Page 1 sur 1 | Alyosha Kourakine MONSTER UNDER YOUR BED |
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| J'ai fait profil bas quelques temps après m'être envolé du lieu où le Tsar a été abattu comme un gibier, action qui m'a suffisamment coûté en remontage de bretelles pour que j'accepte de la fermer un temps. Mais bon c'est mal me connaître que croire que je sais fermer ma gueule bien longtemps. Comme je lui avais proposé, Niilo s'est installé chez moi et c'est le plus agréable du monde de pouvoir dormir avec lui ; d'autant que net progrès rapport à l'écurie il n'y a plus de paille qui pique le cul. Bon y a plus mes chevaux non plus mais j'ai conscience – parfois – qu'on ne peut pas tout avoir.
Bref, après une magnifique journée passée à racoler des mecs en costard trois pièces – merci Néhé chérie –, j'ai décidé d'aller me remonter le moral à coups d'éthanol dans un des nooooombreux bouges servant de l'alcool minable pour tous et toutes, que ça soit légendes, humains, créatures, putes, clients, etc... Le vivre-ensemble, le vrai, celui où personne a une thune et quasi plus de raison de vivre. (Je sais, j'aurais dû être poète.)
J'étais, je le jure votre Honneur, super fatigué en entrant dans le bar et en poussant la porte aidé par un petit vent glacial bien moscovite qui me fait dire que ce tissu est superbe ok mais beaucoup trop mince quand je reconnais une tête. Oh il a changé, on dirait qu'on lui a inoculé le choléra par un bout et la peste par l'autre – si je savais à quel point j'ai raison j'arrêterai plus jamais de me la péter. Mais c'est bien mon cousin.
Un Isarknol nommé Isaac qui en plus d'être juif et homo a trouvé le moyen de faire un rituel pour devenir un foutu canasson étend la main vers son voisin avec un bref « attention ! » qui fait relever le nez au patron. Isaac me connaît bien et le patron commence à capter de quoi je suis capable.
En l'occurrence, j'ai les mains qui prennent feu alors que je rêve de les glisser autour du petit cou de mon cousin, et de le masser tendrement jusqu'à ce qu'il cesse de respirer définitivement :
« OH TOI BATARD JE VAIS TE FUMER LA GUEULE ! » je crie, avant d'être ceinturé par Isaac, qui malheureusement possède une force d'enfoiré comme tous ceux de son espèce. « LAISSE MOI ! » je crie encore. |
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Alasaïas Schneider YOU WILL HEAR MY LEGEND |
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| Je suis en serious business au moment où je vous parle, plongé dans l’éducation du patron du bar pour lui montrer comment on réalise très exactement un Russe Blanc dans les règles de l’art, quand la personnification de ce dernier apparaît sur les lieux, sauf qu’elle, elle est fièrement flambée. Isaac a tout juste le temps d’attirer mon attention et celle d’Ulrich, le patron qui a traversé on ne sait quels champs de bataille mais dont on a pas besoin d’avoir le détail du pedigree pour savoir qu’il sait casser des gueules, qu’Alyosha Kourakine débarque pour faire une mise à jour Avast de l’environnement, des fois que je n’avais pas suffisamment chargé ce dernier de ma simple présence.
La proximité du feu me fait reculer, et Chuma à l’intérieur de moi se rétracte avant de se détourner pour aller se cacher derrière le rideau de mes synapses, l’air de dire que ça sent – littéralement – le roussi et qu’elle me laisse m’occuper de ça. Vieille conne.
« Tiens donc, Alyosha. »
Je cache mon effroi dans le culot héréditaire d’un père perpétuellement absent que ma mort n’a pas suffi à faire réapparaître, m’accoudant au bar pour digérer la brûlure qu’une goutte d’alcool a fait naître sur le dos de ma main, faisant crépiter ma chair. Il pouvait pas apparaître pendant que j’étais quasiment invincible celui-là, puuutain.
« Je ne te demande pas comment tu vas, apparemment tu es en pleine forme. Si tu ne veux pas qu’Isaac te broie les côtes et qu’Ulrich te fasse sortir à coup de pieds dans ton joli cul, tu ferais mieux de te calmer. »
Evidemment la venue de mon cousin a attiré tous les regards, et ce n’est pas pour me déplaire.
