 20 Mar - 22:01
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@Misha Macha


L'asphalte se maquille d'humidité, fait valser pétrichor dans les naseaux des passants, éphémères témoins de l'averse qui roue les corps, qui ne laissera trace dans aucun esprit. La Rouge incommodée de la froideur presque printanière, se laisse piétiner par les dernières âmes en quête d'un abri. Beaucoup diront qu'il en restera toujours dehors, le froc trempé, les joues mouillées, le nez gelé, les pauvres vieux, sous laverie automatique, et ils ont raison. Le cygne n'y prête pas attention, et les démons n'épousent pas l'esprit compatissant, ne proposeront pas un repas chaud au sec. Ne peut décemment pas héberger tous les clochards de Zamosk', terre jonchée de charognards putréfiés.

« Seigneur ! » qu'elle aboie, sous langue natale, en percutant, et de plein fouet, l'ombre jusque là dissimulée.
Le squelette perd l'équilibre et s'écroule, les hanches cognent, les mains se salissent, et les vêtements s'imbibent d'un mélange de gadoue et de pisse. Seigneur ! Qu'elle répète dans l'intimité du cerveau, maudit milles fois l'inconnu qui répand autour d'elle des étoiles orangées. « Et moi devant vous. » qu'elle souligne, sous excuse qu'elle estime bien moindre face à l'accoutrement qui gît devant souliers : Phalaenopsis décharnée, désuète et ruisselante, fleur destituée de ses charmes, délestée de ses nuées aromatiques, sans plus d'attrait qu'un rat détrempé.

La main saisie, Madame se relève, n'offre au corps impacté qu'une ignorance sans borne, tandis que les coussinets trépassent contre soieries à essorer, pour comprendre, en quelques percées, que rien de ce qu'elle ne semble porter ne pourrait la réchauffer. Le froid lui empale l'échine, si bien que le frisson qui l'anime s'offusque de tant de témérité, celle qui pousse l'individu à sortir sans parapluie. Sombre idiote ! Prochaine fois, y pensera, ou peut-être pas.

« Je ne vous remercie pas. » qu'elle critique, de ses épines, alors que le sac est récupéré dans la chaussée, et la démarche déjà enclenchée, prête à lever l'ancre pour estomper la silhouette sur l'horizon funèbre. Oeillade partielle s'écoule sur le visage inconnu.

Non.
Impossible !

Le palpitant se déchire, finit en lambeaux dans le thorax endolori. La main saisit le poignet qui s'anime d'une frénésie qui s'enfuit, et Orphédia la retient, ahurie. Hallucinations ? Maléfices ou poisons ? Impossible ! se disait-elle à l'instant.
Pourtant le lis rouge s'agite sur la carne, s'effrite sur le marbre.

« Attendez ! » qu'elle demande, qu'elle prie, détaillant particules fondamentales d'un portrait qu'elle ne connait que trop bien. « Attendez... » Frénétique bambin retrouvant les sphères enfantines, l'avalanche neuronale lui broie les pensées, chaos distendu dans le carcan, discorde vénéneuse qui ronge les sangs.

La fébrile caboche se secoue doucement.
« Je.. hm, excusez-moi, j'ai réagi brusquement, je... Je passe une journée épouvantable. » Justification erronée, qui tapisse les murs d'un premier mensonge, d'une hérésie sans nom. « J'ai... » Les cils papillonnent, les ventricules avec. « J'ai détruit vos fruits, je... Laissez-moi vous en rachetez. » Elle insiste.

Tu veux la revoir. Toujours.
Est-ce un rêve ?

Elle lâche brusquement le bras, gênée, troublée. « E... Excusez-moi. Quelle maladresse, c'est... » Et dans un français ravissant, termine sa phrase d'un « ridicule. » qu'elle pense tout à fait approprié. Alors elle recule, d'un pas seulement, laisse l'espace vital, passe main sur le front, tente de calmer petit coeur qui bricole brouhaha en son sein.

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  Jeu 21 Mar - 8:07
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« Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères, des divans profonds comme des tombeaux, et d'étranges fleurs sur des étagères, écloses pour nous sous des cieux plus beaux.  »
Abysse.
Jargon gaulois.
Baudelaire immole, Rimbaud giberne.
Langue étrangère du gosier femelle.
Sous l'immense mer d'un sombre azur, dendrites tressaillent à l'exotique apophtegme. Français, un dialecte qui grise et enchante depuis mornes lustres. Pourquoi? Est-ce la poésie de cette auguste argot? Un pivot de sa jeunesse? Un frugal lyrisme? Glial s'interroge, ventricule pétule de curiosité pour tarasque échoué à ses paturons. Plus épouvantail que bourgeoise, plus agreste que copurchic, Rodina-Mat zovyot se déchaume de la mouscaille, chaperonnée par taye pétillante. Et muse hisse racine, domine d'un crapoussin tchouilla' l'insidieuse mousmé.  Oh? Quel grand échalas! Elle n'est donc point seule géante dans ce symposium d'ambulants gouspins?

