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 bordélique | brutal


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Maksim Milosevic
RULE THE MONSTERS WORLD
Maksim Milosevic
Impétuosité : 209
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bordélique
@B. Brutal Ayaz


Attends.
C'est quoi ?
Putain, ma tête...
C'est mon cerveau qui cogne autant... ?
C'est mes yeux qui s'ouvrent si difficilement... ?
Aïe.
Mon dos.
J'ai dormi où, encore ?
Dans la rue, bien sûr.
Allez, lève-toi Maksim.
Bouge-toi.
« Rha, nan, pas ça. »
C'est du vomi que j'sens ?
Je secoue mon costard, mouillé par cette foutue bruine de merde.
Et dire qu'il va falloir que je dorme dedans maintenant.
Sinon j'vais crever de froid.
« J'aurais bien besoin d'une... »
EH !
Y'en a un qui me bouscule comme si c'était la fête.
Si grand que j'pourrais me faire écraser en une seconde.
Et si c'était pas un d'mes semblables, je lui aurais déjà explosé la gueule.
« T'es aveugle ou bien ?! Connard ! »
Et l'autre il se barre, j'sais pas, avec deux connards derrière.
J'comprends pas.
Forcément, encore d'autres comme moi.
C'est quoi le bordel aujourd'hui ?
J'viens de me réveiller et déjà on me casse les couilles.
J'vais être d'une humeur massacrante toute la journée, c'est sûr.
J'les vois, plus loin, commencer à se foutre sur la tronche.
Sauf que des comme nous qui se défoncent la gueule, ça défonce aussi toute la rue autour.
Vas-y, fait chier.
« Eh ! Stop ! Les gars, stop ! »
Aucun qui m'écoute.
Comme d'habitude.
Je déteste ça.
Mais va falloir que je pose mes bourses sur la table.
« J'AI DIT STOP ! »
V'là qu'ils s'arrêtent, enfin !
Vraiment, une bonne bande de cons.
« Vous voulez finir chez les matons ou quoi ? »
Maman gronde.
J'les connais, les deux plus p'tits.
J'connais tout le monde.
Pas le choix.
« Allez, dégagez, et revenez pas foutre la merde dans mes pattes sinon j'vous nique vraiment la gueule. Cassez-vous ! »
Les deux plus p'tits se barrent, la queue entre les jambes.
Le grand, j'le connais pas, mais il est chelou.
« Toi, t'es qui ? »
J'te jure que tu vas m'expliquer le problème.
Je lâche pas.
J'allume une clope.
« Qu'est-ce que tu viens foutre ici, exactement ? Les Ispolins vivent pas dans le Quartier Rouge. »
Sauf moi.
Evidemment.

Ta gueule et suce.
Pando
  Ven 4 Oct - 9:13
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B. Brutal Ayaz
MONSTER UNDER YOUR BED
B. Brutal Ayaz
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BORDELIQUE ft @MAKSIM MILOSEVIC

Get buzzed, get drunk, get crunk, get fucked up ! [...] Pasted, blasted, puke, drink, throw up. Get a new drink, hit the bathroom sink, throw up. Wipe your shoe clean, got a routine goin'. Still got a few chunks on them shoestrings showin'.

Les jours s’enchainent et se ressemblent.
Réveil. Malaise. Fuite. Biture.

