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 Mange, prie, crève


BOYS AND GIRLS OF EVERY AGE, WOULDN'T YOU LIKE TO SEE SOMETHING STRANGE ?

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Artiom Iejov
RULE THE MONSTERS WORLD
Artiom Iejov
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Mange, prie, crève
L’empressement de la sauvageonne à téter la binouze te laisse coi, plutôt que de prendre un air outragé, t’es là comme un con à fixer la vodka qu’elle a recraché par terre et tu essaies d’empêcher les chats de s’y précipiter pour la renifler ou la lécher. Tu ne trouves rien à dire et tu clignes plusieurs fois des yeux, à dévisager la sale tronche puante de la fille et ses manières venues d’ailleurs. Tu lui indiques juste les autres pièces et tu retournes à ta tâche actuelle : nourrir les fauves avant d’aller nettoyer l’alcool recraché. Tant de vodka perdue… Tu en profites pour faire disparaître rapidement tous les détritus dans une poubelle et déplier le canapé pour en faire un lit, plutôt sommaire et inconfortable mais suffisant pour ceux qui n’étaient pas très regardants.

Une fois ça fait, tu te serres un verre et t’empresse de réchauffer des restes où la vie n’avait pas commencé à se créer dedans et tu laisses l’assiette sur la table à l’intention de la nénètse, te contentant de grignoter des pelmeni froids à même le plat. Tu fais passer le tout à grandes rasades en espérant finir avant qu’elle ne sorte de la salle de bain. Déjà tu entends l’eau couler et ça te rassure, elle a un minimum d’éducation. Tu finis quand même par aller taper sur la porte. Entre Yuliya, Naaki et les autres filles, ta facture d’eau et de chauffage prends parfois des figures supplémentaires dont tu te serais bien passé. T’es crevé et tu as juste envie d’aller te pieuter, te glisser entre tes draps et laisser les chats te réchauffer en s’essayant à prendre le plus de place possible.

Elle finit tout de même par sortir et tu clignes plusieurs fois des yeux, un sourire élargit tes lippes. Tu ne te souviens pas de ce peignoir – sûrement récupéré dans un lot avec des serviettes – et tu lui indiques d’un signe de la main la table, tes yeux suivant tour à tour ses gestes et sa démarche maladroite. Tu ne t'approches pas pour l'aider, tu ne sais pas jusqu'à quel point elle est prête à recevoir l'aumône et tu n'as aucune envie de déclencher un incident en posant tes mains sur elle. Tu reprends l’assiette qui a eu le temps de refroidir entre temps et tu la remets dans le micro-ondes. Le joli minois qui te fait face fait battre ton cœur et efface presque les exactions récentes qui auraient pu te pousser à te tenir à l’écart. « Hein ? » Tu clignes à nouveau des yeux, la tête penchée un instant et tu suis son regard pour poser le tien sur Malchance et Treize qui se tenaient à l’écart avec un air méfiant. « Euh… Ils viennent de la ville, ils ont vécu presque toute leur vie ici. C’est… » Tu te frottes le nez en reniflant et sort l’assiette du micro-onde pour la poser sur la table, à côté des couverts. « Comme toi et moi ? Tu n’viens pas d’la ville, tu ne sais pas y vivre. Je sais pas vivre en dehors de la ville. Eux savent pas vivre en dehors de l’appartement. Dehors c’est dangereux pour eux. » Il y a des chances pour qu’ils apprennent à se tenir, à chasser, à se nourrir si jamais ils devaient être relâchés, comme toi tu parviendrais peut-être à t’en sortir lâché dans la nature mais vous étiez habitués à un mode de vie qui rendait votre dépendance à celui-ci handicapant. Tu sors un verre d’un placard et verse de l’eau du robinet dedans, le posant à côté de l’assiette. « Tu manges et au dodo. Je suis fatigué et je travaille demain. »
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  Ven 20 Sep - 13:42
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Naaki Sorgoi
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Naaki Sorgoi
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mange, prie, crève



@artiom iejov (sarasvati)


Cet endroit est un peu étrange et Naaki a conscience d’être dans l’intimité de l’autre. Chaque être vivant sur cette planète possède une tanière – un abri. Et même si cet appartement n’est qu’un énième box qui s’empile sur les autres dans la ruche citadine, ça n’en reste pas moins ce qui importe à son interlocuteur. Car tout abri est la coquille de l’Homme.
Même les nomades ont compris ça – alors ils embarquent leur abri avec eux pour se protéger aux aléas de leurs pérégrinations. Ce qu’elle donnerait pour revoir son tchoum. Pour le monter une fois de plus sous la pluie battante ou le blizzard qui font parfois rage dans les plaines sibériennes. Elle songe au réconfort simple que lui procure cet endroit, cette tente en cuir de bête. Primitif pour beaucoup. Folklorique pour le colon.