Dans l'expectative de se faire tringler d'un goujat bonsoir, carogne sursaute et s'étonne aux menottes de chair. Phalanges sur poignet, rosace inopinée. Myosis à l’orbite. Allait-elle recevoir avoinée? Goliath sous galuchat de velours ?

Prière.
Croquignolette oraison.
Royaume des toqués, fanum des versatiles. Quelle est cette palinodie ? Est-ce le frimas aux cellules ? La ruine aux organes ? Aurait-elle sous-estimé l’algarade et séquelles sous l’écorce ? Palabre décousu, radius libéré. Poinçon, érythrose, sanguin tatouages, marque de doigts sur l’albâtre. Cette bougre n’y a pas été avec les pincettes ! Elle récupère brindille, malaxe rameau endoloris.

Mandarines ?
Maladresse ?

Nutation de l’échine.

« Vous êtes déroutante »

Pas un compliment.
Que faire...?
Curiosité pustule, curiosité colonise organes.


«  Ma boutique est à deux pas d’ici. Il est hors de question que vous gambadiez trempée jusqu’à l’os. Premier ribaud vous écarterait gigot en vous prenant pour catin »


Peut-être l’est-elle ?
Gourgandine de luxe ?
Habituée à côtoyer tapineuses et maquerelles, à galocher l’une ou l’autre dans un coin de rue, elle ne s’outrageait de cette polissonne besogne. Chacun gagne sa croûte comme il peut…

« Venez »

Trois mandarines en main, elle pivote, invite sur boulevard des crasses. Cent mètres. Pas plus ni moins dans le pus noir du boueux stroma.  Au seuil d’une vétuste devanture, clé dans cadenas, herse s’ouvre, crachote touffeur estivale. Par ce climat, un brasier dans l’âtre était comme un paradis perdu. Misha s’apostasie de grenouillère pour foyer, inconnue dans sillage, constate silence, néant de poupon. David absent. Ce n’était pas plus mal…

« Fermez derrière vous »

Hargne des miasmes. L’intérieur bachote miette de jazz d’une radio perpétuellement allumée. Elle déguste l’écho musical, la chaleur de l’âtre et la pénombre forée par lumignons incendiaires. Ca trouillote café amer, ça biche ombelle de bien-être. Chez madame Mime, oasis de volupté pour rachis fourbus, pour bohémiens nocturnes.

« Je m’appelle Misha »

Anecdote au vol. Identité du jadis oubliée.
Quel était celui de Vénus écaillée ?
Gabardine et châle fleurissent sur crochet.

« Vous êtes sale et trempée »

A défaut d’avouer qu’elle puait le chien mouillé.

« Vous allez vous changer »

Ordre.
Gargouille intime à gravir marches branlantes jusqu’à l’étage. Palier cisaillé par quelques chambres à droite, un salon et une salle de bain à gauche. Ses propres quartiers s’hérissent au troisième niveau, où elle achemine invitée, la convie jusqu’à salle d’eau étroite et vintage.

« Séchez vous, mettez cette tenue et redescendez »

Formel, mécanique, linguae ricoche sans pétulance ni aigreur.
Robe noire simple qu’elle extirpe d’une armoire, dépose sur panier de linge.

« Je vous attends en bas, prenez votre temps »

Fourbue, rognure de sourire en coin, délaisse t’elle pouacre femelle pour virevousser jusqu’au rez-de-chaussée, la bobèche pleine d’énigmes, le nombril piétiné d’une faim animale. Croissant de l’aube digéré depuis longtemps. Qu’allait-elle se préparer ? Soupe sur le feu et cristal de Rhum brun au bras, Misha avachit couenne sur voltaire parmi d’autres à l’angle du feu. Quel drôle d’égérie… Elle n'en était pas à sa première inconnue rameutée entre ces murs.   Théâtre des hasards que cette désuète cambuse...

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  Sam 23 Mar - 13:51
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@Misha Macha


Océans des iris se noient l'un dans l'autre, indolores paradoxes qui nichent dans les mêmes eaux, tandis que les propriétaires s'épient et se jugent en silence.
Qu'on la prenne !
Est-elle au Noir Paradis ?
Folie qui gangrène, dans le cerveau, l'aurait-elle charcutée en trop de morceaux ?

Les ecchymoses des épineuses roses, l'une d'or, l'une de noir, se jaugent sans comprendre, paradoxes passés, paradoxes présents, font frémir les divinités.

« J'espère que ce n'est pas là image que vous avez de moi. »
Catin ? Voilà belle impasse que serait l'existence, née dans les ruines d'un monde, morte dans les ruines d'un autre. Pauvre pantin n'ayant suivi que le chaos. Envisager le logis voisin fait pincer labres.