Souvent je choisis le bar où bosse Fauve, pour la biture. Elle m’offre des verres même si elle fait la gueule, Fauve. Peut-être pour que je la pardonne de tous ces regards torves. Mais quand Fauve bosse pas je me fais plaisir. Je choisis le bar le plus merdique et le moins cher de ce quartier poubelle. On tombe vite dans les bas-fonds – et Zamoskvoretchiye c’est déjà pas mal les bas-fonds si tu vois c’que j’veux dire. Et c’est ce que je fais, ce soir. Je me cale là, sans trop d’hasard. Toujours proche de la porte des chiottes et toujours proche du bar – entre les deux. Ca permet d’aller vomir vite – de revenir boire tout aussi vite. Le barmaid me demande ce qu’il me sert, je réponds pas. Je pointe du doigt moi, comme un gamin de trois ans un peu trop timide. Mais il s’en fout, le barmaid. J’ai pas trois ans et j’ai quelques billets dans les poches – des que j’ai volé à une petite vieille en arpentant une supérette. La soirée se passe. Un verre, puis deux, puis une bouteille et encore une. Je vois trouble quand je sors. Capte pas grand-chose quand on me cause. C’est cotonneux – le sol, surtout. Ca me fait pas marcher droit – ça ne me donne pas envie de faire d’effort. Pas envie de m’évertuer en gestes approximatifs pour faire comprendre que je n’entends pas ce qu’on me bave. Et ça finit par m’accrocher l’épaule. Ca secoue l’estomac, ça fait remonter de la bile dans la gorge – de la gerbe bien acide que je ravale parce que ça se fait pas de vomir sur le visage des gens. Paraît. Je crois.Rends moi les ! Les paupières papillonnent quand je titube de droite et de gauche. Rends moi quoi ? que j’aimerais demander alors que la seule chose que je fais c’est danser comme un teubé. – Rends moi ça ! que l’autre s’insurge comme une effarouchée. Agrippe ma paluche. Vas-y, c’est pas parce que je suis bourré que je suis pas sûr que toi et moi, petit, on est pas intime à ce point. Je me recule sans grâce. Manque de tomber parce que je ripe sur le bord du trottoir. Me touche pas connard.On va régler ça, qu’il assure en roulant des mécaniques. T’aurais pas dû m’voler ma thune. J’ai fais ça ? Le menton se baisse mollement. Les phalanges s’ouvrent sur une poignée de billets. Ah bah ouais, j’ai fait ça. Quand on se rend même plus compte qu’on taxe dans les poches des gens, c’est qu’on a définitivement assez bu et qu’on peut fièrement rentrer chez soi.

Alors je me barre. Tiens pas compte du petit gars et de son pote là. Mais ils me suivent, ces connards. Ca me fait un peu me perdre – déjà que je ne sais plus bien où je suis. Ca me fait bousculer des gens – ou des lampadaires, ou des poubelles. Jusqu’à ce que je m’arrête, dans une ruelle. Tempère l’ambiance d’un mouvement vague. Je peux pas vous cogner sur la gueule les gars, que ça veut dire. Mais le langage des signes n’est pas universel. Un coup part. Un coup que j’évite dans un miracle sans nom. Le poing s’arrime au mur dans un choc inouïe. Traverse la pierre et la brique à m’en faire ouvrir plus grand les mirettes. Si tu te l’étais pris dans la tête, Brishen, celui là, tu serais dans un sale état. Je décuve pas, mais ça me fait sortir de l’engrenage des spiritueux. C’est un peu magique quand ta vie est en jeu. Alors, j’évite plus que je donne quand ça cogne. Pour m’épargner l’électrochoc à la tronche – ce truc à la con. Jusqu’à ce que ça gueule. Et ça gueule fort. Avec autorité, je crois. Ca fait s’arrêter les deux connards d’essayer de m’acculer dans un coin. Chasse au tigre avortée. Je répète : Chasse au tigre avortée. Et je tourne un peu le nez et je la vois, la grognasse. Ouais enfin, Brishen, tu dis grognasse mais elle vient probablement de te sauver les miches, la grognasse. J’hausse une épaule. Dégage la voix de la conscience en dodelinant du chef, une impression bizarre dans les tripes – et pas que parce que j’ai un trop plein à vomir. C’est un peu comme si tous ces connards là, ils étaient comme moi – mais t’es commun Brishen, doit y avoir plein de connards comme toi, partout.

La confirmation débarque dans la bouche de la rousse. Et t’es qui ? Et les Sopalins vivent pas dans le quartier rouge blablabla. Je bouge pas d’un iota. La mire comme si elle n’existait pas – mon regard la traverse plus qu’il ne s’y attarde. Et alors ? Qu’est ce que ça peut te foutre là où je crèche ? T’as cru que t’étais ma mère ? Je m’avance. Tente de passer à droite mais elle se déplace. Tente de passer à gauche mais elle se déplace… On danse ? Elle a pas l’air d’avoir envie de me laisser passer. Tu m’excède. La rage me monte – la moutarde à la barbe et la mâchoire que se contracte. T’es sourd et muet Brishen. Sourd et muet. Je lui montre mon oreille mais je crois qu’elle capte pas. Je réitère. Toujours rien.Je suis sourd et muet ok ? que je finis par cracher, clairement gavé. Tout devient plus clair maintenant Brishen, y a pas à dire, t’es le Dieu de la communication non verbale.Pousse toi maintenant, la gueuse, je dois rejoindre mon carrosse pour rentrer au palais des térems, ohohoh. Puisque j’ai pas la gueule à vivre à Zamoskvoretchiye autant te vendre du rêve.