« Si tu veux je te tue une seconde fois, comme ça tu fermeras vraiment ta gueule. »
Ulrich pose une main menaçante sur mon épaule, me faisant lever les yeux au ciel.
« Oh ça va, si on peut plus rigoler... » |
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| De manière sans doute un peu enfantine et empruntant clairement un raccourci grossier, j'estime qu'Alasaïas est responsable de tout le bordel qu'il s'est passé ensuite. Bon c'est oublier ma propre grande gueule qui me dessert franchement, ma passion des abdos musclés – c'est une licence poétique – et cette sorcière d'Olga, mais il fait un bien pratique punching-ball. Enfin si Isaac voulait bien me lâcher ! Je cabre contre lui mais rien à faire il a la poigne ferme :
« M'étonnerait qu'il fasse ce que tu lui dis, tiens », je commente au sujet d'Isaac qui n'aurait plus mes faveurs s'il me pétait quoi que ce soit et je sais que ça le peinerait.
Il a une tendance à récupérer les chats errants ce type, c'est formidable et fort pratique – mais noooon j'en profite pas ! … Bon ok un tout petit peu :
« Ben ça en fait un sur deux, t'as une gueule horrible. »
Vraiment hein. Je sais pas ce qui lui est passé dessus mais c'était sans doute moins gracieux que les nanas qu'il invitait Boulevard Richesse. J'ai un éclat de rire, le feu s'éteignant de mes mains, ce qui du coup fait lâcher une de celles d'Isaac qui pense que je me calme. Il ne commet pas l'erreur toutefois de totalement me laisser libre de mes mouvements.
« J'adorerais que tu essaies, vraiment. »
Ulrich me jette un regard noir et je lève une main :
« ça va, c'est bon j'ai compris. Je peux avoir un truc à boire ? Pas réalisé par lui », je commente en jetant un regard méprisant à mon cousin tout à fait comme quand quelqu'un précisait dans la famille qu'il n'était pas un Kourakine après tout. (Je soupçonne Kirill d'avoir toujours trouvé ça arrangeant.) |
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Alasaïas Schneider YOU WILL HEAR MY LEGEND |
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| L’avantage avec Alyosha, c’est que lorsqu’il dit quelque chose, ce n’est jamais précisément sous le coup de la colère, déjà parce qu’il est en colère dans 99 % des souvenirs que j’ai de lui, et parce qu’en général il le pense vraiment. Donc quand il émet publiquement le fait que je ne serai plus jamais doté du charme auquel je croyais, ça passe pour un compliment tellement c’est sincère. Douloureux aussi, bon, mais les insultes quand ce sont toujours les mêmes et lancées par la même personne finissent par vous polir plus qu’autre chose avant de royalement passer au dessus de votre tête.
« C’est pour mieux hanter tes cauchemars. » Comme lui hante les miens, mais ça, je vais pas lui dire. « Mh la dernière fois que j’ai essayé j’ai réussi et si j’ai bon souvenir tu n’as pas trouvé ça super agréable. »
Beaucoup de monde doit se souvenir de ses cris de douleur glaçant le sang. Chuma n’a nullement assisté à cette scène, mais la simple évocation du feu la fait frissonner. Frisson qui va jusqu’à moi et se transforme en spasme quand il approche du bar. Cette saloperie irradie de chaleur, c’est insupportable. Isaac a la bonne idée de rester pas loin, et même de se mettre entre nous sous couvert de reprendre la place qu’il avait tout à l’heure, traçant de méthodiques lignes de coke sur un plateau sur le zinc.
« De ce que j’ai entendu, l’héritage a changé d’actionnaire, c’est dommage hein. » je commente bassement tandis qu’Ulrich s’attelle à la préparation habituelle d’un autre cocktail. |
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| J'ai un rire sonore qui ressemble plus à un piaillement qu'autre chose, faisant lever les yeux à Isaac de sa coke, qu'il me propose d'un geste de la main. J'hausse des épaules ; je crois que je suis suffisamment remonté comme ça, si je sniffe quoi que ce soit je vais cramer mon cousin comme lui m'a envoyé dans les flammes.
« Ne te donne pas trop d'importance, connard », je lui conseille avec un charmant sourire, avant d'allumer une clope d'un claquement de doigts.