A l’évocation des chats en captivité, l’officier explique et Naaki essaie de se concentrer sur ses paroles pour comprendre un fait qui lui semble un peu obscur. Elle incline la tête, sourcils froncés dans un calme olympien. Finit par s’asseoir sur un tabouret tout en coulant une œillade en direction des chats qui se frottent contre les jambes de leur maître. Elle peut ressentir la familiarité et l’attachement mutuel entre l’homme et l’animal. N’y est pas étrangère car elle-même accorde énormément d’importance au compagnonnage. Après tout, les nénètses vouent leur existence aux rennes et ont besoin d’eux pour évoluer là où il n’y a pas de station essence pour conduire de véhicule. Les quelques chiens qui ont mission de mener les troupeaux sont aussi leurs gardiens. L’Homme et l’animal dans la même osmose – à se demander parfois lequel de l’humain ou du renne accompagne l’autre.

Alors, peut-être que les chats représentent pour le capitaine ce que ses rennes représentent pour elle.

Naaki sourit à son interlocuteur.
« Eux pour toi comme renne sacré pour moi. » L’intouchable. Jamais harnaché, jamais abattu, tant qu’il pourra marcher. Ce qui lui semble le plus improbable à Naaki, c’est l’idée que des chats ne sachent plus vivre dehors. Comme tous ces Hommes esclaves de leur vie moderne d’ailleurs. « Danger. » Elle répète ce mot avant de ramener l’assiette sous son nez et d’en sentir les exhalaisons. Les paupières se ferment, frémissant d’un plaisir anticipé à goûter le plat de son hôte. Elle ouvre à peine les yeux pour les darder sur le capitaine. « Danger fait aimer vivre Iejov. »

Elle ne sait pas quoi faire de ses couverts, étant plutôt habituée à manger avec les doigts, directement dans la marmite du foyer. Elle louche vers lui, une énième fois avant de touiller sa purée à l’aide de l’ustensile dont elle se sert comme on porte un parapluie. Baissant son minois sur l’assiette, elle commence à manger avec un semblant de délicatesse avant de se laisser aller à la voracité de son estomac criant famine. Plutôt que de se servir de son couteau – elle s’empare de son bout de viande pour le déchirer entre ses quenottes et n’en faire qu’une bouchée.

Quelques minutes lui suffisent pour nettoyer son assiette, sous l’œil éberlué de l’homme à qui elle ne prête pas la moindre attention. Enfin repue, elle prend son verre à deux mains pour en boire le contenu et finit par essuyer ses menottes grasses à même le peignoir qu’elle porte sur elle.

« Toi dormir cap’taine. Moi, monter la garde pour toi. » Car qu'elle sache, les félins ne sont pas aussi bons que des chiens pour flairer le danger.






  Sam 21 Sep - 20:53
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Artiom Iejov
RULE THE MONSTERS WORLD
Artiom Iejov
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Mange, prie, crève
Le renne sacré ? Très bien, tu ne tiens pas à la brusquer en te mettant à rire et pourtant un gloussement t’échappe. Tu hausses les épaules et tu ramasses le premier chat qui se laisse attraper, le berçant dans tes bras à la manière d’un gosse alors qu’il vient renifler ta joue. « T’entends ça Treize ? T’es un renne mais en moins classe. » Tu déposes un baiser sur son crâne et tu le laisses repartir vaquer à ses occupations de minou. Tu t’époussètes la chemise pour faire partir quelques poils noirs qui détonnent sur ta chemise – qui avait dû être très blanche un jour et qui dorénavant était plus d’une sorte de blanc cassé. « Je me passerais bien du danger. » Tu avais trop tendance à le fréquenter et il te frôlait d’un peu trop près, que ce soit à cause de ton métier, de ta race ou de ton pouvoir, un aimant à emmerdes. « J’aimerais bien que la chose la plus dangereuse qui m’arrive chaque jour soit de louper mon réveil. » Tu pousses un très long soupir en passant une main dans tes cheveux, tu rattrapes la bouteille dont tu arraches le bouchon et, à l’orée de ta bouche, tu finis par attraper le verre et verser dedans. Autant paraître poli et civilisé en présence d’une invitée.