Couleurs des Dialogues:

©️crack in time
  Sam 5 Oct - 13:45
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bordélique
@B. Brutal Ayaz


Hop hop hop !
T'as cru que t'allais t'enfuir ?
Hahahaha, certainement pas.
Tu vas me répondre.
Sinon tu vas rester là.
Et ça peut durer très longtemps.
J'peux te dire que je suis obstinée comme meuf.
Mais visiblement t'as pas envie.
J'me demande même si tu sais à qui tu parles.
Est-ce que quelqu'un t'a au moins appris ?
Oh putain.
Je meurs.
De.
Rire.
« Bah dit donc t'es loin d'être muet pour me dire d'aller m'faire foutre. »
L'autre il m'a prise pour une bille.
« T'as cru qu'j'étais ta mère ou quoi ? J'te sauve ta sale gueule de con et toi tu m'fais une imitation du Père Noël ? »
J'crois que t'es entrain de m'agacer.
Presque m'énerver je crois.
« Putain, me prends pas pour une conne ou j'te jure j't'éclate. »
J'suis pas le meilleur émissaire qui soit, j't'avoue.
Mais j'aime moyennement qu'on me prenne pour une merde.
« Maintenant arrête de t'foutre de ma gueule, j'suis pas d'humeur à être sympa avec mes semblables là. »
Putain, on dirait que t'as vu la Vierge.
T'atterris ou bien ?
Tu vois qui j'suis ou pas ?
Putain, faut tout leur dire.
De vrais blaireaux.
« Ils te voulaient quoi ces p'tits cons ? J'leur ai déjà dit de faire gaffe à leur cul, y'a un jour où j'vais leur tomber dessus et ils vont savoir qui j'suis. »
Pas la première fois qu'ils font les malins.
Mais j'me demande ce qui a pu leur traverser l'esprit pour s'attaquer à un grand baraqué comme toi.
L'alcool a du leur ravager la tronche, à tous les coups.
J'me sors une clope.
Un briquet.
J'me demande même si tu mérites que j't'en propose une.
« Et j'veux toujours savoir ce que tu fous dans l'coin. J'suis loin d'être abrutie, t'sais, j'vois bien que tu viens d'arriver, y'a des signes qui trompent pas, et des infos que t'as visiblement pas non plus. »
Genre, que j'suis ton émissaire, crétin.
Et que tu me dois le respect, du coup.
Sauf si tu veux que j't'éclate la tête ?
« J't'offre un verre. Et on discute. »
En vrai, j'crois que t'as pas le choix.
En plus, j'suis bien la seule personne qui voudra pas t'éclater ici.
Juste pour essayer.
Juste pour c'la jouer.
J'pourrais t'aider.
« Sauf si tu veux rester là à jouer au sourd et muet en pleine nuit ? »
Fais pas le con.

Ta gueule et suce.
Pando
  Mer 9 Oct - 9:27
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B. Brutal Ayaz
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Disons que j’ai une déficience des sens sélectives.

Je grogne. Lève les yeux au ciel et trépigne – ai l’air d’en avoir rien à cirer de ce qu’elle me baragouine. Réponds pas aux questions posées parce que je veux me barrer, de toute évidence. Ca doit être une précision qui t’as échappé, la Rousse. Je suis bourré et j’ai manqué de me faire éclater, est-ce que tu penses vraiment que j’ai envie de me faire engrainer ? De signer l’acte II d’un combat déjà paumé ? J’tiens à peine sur mes quilles, ne rêve que de m’allonger – ou de gerber, ou les deux, tout est une question de style. Mais elle m’accroche, la Rousse, de par son culot et de par ses mots. Me fait moins jouer à l’abruti dès qu’elle me cause de semblables. Les mirettes se baissent, incertaines, tentent de capter les billes voisines mais ne parviennent qu’à saisir le détail des lippes. J’ai pas le regard fixe. Le tableau noir de ma vie a été effacé par trop de litrons de bibine. Qu’est ce que t’es en train de me chanter ? Alors je tâte la poche du jean. Sors les billets que j’ai taxé avec l’élégance du mec bourré. – Ils voulaient récupérer leur blé, que je me contente d’ajouter en froissant la monnaie comme le faire un gamin pris la main dans le panier. Une histoire qui se répète. J’suis pas cleptomane mais presque.