Après, évidemment que mon inconscient se fait un plaisir sadique de me rappeler comment a terminé notre belle entente familiale ; comment d'ailleurs toute mon appartenance à la famille. Seule Nadeshda veut bien continuer à me parler – parce que Nad n'a rien à secouer de ce qu'elle doit faire ou pas – mais maintenant que le quartier de haute sécurité est bouclé, c'est bien plus compliqué. Il faudrait encore que je fasse un truc illégal et je crois que j'ai assez donné ces derniers temps, il faudrait que je me calme.
« Si tu m'approches je te jure que j'te fous le feu », je réponds, faisant soupirer Isaac. « Quoi ? J'vais pas me laisser faire non plus ? »
Il secoue la tête, renifle sa coke.
« Oui tu as bien entendu. Gloire à Pavel. Merci Ulrich », je fais dans un sourire au barman, qui me renvoie un regard noir genre toi tiens-toi tranquille. « J'attends son carton de remerciement dans les prochains jours. Ton père est réapparu ? »
S'il y a bien quelqu'un capable de se faufiler dans le quartier de haute sécurité, c'est Kirill Kourakine, tiens. |
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| -Je crois au contraire qu'elle est amplement méritée.
Et si je ne me la donne pas, qui me la donnera ? J'ai tué le Tsar quand même ! Enfin, j'ai participé à son exécution en missionnant quelqu'un pour le faire. Liz est probablement morte à l'heure qu'il est mais je veux croire en sa puissance. Ou peut être qu'elle a réellement refait sa vie comme je le lui ai suggéré. Avec la thune que je lui ai filé, elle avait pas mal de possibilités.
-C'est ça.
J'ai pas spécialement l'intention de l'approcher, vue comme sa chaleur fait déjà grincer des dents la pauvre Chuma qui ne la supporte pas. C'est mauvais pour la propagation des virus il paraît, alors que moi j'ai toujours pensé que c'était le froid qui était mauvais pour eux. Enfin j'ai pas exactement fait des études scientifiques. En fait j'en ai pas fait tout court. Disons que celles que j'ai tentées m'ont pas spécialement réussi tu vois.
-Lequel ?
Non parce que pour moi les deux sont morts et enterrés, c'est bon, j'ai perdu tout espoir de les retrouver.
-S'il a réapparu il est pas venu me voir. Et en même temps c'est une bien sale période pour réapparaître.
Tu parles Kirill ferait sauter tout Moscou et me demanderait pourquoi j'ai pas encore rayé cette ville de la carte au regard de mes capacités.
-Tu veux que je lui transmette un message peut être ?
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| Je fronce du nez avec mon air de noble agaçant – c'est pas parce que j'suis déshérité que je vais arrêter avec ça faut pas rêver ! … :
« Tu as hérité de ton père sa formidable capacité à se faire des illusions, j'avais oublié. »
Isaac soupire histoire de montrer que je le gonfle avec mes manières de princesse mijaurée, et je hausse des épaules, habitué à vrai dire à péter les burnes menu menu de mon entourage. Chacun ses points de force, mais je dois dire que je le plains un peu, coincé entre Alasaïas et moi n'est pas une place enviable. Ulrich après m'avoir filé mon cocktail, commence à laver ses verres avec beaucoup d'emphase.
« Le Kourakine. »
L'autre de ce que j'en sais est mort. J'ai un rire joyeux :
« Justement, tu sais très bien que ce genre de périodes semble le rappeler... »
Mais bon moi j'en veux moins à Kirill qui n'est que mon grand-oncle, donc je n'ai pas l'impression d'avoir été abandonné par lui. Alas... Eh bien c'est un petit peu différent pour lui, je suppose mais étrangement j'arrive vachement moins à compatir avec ce con depuis qu'il m'a assassiné.
« Oui, si tu le vois j'aimerais bien que tu lui dises que j'aimerais lui parler. »
Comment ? Si je compte comploter avec le membre le plus dangereux de ma famille – juste après moi au vu de mes capacités – pour récupérer mon héritage ? … BAH BIEN SUR. |
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| -Formidable est le mot clé. Un adverbe que je n'attribuerais à aucune de tes propres capacités.
Il sait voler et foutre le feu à tout ce qui passe, d'accord…mais je vous rappelle par qui j'ai été élevé ? Ma génétique atteste du fait que foutre le bordel n'est pas exactement un pouvoir surnaturel et c'est justement pour cette raison que si Kirill prenait Moscou en grippe il serait très difficile à arrêter. Et je ne vous raconte même pas l'horreur s'il avait dans son ombre mon autre père si celui-ci s'avérait bien vivant.