Qui es-tu ?
L'interrogation broie l'échine, propose de la suivre sans un mot, seulement la pluie, de ses habits, qui dégouline et s'enfuit. Chaleur lui caresse le cuir, réchauffe ses chairs, en un instant.
Elle est glacée.
Et le restera.
Elle chasse moindre détail de la pièce, bête curieuse, collant sur visage les monceaux d'une vie.
« Misha... » qu'elle murmure, radotant, pour mieux s'imprégner du patronyme enivrant. Déroute. L'abandon du véritable lui martyrise les organes. Choc fait garder silence.

J'ai milles noms et milles visages.
Je ne suis personne.

L'a-t-elle seulement été un jour ?

La tour est grimpée rapidement, et la charogne s'échoue dans la salle de bain. Solitaire, devant miroir, la Dame de l'Ouest se met à trembler. Les frissons lui ébrouent la carne. Emotion trop vive.
« Elle est en vie ! »
« Comment ai-je pu croire qu'elle ne l'était plus ? »
« Pourquoi ne l'ai-je pas attendue ? »
« Je l'ai abandonnée ! »
L'a-t-elle réellement fait ? Les tripes saignent, et elle dégueule une première fois dans la cuvette, crissant entre les dents un gémissement plaintif. Que lui a-t-elle donc fait ?

Plusieurs minutes lui sont nécessaires pour terminer ébats de vomissures. Et une fois séchée, habillée, légèrement pomponnée, elle entame sa descente, et vient s'asseoir auprès de l'hôte, lui intime sourire, trouble toujours empreint sur la face, qui ne disparaîtra certainement jamais.
« Je vous remercie. »
Elle ignore à quel point.
« Mon nom est Orphédia. » Nom d'une France désormais enterrée sous plusieurs générations. Pays d'antan qu'elle chérira, pour toujours, plus que Russie. « Je suis la Matriarche de l'Orphelinat, à quelques rues d'ici. Pourtant, il ne me semble pas vous avoir déjà croisée. » Et elle s'en souviendrait. Comme elle se souviendra de cette rencontre fortuite, qui ne l'est pourtant pas. « Êtes-vous ici... depuis longtemps ? » Interrogatoire qui pourra lui fournir réponse sur les événements qui ont menés à telle existence, celle qui est si loin de la femme d'autrefois. Besoin maladif de satisfaire curiosité, et surtout, de tarir la disgrâce du désordre de son âme.

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  Dim 24 Mar - 7:32
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« Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères, des divans profonds comme des tombeaux, et d'étranges fleurs sur des étagères, écloses pour nous sous des cieux plus beaux.  »
Le Temps s’étire.
Infinitésimal au creux des flammes.
Bourgeons d’accalmie, germes de souvenirs. L’impatience mouille ciboulot, empanache mille charades.  Pleural se hâle et se moud au rythme des cornages. Cette expression…  Badigeon de surprise au regard de la scandinave. L’intrigue cuisine ventrailles. Mime saugrenue bariole adages. Guère longtemps. Une carrure frémit dans la commissure du boui-boui. Vénus s’exhume de la brume, fleurit jusqu’à soleil artificiel. Moins guenipe, plus alliciante, voilà un pistil fort charmant. Au cœur de sa cahute, Misha épluche le galbe fagoté sous sobre redingote. Malgré son âge, l’ondine gribouillait glamour, probant charisme.  Les soupirants devaient s’entasser à ses panards…

Orphedia ?
Génotype étranger, oiseau rare. Chicots d’identité confirme le juron croassé plus tôt. Orphelinat ? Vraiment ? C’est depuis son poulailler que cheminaient marmots jusqu’à sa cambuse ?  

« Ah…vous êtes donc la fameuse Orchidée »

Sobriquet brodé par nabots.

« Vos poussins se complaisent à dévaliser mon stock de lait et de soupe »

Sourire carambole au minois. Des pitchouns qu’elle apprécie voir serpenter sans crier gardes, remuer truffe aux friandes saveurs et blottir mandibule sur bajoue en grâce des breuvages offerts. Dracène se détrousse du siège, s’étire la nuque, vomit aigreur. Depuis combien de temps?

« Trop longtemps »

Marasme grignote génome.

« 246 mois »

Elle décompte depuis métensomatose, depuis l’exil des bourgades norvégiennes. N’en garde nul mémoire, nul vestiges. Qui était-elle ? Haillons de souvenirs.