Alors elle propose, la Rousse, dans une inspiration de nicotine, d’expliquer ce qui semble me manquer. Et j’sais pas trop – et j’sais plus trop. L’instinct me conseille de la suivre pour pas crever dans ce monde à chier – la stupidité me conseille vivement de continuer de l’envoyer s’faire foutre pour voir si elle est véritablement capable de me défoncer. Pour voir si l’anesthésie du corps et de l’âme a marché – pour voir dans l’adrénaline quel genre de vie défile devant les pupilles quand j’manque de crever. On va discuter de quoi, dis ? que j’ai envie d’interroger en lui fourrant les billets dans les mimines. C’est les petits cons qui invitent.OK, me contenté-je d’ajouter en faisant un pas de côté. Me reprends un peu en me tournant maladroitement vers la Rousse toujours postée. – OK pour te suivre. Pas ok pour jouer au sourd et muet. J’suis même pas certain que tu me laisserais le choix, en vrai.

On marche dans les ruelles sombres de Zamoskvoretchiye. Forcément, j’la suis plus qu’elle ne me suit – j’ai le pas pas assuré, me mange une ou deux bennes, fume une ou deux clopes. Elle choisit un bar feutré – je me permets de choisir une place isolée. Dans le fond de la pièce. Je prends la chaise qui me permet de tourner le dos à la salle – pas trop bondée mais pas trop vide. Le brouhaha y est cependant acceptable et la musique pas forcément dégueulasse. Disons qu’on est pas obligé de hurler pour se comprendre. On commande. Je reste un peu silencieux. Essuie les regards appuyés de la Rousse qui semblent m’dire que si j’dégueule pas des mots elle va finir par me les extraire à grands coups de godet dans les chicots. Ou peut être que tu me fixes le plus simplement du monde mais j’ai tendance à voir le mal partout dernièrement.J’suis là parce que j’ai le choix, que je finis par cracher. Mais c’est justement parce que t’as le choix, Brishen, que celui-là paraît parfaitement débile. Je hausse une épaule. Dégage l’idée de la caboche. – J’ai suivi une amie. T’as suivi la meuf que tu te tapes, cesse de nuancer. Je gronde. Bois pour faire taire les idées qui muent en céphalées. Aimerais que l’esprit se la ferme – et peut être même partir d’ici. Allez, cul sec Brishen. Cul sec et bye-bye la Rousse qui n’est pas ta mère mais qui se prend pour ta mère. Faut pas déconner.C’est quoi ? Je renifle. – C’est quoi les informations qu’il me manque ? Si t’es là pour discuter, la Rousse, c’est pas entièrement pour écouter ce qui m’amène dans le bled. Parce que, t’sais, j’reste pas là, dans ce bar, avec toi, par gaité de cœur. D’autant que j’aime pas causer – que je cause jamais. J’reste là parce que t’es pareil que moi, je crois. Que t’es pareil que moi avec un truc en plus.


Couleurs des Dialogues:

©️crack in time
  Sam 12 Oct - 23:22
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bordélique
@B. Brutal Ayaz