Ce que Naaki ne semble pas du tout prendre en compte vu la manière dont elle se met à arracher à pleines dents le morceau de viande noueuse que tu lui as servi. Tu en oublies même de boire – ou plutôt tu reposes ton verre, un peu dégoûté par l’empressement et les traces qu’elle laisse un peu partout. Les chats n’osent pas s’approcher mais zieutent d’un air intéressé tout ce qui pourra leur servir de dessert. « Artiom… Tu peux m’appeler Artiom. Iejov c’est mon nom de famille. » Que tu finis par lâcher, histoire de meubler le silence gêné – surtout gênant pour toi à observer cette créature se pourlécher les babines avec moins de grâce que tes minous. « Non, tu dors. La porte est fermée, personne ne va venir. » Sauf si quelqu’un vous avait suivi et se décidait à casser ta porte, ce qui ne serait que la suite logique de la destruction de ton appartement par des forces extérieures. Tu reprends l’assiette et les couverts qui ont à peine servi et tu lances l’eau chaude dans le robinet pour passer un coup d’éponge sommaire. « Je t’ai fait le lit, tu veux une couverture en plus ou ça ira ? » Tu indiques d’un signe vague de la tête l’autre pièce. « Est-ce que …. Tu te brosses les dents ? » Tu agites les mains détrempées et mousseuses au-dessus de l’évier, reprend ton verre, la suit, retourne dans la cuisine pour attraper la bouteille et tu entrebâilles la porte pour qu’elle ne soit pas éveillée par la lumière du soleil trop tôt. « Naaki, faut pas que tu sortes de l’appartement si je ne suis pas avec toi, d’accord ? »
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  Sam 21 Sep - 21:12
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Naaki Sorgoi
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Naaki Sorgoi
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@artiom iejov (sarasvati)


C’est ainsi qu’elles se confrontent, leurs différences. Dans la petite cuisine de l’un des étages à une heure tardive alors que tout semble les opposer. La seule confrontation de Naaki avec le monde extérieur a eu lieu des décades avant aujourd’hui et pourtant, ça n’a jamais été aussi détendu qu'à ce jour. Car dans ce pensionnat, on voulait les formater – eux, les petits nénètses qui ne pouvaient décemment pas les empêcher d’exploiter les ressources avec pour seule raison de ne pouvoir accompagner leurs troupeaux de rennes dans leur migration. Mais lui, cet homme-là, il parait dénué d’opportunisme. Le seul intérêt qui semble l’animer à son égard se range dans les cases d’une notion. D’un mot. Likho.

L’idée qu’un homme de la ville puisse posséder le même genre de capacité qu’elle la laisse perplexe. Naaki n’est pas réellement prête à vendre son unicité. Il faut dire qu’elle s’accroche de toute façon à sa condition de tadibya comme une moule à son rocher.

Artiom, lui cède-t-il. Un nom qui vient donc remplacer les « Iejov » et « Cap’taine » qu’elle pourrait bien lui servir. Lorsqu’il s’oppose à ce qu’elle monte la garde, expliquant à une nénètse sceptique qu’une porte se ferme à clé – notion lointaine qui lui rappelle de ce fait la scène traumatisante vécue étant jeune au pensionnat lorsqu’on avait voulu l’empêcher de partir (qui s’était soldée par une fenêtre brisée et une foulure de cheville) – la donzelle s’abstient d’acquiescer en louchant sur la couche confortable qu’il lui a préparée. Sans même attendre l’aval de son interlocuteur, Naaki s’en va la tester, s’étalant de tout son long avant d’esquisser un geste universel à l’attention d’Artiom, pouce levé en l’air.

Mais voilà qu’il lui en pose une autre de question. A croire que l’hygiène est quelque chose d’incontournable chez les civilisés. Elle désigne l’émail de ses dents et bondit du canapé pour suivre l’homme jusqu’à la salle de bain. Il lui donne une brosse à dents, objet qui attire toujours autant de fascination de par la facture en plastique qui ne lui est pas commun. Chez elle, tout est fait à base de poils, de peau et d’os de rennes. La moindre parcelle de chaque carcasse est utile à quelque chose… Alors qu’ici, ils créent pour ce besoin.
Etrange mode de pensée.