-C'est vrai, je concède.
Peut être même qu'il est dans ce bar miteux et qu'il attend qu'on dise son nom trois fois en avalant son cocktail cul sec, abruti.
-Je ne suis pas sûr que la réciproque soit vraie. À moins qu'il décide également que tu es une menace pour un de ses plans et qu'il décide de la même manière que moi de la réduire à néant.
Je m'accoude au bar, zinc contre les omoplates. Un instant tout est presque redevenu comme avant ; on est presque assis côte à côte sur une table héritée de je ne sais quelle illustre grande tante à s'enfiler des bouteilles vieilles comme le monde de la cave d'un illustre grand oncle. Presque.
-Alors tu vas courir après cette thune ? Est-ce qu'elle en vaut la peine au moins ? |
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| « ça c'est parce que tu n'as encore rien vu », j'adresse un regard câlin à Isaac qui semble m'avertir silencieusement de quelque chose. « Mais non je vais rien faire j'ai compris. Avoue quand même qu'il est chiant ! »
Comment ? Moi aussi ? Pff, ça n'a rien à voir. Alas continue de me menacer à mots couverts, en brandissant le spectre de son père, qui a pourtant fichu le camp il y a un bon moment maintenant. Je lève les yeux au ciel, descend une bonne moitié de mon cocktail sous le regard impressionné d'Isaac. Je fais un mouvement de la main, celui qu'Olga fait quand elle veut congédier une bonne trop empotée – et ma mère a souvent des bonnes empotées.
« Je ne t'ai pas demandé ton avis, Alas, je t'ai demandé de transmettre un message. »
J'hausse des épaules à sa question, oscillant entre mauvaise humeur et fatigue maintenant.
« Tu comprends pas, hein ? … » |
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| Le sous entendu qui passe dans le regard qu'il envoie à Isaac n'a rien d'aussi adorable quand mon cerveau l'interprète. S'il y a bien une chose qui nous différencie tous les deux c'est ce domaine là. En ce qui me concerne, il me passe parfaitement au dessus de la tête.
-Ne tends pas ta main comme ça vers moi il serait dommage que je morde dedans.
Chuma s'agite, parce qu'elle elle en a très envie même si c'est très risqué et entre nous inutile mais pas pour la même raison.
-J'ai bien compris et je viens de refuser Alyosha. C'est un peu facile de profiter que ta partie de la famille renie totalement la mienne jusqu'à ce que ta noblesse ne te protège plus de rien et que ah, là, bizarrement, tu as besoin de quelqu'un qui s'y connaisse en magouilles.
Même si j'avais accepté je sais pas comment j'aurais trouvé Kirill de toute façon. Je sors de quoi me rouler une cigarette ; mon manque de fric a fait baisser le seuil de ma consommation comme on s'en doute.
-Comprendre quoi ? Que t'es perdu et qu'il te faut trouver un sens à ta vie parce que t'as été trop con ? Les mondanités sont terminées mon cousin, la noblesse ne nous regarde plus. Nous sommes parqués dans le pire quartier de Moscou avec des considérations autrement plus basses et concrètes.
Je fais courir une langue noire, aux papilles défraîchies, le long de la cigarette pour la sceller.
-Le fait que ton mec touche un peu trop ma meuf, par exemple.
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| « Si t'as envie de cramer, vas-y » je ricane comme une sale peste que je suis totalement.
Alas confirme qu'il ne bougera pas son cul pour mes beaux yeux, et je hausse des épaules en me disant que je me démerderai tout seul ; ça arrive un peu trop souvent ces derniers temps mais le côté positif c'est que je commence à en prendre l'habitude, du coup. Et c'est vachement difficile de se débrouiller tout seul quand on l'a jamais trop fait de sa vie ; heureusement je me suis découvert une facilité à changer de comportement que je ne me serais jamais crue du temps où je passais ma vie à cheval.
« Si tu le dis, Alas, si tu le dis. »
J'ai vraiment la flemme de lui faire entendre raison.
« Je sais pas à quoi je m'attendais, t'as évidemment jamais su ce que c'était d'être un héritier. »
Je me redresse, tourne le regard vers lui, intéressé par ses dernières paroles. Autant son avis aigri sur les choses je m'en contre carre, autant des histoires de cul ça m'intéresse toujours.