Ah, quand même, on sent que t'es dur de la feuille mais tu finis quand même par écouter.
C'est bien, c'est un premier pas vers la survie.
Ici, soit tu t'adaptes, soit tu crèves.
C'est Moscou, pas le bled.
Surtout dans le Quartier Rouge.
Surtout dans ce putain de merdier.
Du pognon, toujours du pognon, c'est toujours une histoire de pognon !
Mais c'est bien, c'est bien...
Au moins tu fais pas la fine bouche avec moi.
J'te kiffe bien.
« J'pourrais t'dire que t'es un trou du cul de voler les passants, mais j'serais la nana la plus mal placée pour te faire la morale sur quoi que ce soit ! »
J'suis pire que la moitié de ce ghetto.
J'suis pire que la majorité de cette ville.
« Allez, range ça avant qu'on te le torche, et viens avec moi. »
J'te détaille pendant le trajet.
Tu me rappelles Niilo, t'es grand, t'es costaud, puis t'es pas mal faut bien l'dire.
J'me demande combien de gars ce poing a du défoncer pour avoir autant de force.
J'me demande comment t'es arrivé ici avec une carrure pareille.
T'aurais pu être flic, pompier, vigile, garde, soldat, j'en sais rien, et nan, t'es là, dans mes pattes, à t'étouffer de cette atmosphère à chier.
En rentrant dans le bar, bien sûr, y'a quelques regards qui s'posent par là.
Normal, ici, tout l'monde connait Maksim.
L'écervelée rousse qui vend des nanas aux plus offrants.
Par contre, toi, ils te connaissent pas.
Excuse-les, ils sont curieux, ils veulent tout savoir.
Après, ils revendent l'info, une fois, deux fois, trois fois, pour arrondir leur fin de mois.
« Comme d'habitude, chéri. »
Que j'sors barman, un gars sympa, bien poltron aussi quand tu sens son haleine.

Mais c'est toi, qui m'intéresse.
Toi et ta gueule de charogne.
Ouais, t'as la gueule d'un gars qui en veut au monde entier.
T'as d'la colère partout sur toi.
T'empestes, mon gars.
« Tu fais des choix qui craignent. »
C'est mon seul commentaire.
A dire vrai, j'ai aussi fait ce choix.
On est pas des lumières, hein ?
On s'dit, vas-y, ça doit pas être aussi terrible !
Mais en fait, c'est pire que c'qu'on pensait.
Qu'est-ce qu'on peut être cons.
« Pour une meuf, ça m'étonne pas, tiens. »
Ouais, j'la vois, la nuance.
Tu parles à une spécialiste des sentiments, garçon.
J'suis une pute, j'connais tout ça.
La haine, la passion, l'amour, la rage, le désir, l'envie de tout péter.
J'les vois passer tous les jours.
Mon verre arrive.
ça sent bon, je kiffe.
« A c'que j'peux constater, t'as aucune foutue idée de ce qui s'passe ici. »
ça pourrait me faire marrer, mais en vrai...
Tu m'fais penser à moi, les premiers jours.
Sauf que moi, personne m'a aidée.
Personne est venu me chercher dans la rue pour m'expliquer.
J'ai fait mes bails toute seule.
Comme une grande, et en prenant tout dans la gueule.
« Tu sais au moins c'que t'es, hein ? »
Vu ta gueule, j'suppose que non ?
« Oh putain, y'a du boulot. »
ça va pas te faire plaisir.
ça va pas te faire kiffer.
ça va pas donner de sens à ta vie.
P't'être même que ça va faire l'inverse.
« Ici, on nous appelle les Ispolins. »
Notre petit nom charmant.
On aime, on adore.
« Je dis on parce que tu as bien dû remarquer qu'on est pareils. On s'reconnait entre nous, c'est parce qu'on est d'la même espèce. »
J'allume une autre clope.
Faut que je canalise c'que j'dis.
Histoire que tu partes pas en vrille direct.
« ça m'étonne que t'aies fini ici, par contre, parce qu'à Moscou, nous, les Ispolins, on n'est pas considérés comme hyper dangereux, on vit majoritairement à Arbatskaya. Ceux qui finissent là sont ceux qui ont des p'tits trucs qui plaisent pas aux gardes, ça les fait flipper. »
Un cendar, merci mon gars, t'es mon meilleur pote ce soir.
Tellement habituée que j'me fais servir comme une Reine, t'as vu ?
« J'me demande c'qui les fait flipper chez toi... Ta métamorphose ? Ton p'tit don en plus ? Vas-y, crache le morceau, tu te changes en quoi ? »
J'veux savoir pourquoi ils te kiffent pas.
J'veux savoir pourquoi ils t'ont foutu ici, toi aussi.
Parce qu'on va pas s'mentir, on est les seuls dans ce trou à rats.
« Dis-moi laquelle tu as, je te dirai la mienne. »
Et j'continuerai à t'apprendre.
Parce que visiblement, j'vais me changer en prof' particulier.

Ta gueule et suce.
Pando
  Dim 20 Oct - 8:35
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