Une fois les ratiches brossées, Naaki revient dans le salon et sans la moindre pudeur, elle se déleste de son peignoir pour se glisser sous les draps. Pas question de s’encombrer de frusques tandis que la température est plutôt régulée entre quatre murs. Pas sûr toutefois que ce soit au goût de son hôte dont elle peut déceler la gêne momentanée. L’interrogeant brièvement du regard, elle finit par conclure. « Moi pas sortir sans toi. » Comme si c’était de ça dont il était question.

Elle peut lui promettre de respecter sa parole, au moins jusqu’à demain matin. Naaki a encore un peu de mal à se repérer dans le temps et elle n’a pas la moindre idée de la disponibilité d’Artiom. Mais demain est un autre jour.

Les mots manquent mais le sourire suffit pour exprimer sa reconnaissance.



_______________________________________



Un bruit dans l’obscurité.
Un mouvement dans la pièce.
Le cœur de Naaki se met à battre la chamade dans un sursaut qui fait fuir l’un des chats qui était pelotonné contre sa jambe. Elle se redresse, cherche un objet contendant à portée de main et pousse un cri inarticulé avant que la lumière ne s’allume.

Où je suis ?

Elle cligne des yeux, distingue Artiom et met quelques secondes à organiser ses souvenirs de la veille.

« Où, toi aller ? » Il semble sur le départ mais elle ne l’imagine pas partir sans elle. Que devrait-elle faire, ici, toute seule ? Une vie dans la rue se rapproche un peu plus de son mode de vie d’origine que de l’oisiveté dans un endroit qui lui est complètement inconnu.





  Dim 22 Sep - 23:18
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Artiom Iejov
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Mange, prie, crève
Elle va se coucher, nue. Tu n’es pas étranger aux corps féminins, tu aimes partager leurs lits, étreindre leurs corps mais l’étrangère, autant dans son attitude que dans sa façon d’être te fait frémir. Elle est belle, cette femme, étrangement plus marquée, plus forte, que la plupart de celles avec lesquelles tu peux choisir de passer la nuit. Puis il y a ce moignon, cette jambe en moins, une coupure brutale dans l'esthétique sauvage qu'elle dégage. Tu disparais dans ta chambre en marmonnant un bonne nuit gêné, règles ton réveil sur le bruit minimum que tu sais pouvoir capter et tu t’allonges entre les draps, attendant les chats, attendant le sommeil, l’esprit envahi de pensées et d’images. Une inspiration, puis une autre, tu te tournes et te retournes et plusieurs fois tu regardes l’heure, la fatigue écrasant tes épaules à tel point que tu es à deux doigts de chialer à l’idée de devoir te lever dans quelques heures.

Puis le réveil sonne, une fois, deux fois, tu le glisses sous ton oreiller pour étouffer le bruit, essayer de grignoter quelques précieuses minutes de sommeil. Tu finis tout de même par t’extirper du lit, rassembler des affaires propres que tu enfiles à la va-vite. La fille est nue mais toi tu préfères avoir l’air vaguement présentable, il ne manquerait plus qu’elle se fasse arrêter et explique consciencieusement dans son demi-dialecte que tu t’amusais à te promener à poils face à elle, une victime de viol. Tu essaies d’être discret, c’était sans compter sur le chat qui se décide à t’attaquer les pieds et sur lequel tu manques de te vautrer. Ça bouge sur le canapé, ça se redresse brusquement, l’autre félin saute et tu allumes la lumière. Pourrie pour pourrie, autant y voir quelque chose de cette matinée. Elle crie, tu pinces les lèvres pour retenir le tien, un souffle, le glapissement s'écrase contre tes lèvres et un couinement le remplace. « Je croyais que tu dormais ! Je … vais à la douche. Rendors toi. » Tu chuchotes, comme s’il restait encore quelqu’un à ne pas réveiller.

Tu lui fais signe de retourner dans les bras des songes et tu disparais prestement dans la salle de bain, tu rouvres la porte pour éteindre la lumière et la laisser dormir. Tu te dépêches de passer sous le jet d’eau froide tout en secouant la tête pour aérer tes pensées, voir autre chose que cette femme dans ton salon. Une série de jurons t’échappe quand l’eau devient trop chaude, puis trop froide, tu manques de te couper en te rasant et tu sors de la douche aussi vite que tu y es entré. Pour seul peigne, tu utilises tes doigts et tu retournes dans la pièce commune en faisant ta cravate, la veste et le pull d’uniforme attendront que tu sois arrivé au commissariat. « Si tu as faim, je vais préparer quelque chose rapidement avant d’aller travailler. » Les mots attirent presque immédiatement les chats qui se précipitent vers la cuisine. Tu sors de quoi faire un thé, renifle le lait pour t’assurer qu’il était encore buvable et extirpe du frigo compote et associés, l’air encore endormi, la marque de l’oreiller imprimée autant que les cernes sous tes yeux. « Vous êtes gentils avec ma nouvelle amie, hein les gars ? Comme si c’était Yuchka, d’accord ? » Tu pointes de l’index le museau de Malchance. « Pas de ces yeux là, papa a du travail. Oui je sais c'est pas Yuliya, ni Lena mais elle aime les monstres comme vous elle aussi. »
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  Dim 22 Sep - 23:38
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Naaki Sorgoi
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@artiom iejov (sarasvati)