« Ta meuf ? … La pauvre femme, elle est au courant qu'elle sort avec toi ? »
Isaac me file un coup de genou, semblant me dire que c'est peut-être pas la peine de le provoquer davantage ; j'vais me gêner tiens. |
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| -Je n'ai pas besoin de te toucher pour te nuire.
Je glisse un regard vers le verre qu'il tient dans la main et dans lequel il serait si facile de cracher. Bien entendu je ne m'accroche qu'à mon culot, et à la présence d'Isaac, garant de la tranquillité toute relative de ce bar et du fait qu'il tienne encore debout avec deux bombes à retardement (au moins) en son sein.
-Non tu as raison, du moins pas de cette manière. J'ai hérité d'autres choses moins matérielles dont j'ai appris à me satisfaire, disons.
C'est difficile, je dis pas. La famille du côté d'Hyperion bien que foncièrement étroite d'esprit, comme à peu près toute la Russie finalement sur ce plan là, m'a mille fois mieux accueillie que celle de Kirill alors que j'ai pas l'ombre d'un gène en commun avec eux. Comme quoi. Je ricane quand il se prend un coup de genou d'Isaac, comme un sale gosse qui verrait son frère se faire punir à sa place.
-Attends, quelle heure il est… Si tu attends dix minutes tu pourras lui poser la question de toi-même.
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| Je grommelle :
« C'est clair, ta seule présence est une gêne. »
Franchement je lui cramerais bien la gueule si Isaac n'était pas là avec sa force terrible à me surveiller ; je me tiens tranquille et bois mon cocktail. Je me concentre sur ce que je ressens à l'idée de Niilo qui touche une nana que je ne connais vraisemblablement pas ; je ne peux pas dire que ça me plaise beaucoup – il y a une petite voix en moi qui criaille « non ! » avec jalousie, maiiiis... Dans ma situation il serait ridicule que je lui tape une scène. (Je promets rien, je me surprends tous les jours.)
« Tant mieux pour toi », je réponds presque aimablement, avec un sourire tooooooooootalement faux – ah ça aide pour la comédie d'avoir fréquenté les hautes sphères – « maintenant tu sais que tu as passé le plus clair de ta vie à te plaindre de quelque chose qui finalement t'a porté plus chance qu'à moi. »
Je termine mon cocktail, me lève.
« Non. Tu m'ennuies, je me casse. »
Isaac me suit du regard mais je ne tente rien, ça serait stupide et Ulrich serait capable de m'abattre à vue. |
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| Je ne suis pas surpris de la manière dont il agit ; en fait elle n'explicite qu'une chose : que j'ai suffisamment descendu dans son estime pour qu'il ne se donne même plus la peine de s'énerver à mon encontre (vu que je l'ai buté rien de plus normal tu me diras). J'ai plus qu'à espérer que ma remarque sur Niilo l'ait blessé. En tout cas en ce qui me concerne, la plaie ouverte Sacha-Dahl n'est toujours pas refermée.
-Tue-le.
-Non.
-Comment ça, non ?
-Non.
-QU'EST-CE QUE TU ME FAIS ?!
Je fais rien. Pour une fois, je fais rien. Je le regarde partir en me demandant comment je suis censé pouvoir lui dire que j'ai rien compris de ce qu'il s'est passé le soir où je l'ai tué, si ce n'est qu'un putain de Likho est passé dans le coin, tout près, pour donner corps à ce qui n'était qu'une amertume blessée d'enfant oublié et renié. Je le sais parce que Kirill l'a fait mille fois sur moi de sorte que je n'ai jamais su lui mentir. Du coup tu fais quoi dans ces cas là ? Tu te mets à genoux en mode j'ai pas fait exprès ?!
-Alyosha !
Je sais pas s'il va se retourner, j'aimerais bien en fait. Mais j'aimerais un tas de trucs qui sont pas possibles, sortir pour de vrai avec Sacha par exemple.
-Je lui dirai. Je pense pas qu'il va revenir un jour, je te le cache pas. Mais je lui dirai.
Le mal est fait, de toute façon.
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| Quel bonheur de travailler dans un sex-shop et de pouvoir dire aux clients "celui-là vous pouvez vous le mettre dans le cul" ! / Alas | |
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