« Un verre ? »

Elle propose, froufroute jusqu’au bar, déracine gémeau cristal. Il est bien triste de godailler seule. Alors, elle se croque jusqu’à muse pour déposer cuitarde oblation au creux des mains graciles.  Invite à paonner séant parmi fauteuils, prends siège voisin, agrafe proximité. Péronés iraient presque jusqu’à s’effleurer alors que Misha se gondole contre dossier, croise guiboles et se luxe d’un côté. Pour mieux jauger, pour mieux autopsier blanc-bonnet qui tribouille comme nébuleux calice.  

« Santé »

Claque pyrex, ourle risette et ribote première goulée. Casse-poitrine boucane vallons charnus et ruisselle du pharynx au gésier. Linguae éponge gouttes mutines faisant flores sur le sinus de ses lèvres.

« Alors, que fais une Française au cœur de l’implacable Russie ? »

Loin des Poètes, loin des châteaux séculaires ? Une décision bien ectopique, peu usuelle.

« Et dites moi pourquoi cet air troublé depuis nos premiers regards ? »

Pourquoi ?
Pourquoi !
Fracture de bonhommie.
Sylphide brûle de gourmandise.

Pourquoi ce soupirail ? Cette confusion rutilant sans bienséance, sans modestie. Cet impudique chaos qui polit faciès. Gastrolâtre des arcanes, Misha asticoque, décortique sans vergogne les sillons de l’énigmatique profil.

« On pourrait croire que vous avez vu un fantôme… »

L’est-ce ?

« Mais des fantômes, vous en trouverez beaucoup à Moscou… »

La mort chante.
Les entrailles qui pourrissent, garnissent trottoirs.
Pêle-mêle surnaturel. Des chairs ressuscitées, des cadavres gigotant dans la jungle urbaine. Carogne patiente dans les reflets safranés, bercée par l'écho de boogie-woogie crachoté d'une antique radio. Et elle boit gorgée, trop enclin à l'alcool. Une clope serait mirifique pour parfaire l'esquisse.


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  Dim 24 Mar - 15:50
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@Misha Macha


Orchidée. Couleur changeante. Un jour blafarde, un jour bleutée.
Aujourd'hui, rouge, jaune, violacée.
Les humeurs vont et viennent avec les tumeurs.

« Je vous remercie de les accueillir. Ils ne disent que du bien de ces quelques escales. »
Prénom jusqu'à lors inconnu. Visage encore plus. Latence, désormais, lorsque les marmailles viendront lui souffler des secrets à l'oreille, concernant la Mystique qui les nourrit le soir tombé.
Mois sont décomptés en années. Et le visage s'immobilise.

Seigneur.
Elle est là depuis...
Elle sait.
« Qu'ai-je fait ? »
Les tourments lui labourent les boyaux, mais elle fait mine de rien. Bonne actrice. Instinct depuis des générations.

« Avec grand plaisir. » qu'elle répond dans sa langue natale.
Quelques secondes s'épuisent avant que Misha ne vienne trôner auprès d'elle. Le coeur se cabre, le corps se tend.
Non !
Orphédia tente de paraître le plus à l'aise possible. Bien qu'il ne s'agisse là que d'émois anciens. Incompréhension globale, celle qui gît ici. Elle prend quelques minutes à enfin retrouver une respiration normale. Inspiration, expiration. Avant de contempler la Madone. Elle qui, comme grand cru, s'est embelli avec le temps.
Chhht...
Ne rien en dire.

« Oh, je... Je suppose que je souhaitais simplement oublier mes vies précédentes. » Le sourire qui se fige s'imprègne de nostalgie qu'elle ignore commune. « La Russie était pour moi une forme de renouveau. »
Seconde interrogation, plus préoccupante, change la mélancolie en gêne. Le regard n'ose plus vraiment porter celui de l'autre, se veut légèrement fuyard, préfère se noyer dans le verre désormais à moitié vide.
Si tu savais, Oda...
« Oh, euh... Pardonnez-moi, encore une fois, pour... C'était ridicule. »
La mort passe dans son aura.
« J'ai connu une femme, il y a longtemps. Une femme que j'ai profondément aimée, une femme que j'ai perdue. Vous... Vous me la rappelez. » L'aveu broie l'échine, fait craqueler les vertèbres, éclats d'os éparpillés dans la chair.
Oda, je t'ai abandonnée !

L'atlas relève le têtiot, qui se fige près de la Dame de Pique. « A dire vrai, je ne suis peut-être qu'un fantôme, moi aussi. » Elle est morte avec elle, aux émois de ces 246 mois. Elle est morte dans l'incendie, bien plus tard. Elle est morte avec ses enfants, avec son mari, avec son frère. Elle est morte cent fois. « Vous m'invitez dans votre logis, me prêtez habit, me servez un verre et me réchauffez, et voilà que vous confie mes tourments. Je crains de n'avoir jamais été aussi grotesque. » Voilà chose que les enfants sauront trop tôt, et dont ils viendront causer.

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  Mar 26 Mar - 8:07
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