Naaki soupire, une main sur sa poitrine, là où son cœur menace de s’arracher à la cage thoracique tant elle a été tirée de loin. C’était presque beau dans sa tête, étouffant les sirènes et les moteurs rugissant tout autour d’eux. Ça sentait les pins couverts de neige et non l’asphalte mouillée et les détritus en décomposition.
La solitude. Son fardeau, son cocon.
Elle a toujours été partagée dans cette dualité, Naaki. Curieuse mais revêche. Vulnérable dans ce refus d’être domptée. Il est toujours plus facile de fuir l’autre dans l’immensité du nord que dans les villes surpeuplées.

Elle papillonne des yeux.
Mais allez, ça pourrait être pire. Elle balaie l’endroit d’un œil circulaire histoire de retrouver quelques repères. Se perd sur la mine confuse d’Artiom qui file dans la salle de bain avant que le ruissellement n’indique que le facteur hygiène lui est indispensable. Elle se laisse bercer un instant, caboche retombant contre l’oreiller, un soupir contre les lèvres puis l’un des matous grimpe à ses pieds pour venir se faire câliner. Treize a l’air de beaucoup l’apprécier. En se rappelant de ses assauts répétés en pleine nuit, elle lui gratouille le dos avant qu’il ne se mette à rouler comme un bienheureux sur le flanc. Ce n’est que lorsque la porte de la salle de bain s’ouvre à nouveau que celui-ci file – comme pour dissimuler cette affinité au regard du maître de maison. La couverture remontée sur sa poitrine, Naaki détaille ostensiblement son hôte avant d’étirer un sourire amusé à le voir nouer sa cravate. Le style vestimentaire est encore ce qui peut la surprendre le plus.
Là où elle est habituée à porter des vêtements confortables destinées à la protéger du froid et de l’humidité – des frusques durables qui n’ont pas franchement d’intérêt esthétique, ici, c’est bien différent. Les cravates ont pour elle un avantage qui doit échapper à leurs détenteurs. La possibilité de serrer si besoin est.
Serrer jusqu’à ce que la personne tombe raide.

Artiom finit définitivement de la faire rire lorsqu’il cause à ses chats comme l’on causerait à ses mômes même si elle ne saisit pas le sens précis de ses dires. Elle écarte la couverture, son unique pied touchant à terre, et se redresse assez pour enfiler le peignoir qu’elle ferme en le nouant à sa taille. Là, elle se penche pour attraper sa béquille improvisée et se lève pour le rejoindre en claudiquant. « Moi, venir avec toi ? » Qu’elle lui demande naïvement avant que le regard de l’autre ne réponde pour lui. Elle baisse la tête puis se mordille la lèvre dans une angoisse palpable. « Moi faire quoi ? Chasser non. Explorer non. Eau ici. Manger ici. Artiom pas besoin vêtements. » Elle soupire, désœuvrée. Ne s’imagine pas rester ici toute la journée à l’attendre. « J’aime pas les murs. Toi apprendre moi la vie ici ? »

L’interrogation flotte dans le silence environnant. Elle s’assoit sur le tabouret, triturant machinalement la ceinture de son peignoir pour meubler – pour donner un peu moins d’importance au besoin qu’elle ressent de comprendre ce qui l’entoure. Redoutant un peu la réponse qu’il peut lui donner, elle attrape le pot de confiture pour y plonger l’index et le porter à sa bouche. Sa mine s’éclaire tant le sucre lui éclate les papilles.





  Lun 23 Sep - 18:41
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Artiom Iejov
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Artiom Iejov
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« Non, je dois travailler. Tu es toujours hors-la-loi tant que tu as pas d’tatouage, donc tu ne peux pas te promener. » Tu prends une cuillère que tu plonges dans un pot, du yaourt que tu mélanges à la compote et des graines qui trainent dont tu as oublié le nom. Tu mélanges fermement et après un instant d’hésitation, tu finis par y rajouter du miel. Pendant ce temps, le thé infuse. « Je vais demander à Yuchka de venir te tenir compagnie, t’expliquer un peu la ville. Elle est un peu hors-la-loi aussi mais surtout c’est une likho. Comme toi et moi. » Tu prends une bouchée et garde la cuillère en bouche tandis que tu extirpes entre deux doigts ton portable sur lequel tu pianotes un message à l’intention de la gamine. Si juste lui dire de se ramener ne suffisait pas, il faudrait sûrement l’appâter en lui promettant de l’argent pour jouer à la nounou. Les jeunes générations ne savaient plus être altruistes. Tu déposes ensuite le téléphone sur le comptoir avant de repousser la tête de Malchance qui renifle allégrement ta mixture. « Pas pour toi. » Malgré ses protestations, tu l’attrapes par le ventre et le repose par terre.

« Tu connais la télévision ? » Tu lui indiques d’un signe de tête le salon et tu montres la marche en t’y dirigeant. Tu cherches un instant la télécommande, d’une main, ton bol de gloubi toujours dans l’autre, avant d’aller plutôt allumer manuellement la télévision. Celle-ci se trouve toujours sur une chaîne essentiellement composée de documentaires – probablement une nuit d’après cuite ou Yuliya qui avait des goûts plus intellectuels que tu ne le pensais. « Tu vois ? Y a même peut-être quelque chose sur les rennes ! Si tu veux changer de chaîne tu appuies là. » Tu pointes du doigt un bouton sur l’écran. « Et si l’image est trop floue tu frappes plusieurs fois dessus du plat de la main, généralement ça suffit. » Tu te torches le nez du dos de la main. « Tu peux te servir dans mes habits tant que tu les déchires pas, ok ? Tu sors juste pas d’ici sans moi ou Yuliya ou quelqu’un où je dis que c’est bon. »

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  Lun 23 Sep - 23:03
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Naaki Sorgoi
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Naaki Sorgoi
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Naaki est partagée entre le sentiment de nier en bloc toute cette civilisation qui s’impose à elle et s’y laisser aller dans l’apprentissage qu’Artiom lui propose. Toutefois, ça semble se construire d’interdits, pour elle de vivre ici et la sauvageonne n’est pas franchement habituée aux limites. Elle peine encore à comprendre le danger que ça implique. Voilà qu’Artiom lui reparle de tatouage, le prix de la liberté dans les ruelles de la cité et ça arrache une grimace à Naaki. Elle redresse le minois dans un froissement rebelle avant d’onduler des sourcils en entendant son interlocuteur mentionner une tierce personne. L’autre personne qui vit ici, comprend-t-elle. Elle entend qu’ils sont censés être tous trois de la même trempe même si cette affirmation la rend perplexe, elle qui a toujours eu l’habitude d’être considérée comme unique par ses pairs.
Silencieusement, Naaki observe Artiom se faire son petit-déjeuner avant d’entremêler ses doigts devant son visage, les coudes plantés sur la table. « T’aimes hors-la-loi Cap’taine. » Lâche-t-elle, avec un semblant de conscience de ce que ça implique pour lui. Elle le suit des yeux quand il s’éloigne, cherche un petit boîtier noir pour mettre en marche la télévision. Naaki en a déjà vu et appréhende d’une certaine manière la fascination que ça suscite en elle. « Boîte à images. » Elle le dit sur un ton admiratif. Abandonne le pot de confiture pour se diriger vers l’objet et se pencher devant pour essayer à son tour le bouton pour changer de chaîne. Elle imite son interlocuteur lorsqu’il s’agit de cogner un peu la télé pour qu’elle crache son image nette. Y va peut-être un poil trop fort.

« Toi revenir, hein Artiom ? » Lui demande-t-elle lors d’un moment de flottement tandis que ce dernier se prépare. « Toi, pas oublier que moi besoin de toi pour expliquer tout ça. » Elle se pince les lèvres, appréhensive, plantée sur le pied de la porte à le regarder partir.

Quand il tourne finalement les talons, ça lui fait presque un mal de chien à Naaki. Parce que pour la première fois, elle se sent liée à quelqu’un. Intimement, sans qu’elle ne puisse réellement l’expliquer.






  Mar 15 Oct - 8:39
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